« Une suite qui dérange » retourne en salle de montage à cause de Donald Trump

Posté par vincy, le 2 juin 2017

A peine le Président des Etats-Unis Donald Trump a-t-il signifié qu'il voulait sortir son pays de l'Accord (non contraignant pourtant) de Paris, que l'ancien vice-président Al Gore a répliqué sur Twitter mais pas seulement. Il faut dire que l'écologie est devenue son obsession.

Si on vous en parle c'est tout simplement parce qu'Al Gore a décidé d'inclure cette décision du Président Trump dans son documentaire, Une suite qui dérange, prévu en novembre dans les salles françaises et en juillet aux Etats-Unis. Le docu a été montré au dernier Festival de Cannes, hors compétition, comme l'avait été son premier film "pédago-environnementaliste" Une vérité qui dérange.

La version vue à Cannes ne sera donc pas la définitive. Paramount a confirmé que les cinéastes allaient intégrer de nouveaux plans autour de ce revirement politique. D'autant que le film passe du temps sur la Cop 21 de Paris qui a débouché sur l'Accord historique.

L'Accord de Paris prévoit de contenir le réchauffement climatique et le désinvestissement dans les énergies fossiles. Il faut qu'il soit signé par 55 pays représentant au moins 5% des émissions de gaz à effets de serre. Le retrait des USA ne change rien: l'Accord a déjà été ratifié par 145 autres pays représentant 65,7% des émissions. L'Accord est donc toujours valide.

Cannes 2017: Nos retrouvailles avec Al Gore

Posté par vincy, le 22 mai 2017

Il n'a rien à voir avec le cinéma. Al Gore est un politique. Pourtant c'est son deuxième passage à Cannes en sélection officielle. La première fois c'était il y a onze ans. Il venait présenter Une vérité qui dérange, documentaire édifiant sur le réchauffement climatique et ses conséquences.

Écologiste convaincu, adepte des nouvelles technologies, il a définitivement abandonné la vie politique au sens électoral du terme. Depuis qu'il a échoué (de façon contestable, rappelez-vous les bulletins de vote qu'il a fallu recompter en Floride) face à George W. Bush, il a entamé une série de conférences grand public où il expose les constats, les dangers et les enjeux du réchauffement climatique. Son film était une sorte de manuel "L’écologie pour les Nuls" avec une présentation pédagogique, ludique, didactique, et avouons-le brillante. Sa vision globale, intelligente, rigoureuse, utile, jamais démago faisait le « le tri entre la vérité et la fiction.»

Prix Nobel de la paix

Al Gore, 69 ans aujourd'hui, député durant 8 ans, sénateur pendant 7 ans puis vice-président de Bill Clinton durant ses deux mandats, a une vraie prestance physique. Il en impose. Diplômé de Harvard, où il partage sa chambre avec Tommy Lee Jones, il a été journaliste pour l'Armée au Vietnam, et a d'abord été un reporter dans un canard local du Tennessee avant d'embrasser une carrière politique. Grâce à lui, Internet est devenue une stratégie numérique aux Etats-Unis, devenant un outil grand public tout en étant une priorité politique.

Mais son dada c'est l'environnement. Il prend conscience de l'urgence planétaire lors de la ratification du Traité de Tokyo. Après avoir quitté la politique, il redevient simple militant de la cause. Mais avec les moyens que peut avoir un ancien Vice-Président. Acteur et orateur d'Une vérité qui dérange, il se met en scène et joue les professeurs. Le film reçoit deux Oscars (Oscar du meilleur film documentaire et Oscar de la meilleure chanson originale) et Al Gore est le lauréat en 2007 du Prix Nobel de la Paix.

Lanceur d'alerte

Il revient à Cannes avec la suite de son documentaire, Une suite qui dérange: le temps de l'action, prévu en salles le 1er novembre (en France). Le film, comme le premier documentaire, a déjà fait l'objet d'une avant-première à Sundance. Réalisé par Bonni Cohen et Jon Shenk, il reprend les faits survenus depuis dix ans qui donnent raison au cri d'alarme poussé dans le premier film. Mais il semble que celui-ci soit davantage politique, avec en toile de fond le Traité de Paris et les décisions de Donald Trump. Al Gore n'est plus élu. Mais il conserve sa colère, continue à répandre son message, veut croire à une révolution énergétique et citoyenne et attaque bille en tête l'actuel Président des Etats-Unis, coupable à ses yeux de crime contre l'humanité, la nature, bref la planète.

Il y a dix ans il alarmait sur le temps des conséquences. Aujourd'hui il alerte et réclame le temps de l'action.