16ème cérémonie des Prix Lumières : à l’ombre des événements tunisiens

Posté par Claire Fayau, le 15 janvier 2011

Le palmarès :

Meilleur Film et prix CST (image) : Des hommes et des dieux ; Réalisateur et scénario : Roman Polanski ; Acteur: Michael Lonsdale (Des hommes et des dieux)  ; Actrice : Kristin Scott-Thomas (Elle s'appelait Sarah) ; Film francophone : Un homme qui crie ; prix TV5 monde : Illégal ; Espoir masculin : Antonin Chalon (No et moi) ; Espoir féminin : Yahima Torres(Vénus Noire) - toutes les nominations

Des absents, des présents à l'esprit ailleurs, et Polanski :

Certains lauréats n'étaient pas présents, comme Kristin Scott-Thomas, retenue en Grande-Bretagne, qui devrait décerner le trophée spécial à Roman Polanski. Par conséquent, ce fut Irène Jacob qui eut l'honneur de remettre sa Panthère (le prix des Lumières)  au cinéaste franco-polonais. Quant au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, il n'a pas pu ouvrir la cérémonie, étant invité par France 2 à s'exprimer sur la Tunisie, où il est né et réside chaque été. Quant aux présents ils avaient pour certains l'esprit ailleurs. Michel Reilhac, directeur du cinéma à ARTE, lance un premier tweet : "Maintenant on regarde "Deux hommes et une armoire", court metrage primitif (il avait 19 ans, ndlr) de Roman Polanski pendant que Ben Ali est emmene en orbite #bizarre." Ecran Noir lui demande si l'on parle de la Tunise durant cette soirée. Il nous répond : "Je viens de proposer a la maitresse de cérémonie qu'on fasse une déclaration et un point info a la fin de la cérémonie."

Dans la salle, on projette un hommage en images à Roman Polanski, grâce au musée du cinéma de Lodz. Ce dernier est resté discret, disant qu'il ne méritait pas tous ces honneurs. Il a glissé que ces prix comptaient beaucoup pour lui, surtout parce qu'ils venaient des journalistes qui n'ont pas toujours été ses "meilleurs amis".

Michael Lonsdale, 79 ans, semblait très heureux de recevoir le prix du meilleur acteur, d'autant plus qu'il n'avait jamais été primé auparavant. L'acteur nous a parlé de grâce, et de quelqu'un tout "là -haut", ajoutant une touche de spiritualité aux paillettes.

Autre moment de poésie nous détachant un peu plus du réel, le court -métrage d'animation offert par Michel Ocelot (créateur de  Kirikou) : Le Garçon qui ne mentait jamais.


"Dès que nous oublions l’objet grave d’une solennité ou d’une cérémonie, ceux qui y prennent part nous font l’effet de s’y mouvoir comme des marionnettes." - Henri Bergson

Le président de cérémonie, François Berléand, a fait rire l'assistance avec son " Et maintenant, le moment que vous attendez tous : mon discours".

Mais la palme du jeu de mots revient à Xavier Beauvois : "Merci les lumières. Merci les frères. Merci les frères Lumière !". Beauvois, dans sa joie, n'a pas oublié  l'actualité et, en parlant d'ombre succédant à la lumière,  a évoqué le sort de Jafar Panahi. Car au-delà de la Tunisie, les artistes et des citoyens doivent encore lutter dans de nombreux pays, de la Chine au Vietnam en passant par l'Iran ou le Vénézuéla.

Les Prix Lumières 2010: Polanski et Berléand en têtes d’affiche

Posté par Claire Fayau, le 14 janvier 2011

L'équivalent des Golden Globes américains, les Prix Lumières de la critique internationale sont attribués chaque année aux meilleurs films du cinéma français (ou francophone) par des représentants de la presse internationale en poste à Paris.

Ce soir seront également attribués le Prix du Public de TV5 Monde et le Prix CST pour le Chef Opérateur le plus remarqué de l’année 2010. Une répétition générale avant les Césars...

François Berléand présidera la cérémonie à l'Hôtel de Ville. Logique que Bertrand Delanoë, maire de la Capitale, ouvre la soirée. Mais le moment fort ce sera évidemment le Trophée d'honneur remis à Roman Polanski par Kristin Scott-Thomas (qui fut son actrice dans Lunes de Fiel).

MEILLEUR FILM
Carlos, le film d’Olivier Assayas
Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar
The Ghost Writer de Roman Polanski
L’Illusionniste de Sylvain Chomet

MEILLEUR REALISATEUR
Mathieu Amalric pour Tournée
Olivier Assayas pour Carlos
Xavier Beauvois pour Des hommes et des dieux
Roman Polanski pour The Ghost Writer
Joann Sfar pour Gainsbourg (vie héroïque)

MEILLEUR SCENARIO
Julie Bertuccelli pour L’Arbre
Olivier Lorelle, Rachid Bouchareb pour Hors-la-loi
Robert Harris, Roman Polanski pour The Ghost Writer
Michel Leclerc, Baya Kasmi pour Le Nom des gens
Géraldine Nakache, Hervé Mimran pour Tout ce qui brille

MEILLEURE ACTRICE
Juliette Binoche pour Copie conforme d’Abbas Kiarostami
Isabelle Carré pour Les Emotifs anonymes de Jean-Pierre Améris
Catherine Deneuve pour Potiche de François Ozon
Ludivine Sagnier pour Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud
Kristin Scott Thomas pour Elle s’appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner

MEILLEUR ACTEUR
Romain Duris pour L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil et L’Homme qui voulait vivre sa vie d’Eric Lartigau
Eric Elmosnino pour Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar
Michael Lonsdale pour Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois
Édgar Ramírez pour Carlos de Olivier Assayas
Lambert Wilson pour Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois et La
Princesse de Montpensier
de Bertrand Tavernier

MEILLEUR ESPOIR FEMININ
Lolita Chammah pour Copacabana de Marc Fitoussi
Linda Doudaeva pour Les Mains en l’air de Romain Goupil
Marie Féret pour Nannerl, la soeur de Mozart de René Féret
Nina Rodriguez pour No et moi de Zabou Breitman
Yahima Torres pour Vénus Noire d’Abdellatif Kechiche

MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Emile Berling pour Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier
Nahuel Perez Biscayart pour Au fond des bois de Benoît Jacquot
Antonin Chalon pour No et moi de Zabou Breitman
Jules Pelissier pour Simon Werner a disparu de Fabrice Gobert
Aymen Saïdi pour Dernier étage, gauche, gauche d’Angelo Clanci

MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (hors France)
Amer d’Hélène Cattet, Bruno Forzani (Belgique, France)
Les Amours imaginaires de Xavier Dolan (Québec)
Un Homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun (France, Belgique, Tchad)
Illégal d’Olivier Masset-Depasse (Belgique, Luxembourg, France)
Orly d’Angela Schanelec (Allemagne, France)