Paris Cinéma fait sa clôture

Posté par Morgane, le 11 juillet 2008

pariscinemapalmaresjpg.jpgLa remise des prix du 6ème festival Paris Cinéma a eu lieu hier soir au MK2 Bibliothèque. Charlotte Rampling et Aude Hesbert en étaient les maîtresses de cérémonie.

Palmarès

Concernant les courts métrages, le palmarès est très franco-français :

-Les couillus de Mirabelle Kirkland (France) a reçu le Pari du Public décerné par les spectateurs.

- La Saint-Festin d’Annelaure Daffis et Léo Marchand (France) a reçu le Pari du Jury décerné par le jury TPS Star composé de professionnels de la chaîne.

- Une leçon particulière de Raphaël Chevènement (France) a reçu le Pari de l’Emotion (5000 euros pour le réalisateur) remis par le jury KookaïFilms composé de clientes de la marque.

Pour les longs métrages, les prix reviennent à :

- Le Pari de l’Avenir a été remis par le Jury de l’Avenir, composé d’étudiants d’universités parisiennes, à Jim Libiran pour son film Tribu (Philippines).

- Le Pari du Public (spectateurs) a été décerné à Young@Heart de Stephen Walker (Grande-Bretagne) et le Festival Paris Cinéma offre alors 10000euros au distributeur afin de soutenir la sortie de ce film en salles.

- Le Pari du Jury, remis par le Jury de la 6ème édition composé de Nora Arnezeder (comédienne), Marilou Berry (comédienne), Fabrice Gaignault (journaliste et écrivain), Stanislas Merhar (comédien) et Aurélien Wiik (comédien) et présidé par Michel Jonasz (compositeur, interprète, comédien), a été décerné également à Young@Heart. Pour l’occasion, Metrobus offre une campagne d’affichage dans le métro parisien au distributeur.

Tous les films primés seront projetés samedi à 20h (Young@Heart) et 22h (Tribu) ainsi que les courts métrages.

pariscinema_chabat.jpgUn monde à nous…

A la suite de la cérémonie, sont montés sur scène Frédéric Balekdjian, son fils et vedette du film Anton Balekdjian ainsi qu’Alain Chabat, producteur, pour présenter le film Un monde à nous qui sera sur nos écrans le 16 juillet. Dans ce film sombre, le réalisateur suit la fuite d’un père (Edouard Baer dans un rôle à contre-emploi qu’il revêt à merveille) et son fils (Anton Balekdjian).

Paris Cinéma a donc fait sa clôture mais n’est pas pour autant fini. Des projections auront lieu dans les mêmes salles, et ce jusqu’à samedi soir…

Paris Cinéma, succès populaire et palmarès auteuriste

Posté par vincy, le 11 juillet 2008

16 000 spectateurs durant la première semaine de Paris cinéma ! Répartis dans six salles, le MK2 Bibliothèque mais aussi les salles art et essai du Quartier Latin, cela donne la meilleure moyenne par copie du box office parisien hebdomadaire, si l'on excepte les films 3D de la Géode. Au total, le bilan devrait se solder à plus de 65 000 spectateurs pour les 300 films projetés. Un succès populaire qui a drainé les spectateurs vers les rétrospectives et hommages d'une programmation (enfin) cohérente.

La remise des prix, hier soir, a récompensé deux longs métrages : Young@Heart, du Britannique Stephen Walker, pari du jury et pari du public, et Tribu, du Philippin Jim Libiran, honoré du pari de l'avenir.

Tribu : violence à Manille

Posté par geoffroy, le 7 juillet 2008

tribu.jpgSynopsis: Un soir dans les rues mal famées de Tondo, bidonville de Manille, Ebet, jeune garçon de dix ans, est témoin du meurtre d'un des membres de la tribu des Sacred Brown. La nuit ne fait que commencer, mais déjà la tension monte...

Notre avis : Unique long-métrage philippin de la compétition officielle du pays à l’honneur de cette 6ème édition du festival Paris Cinéma, Tribu est aussi le premier film de fiction de son auteur, Jim Libiran, journaliste reporter spécialisé dans le documentaire. C’est au cœur de Tongo, le plus grand bidonville de la capitale, Manille, que le cinéaste nous invite à découvrir un quotidien fait de résistance, de routine, d’errance et de violence. Dans l’immersion d’un univers entre réalité et allégorie, l’échappatoire ressemble à un doux rêve inaccessible. Les gangs rythment la dure vérité d’une pauvreté « stockée » en périphérie du centre ville où la jeunesse erre sans but, ni perspective d’avenir. Les codes, les initiations et les rivalités sont l’expression d’un mal être vécu non plus comme une fatalité, mais comme un style de vie, celui du ghetto, de cette jungle urbaine qui fait de l’enfant un être à part, coincé dans sa propre déshumanisation.

Echo évident au chef-d’œuvre La Cité de Dieu du cinéaste Fernando Meirelles, Tribu est une entreprise forte et louable de docu-fiction à même de reconstituer au plus près cette existence de bidonville par l’intermédiaire d’interprètes non professionnels (les membres des bandes rivales jouent leur propre rôle), dans une mise en scène à l’épaule près des corps et une narration serrée autour d’un règlement de compte qui semble inéluctable. Si les scènes de gangs sont parfois caricaturales (initiation, machisme et violence peu crédibles), manquent terriblement d’immersion (va et vient trop nombreux scindant la narration dans un tempo arythmique), la vie du quartier est, quant à elle, toujours juste. Qu’il s’agisse de la femme poursuivant son mari infidèle avec un couteau, du préposé aux relevés des compteurs d’électricité pris à parti par des femmes ne supportant plus de devoir payer des notes astronomiques ou des scènes de vie en famille, le réalisateur réussi à retranscrire la réalité à fleur de peau de gens délaissés voir abusés par le système. Pourtant, Jim Libiran ne s’enfonce pas dans le mauvais misérabilisme et cherche plutôt à nous donner sa vision de la violence. Celle des gangs bien sûr, mais surtout d’un moyen d’expression qui devient le leitmotiv des scènes de violence, sombre écho au marasme dans lequel ces jeunes sont enfermés depuis toujours.

Mais ce qui pêche le plus dans Tribu vient sans doute de son côté fauché. La mise en scène brouillonne et peu interprétative relance par à coups un montage limite et une ambiance qui manque de force et d’ampleur. La sincérité sauve le film, la scène finale aussi. Pour son deuxième long-métrage, qui parlera de foot toujours dans le bidonville Tongo, Le réalisateur ne doit pas avoir peur d’utiliser la grammaire cinématographique pour mener à bien cet aspect allégorique d’une réalité sociale tout juste effleurée dans Tribu.