Des films sans images (mais avec du son)

Posté par vincy, le 25 octobre 2019

Cinésonore. France Culture et le MK2 Bibliothèque ont proposé le 4 juillet dernier une expérience inédite: "l’écoute d’une œuvre en son spatialisé (le son enveloppe l’auditeur grâce à un mixage spécifique) dans une salle de cinéma". L'écran, lui, est éteint. "C’est dans la pénombre et l’intimité de notre crâne que l’on découvre Le Brasier Shelley, un film sonore de Ludovic Chavarot et Céline Ters, auquel Gaspard Ulliel, Marianne Faithfull, Warren Ellis et Lola Peploe ont notamment prêté leur voix" expliquaient les organisateurs.

"Le son immersif, c’est un son qui enveloppe l’auditeur grâce à un mixage spécifique et une diffusion en 7.1 – une expérience d'écoute avec 8 sources de diffusion. Un nouveau format très immersif aux effets surprenants sur l’auditeur," comme le résume Frédéric Changenet, ingénieur du son qui a travaillé, sur France Culture. Le spectateur se crée ses propres images, mentalement.

Ce n'était pas vraiment une première puisque la Fiac Hors les Murs en 2015, avait déjà lancé cette forme de "projection". Il s'agissait alors de deux films fantômes réalisés  à partir des scénarios non concrétisés de Bertrand Bonello: Madeleine d’entre les morts et La Mort de Laurie Markovitch. Depuis, une trentaine d’œuvres de ce genre ont été diffusées à la maison de la Radio. Mais en juillet, c'était la première fois que ce cinésonore investissait une salle de cinéma. Sur le site dédié de Radio France (hyperradio pour le son spatialisé), on peut aussi écouter Vent clair d'après Andreï Tarkovski

L'expérience immersive intéresse aussi la chaîne TCM. La chaîne de Warner Media, qui fête ses 20 ans en France, a annoncé il y a quelques semaines une création originale audio, un western baptisé Morts à l'aveugle, pour janvier 2020.  Ce western audio d'une heure sera un podcast décrit comme "un film à ressentir et écouter qui met en scène un thriller dans un monde western". Il sera découpé en épisodes pour les plateformes de podcasts et les réseaux sociaux. Un écran noir pour une sieste blanche...

Le son redevient tendance. Podcasts, livres audio, feuilletons et fictions radiophoniques comme au temps d'Orson Welles. Alors pourquoi pas du cinéma...

Le réalisateur d’Amy s’attaque au best-seller « Sapiens, une brève histoire de l’humanité »

Posté par vincy, le 22 juillet 2018

Le réalisateur du documentaire Amy sur la chanteuse Amy Winehouse, Asif Kapadia, va réaliser l'adaptation du best-seller mondial Sapiens, une brève histoire de l’humanité.

Asif Kapadia, qui a réalisé Amy, Oscar du meilleur film documentaire, Senna, et récemment quelques épisodes de la série Mindhunter, et actuellement en train de finaliser un documentaire sur Maradona, s'appuiera sur Ridley Scott, qui assure la production.

Vendu à plus de 8 millions d'exemplaires dans le monde, dont 400000 en France, le livre de Yuval Noah Harari décrit comment l'espèce Homo sapiens a réussi à survivre et à dominer la planète. Il explique également la naissance des religions, du concept de la nation ou encore celui des droits de l'homme, pour aboutir à notre époque à travers l'administration et la consommation de masse.

L'auteur explique que le projet "espère pouvoir mélanger la science, la fiction, le drame et le génie pour donner vie à l’incroyable voyage de notre espèce, qui a commencé en tant qu’animal insignifiant et qui est maintenant en passe de devenir un dieu."

Selon The Hollywood Reporter, le format n'est pas encore décidé. Sapiens pourrait être une œuvre transmédia, diffusée sur plusieurs supports.

Edito: une brève histoire d’amour qui finit mal en général

Posté par redaction, le 15 mars 2018

Le jeu video et le cinéma c'est un peu comme un "match" Tinder qui déçoit. On swip mais ça prend pas. Cette semaine Lara Croft est de retour. 15 ans après le deuxième film avec Angelina Jolie dans la peau de l'héroïne. On comprend la motivation. Lara Croft est le seul jeu vidéo qui a réussit à être un succès au cinéma: 430M$ dans le monde pour les deux premiers films. Hormis Angry Birds, aucune autre adaptation n'a dépassé les 100M$ au box office nord-américain. Et souvent les budgets pharaoniques n'ont pas été rentabilisés.

Sur le papier, entre héros et monstres, il y a de quoi créer un univers fantasy et d'aventure pour le grand écran. Mais l'ADN même du jeu vidéo - l'interactivité, la narration par étapes - n'est pas forcément celui du cinéma. On comprend aussi l'enjeu pour les deux industries: un public jeune, des marques puissantes, et un paquet de recettes potentielles pour les développer. Le jeu vidéo pèse 109 milliards de $ dans le monde quand le cinéma a encaissé 40 milliards de $ en recettes dans les salles.

Malgré les échecs, les producteurs continuent de croire à l'hybridation de ces deux divertissements. On attend les adaptations de Rampage, Detective Pikachu, Minecraft, Uncharted, la suite d'Angry Birds, Sonic, The Witcher, Mario Bros, ... Autant de personnages ou de superhéros, de guerres ou de délires qui produiront des blockbusters sans surprises.

Pourtant, c'est sans doute ailleurs que l'avenir de ces produits sur grand écran se formera. Avec des sièges réactifs, des sons de plus en plus élaborés, la 4D, le cinéma peut donner de nouvelles sensations aux joueurs. Mais surtout, avec le développement de la réalité virtuelle et de l'écriture transmédia, on peut imaginer des films immersifs où l'on passe du cinéma au jeu, sans quitter son fauteuil ou son sofa, en devenant soi-même l'auteur d'une histoire qui permettrait d'être à la fois actif et passif, de switcher du 7e art collectif au jeu individuel, bref de s'annoncer bi (ou versatile) sur son profil "Tinder".

Le transmedia va se doter d’un institut

Posté par vincy, le 26 août 2016

Quelques années que le transmédia émerge. Tout comme la Réalité virtuelle, ce sera sans doute l'une des grosses révolutions à venir dans la narration ludique. La ville de Charleroi en Belgique va se doter d'un Institut transmédia, le R/O Institute, partenariat public-privé entre la société Média-Participations (plus gros éditeur de BD franco-belge avec Dargaud, Le Lombard et Dupuis et producteur de séries animées déclinées de son catalogue), la région wallone et des boîtes de prod audiovisuelles et multimédias.

L'Institut, qui sera situé dans un bâtiment relifté sur les quais, accueillera ses premiers projets au début 2017. Il s'agira de développer des contenus dans un domaine qui en manque cruellement. Les lunettes pour la Réalité Virtuelle sont performantes, mais il y a peu de projets pour les rendre utiles. Du scénario au marketing, du graphismes aux outils techniques, l'Institut veut offrir un espace où les créateurs peuvent se libérer des contraintes.

Un premier appel à projets avait été lancé à Cannes. Une première salve de 40 dossiers devraient être retenus avant qu'une dizaine d'entre eux soient sélectionnés pour la première session, dans un environnement où le plus gros défi est juridique (droit d'auteur, propriété intellectuelle).

Derrière ces bonnes intentions, le R/O Institute et le R/O Lab ont aussi vocation à développer des projets dérivés des héros de la BD franco-belge afin d'en faire des héros "transmédia".

Cannes 2015: Visions sociales côté Maghreb, l’Acid à l’export, Claire Denis à la Fabrique des Images et Netflix à Next

Posté par vincy, le 4 mai 2015

Dernières nouvelles du front avant la migration annuelle, dans quelques jours, vers le Festival de Cannes...

- La 12e édition de Visions Sociales, dont la marraine est Corinne Masiero (Louise Wimmer, Discount), mettra le cinéma du Moyen-Orient à l'honneur. En partenariat avec le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient et avec l’aide de la biennale Proche-Orient, onze films venus d’Iran, du Liban, de Syrie, du Kurdistan, de Palestine et d’Israël seront présentés en présence des réalisateurs invités.

Visions Sociales diffusera également un programme sept longs-métrages et six œuvres issues du 68e festival de Cannes (ACID, Semaine de la Critique, Quinzaine des Réalisateurs et Un Certain Regard)

- L’Institut français et l’ACID annoncent un partenariat à l'occasion d’une rencontre le 18 mai prochain. L'Institut Français présentera des films sélectionnés par l'ACID dans son réseau et lors de manifestations dont il partenaire. L'ACID sera associé à certaines projections "afin de favoriser les échanges sur les œuvres mais aussi sur la distribution du cinéma indépendant."
Au programme : 2 automnes 3 hivers de Sébastien Betbeder, La Bataille de Solférino de Justine Triet, Brooklyn de Pascal Tessaud, Les Règles du jeu de Claudine Bories et Patrice Chagnard, Qui vive de Marianne Tardieu, Au bord du monde de Claus Drexel et Je suis le peuple d’Anna Roussillon.

- La 7e Fabrique des cinémas du monde a choisit sa marraine: Claire Denis. La réalisatrice effectuera une Master Class animée par Jean-Michel Frodon au pavillon des Cinémas du monde, dans le village international. Par ailleurs dix projets de longs métrages (sur 124 candidatures) ont été sélectionnés:

1922 de Martin Mauregui – Argentine
Lotus Position de Shu Liu - Chine
Fleur de cactus d’Hala Elkoussy - Égypte
Venice de Rusudan Chkonia - Géorgie
Liberation de Tushar Prakash - Inde
Miguel’s War d’Eliane Raheb - Liban
L’Afrique un vrai cinéma ! d’Haminiaina Ratovoarivony - Madagascar
Tous marins de Miguel Angel Moulet, – Pérou
Playground de Wesam Mousa – Palestine
La belle et la meute de Kaouther Ben Hania – Tunisie

- Enfin, la 2e édition du programme Next (Marché du film) dédié aux cinémas de demain aura comme special-guest le directeur des acquisitions de Netflix, Ted Sarandos. Le débat sera introduit par Thierry Frémaux et évoquera les nouveaux modèles de distribution. Next affiche un programme ambitieux avec une session sur le transmedia, un débat sur le crowdfunding, un atelier Vidéo à la demande, une conférence autour des exploitants innovateurs et un débat sur Les festivals à l'ère du numérique.

Michel Reilhac laisse la direction du cinéma d’ARTE à Olivier Père, directeur du Festival de Locarno

Posté par vincy, le 27 août 2012

Lors de la conférence de presse de rentrée d'Arte, Michel Reilhac a annoncé aujourd'hui qu'il quittait la direction du cinéma d'Arte, poste occupé depuis 10 ans. Directeur du cinéma et Directeur général de la filiale Arte France Cinéma, il préfère se consacrer à ses projets personnels et sa passion du transmédia, qu'il savait tant faire partager ces derniers mois sur Twitter. Sur le réseau où tout gazouille, il confirme : "Je démissionne d'Arte. Je serai remplacé par Olivier Père , directeur actuel du festival de Locarno."

Il quitte la chaîne après une décennie de succès et de prix parmi les plus prestigieux : cette année à Cannes, 8 films coproduits par ARTE ont été primés. On peut citer dans les oeuvres marquantes qu'il a contribué à aider Le grand soir, Laurence Anyways, Pater, L'apollonide, Tomboy, Melancholia, Polisse, Tournée, Le Havre, le silence de Lorna, Caramel, Intervention divine, parmi tant d'autres...

Olivier Père, par ailleurs ancien délégué général de la Quinzaine des réalisateurs peut s'enorgueillir d'un bon bilan après deux saisons au Festival suisse, tant d'un point de vue public (fréquentation consolidée), critique (films appréciés) que professionnel (marché dopé). Cependant, en quittant Locarno, Olivier Père place la manifestation dans l'incertitude, devant choisir dans l'urgence un nouveau directeur au moment où elle se revigorait.

Ancien Directeur Général du Forum des Images et ancien président du Festival des films gays et lesbiens de Paris, Michel Reilhac, aussi passionné que fervent défenseur de la mutation du 7e art, partira vivre une grande partie de son temps à Berlin ("Ah oui, j'ai oublié de dire aussi ça : je déménage à Berlin ou je vivrai les 2/3 du temps" écrit-il sur Twitter). Toujours sur le réseau social, il indique qu'il sera "parti d'Arte le 1er décembre seulement". D'ici là, on le croisera peut-être encore dans le métro parisien, lisant ses scénarios sur sa tablette...