Meryl Streep s’engage pour les femmes scénaristes de plus de 40 ans

Posté par MpM, le 22 avril 2015

meryl streepL'actrice Meryl Streep a annoncé lors du Festival de Tribeca qu'elle allait participer à la création d'un laboratoire visant à accompagner les femmes scénaristes âgées de plus de 40 ans en collaboration avec l’association New York Women in Film and Television et l’IRIS, un collectif de femmes cinéastes. Le but du programme est d'améliorer les opportunités professionnelles pour ces scénaristes qui rencontrent plus de difficultés que les autres.

Pour sa première session, ce "laboratoire des auteurs" (Writers Lab) accueillera huit lauréates qui auront la chance de travailler notamment avec la scénariste et réalisatrice Gina Prince-Bythewood (Beyond the lights), la productrice Caroline Kaplan (Boyhood) et la scénariste Kirsten Smith (La revanche d'une blonde).

Meryl Streep, qui soutient depuis longtemps l'association New York Women in Film and Television, aurait financé une très grande partie du projet qui lui tient particulièrement à cœur. Il est vrai que s'il est difficile pour une femme de percer en tant que scénariste, la difficulté s'accroît avec l'âge. Or, généralement, les programmes d'aide ont plutôt tendance à s'adresser aux plus jeunes. Une injustice désormais réparée !

On a hâte de découvrir les films écrits par les premières participantes à ce laboratoire innovant, avant de voir des initiatives similaires fleurir en France. En 2014, un état des lieux accablant révélait en effet que dans le cinéma français, seulement 27% des scénaristes sont des femmes. Aucune précision sur l'âge n'était toutefois mentionnée.

L’enlèvement de Michel Houellebecq à ne pas manquer ce soir sur ARTE

Posté par vincy, le 27 août 2014

« Pour un mec fragile, il réagit plutôt bien »

L’enlèvement de Michel Houellebecq a été présenté comme un film de cinéma au dernier Festival de Berlin. Il sera diffusé comme un téléfilm de prestige sur Arte. Le réalisateur Guillaume Nicloux a d’ailleurs imaginé d’autres formats : quatre fois trente minutes ou dix fois une minute trente.

Reste que ce film (de cinéma car c’en est vraiment un) est l’une des œuvres les plus étranges et réussies du cinéma français ces derniers mois. Mixant une esthétique et des personnages proches des documentaires de Raymond Depardon avec une atmosphère et une intrigue rappelant les polars de Georges Simenon, Nicloux parvient à traduire la philosophie de son personnage central, l’écrivain Michel Houellebecq qui joue son « propre » rôle (tout en s’autorisant quelques digressions grâce à des situations forcément fictives).

Houellebecq est un vieil homme, attachant et touchant, vivant relativement modestement, observant le monde qui tourne mal et discutant avec des gens qu’il ne méprise jamais. Ce qui frappe c’est même sa curiosité. C’est de là que l’impossible devient possible : les ravisseurs qui vont le kidnapper (le récit se fonde sur une véritable rumeur qui a fait croire que le Prix Goncourt 2010 avait été enlevé) vont devenir ses potes.

Alors évidemment, ce faux misanthrope étale ses goûts : les médias le stresse, le bois clair fait scandinave, Mozart est surfait (« Beethoven c’est autre chose »), il chante du Delpech, ne supporte pas Le Seigneur des Anneaux, reconnaît que l’art actuel est dans une sale période (mais après tous dans les années 60 la littérature était nulle et les polars avaient un bon niveau), critique les couvertures de ses livres, le milieu littéraire conformiste (hétéro, alcoolique, conformiste), Le Corbusier et ses dalles urbaines, s’amuse de sa biographie mensongère, etc.

L’humour est caustique, pour ne pas dire cocasse, et donne au film une dérision inattendue, comme un joli vernis posé sur un réalisme cru. Nicloux filme des scènes courtes, les dialogues sont parfois fugaces. Il réutilise des acteurs et des décors de ses précédents films policiers poisseux. Et Houellebecq, « comédien » qui grommelle plus qu’il ne parle, épate par un charisme qu’on ne lui soupçonnait pas. Comme quoi l’esprit peut beaucoup au milieu de losers (les géoliers sont de bons gros gentils).
On en apprend beaucoup plus sur l’écrivain et sa vision du monde qu'avec n’importe quel reportage ou interview dont il est l'objet. Mais surtout, comme pour ses livres, « le plus important ce sont les personnages ». Et Nicloux porte une attention particulière à chacun d’entre eux. Son film est comme un anti-thriller. La famille est bienveillante, les preneurs d’otage aux petits soins». Malgré le huis-clos, il y a une véritable sensation de liberté qui se dégage de cette épopée de Pieds Nickelés prenant en otage Buster Keaton .

Contrairement au film de Benoît Delépine et Gustave Kervern, Near Death Expérience (en salles le 10 septembre), avec Michel Houellebecq « again », il s’agit avant d’une comédie empathique et drôle, sans peur ni reproches. Un film où Houellebecq hésite entre le bodybuilding et le Freefight, et préfère finir en roulant à 280 kilomètres/heure sur l’autoroute : on n’a qu’une vie. Autant la risquer. Ce qui ne l’empêche pas de parachever sa pensée par une intéressante opinion sur la démocratie et l’Europe. Car avant tout, l’écrivain ne veut pas convaincre mais éclairer. Et Nicloux lui fait bien prendre la lumière.

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L'enlèvement de Michel Houellebecq
Sur Arte le 27 août 2014 à 22h15
Un film de Guillaume Nicloux avec Michel Houellebecq dans son propre rôle, Luc Schwarz, Mathieu Nicourt et Maxime Lefrançois.
Meilleur scénario et mention spéciale du jury au Festival de Tribeca.

Bande annonce

Beaune vibre pour un polar drôle venu de Norvège

Posté par vincy, le 6 avril 2014

in order of disappearance

Le Festival International du film policier de Beaune, dont la 6e édition s'est achevée ce soir, a couronné l'un des coups de coeur de la compétition de la dernière Berlinale, le polar drôle et saignant de Hans Petter Moland, In order of Disappearance (lire notre actualité et avant-critique sur le film). Le film devrait sortir au second semestre sous la bannière de Chrysalis Films. Il va être présenté à Tribeca la semaine prochaîne.

Le jury de Cédric Klapisch lui a décerné le Grand Prix. Deux prix du jury ex-aequo ont été remis : '71 de Yann Demange, qui avait aussi été présenté en avant-première à Berlin (il avait reçu une mention spéciale du jury écuménique). Pas de date de sortie prévue mais le film sera distribuée par Ad Vitam ; et Les poings contre les murs de David Mackenzie, qui a déjà fait le tour des festivals (Toronto, Londres, prix du public aux Arcs, Rotterdam et bientôt Tribeca).  Il sortira dans les salles françaises le 4 juin avec Le Pacte/Wild Side.

Le jury spécial Police a également récompensé In Order of Disappearance. Le prix de la Critique a été remis à l'Ours d'or du Festival de Berlin, Black Coal, Thin Ice, de Diao Yinan. Memento le distribuera en France le 11 juin. Autre film asiatique, R100, de Hitoshi Matsumoto, qui avait tourné à Toronto et Rotterdam, et qui a reçu le prix Sang neuf du jury présidé par Jacques Maillot.

Le dernier docu provocateur de Morgan Spurlock décliné en série web sur Yahoo!

Posté par vincy, le 5 juin 2012

Le réalisateur de Super Size Me (2004), Morgan Spurlock, est boulimique depuis quelques temps. Il a réalisé pas moins de six documentaires ces deux dernières années pour la télévision et le cinéma. Freakonomics, le film est sorti en France au début de l'année. Comic-Con Episode IV: A Fan's Hope a été présenté au Festival de Toronto l'an dernier et pourrait être distribué en Amérique du nord cet été, à l'occasion du Comic Con de San Diego. En attendant, Spurlock a présenté Mansome au dernier festival de Tribeca. Le film vient de sortir sur les écrans américains. Sorti dans 20 salles, il n'en disposait déjà plus que de 5 la semaine suivante. Un flop. Super Size Me avait récolté 11 millions de $. Mansome fera à peine plus de 50 000$ de recettes.

Pourtant Yahoo a décidé d'en faire une série quotidienne en ligne, à raison de cinq épisodes par semaine, dès juillet. Le format sera diffusé sur Yahoo Screen, la plateforme vidéo du portail web, mais accessible également à partir de toutes les sections ciblant les hommes, comme le sport et la finance.

Spurlock avait déjà réalisé une série pour Yahoo, plus tôt dans l'année, The Failure Club, destinée aux femmes.
Mansome est un documentaire sarcastique et subversif qui s'intéresse à l'identité masculine de nos jours à l'époque des métrosexuels, produits cosmétiques, manucure et autres tendances à l'épilation, accessoirisation à outrance, soin du système pileux sur le visage (barbe, moustache, bouc...) ou encore sous-vêtements aussi stylés que coûteux qu'une lingerie féminine...

Coproduit et interprété par l'acteur Jason Bateman (In the Air, Comment tuer son boss?), on y croise aussi Zach Galifianakis, Judd Apatow, Paul Rudd et John Waters.
Pour l'instant, le documentaire n'est pas programmé en France.

Frédéric Boyer rebondit à Tribeca

Posté par vincy, le 30 novembre 2011

Frédéric Boyer, le directeur artistique du Festival de Cinéma Européen des Arcs, qu'Ecran Noir couvrira cette année, et ancien directeur artistique de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, vient d'être nommé directeur artistique du Festival du Film de Tribeca, créé par Robert de Niro.
Le poste était vacant depuis 2009. Boyer rebondit ainsi par le haut après son éviction expéditive en juin de la Quinzaine (voir actualité du 21 juin 2011). Son ambition sera de « montrer la grande cinéphilie et le cinéma populaire de divers pays » et amener les œuvres exigeantes à tous les publics, explique-t-il dans un communiqué. Il souligne que ce Festival est parvenu à maturité « mais qu'il reste des frontières à explorer tout en gardant le rôle premier du rendez-vous, la découverte de nouveaux talents

Jane Rosenthal, co-fondatrice de l'événement, affirme que « Frédéric Boyer partage notre passion et notre curiosité pour le cinéma et les belles histoires. Nous savons qu'il rendra notre équipe plus forte. »
Le Festival a aussi annoncé la promotion de Genna Terranova comme directrice de la programmation.

Frédéric Boyer s'est fait connaître en créant le vidéoclub Vidéosphère à Paris avant de rejoindre le comité de sélection de la Quinzaine des réalisateurs en 2003.

Le Festival de Tribeca, créé en 2002, vient de célébrer sa dixième édition. La marque Tribeca s'est aussi élargie à un Institut et la distribution de films art & essai ; elle s'est aussi exportée à Doha (Qatar) avec le Doha Tribeca Film Festival. Le prochain Festival se déroulera du 18 au 29 avril 2012.

Tribeca a célébré ses 10 ans avec une fréquentation en hausse

Posté par vincy, le 8 mai 2011

She Monkeys10 ans que le festival de Robert De Niro existe (voir actualité du 16 janvier dernier). 115 000 spectateurs sont venus voir les films, plus de 300 000 ont participé à la fête annuelle de voisinage, 803 professionnels (767 l'an dernier) se sont déplacés. Tous les records ont été battus pour découvrir 93 longs métrages et 60 courts.

L'ouverture s'est faite avec le documentaire footballistique The Union, de Cameron Crowe. Du 20 avril au 1er mai, Tribeca a pu aussi compter sur les distributeurs pour faire émerger un marché pré-cannois, avec quelques contrats signés.

Le cinéma français était présent avec Les émotifs anonymes, L'Assaut, L'amour fou, Ma part du gâteau, ou encore A bout portant.

Le jury des fictions internationales avait de la classe : Souleymane Cissé, Scott Glenn, David Gordon Green, Rula Jebreal, Art Linson, Jason Sudeikis et Dianne Wiest.

Leur palmarès est le suivant :

- Meilleure fiction  : She Monkeys (en photo), de Lisa Aschan (Suède)

- Meilleure actrice : Carice Van Houten dans Black Butterflies, de Paula Van Der Oest

- Meilleur acteur : Ramadhan "Shami" Bizimana dans Grey Matter, de Kivu Ruhorahoza

- Meilleure image : Luisa Tillinger pour Artificial Paradises, de Yulene Olaizola

- Meilleur scénario : Jannicke Systad Jacobsen pour Turn me on, goddammit

Le jury des nouveaux talents n'avaient pas moins de classe : Paul Dano, Atom Egoyan , Zoe Kazan, Anna Kendrick et Rainn Wilson

Leur palmarès est le suivant :

- Meilleur jeune réalisateur : Park Jungbum pour The Journals of Musan

- mention spéciale du jury : Kivu Ruhorahoza pour Grey Matter

Côté documentaires, le jury (Amir Bar-Lev, Michael Cera, RJ Cutler, Abigail Disney, Whoopi Goldberg, Louie Psihoyos et Peter Scarlet), le palmarès a récompensé :

- Meilleur documentaire : Bombay Beach, d'Alma Har'el

- Meilleur montage : Purcell Carson pour Semper Fi : Always Faithful

Le jury des nouveaux talents documentaires (Margaret Bodde, Jared Cohen, J.D. Heyman, Lauren Hutton, Annie Sundberg) a primé :

- Meilleur jeune cinéaste documentaire : Pablo Croce pour Like Water

- Mention spéciale du jury : Michael Collins pour Give Up Tomorrow

Tribeca a dix ans : dix dates qui en ont fait l’un des festivals majeurs nord-américain

Posté par vincy, le 16 janvier 2011

Redford avait créé Sundance. De Niro aura créé Tribeca. Prix Cecil B. De Mille à la Cérémonie des Golden Globes ce dimanche, futur président du jury du festival de Cannes. Et notamment pour son rôle actif à défendre un cinéma indépendant.

2002 - Fondation du Tribeca Film Festival avec Jane Rosenthal et Craig Hatkoff à la suite des attentats du 11 septembre 2001. L'objectif est de restaurer l'image de New York et d'accompagner les transformations sociologiques et urbanistiques du quartier Tribeca. Le festival se prépare en quatre mois avec 1 300 volontaires. Roger Dodger, de Dylan Kidd, reçoit le premier prix du meilleur film. Star Wars Episode II fait son avant-première mondiale au festival.

2003 - 300 000 spectateurs fréquentent le festival. La programmation s'étend à l'international et à des projections en plein air sur le bord de l'Hudson River. À la fin de l'année, Robert De Niro acquiert un cinéma rebaptisé Tribeca Cinema. Blind Shaft, de Li Yang, reçoit le prix du meilleur film. Mais c'est la franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi qui retient l'attention avec deux prix (meilleur nouveau talent, meilleure actrice) pour son premier film, Il est plus facile pour un chameau....

2004 - L'actrice mythique brésilienne Fernanda Montenegro reçoit le prix de la meilleure actrice.

2005 - Felicity Huffman ("Desperate Housewives") fait sensation en transsexuelle et obtient le prix de la meilleure actrice dans Transamerica

2006 - Marwan Hamed est primé pour L'immeuble Yacoubian, à titre de meilleur nouveau talent.

2007 - Gucci colle sa marque au Tribeca Documentary Fund pour soutenir les documentaires aux enjeux humanistes et sociaux. Marina Hands meilleure actrice dans Lady Chatterley.

2008 - Le festival s'associe à la chaîne de sport ESPN et propose le Tribeca / ESPN Film Festival avec des documentaires et des archives de films sportifs. Le film culte Morse, de Tomas Alfredson, reçoit le prix du meilleur film.

2009 - Avant que le Tribeca Film Festival ne soit filialisé dans Tribeca Entreprises, les co-fondateurs sont classés 14e de la liste des 25 plus grands philanthropes de la planète pour leur rôle dans la reconstruction de New York. About Elly d'Asghar Farhadi reçoit le prix du meilleur film. Mais surtout, Tribeca ouvre un Festival à Doha (Qatar), le Doha Tribeca Film Festival. La première édition accueille 35 000 visiteurs.

2010 - Le Tribeca Film Institue s'associe à la chaîne HBO pour créer un nouveau fonds de financement pour les documentaires, soit 100 000 $. Au total le TFI distribue 500 000 $ pour différents soutiens à la production grâce à six programmes (Tribecca All Access, TFI Latin America Media Arts Fund, Robert De Niro Sr. Prize...) .  La valeur totale des prix décernés est de 185 000 $. Le français Kim Chapiron (Dog Pound) reçoit le prix du meilleur nouveau talent. Au total, 410 000 spectateurs sont venus à un événement du Festival qui présentait 146 films (dont 91 longs métrages). 1 100 volontaires venus de 13 pays ont collaboré à la manifestation.

2011 - La 10e édition se tiendra du 20 avril au 1er mai 2011. En 9 éditions Tribeca a rapporté 600  millions de $ à l'économie de New York.