Box office 2008 (4) : Mamma Mia!, comédie la plus populaire

Posté par vincy, le 7 janvier 2009

C'est la seule comédie à être dans le Top 10 mondial cette année : Mamma mia! , adaptation du spectacle musical de Broadway créé à partir des chansons d'Abba, a ramassé 573 millions de $ (dont 96 millions rien qu'au Royaume Uni, où il est leader tous genres confondus). Les ventes en DVD suivent le même chemin.

Son plus proche rival, et champion nord-américain du rire, c'est une adaptation de série TV : Sex & the City le film, avec ses 415 millions de $ a eu le panache nécessaire pour transformer l'essai et être très profitable pour les producteurs.

Nul doute que dans les deux cas cela donnera des idées aux studios qui veulent limiter de plus en plus les risques.

Dans le top 25 mondial, on note dans l'ordre Max la menace, Bienvenue chez les Ch'tis (plus de 3 millions de spectateurs hors de France), Ce qui se passe à VegasRien que pour vos cheveux et Tonnerre sous les Tropiques.  Pas vraiment à la fête cette année, le rire est surtout local : la plupart des comédies qui ont marché ont surtout fait rire dans leur propre pays. Sandler, Carrell ou Stiller font la moitié et même plus de leur box office aux USA.

Ce qui n'est pas le cas de Mamma Mia! . Comme La Momie 3, le film dépend essentiellement (75%) des marchés internationaux. En France, le film a séduit 1,5 millions de spectateurs, se situant ainsi dans le bas du top 25, loin derrière des comédies françaises mais aussi derrière Sex & the City le film et Vicky Cristina Barcelona.

Agathe Cléry : quelle représentation pour les Noirs au cinéma ?

Posté par MpM, le 2 décembre 2008

Agathe Cléry - valérie LemercierMercredi sort sur les écrans le film Agathe Cléry d’Etienne Chatiliez où un personnage de femme raciste interprété par Valérie Lemercier devient noir du jour au lendemain. Si la campagne d’affiches a recouvert les espaces publicitaires et la bande-annonce envahi les cinémas (quoique sans rien dévoiler de plus), le film, lui, n’a été montré qu'à des médias acquis d'avance comme Canal + ou le JDD. Difficile, donc, de se faire une idée du résultat : dénonciation édifiante ou prétexte à comédie lourdingue ? A défaut, son sujet donne néanmoins envie de réfléchir à la représentation des noirs au cinéma et plus généralement dans les médias, d’autant que la question est perpétuellement d’actualité. La semaine dernière, le Club Averroes (observateur de la diversité dans les médias) dressait ainsi un état des lieux accablant de la représentation des minorités pour la période 2007-2008, dénonçant notamment "l’immobilisme" dont font principalement preuve les chaînes de télévision. Quant aux disciplines artistiques, la situation est si peu encourageante que le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) annonçait il y a quelques mois la création des "Trophées du monde noir", les Césaire, chargés de mettre en lumière des artistes issus des cultures afro-caribéennes de la littérature, de la musique et du cinéma.

Et c’est vrai, les "minorités visibles" sont tellement absentes des écrans qu’on se souvient encore tous du battage médiatique ayant accompagné la nomination du journaliste Harry Roselmack à la présentation du journal de 20h sur TF1. Ce qui n’aurait dû être qu’un choix évident récompensant une carrière réussie s’est mué en acte politique quasi héroïque prétexte à ne parler que de la couleur du présentateur et jamais de son travail. François Dupeyron raconte d’ailleurs que c’est cet événement qui lui a donné envie de tourner un film avec des personnages noirs. Résultat, au moment de la recherche de financement, le scénario a été rejeté par toutes les télévisions : une famille noire à 20h30, ça n’intéresse personne. Aide-toi, le ciel t’aidera a beau être tout sauf communautaire, il continue lui-aussi à être perçu presque uniquement à travers le prisme de la couleur de peau de ses interprètes…

Il y a peu, une autre anecdote du même style nous frappait. La cinéaste Cristina Comencini a réalisé une comédie très directe sur le racisme en Italie, Bianco e nero. Il y est Aissa Maiganotamment beaucoup tourné en dérision le racisme qui s’ignore, fourbe et rampant. Son interprète principale, la divine Aïssa Maïga, y interprète une jeune femme d’origine sénégalaise travaillant dans une ambassade et mariée à un intellectuel africain. Elle est magnifique et élégante, les plus grands créateurs devraient se battre pour l’habiller… et aucune d’eux n’a souhaité le faire. "Pour nos deux protagonistes noirs, nous n’avons trouvé aucun sponsor", confirme la réalisatrice. "Dans tous les films importants, les principaux interprètes sont habillés par les grandes marques, chaussettes et chaussures comprises. Pour eux, rien…"

Des exemples parmi d’autres de l’hypocrisie régnant dans l’univers de la représentation par excellence, celui du 7e art. Difficile ensuite de s’étonner que le cinéma compte si peu d’acteurs "issus de la diversité" et que chacun d’entre eux ait vite tendance à être considéré comme un porte-parole de sa communauté. Immanquablement, on pense au personnage interprété par Robert Downey jr dans Tonnerre sous les tropiques : un acteur de grand renom ayant subi une opération pour devenir noir le temps d’un rôle… et qui soudainement se met à parler au nom de tous les Noirs d’Amérique ! C’est pourquoi on souhaite bien du plaisir à Valérie Lemercier grimée en femme de couleur… Il ne reste plus qu’à espérer très sincèrement qu’Agathe Cléry soit réussi et parvienne à secouer les consciences pour que, dans un avenir pas trop lointain, une vraie actrice noire obtienne le premier rôle dans un film très médiatique affiché dans tous les couloirs du métro parisien.

On se souvient que Romuald et Juliette, comédie "bicolore" de Coline Serreau, affichait Daniel Auteuil mais pas Firmine Richard sur ces mêmes espaces publicitaires...

Paramount étend ses liens avec Marvel et enchaîne DreamWorks

Posté par vincy, le 2 octobre 2008

Vases communiquants. Tandis que Paramount se désengage de DreamWorks, renfloué par des capitaux indiens, elle réinvestit dans Marvel.

L’été a été profitable au studio puisqu’il a récolté, en 2008, à date, 1,2 milliards de $ de recettes au box office, soit la deuxième performance tous studios confondus (derrière Warner) , mais avec seulement 15 films (soit la meilleure recette par films). Avec 17% de part de marchés et deux de ses productions sur le podium annuel (Iron man, Indiana Jones 4), Paramount est le gagnant de la saison. Car on doit y ajouter Kung-Fu Panda et Tonnerre sous les tropiques, soit 4 films dans le Top 15 de l’année.

Aussi, il paraît logique que le studio prépare son avenir. Puisque DreamWorks retrouve son « indépendance », il faut bien anticiper les programmations futures. Avec le départ du studio de Shrek, ce sont six films de moins par an dans le calendrier du producteur Paramount. Le studio a donc concédé à Marvel le même avantage offert à DreamWorks : il ne prendra plus que 8 % des recettes au lieu de 10%. Cela concerne cinq films à venir. De quoi remplir l’agenda : Iron Man 2 et 3 sont déjà planifiés, Thor devrait sortir en 2010, et Captain America est prévu en 2011.

Quant à Marvel, il consolide sa présence au cinéma. Les franchises s’avèrent profitables (hormis Hulk), et le studio espère tiré un profit de 140 millions de $ cette année. Si Paramount n’a aucune exclusivité, il est devenu, grâce à Iron Man, son choix de prédilection parmi les studios hollywoodiens. Le pacte concerne aussi les distributions dans les marchés majeurs (Japon, France, …) et les déclinaisons sur d’autres supports.

Du côté de DreamWorks, des capitaux indiens vont permettre à Spielberg de renouer avec son mythe du studio autonome. Le studio sort de la constellation Paramount, quelques mois après son entrée. Il en reste dépendant pour la distribution. Et après le lâchage de Universal sur Tintin, la Paramount s’est offert le plaisir, cynique, de produire la totalité du projet afin de le sauver à un mois du premier clap. Manière d’être toujours présent dans les affaires de son cinéaste le plus « bankable ».