Décès de l’acteur Robert Forster (1941-2019)

Posté par vincy, le 12 octobre 2019

Il était inoubliable en chargé de caution flegmatique et bienveillant dans Jackie Brown de Quentin Tarantino. Robert Forster s'est éteint à l'âge de 78 ans. Né le 13 juillet 1941, il est décédé ce 11 octobre d'un cancer. Cet italo-irlandais venu de l'Etat de New York avait brillé dans de nombreux seconds-rôles et dans plusieurs grandes séries récentes: Desperate Housewives, Heroes, Alcatraz, Breaking Bad et dans le personnage du shérif Truman, la saison 3 de Twin Peaks de David Lynch.

Paradoxalement, sa carrière a explosé sur le tard. Pourtant il a déjà une longue carrière avant que Tarantino ne le "ressuscite" au cinéma, avec sa seule nomination aux Oscars en bout de course dans la catégorie du second-rôle masculin. Il en a d'ailleurs conclu une sorte de philosophie: "Je ne sais pas comment un gars gagne ou perd dans ce show-business, mais il faut que quelqu'un vienne et vous rende chanceux. Vous ne pouvez pas le faire vous-même."

Bien avant de croiser la route de l'hôtesse de l'air Jackie Brown, Robert Forster avait débuté dans Reflets dans un œil d'or de John Huston en 1967, aux côtés d'Elizabeth Taylor et Marlon Brando. C'est davantage sur le peti écran qu'il trouve de quoi vivre. Car hormis des petits rôles (L'Homme sauvage de Robert Mulligan, Justine de George Cukor, Don Angelo est mort de Richard Fleischer), l'acteur ne perce pas sur le grand écran. On le voit (ou pas) dans de nombreux navets ou séries B (genre The Delta Force de Menahem Golan).

Tarantino, féru du cinéma de vidéoclub ne s'y est pas trompé en le révélant sous un autre jour dans l'un de ses meilleurs films. A partir de là, sa filmographie s'enrichit de plusieurs films par an: Psycho de Gus Van Sant, Supernova de Walter Hill, Fous d'Irène de Bobby et Peter Farrelly, Human Nature de Michel Gondry... Il s'aventure dans tous les genres, tous les styles, mettant au service des cinéastes sa belle gueule et son charisme, pouvant lui permettre de jouer un homme doux et drôle, ou, à l'inverse dur et inquiétant. Même s'il a surtout du endosser des habits d'homme d'autorité, dans l'armée ou la police, à son corps défendant.

Détective dans Mulholland Drive de David Lynch, il confirme son intérêt pour les derniers grands auteurs d'Hollywood. On le suit ensuite dans Petite arnaque entre amis de Jeff Probst, Charlie's Angels : Les Anges se déchaînent ! de McG, Cursed de Wes Craven, Slevin de Paul McGuigan, D War de Shim Hyung-Rae, Cleaner de Renny Harlin, The Descendants d'Alexander Payne, Girl Walks into a Bar et Hotel Noir de Sebastian Gutierrez, La Chute de la Maison Blanche d'Antoine Fuqua, Pionnière (Damsel) de David Zellner et Nathan Zellner...

Il était aussi un conférencier hors pair, doté d'un Q.I. très élevé, ne dédaignait pas prêter sa notoriété à des courts métrages, et s'affichait souvent au théâtre (Un Tramway nommé désir, Douze hommes en colère, La ménagerie de verre, Vol au dessus d'un nid de coucou, ou encore le one-man show The Lifeguard, où il incarnait Ronald Reagan). Forster était un lecteur de livre audio, coach de développement personnel que ce soit pour des prisonniers, des patrons ou des étudiants.

Récemment, il a tourné un petit rôle dans Phil de Greg Kinnear mais les abonnés à Netflix vont surtout pouvoir le voir dans El Camino : Un film Breaking Bad de Vince Gilligan, prolongement de la série TV culte, diffusé sur la plateforme depuis hier.

Mon film de l’année: A beautiful day de Lynne Ramsay, polar elliptique et flottant

Posté par MpM, le 26 décembre 2017

Lorsqu'on a vu A beautiful day pour la première fois (à Cannes, en toute fin de festival), il s'appelait encore You Were Never Really Here (Tu n'as jamais vraiment été là) comme le roman de Jonathan Ames dont est inspiré le film. Un titre envoûtant, mystérieux, presque fantomatique. Et c'est bien l'impression que nous avait fait le quatrième long métrage de Lynn Ramsay : un poème visuel, quasi expérimental, où se succèdent de manière hypnotique plans nocturnes et plans urbains, plans de pluie et gros plans sur le visage de Joaquin Phœnix, plans moyens embrassant la mère et le fils et plans sous-marins aux échos déchirants ou encore flashbacks minimalistes de quelques secondes pour évoquer l'emprise du passé. On a rarement vu un polar aussi elliptique et flottant à la beauté littéralement sidérante.

Lynne Ramsay revient à l'essence d'un cinéma principalement esthétique et sensoriel, ultra formaliste, dans lequel les cadres et les éclairages enrichissent plus sûrement l'intrigue que les (rares) dialogues, et où la musique ample et frénétique de Jonny Greenwood est en osmose permanente avec le récit et les émotions qu'il suscite. Le motif du héros solitaire, violent et torturé, n'a rien de neuf. Mais elle s'en empare avec une singularité fulgurante, revisitant les scènes d'action et les explosions brutes de violence, presque systématiquement laissées hors champ, et jouant avec les codes du genre intégrés par le spectateur.

Si A beautiful day nous a fait une telle impression, hantant littéralement toute notre année cinématographique, c'est probablement parce qu'il réunit tout ce que l'on cherche dans un film : une démarche formelle assumée, un jeu réflexif sur les conventions du cinéma, la volonté de transcender un genre presque banal pour l'amener à une dimension supérieure. Sans oublier le sous-texte éminemment politique qui renverse les attentes pour aller vers un polar plus crépusculaire que jamais, mais féministe, ironique et lucide sur son époque. Lynne Ramsay filme peut-être la fin du monde tel qu'on l'a connu, pris dans un déclin cauchemardesque inéluctable, mais elle le fait avec une énergie créatrice qui vient contredire le pessimisme de son propos.

Les autres films marquants de l'année

Le film d'animation : Psiconautas d'Alberto Vasquez, un film envoûtant, ironique et puissant qui porte un regard au vitriol sur une société qui a perdu le sens des réalités.

Le film français : 120 battements par minute de Robin Campillo, un film politique, engagé et militant qui raconte, sans pathos, ni voyeurisme, la terrible période de propagation de l'épidémie du sida . On aura rarement filmé de cette manière l’angoisse irrépressible de la mort et le choc inacceptable de la perte.

Le blockbuster : Thor Ragnarok de Taika Waititi, pour ses histoires de familles toujours plus tordues et son auto-dérision qui fait du bien.

Le film surfait : The square de Ruben Östlund, improbable Palme d'or qui assène (et rabâche) sa thèse avec la subtilité d'un 38 tonnes.

L'objet filmique non identifié : la saison 3 de Twin Peaks, signée David Lynch himself, est probablement ce qu'on a vu de plus cinématographiquement abouti et enthousiasmant cette année, avec une richesse narrative, esthétique et visuelle qui laisse loin derrière à peu près tout le monde.

Harry Dean Stanton (1926-2017), le géant discret

Posté par vincy, le 16 septembre 2017

Un immense acteur américain vient de s'en aller. Né le 14 juillet 1926, Harry Dean Stanton, connu de tous les fans de Twin Peaks: Fire Walk with Me, est mort à l'âge de 91 ans. C'est avec Paris, Texas, de Wim Wenders, Palme d'or à Cannes en 1984, que le comédien a enfin, à 58 ans, atteint la notoriété nécessaire avec son premier "premier rôle" majeur pour devenir une gueule marquante du cinéma hollywoodien et du petit écran. Il a d'ailleurs briller en incarnant le leader religieux manipulateur et polygame dans Big Love, sur HBO, durant 5 saisons.

Nul ne doute que le Harry Dean Stanton Fest, créé en 2011 dans sa ville natale du Kentucky, sera en deuil lors de l'ouverture le 28 septembre.

Harry Dean Stanton, figure fantomatique et errante dans Paris, Texas, scénarisé par Sam Shepard, disparu il y a quelques semaines, avait imposé un jeu minimaliste, presque absent, héritier de ces mythiques acteurs des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. "Il créait, avec son visage, une poésie triste" écrivait Roger Ebert. De ceux dont on reconnaît le visage et la silhouette sans se souvenir de leurs noms. Peu importe la moralité de son personnage, il le défendait avec avidité.

Au New York Times, à l'époque, il avouait qu'il en avait marre des rôles qu'on lui proposait à l'époque. Quand il a rencontré Sam Shepard en 1983, il lui avait confié chercher "de la beauté et de la sensibilité".

Pourtant, à travers ses films, on voyait aussi un acteur qui savait incarner le "cool", prendre des colères mémorables ou emprunter des chemins de traverses en jouant dans des films très variés, passant de Lynch à Marin Scorsese (La dernière tentation du Christ), de Sean Penn (The Pledge) à Robert Altman (Fool for love).

60 ans après avoir commencé sa carrière, le voici qui s'éclipse. Jusqu'en 1984, il n'a pas chômé, même s'il a galéré. Il tourne pour Michael Curtiz, Lewis Milestone, Terrence Malick (un court métrage), Sam Peckinpah (Pat Garrett et Billy le Kid), Monte Hellman, Francis Ford Coppola (le 2e Parrain, Coup de cœur quelques années plus tard), Bob Dylan, John Huston (Le malin)... En 1979, il est l'un des passagers de Alien de Ridley Scott. Pour la première fois, on le remarque.

Il enchaîne avec The Rose, de Mark Rydell, La Mort en direct, de Bertrand Tavernier (et bien plus tard, un autre films français: Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda), New York 1997 (Escape from New York) et Christine, de John Carpenter, et le culte Repo Man, d'Alex Cox. Harry Dean Stanton, à défaut de devenir une star, devient un acteur fiable, réputé gentil, et à l'aise dans tous les univers, y compris le film pour ados (Rose bonbon (Pretty in Pink), de Howard Deutch, avec Molly Ringwald).

Mais c'est bien en acteur lynchien, qu'il se révèle charismatique et étrange, énigmatique et fascinant. Avec le cinéaste il tourne Sailor & Lula, autre Palme d'or, Une histoire vraie, Inland Empire et bien sûr Twin Peaks, le film comme la récente saison 3 qui vient de s'achever. Son jeu naturaliste et sa prestance suffisaient à remplir l'écran.

"Voici qu'un grand s'en va. Il n'y a personne comme Harry Dean. Tout le monde l'aimait. Et pour de bonnes raisons. Il était un grand acteur (en fait au-delà de l'excellent) - et un grand être humain - c'était tellement formidable d'être autour de lui !!! Vous allez vraiment nous manquer Harry Dean !!! Beaucoup d'amour à vous où que vous soyez maintenant!" a écrit David Lynch en sa mémoire, après avoir appris son décès.

Ami avec Lynch mais aussi avec Jack Nicholson (Stanton a été son témoin de mariage en 1962 et, après le divorce, ils ont vécu avec la star durant deux ans). Ils ont souvent joué ensemble, notamment dans Missouri Breaks d'Arthur Penn, avec Marlon Brando, qui devient aussi son ami.

Dernièrement, il a continué son exploration de territoires inconnus, en bon cow-boy du 7e art: le dessin animé Rango, de Gore Verbinski, This Must Be the Place, de Paolo Sorrentino et les Avengers, de Joss Whedon. Son dernier film sort le 29 septembre sur les écrans américains, Lucky, où il interprète un athée s'interrogeant sur sa mortalité. Il joue aux côtés de David Lynch dans ce film de John Carroll Lynch. Le film, primé à Locarno en août, devrait sortir en décembre en France.

L'acteur avait servi dans la Navy durant la seconde guerre mondiale avant d'aller étudier le journalisme puis de se consacrer au métier d'acteur. Ses débuts, à la télévision, datent de 1954 (dont un épisode avec Alfred Hitchcock). Il était aussi musicien. Ami de Bob Dylan (il apparaît dans son clip "Dreamin' of You"), il avait son propre groupe et avait d'ailleurs chanté aux funérailles d'un autre de ses amis, l'écrivain Hunter S. Thompson.

Il n'a jamais reçu aucun prix.

Cannes 2017 : nos retrouvailles avec David Lynch

Posté par MpM, le 25 mai 2017

On était prêt à aller beaucoup plus loin que Cannes pour retrouver David Lynch derrière une caméra, et accessoirement découvrir la 3e saison (attendue près de 25 ans) de Twin Peaks. Et finalement c'est bien sur la Croisette qu'aura lieu l'avant-première des deux premiers épisodes de la nouvelle série, juste avant sa diffusion sur Showtime et Canal Plus.

Le réalisateur américain, qui n'a plus tourné pour le cinéma depuis 2006 (Inland Empire), à l'exception de quelques courts métrages et d'un documentaire sur la méditation transcendantale, est un ancien habitué du Festival, avec lequel il a tissé une relation bien particulière.

C'est en 1990 qu'il fait sa première apparition à Cannes, certes identifié comme un réalisateur singulier et presque expérimental (Eraserhead), mais également auréolé d'une nomination aux Oscars et de plusieurs prix pour Elephant man et Blue velvet. Le relatif échec de l'adaptation du Dune de Frank Herbert en 1984 est déjà oublié.

Sailor et Lula est donc sélectionné en compétition et, pour un "coup d'essai", c'est un coup de maître avec Palme d'or à la clef, décernée par le jury de Bernardo Bertolucci. Il faut reconnaître qu'il y a dans le 5e long métrage de Lynch tous les éléments constitutifs de son cinéma si singulier: une atmosphère étrange, des personnages venimeux et troubles, une sensualité exacerbée, des références au film de genre comme au Magicien d'Oz... et une réappropriation toute personnelle de l'ensemble.

Au même moment, Lynch triomphe sur le petit écran avec la série Twin Peaks créée avec Mark Frost, et qui révolutionne durablement le genre. Pendant deux saisons, les spectateurs se rongent les sangs en suivant cette enquête policière pour le moins atypique dans la ville imaginaire et trouble de Twin Peaks. Savoir qui a tué Laura Palmer ne calme nullement les fans qui réclament une suite. Ils auront droit à un prequel, le long métrage Twin Peaks, Fire walks with me (1992), justement sélectionné à Cannes en 1992. Mais une 3e saison de la série culte semble compromise.

David Lynch fait à nouveau le voyage à Cannes avec Une histoire vraie en 1999, un road-movie tendre et léger en tondeuse en gazon qui tranche avec toute son oeuvre, puis le somptueux et trouble Mulholland drive en 2001, qui constitue sa dernière sélection en compétition.

Cette année-là, il remporte un Prix de la mise en scène (ex-aequo avec les frères Coen pour The Barber) qui ressemble à un lot de consolation. Le jury mené par Liv Ullman lui a (injustement) préféré le drame familial La chambre du fils de Nanni Moretti. C'est pourtant le polar inquiétant et mystérieux de Lynch qui a marqué les esprits. Pendant des mois, les esprits s'échauffent pour tenter de percer à jour les passages les plus cryptés du film.

L'année suivante, il préside le jury cannois et décerne la Palme au Pianiste de Roman Polanski. Dès lors, il se fait plus rare sur la Croisette comme ailleurs. On le retrouve dans le documentaire Films de minuit : de la marge au courant principal de Stuart Samuels (en séance de minuit en 2005) puis dans le film collectif Chacun son cinéma en 2007, dont il réalise un segment à l'occasion du 60e Festival. Il aura donc fallu attendre dix ans pour le retrouver sur le tapis rouge cannois, comme un retour aux sources.

Au fond, David Lynch aurait-il eu une telle aura sans Cannes ? Dans quelle mesure la Palme d'or de 1990 a-t-elle contribué à son succès ? C'est évidemment difficile à dire, mais on a l'intuition que les deux parties ont trouvé leur intérêt dans cette relation. Lynch en recevant une consécration par ses pairs, élevant son cinéma hybride au rang de cinéma d'auteur noble, le Festival en montrant sa capacité à faire une place à une nouvelle vague de réalisateurs plus audacieux et singuliers (Soderbergh, les Coen, Tarantino...).

C'est encore le cas cette année puisque Cannes s'offre le buzz lié au retour de la série culte, tout en surfant sur l'intérêt exponentiel et non démenti pour ce genre fictionnel depuis maintenant plus de dix ans. A l'heure où certains s'offusquent de retrouver Netflix en compétition, la présence cannoise de la série Twin Peaks parait, elle, complètement légitime. L'annonce n'a même pas vraiment surpris tant il était évident pour tout le monde que Cannes ne pouvait pas passer à côté de ce grand retour lynchien.

Alors, à quoi faut-il s'attendre ? Le mystère plane évidemment autant autour de ce nouveau Twin Peaks qu'à l'intérieur de la ville elle-même. David Lynch lui-même n'en dit pas grand chose : "certaines choses ont changé, d'autre restent identiques". On sait malgré tout qu'il s'agit bien d'une suite, réalisée par le cinéaste himself, et qu'elle est censée se passer effectivement 25 ans après les événements originaux. Le casting impressionnant compte notamment Kyle MacLachlan qui reprend son rôle de Dale Cooper, mais aussi des stars comme Naomi Watts, Monica Bellucci ou Tim Roth.

Vu le twist d'envergure sur lequel s'achevait le dernier épisode, on peut s'attendre à peu près à tout. Et c'est pour ça que l'on est aussi impatient de ces retrouvailles cannoises. D'autant qu'elles pourraient bien être les dernières sur la Croisette, Lynch ayant avoué au Sydney morning telegraph qu'il ne reviendrait probablement jamais au long métrage.

Cannes 2017: les films hors-compétition et en séances spéciales

Posté par vincy, le 13 avril 2017

Hors-compétition
Ouverture du festival: Les fantômes d'Ismael d'Arnaud Desplechin
Mugen Non Junin (Blade of the Immortal) de Takashi Miike
How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell
Visages, Villages de Agnès Varda et JR

Séances spéciales
An inconvenient sequel (Une suite qui dérange) de Bonni Cohen et Jon Shenk
12 jours de Raymond Depardon
They de Anahita Ghazvinizadeh (premier film)
Claire's Camera de Hong Sangsoo
Promised Land d'Eugene Jarecki
Napalm de Claude Lanzmann
Demons in Paradise de Jude Ratman (premier film)
Sea Sorrow (Une mer de larmes) de Vanessa Redgrave

Séances de minuit
Ak-Nyeo (The Villainess) de Jung Buyng-Gil
Bulhandang (The Merciless) de Byun Sung-Hyun
Prayer before Dawn de Jean-Stéphane Sauvaire

Autres films

Réalité virtuelle
Carne y Arena d'Alejandro G. Inarritu

Evénements 70e anniversaire
Top of the Lake, deuxième saison de Jane Campion (série TV)
Twin Peaks, deux épisodes, de David Lynch (série TV)
24 Frames d'Abbas Kiarostami (film posthume)
Come swim de Kristen Stewart (court métrage)

les films en compétition
les films à Un certain regard

Cannes 2017: auteurs et blockbusters qui alimentent les rumeurs

Posté par vincy, le 9 avril 2017

Dans quelques jours, Thierry Frémaux va présenter le programme de la sélection officielle cannoise. Un peu plus tôt que prévu pour un festival qui commencera un peu plus tard que d'habitude, élection présidentielle française oblige. Il y aura des habitués, des espoirs montants et des auteurs réputés. Le cocktail habituel.

Après avoir parcouru la liste des habitués de la Croisette et celle des cinéastes émergents mais néanmoins réputés, finissons avec les grands auteurs, plus rares à Cannes, et les blockbusters, souvent hors-compétition.

Deux œuvres dans cette liste sont prévues pour la télévision, et c'est ce qui rend les choses encore plus excitantes. D'abord Okja de Bong Joon-ho pour Netflix (lire notre article du 15 août 2016 et bien sûr Twin Peaks de David Lynch, Palme d'or, et par conséquent membre du club VIP du Festival.

Côté Hollywood, beaucoup se sont désistés, de Alien à Pirates des Caraïbes, en passant par Dunkerque (really?). Mais il y a un favori avec War Machine de David Michôd, qui signerait le retour de Brad Pitt sur les marches. Sinon on peut recenser les autres divertissements de la saison comme King Arthur: Legend of the Sword de Guy Ritchie, le Pixar Cars 3, seul film d'animation américain qui tient la corde depuis que Moi moche et méchant 3 a préféré faire son AP mondiale à Annecy en juin, ou encore La Momie, avec Tom Cruise.

Mais les américains ont d'autres cartouches pour venir en force cette année avec How to Talk to Girls At Parties de John Cameron Mitchell, The Phantom Thread de Paul Thomas Anderson, Detroit Riot Project de Kathryn Bigelow, Suburbicon de George Clooney, Mother! de Darren Aronofsky ou encore Borg vs MacEnroe de Janus Metz Pedersen. Seul souci: les studios visant les Oscars préféreront sans doute présenter ces films dans un festival d'automne, et certains sont encore en montage ou en post-prod.  Le Cameron Mitchell semble quand même parmi les favoris pour la compétition. Mais allons-y,r êvons (beaucoup) avec une avant-première de Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve!

Et sinon, on peut aussi compter sur Victoria et Abdul de Stephen Frears, Blade of the Immortal de Takashi Miike, Face de Malgorzata Szumowska, The Snowman de Tomas Alfredson, Le vénérable W. , documentaire de Barbet Schroeder, Roma d'Alfonso Cuaron (la présence du réalisateur oscarisé pour Gravity ferait l'événement, même s'il a davantage de liens avec Venise) et surtout Sunset de Laszlo Nemes, s'il est prêt, puisqu'il est en tournage selon nos informations. Il signerait le come-back du réalisateur du Fils de Saul, deux ans après avoir été révélé à Cannes.

De France, les grands noms ne manquent pas non plus. Le Rodin de Jacques Doillon (dont la sortie est calée le 24 mai en France) semble assurer du déplacement. Mais c'est aussi parmi ces non habitués cannois que se trouvent les projets les plus excitants pour cette 70e édition du Festival: Les lunettes noires de Claire Denis, Au revoir à-haut de Albert Dupontel, Les gardiennes de Xavier Beauvois, Marvin d'Anne Fontaine, Fleuve noir d'Erick Zonca, 20 ans après La vie rêvée des anges,  La douleur d'Emmanuel Finkiel ou encore l'adaptation de HHhH de Laurent Binet (prix Goncourt du premier roman en 2010) par Cédric Jimenez avec Jason Clarke et Rosamund Pike. En animation, le retour du coréalisateur de Ernest & Célestine, Benjamin Renner, avec Le grand méchant renard, aurait sa place.

Monica Bellucci, Laura Dern, Tim Roth, Amanda Seyfried et Naomi Watts au générique de Twin Peaks

Posté par vincy, le 26 avril 2016

© ecrannoir.fr

C'est sans aucun doute le projet cathodique le plus excitant de ces prochains mois: le retour de David Lynch derrière la caméra pour une suite de sa série culte Twin Peaks. En révélant les 217 acteurs et actrices castés pour cette nouvelle saison, la chaîne Showtime a frappé fort avec deux James Bond Girls et quelques acteurs dont les films ont eu une Palme d'or, sans compter des habitués de l'univers de Lynch.

Kyle MacLachlan (Desperate Housewives, How I Met Your Mother), David Duchovny (X-Files, Californication), Miguel Ferrer (NCIS Los Angeles), Alicia Witt (The Walking Dead), David Patrick Kelly (John Wick, Feed the Beast), Sheryl Lee (Winter's Bone, Dirty Sexy Money) et Harry Dean Stanton (La ligne verte, Inland Empire, Sailor & Lula) sont de retour. Et s'il manque Lara Flynn Boyle (Men in Black II) et Piper Laurie, les nouveaux venus attisent notre curiosité, au minimum.

Monica Bellucci (007 Spectre, Les merveilles), Jim Belushi (The Ghost Writer), Richard Chamberlain (Les oiseaux se cachent pour mourir, Allan Quatermain), Jeremy Davies (Lost, Dogville, Il faut sauver le soldat Ryan), Laura Dern (Sailor & Lula, Jurassic Park, Star Wars : Episode VIII), Sherilyn Fenn (Gilmore Girls, Ray Donovan), Hailey Gates (Ricki and the Flash), Balthazar Getty (Brothers & Sisters), Ernie Hudson (Ghostbusters 2016, Desperate Housewives), Ashley Judd (Divergente, Le collectionneur), David Koechner (American Dad), Matthew Lillard (Scoubidou, The Descendants), Berenice Marlohe (Skyfall), le musicien Trent Reznor, Tim Roth (Pulp Fiction, Chronic, Les huit salopards), John Savage (Voyage au bout de l'enfer, Hair, Salvador) Amanda Seyfried (Mamma Mia, Les Misérables, Ted 2), Tom Sizemore (Il faut sauver le solda Ryan, La chute du faucon noir), Jessica Szohr (Gossip Girl, Les Experts Miami), le parolier Eddie Vedder et Naomi Watts (Mulholland Drive, King Kong, Birdman, Divergente) font désormais partie de l'aventure.

La reprise de Twin Peaks et de ses mystères, interrompus après deux saisons en 1991 et un film en 1992, sera diffusée l'année prochaine. David Lynch a écrit tous les épisodes avec Mark Frost et réalisera l'intégralité de la saison. Il y a un an le cinéaste avait jeté l'éponge, avant de trouver un terrain d'entente avec le diffuseur.

Quand Hollywood craque pour ses vieilles séries !

Posté par wyzman, le 31 janvier 2016

A l'instar de la mode, Hollywood ne cesse de regarder vers le passé. Preuve en est avec la ribambelle de séries qu'elle envisage de faire revenir à la vie. Si certains trouvent que la télévision américaine ne fait actuellement que dans les super-héros ces temps-ci, ils ont tort. Alors oui, impossible de ne pas faire le lien entre Agents of Shield, Arrow, Gotham, The Flash, Agent Carter Daredevil, Supergirl, Jessica Jones et Legends of Tomorrow. Mais lorsque l'on regarde les séries dont le lancement est prévu pour 2016, les super-héros deviennent vite le cadet de nos soucis. Rouillé comme jamais, Hollywood a perdu toute once d'originalité et ne s'intéresse qu'aux séries dérivées (les super-héros, donc) et les remakes. Appelez-les des reboots, des revivals ou ce que vous voulez, l'idée est la même : faire revenir une série qui a déjà été diffusée à la télévision par le passé. Bref, l'avenir semble fait d'anciennes séries !

En 2015, avons déjà dû affronter les inutiles shows que sont The Muppets et Heroes Reborn. Par chance, la petite sœur de Heroes n'aura pas droit à une saison 2. Mais ce n'est pas un échec qui va refroidir les producteurs de la Côte Ouest. Car leur taux de réussite est jusqu'ici acceptable. La version 2009 du show V a tenu 2 saisons et 22 épisodes. 90210 Beverly Hills : Nouvelle génération a connu 5 saisons et pas moins de 114 épisodes tandis que Melrose Place (2009) a survécu pendant 18 semaines. Charlie's Angels (2011) a eu droit à 7 épisodes diffusés (sur les 8 produits). Et si cela ne vous convainc pas, pensez à Dallas (3 saisons) et Hawaii 5-0 (6 saisons). On vous le dit, la folie des vieilles séries n'est pas prête de s'arrêter.

Mais ce qui inquiète fortement, c'est la qualité de ces remakes. Car si les séries originales étaient reconnues pour leurs qualités évidentes, il est devenu difficile de trouver de l'intérêt dans les remakes en question. Et X-Files n'échappe pas à cela. De retour pour une dixième saison de 6 épisodes (et pas un de plus) sur FOX, le season premiere diffusé dimanche dernier a intéressé pas moins de 16,2 millions d'Américains. Nostalgie, curiosité, absence de concurrence, les raisons d'un tel succès sont multiples. Mais étant donné qu'ils n'étaient plus "que" 9,7 millions devant le second épisode, nous pouvons en déduire que l'intérêt n'a pas été au rendez-vous.

Et la FOX n'en est pas à son coup d'essai. En 2014, elle relançait 24 heures chrono (annulée en 2010) par le biais d'une mini-série en 12 épisodes (24 Live Another Day). Plutôt satisfaite des audiences de cette dernière, la chaîne a commandé un pilote pour une nouvelle version intitulée 24 Legacy. Dépourvue de son héros Jack Bauer, 24 Legacy comportera un tout nouveau casting. On pense notamment à l'acteur Cory Hawkins (Straight Outta Compton) qui a d'ores et déjà été casté pour en être la vedette.

Et 2016 sera remplie de remakes plus ou moins attendus. Le 26 février, Netflix proposera une nouvelle saison de La Fête à la maison, la série qui nous a fait découvrir les jumelles Olsen et qui s'est arrêtée en 1995 après 192 épisodes. Pour l'occasion, John Stamos (Grandfathered), Lori Loughlin (90210 Beverly Hills), Bob Saget (How I Met Your Mother) et Dave Coulier (Loïs et Clark) seront bien de retour - à l'inverse des sœurs Olsen. Et comme si ça ne suffisait pas, en plus de proposer l'intégrale de la série, Netflix produit actuellement une nouvelle saison de Gilmore Girls, la série familiale phare de feue The WB. Jusqu'ici tourné vers l'avenir, le service de streaming est donc lui aussi tenté de régresser pour contenter ses usagers. Le paradoxe est total.

Enfin, impossible de ne pas mentionner les trois autres projets qui agitent la toile depuis plusieurs semaines. Le premier est bien évidemment la saison 3 de Twin Peaks. Produite et diffusée par Showtime, cette nouvelle salve d'épisodes sera visible en 2017. Un peu comme le second projet : le revival de Prison Break. Bien que les deux acteurs principaux, Wentworth Miller et Dominic Purcell soient désormais engagés sur Legends of Tomorrow, FOX se refuse à laisser tomber la série qui a captivé jusqu'à 12 millions d'Américains. Enfin, alors qu'on l'avait franchement oubliée, la série Xena va également avoir droit à un comeback ! NBC et Sam Raimi (Spider-Man) ont en effet chargé Javier Grillo-Marxuach (Lost) d'écrire le scénario du reboot. Vous l'aurez donc compris, les séries originales, ce n'est pour demain !

Twin Peaks: David Lynch jette l’éponge

Posté par redaction, le 6 avril 2015

Triste cadeau de Pâques: David Lynch a annoncé qu'il renonçait à réaliser la suite de la série Twin Peaks, annoncée l'an dernier pour une diffusion en 2016. Il quitte le projet et l'a fait savoir sur Twitter, désormais média officiel des relations publiques.

Il confirme que le projet est toujours valable et que Showtime était toujours le diffuseur. Mais "après un an et quatre mois de négociations, j'ai abandonné parce qu'ils n'y avait pas assez d'argent pour écrire le scénario tel que je le souhaitais".

Showtime a évidemment réagit, faisant part de sa tristesse, expliquant qu'il sont cherché toutes les solutions aux quelques points qui posaient problème dans le contrat.

Pour l'instant neuf épisodes seraient écrits et Kyle MacLachlan a confirmé qu'il reprenait le rôle de l'agent du FBI Dale Cooper. Mais sans David Lynch, Twin Peaks n'aura certainement pas le même intérêt pour les fans....

Twin Peaks revient

Posté par vincy, le 6 octobre 2014

série twin peaks david lynch

La chaîne câblée américaine Showtime a diffusé, lundi 6 octobre, une vidéo annonçant le retour de la série culte Twin Peaks avec neuf épisodes inédits. Il faudra quand même attendre 2016.

Le communiqué indique que « Les créateurs et producteurs exécutifs de la série, David Lynch et Mark Frost, écriront et produiront les neuf épisodes de la série limitée, et Lynch réalisera chaque épisode. Située dans le temps présent, “Twin Peaks” continuera la tradition de la série originale, apportant des réponses longuement attendues et une conclusion satisfaisante pour les passionnés de la série. »

Depuis vendredi la rumeur enflait. Mark Frost avait posté sur son compte twitter : "Dear Twitter Friends: That gum you like is going to come back in style. "

David Lynch, lui aussi sur compte Twitter, avait posté: "Dear Twitter Friends… it is happening again. http://s.sho.com/TwinPeaks " L'événement est de taille : Lycnh n'a réalisé aucun long métrage depuis Inland Empire en 2006.

Le hashtag #DamnGoodCoffee fait référence à la citation culte prononcée par Dale Cooper, l'agent du FBI joué par Kyle MacLachlan dans la série originale.

Après tout, cela ne devrait pas être une surprise. Le 10 juin 1991, jour de la diffusion du dernier épisode de la saison 2, Laura Palmer lançait un message à l'agent Dale Coopper où elle disait "Je te revois dans 25 ans."

Logiquement, le 10 juin 2016, la série reprendra. Mais pour l'instant aucune date de diffusion n'a été communiquée. De même, la série change de diffuseur passant de ABC à Showtime.

David Lynch avait réalisé en 1992 un long métrage décliné de la série, Twin Peaks: Fire Walk with Me (Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer). Le film avait été en sélection officielle au Festival de Cannes. Malgré le culte autour de la série, le long métrage avait été un échec au box office.

La série de 29 épisodes reste un modèle du genre. 3 fois primée aux Golden Globes (meilleure série dramatique, meilleur acteur et meilleur second-rôle féminin), elle a pourtant souffert de la première Guerre du Golfe, subissant plusieurs semaines de déprogrammation. Sous la pression des fans, ABC avait diffusé l'épilogue en rattachant les deux derniers épisodes sous forme de téléfilm.

Les rôles principaux avaient été confiés à Kyle MacLachlan, Lara Flynn Boyle, Ray Wise, Joan Chen, Piper Laurie et Sheryl Lee. L'histoire se déroule dans la ville imaginaire de Twin Peaks, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Le cadavre de Laura Palmer, belle lycéenne connue et appréciée de tous, est retrouvé emballé dans un sac en plastique au bord d'une rivière. L'agent spécial du FBI Dale Cooper conduit l'enquête et découvre que Laura Palmer n'était pas celle que l'on croyait et que de nombreux habitants de la ville ont quelque chose à cacher.

La musique était signée Angelo Badalamenti et reste l'une des plus belles partitions de ces trente dernières années.