Tom Tykwer présidera le jury de la Berlinale 2018

Posté par vincy, le 2 novembre 2017

Le réalisateur, scénariste, compositeur et producteur allemand Tom Tykwer présidera le jury du prochain Festival de Berlin. La 68e édition qui se déroulera du 15 au 25 février, a donc choisi un enfant du pays. C'est la première fois depuis Werner Herzog en 2010 qu'un Allemand hérite de ce poste.

"Tom Tykwer est l'un des réalisateurs allemands les plus en vue et s'est imposé sur la scène internationale comme un grand cinéaste. Son talent exceptionnel et sa marque innovatrice ont été démontrés dans une variété de genres cinématographiques", a déclaré Dieter Kosslick, le directeur du festival.

Tykwer, 52 ans, est un habitué de la Berlinale. Il y a présenté ix de ses films, dont le court métrage Epilog en 1992 dans la section Panorama. Il a également fait l'ouverture du Festival en 2002 avec Heaven et en 2009 avec L'enquête (The International). Le réalisateur s'est fait connaître internationalement avec Cours, Lola, cours en 1998, meilleur film étranger au Independent Spirit Awards et prix du public à Sundance, et a connu son plus gros succès avec Le Parfum, histoire d'un meurtrier en 2006. En 2012, il coréalise avec les Wachowski l'épopée Cloud Atlas. Son dernier long métrage, A Hologram for the King (réalisé en 2015 mais sorti en 2017), avec Tom Hanks, adaptation d'un best-seller éponyme, a été un fiasco aux USA et n'est jamais sorti en France. On lui doit aussi les films Maria la maléfique, Les rêveurs, La Princesse et le guerrier et Drei. Il a également participé à la série Sense8. Son prochain projet est d'ailleurs une série qu'il vient de tourner, Babylon Berlin.

C'est en tant que compositeur de la BOF de Cloud Atlas qu'il a été nommé aux Golden Globes en 2013. Il a récolté deux fois le prix du meilleur réalisateur aux German Film Awards (pour Cours Lola Cours et Drei) sur un total de 11 nominations tout au long de sa carrière

Un hologramme pour le Roi: un an après son tournage, le film avec Tom Hanks trouve un distributeur américain

Posté par vincy, le 4 juin 2015

Au marché de Cannes, un film avec Tom Hanks a (enfin) trouvé son distributeur aux Etats-Unis. La particularité de ce "deal" est que le film est déjà en boîte. Un Hologramme pour le Roi a été tourné entre mars et juin 2014, au Maroc et en Allemagne. Il est assez rare qu'un film avec une star deux fois oscarisé comme Hanks ait été produit avant même de trouver son distributeur américain.

Lionsgate, Saban Films et Roadside Attractions ont fait équipe pour acquérir les droits de distribution du film aux Etats Unis. Pour l'instant aucune date de sortie n'est prévue.

Le film, réalisé par Tom Tykwer (Cloud Atlas, Le parfum, Cours, Lola, Cours), réunit également Sarita Choudhury, Omar Elba, Tracey Fairaway, Jane Perry, Khalid Laith, David Menkin et Tom Skerritt. Il s'agit de l'adaptation du best-seller éponyme signé par Dave Eggers, l'un des romanciers américains contemporains les plus réputés du moment. Il raconte l'histoire insolite d'un quinquagénaire américain au bout du rouleau, Alan Clay, qui, après avoir contribué à la faillite de nombreux fleurons industriels américains, décide de devenir consultant pour une boîte de télécom. Il est chargé de convaincre le roi d'Arabie Saoudite de signer un contrat avec sa société pour installer une technologie de visioconférence par hologramme dans une ville nouvelle, future Dubai ou mirage fantasmé d'un monarque, King Abdullah Economic City. C'est la dernière chance pour Alan Clay qui doit prouver qu'il n'est pas qu'un homme d'échecs et qui doit aussi éponger ses dettes.

Le cinéma allemand, un ami pas forcément privilégié (Das deutsche Kino, ein nicht notwendigerweise privilegierter Freund)

Posté par vincy, le 22 janvier 2013
Juliette Binoche et Yves Montand sur le Mur de Berlin © vincy thomas

Juliette Binoche et Yves Montand sur le Mur de Berlin © vincy thomas

50 ans d'amitié franco-allemande et après? Les Français ne parlent pas plus allemand. Même s'ils aiment aller faire la fête à Berlin, boire de la bière à Munich, se laisser charmer par les villes rhénanes, admirer le dynamisme d'Hambourg... On lit parfois des auteurs allemands, une élite culturelle vénère danseurs, metteurs en scène et opéras des voisins de l'Est, on écoute rarement de la pop ou du rock germanique, et il n'y a bien que les quelques centaines de milliers de téléspectateurs d'ARTE qui regardent des programmes bilingues. L'Allemagne c'est quoi finalement pour un Français? La rigide chancelière, des marques de voiture, Hugo Boss, éventuellement la coopération aéronautique, des supermarchés low-cost, des Kinders avec un cadeau à l'intérieur, les immuables Playmobil, Adidas, de la colle Uhu, de la crème Nivea, des appareils Siemens...

Et le cinéma? Il est de plus en plus "absent". En France, le cinéma allemand est vu de la même manière que le cinéma belge, italien ou scandinave. Les cinéphiles français sont plus proches des cinémas espagnols et anglais. Ça n'a pas toujours été comme ça mais c'est ainsi. Il est loin le temps où Jules et Jim, L'As des As, La Grande vadrouille valorisaient les liens renoués entre les deux pays, tout en cartonnant au box office des deux côtés du Rhin.

Ce lien est aujourd'hui invisible, et financier. Le nombre de coproductions entre les deux pays a considérablement augmenté depuis le début des années 2000, donnant des Palmes d'or comme Le Pianiste, Le Ruban blanc ou le récent Amour, ou des triomphes populaires comme Astérix. Là encore, la création d'ARTE n'y est pas pour rien. La chaîne reverse une partie de son budget annuel (3,5%) pour coproduire des films européens (Lars von Trier entre autres). Des centaines de films de plusieurs dizaines de nationalités ont ainsi profité de ce financement, propulsant la chaîne dans les génériques de films sélectionnés dans les plus grands festivals de cinéma du monde.

Quelques succès cachent le fossé

Mais. Il y a 30 ans, les cinéphiles couraient voir les films de Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Wim Wenders. Ils ont influencé des générations de cinéastes, à l'instar de François Ozon. Aujourd'hui, aucun cinéaste allemand n'a leur notoriété, ou même celle d'un Kaurismaki, d'un Moretti, d'un Almodovar, d'un Verhoeven, d'un Von Trier, ou encore d'un Ceylan (considérant que la Turquie est en partie européenne). Et que dire des stars allemandes? Spontanément on cite qui? Où sont les Dietrich ou les Schneider d'antan? Bien sûr, il y a des succès. Et pas des moindres : La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck, 1,4 million d'entrées), Good Bye Lenin (Wolfgang Becker, 1,2 million d'entrées), Le Parfum (Tom Tykwer, 925 000 entrées) ou La Chute (Oliver Hirschbiegel, 795 000 entrées).

Mais plus généralement, un film allemand, quand il trouve son public, ne dépasse pas les 350 000 spectateurs, que ce soit Pina de Wim Wenders, La grotte des rêves perdus de Werner Herzog, Soul Kitchen ou en 2012 Barbara (225 000 entrées). A peine dix films allemands ont bénéficié d'une couverture médiatique minimale (critiques dans la presse écrite, chroniques à la radio, campagne d'affichage...). Il faut avoir reçu des prix internationaux (Barbara) ou profité du nom du cinéaste (Into the Abyss de Werner Herzog) pour obtenir davantage (interview d'un cinéaste, portrait d'un comédien). La télévision reste à l'écart, et ne participe pas à un quelconque essor.

Une relation déséquilibrée même dans les grands festivals

En fait, la relation bilatérale entre les deux cinématographies est plus que bancale. Si le Festival de Berlin met en compétition de nombreux films Français (jusqu'à les primer : 2 Ours d'or en 20 ans, 3 prix de mise en scène, 3 prix d'interprétation, 4 Ours d'or d'honneur...), le Festival de Cannes est souvent critiqué par les professionnels allemands pour ignorer le cinéma germanique dans sa compétition. La dernière Palme d'or remonte à 1984, le dernier Grand prix du jury à 1993, le dernier prix de la mise en scène à 1987, le dernier prix d'interprétation féminine à 1986, et aucun acteur n'a jamais été récompensé... Wenders est le dernier cinéaste a avoir été retenu en compétition, en 2008. Fatih Akin, sans doute le réalisateur allemand le plus passionnant de ce début de millénaire, est le dernier à avoir été récompensé, par un prix du scénario pour De l'autre côté. On note cependant quelques pépites dans les autres sélections (Pour lui, meilleur film allemand 2011, à Un certain regard). A Venise, la tendance est la même qu'à Cannes. En France, les César n'ont donné qu'un seul prix (La vie des autres) pour trois nominations (De l'autre côté, la même année, et Good Bye Lenin!) dans le même laps de temps.

Côté box office, on constate le même déséquilibre. Intouchables attire 8,5 millions de spectateurs dans les salles allemandes. The Artist, Et si on vivait tous ensemble et le troisième Astérix se classent dans le Top 100 de 2012. Aucun film allemand ne parvient à réussir cet exploit en France.

Et que dire des succès allemands que l'on ne verra jamais en France comme Türkisch für Anfänger (12e du BO annuel), Mann tut was Mann kann ou même la version cinéma du Club des Cinq?

Comme si le Rhin était un fossé infranchissable dans un sens, mais pas dans l'autre. Cependant le cinéma allemand est aussi responsable de ses propres maux. La part de marché locale ne dépasse par les 25% (et sera même beaucoup plus faible en 2012) là où le cinéma français séduit 35 à 40% des spectateurs français. En 2011, un seul film allemand (Kokowääh) était classé dans les 20 films européens les plus vus en Europe. On est loin du record de 2009 (avec trois films, même si aucun d'eux n'a été réellement exporté hors pays germanophones). Même les films récompensés aux German Film Awards ne sortent pas dans les salles françaises.

Un cinéma marginalisé même dans un pays cinéphile

Pourtant il existe le cinéma allemand : cinq réalisateurs germaniques ont été nommés à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis 2000 (et deux ont gagné). Le dernier grand événement lié au cinéma allemand fut la rétrospective Fritz Lang et l'exposition Metropolis à la Cinémathèque française. On pourrait alors se demander si le cinéma allemand a intérêt à se concentrer sur le rendez-vous de la Berlinale chaque année, en se coupant des autres festivals... Le nombre de productions respectables est peut-être trop faible pour jouer toute son année en un seul rendez-vous...

Alors, où est le problème? Une nostalgie d'un cinéma autrefois glorieux et audacieux et aujourd'hui banalisé par l'invasion de cinématographies de pays comme l'Argentine, la Corée du sud ou la Roumanie? Une absence de cinéphilie experte permettant de valoriser ce cinéma en France? Un problème allemand, politique et culturel, qui ne permet pas de promouvoir son cinéma à l'extérieur de ses frontières? Ou, plus concrètement, la fragilité d'un cinéma d'auteur allemand? Un peu de tout ça sans doute. Auquel on ajoute une carence de vision européenne du 7e art de la part des institutions : le cinéma reste un domaine national quand il s'agit de création. Seuls les capitaux sont transfrontraliers. Ainsi Haneke, autrichien, est coproduit par la France et l'Allemagne, tout comme Polanski franco-polonais, qui vient tourner à Berlin, etc... La mondialisation est partout, sauf dans les sujets, dans les projets.

Des initiatives institutionnelles et professionnelles, coupées du public

Face à cette impuissance à copuler ensemble, le cinéma allemand et le cinéma français essaye d'initier des collaborations "en amont" et "en aval". L’Académie franco-allemande du cinéma a été initiée en 2000 par le chancelier allemand Schröder et le président français Jacques Chirac pour favoriser la collaboration entre ces deux pays en matière de cinéma. Sous la tutelle du Centre National de la Cinématographie et de l'Image animée (CNC) et du Beauftragter für Kultur und Medien (BKM), elle a pour objectif de contribuer à la construction de l’Europe du cinéma, en renforçant la collaboration entre la France et l’Allemagne dans quatre secteurs : la production, la distribution, la formation et le patrimoine.

Par ailleurs, le CNC et la Filmförderungsanstalt (FFA) ont mis en place un fonds dans lequel chaque pays contribue à hauteur de 1,5 millions d’euros. Ce fonds, appelé également mini-traité, permet aux producteurs d’accéder à des aides pour la coproduction franco-allemande.

Dans le cadre de cette Académie, une formation commune dans les secteurs de la production et de la distribution de films a été créée en 2001 entre La Fémis et l’école de cinéma à Ludwigsburg.

Enfin, en 2003,  Les rendez-vous franco-allemands du cinéma permettent d’harmoniser les deux systèmes de production pour faciliter les coproductions et d’encourager la distribution des films allemands en France et des films français en Allemagne. Ils ont lieu chaque année, alternativement en France et en Allemagne, sous le parrainage d'Unifrance et German Films.

Il y a aussi Les Journées du film français à Stuttgart et Le Festival du cinéma allemand à Paris. Mais il faudra bien plus pour que le pont entre les deux pays, les deux cinématographies, soit consolidé. Des films qui font le lien comme Joyeux Noël par exemple. C'est d'autant plus important que le cinéma, culture de masse par excellence, est un outil de divertissement idéal pour mieux comprendre son voisin, abattre les préjugés et apprendre à connaître la culture et la société de cet ami de 50 ans. Il faut en finir avec l'idée que l'Allemagne c'est Derrick. Comme la France est parvenue à remplacer Louis de Funès par Omar Sy.

Le nouveau délire des Wachowski : Cloud Atlas en tournage

Posté par vincy, le 15 septembre 2011

C'est demain que commence le tournage de Cloud Atlas, la nouvelle superproduction des frères Wachowski réalisée par Tom Tykwer (voir article du 15 avril dernier). Tom Hanks et Halle Berry tiennent les rôles principaux.

Budgété à hauteur de 150 millions de $ (après une grosse coupe dans le premier devis), soit la production allemande la plus chère de l'histoire, les auteurs de Matrix et le réalisateur de Cours Lola Cours et du Parfum, s'attaquent à un scénario où se mixent la science, le suspens et la comédie à travers six histoires séparées dans le temps et réparties dans le monde. Hugo Weaving interprète six rôles différents. On retrouve au générique Jim Broadbent, Jim Sturgess, Ben Whishaw, Keith David, David Gyasi mais aussi Hugh Grant, Susan Sarandon, Zhou Xun et Doona Bae.

Ce film sera l'adaptation du livre de David Mitchell, Cartographie des nuages, publié par les éditions de L'Olivier en 2007.

Le tournage prendra place en Allemagne, en Ecosse et en Espagne.

Ciel moins nuageux pour l’adaptation de Cloud Atlas

Posté par vincy, le 15 avril 2011

Cela fait plusieurs mois que le projet Cloud Atlas oscille entre le stand-by et le feu vert du studio, Warner Bros. Il semble que la production pourrait démarrer dès cet automne. Pour l'instant, une seule star est confirmée : Tom Hanks. Les autres acteurs pressentis - Natalie Portman, Halle Berry, James McAvoy - n'ont pas été officialisés, même s'ils ont chacun confirmé, au gré des interviews, leur engagement dans le projet. Il était urgent pour Warner et le mandataire des ventes internationales du film, Focus Features, de présenter un projet solide avant le marché du film à Cannes.

Les producteurs, parmi lesquels DreamWorks, ont aussi annoncé que la réalisation serait confiée au cinéaste allemand Tom Tykwer et aux frères Wachowski. Ces derniers avaient acquis les droits du roman.

Cloud Atlas est en effet un livre fantastique de David Mitchell,  publié en 2004 et récompensé par plusieurs prix. Il s'agit de six histoires, entre le XIXe siècle et un futur post-apocalyptique, qui font l'aller et retour dans les époques à travers les actes et les conséquences de différents personnages dans le Pacifique sud, en Belgique, en Californie, au Royaume Uni, en Corée et à Hawaï. La narration est complexe et nécessite une production lourde et coûteuse pour être transposée au cinéma. Sans doute les scénaristes se concentreront-ils sur un personnage...

A l'origine, Tykwer devait réaliser le film en solitaire. Cela fait près de deux ans qu'il y travaille. Il a écrit le scénario avec les frères Wachowski. Les auteurs de The Matrix n'ont rien tourné depuis Speed Racer, immense fiasco en 2008. Cloud Atlas signera leur retour derrière la caméra.

Tom Tykwer, révélé avec Cours Lola Cours en 1998, réalisateur du film Le Parfum, vient de cartonner aux Césars allemands, les Lolas, remis le 9 avril. Son film Drei (Trois) a remporté plusieurs prix : réalisation, actrice et montage.

Berlin : même les banquiers sont cinéphiles

Posté par MpM, le 9 février 2009

D’accord, le cinéma ne change pas le monde, en tout cas pas à lui tout seul. Mais parfois, on a carrément l’impression que ceux qui regardent les films sont juste incapables de faire le lien entre ce qu’ils voient et ce qu’ils vivent, ou la manière dont ils se comportent au quotidien. Un peu comme ces spectateurs qui laissent leur siège recouvert de popcorn et de détritus en sortant d’un film à vocation écologique.

Encore mieux, la réaction des banques allemandes suite à la présentation en ouverture de la Berlinale de The international (L'enquête) qui fustige le comportement d’un groupe bancaire impliqué dans du trafic d’armes et des meurtres. Désormais, certains distributeurs automatiques de billets proposent à leurs clients, en guise d’interlude pendant les "vérifications d’usage", de découvrir un trailer du film de Tom Tykwer avec comme sous-titre : "ils possèdent votre argent, ils possèdent votre vie". Pied de nez d’une institution qui se sent forte, opportunisme marketing, simple maladresse, cynisme absolu ? A moins que cela ne soit l’énième preuve que, souvent, le cinéma reste encore en-deçà de la réalité...

Berlin : une ouverture « internationale » dans l’air du temps

Posté par MpM, le 6 février 2009

clive owen berlinaleLa 59e Berlinale aurait-elle besoin, année après année, de continuer à affirmer son identité forte de festival engagé et politique, toujours à l’affût de la manière dont le cinéma traite les préoccupations et questionnements actuels ? Toujours est-il que, pour cette édition, elle a réussi le coup médiatique de proposer en guise de film d’ouverture un thriller politique, The International, d’ores et déjà qualifié de "visionnaire" parce que traitant de la corruption mondialisée du milieu bancaire.

A l’issue de la projection réservée à la presse, Tom Tykwer (Cours, Lola, cours, Le parfum) et Clive Owen (son acteur principal) ont ainsi eu à répondre à de nombreuses questions portant sur la crise économique actuelle et le monde de la finance en général… mais aussi sur leur capacité à mettre en route un tel projet bien avant que la situation réelle ne rejoigne la fiction. "Nous avons commencé à travailler sur ce film il y a six ans", a patiemment expliqué le réalisateur allemand. "Lorsque l’on m’a proposé de faire un thriller paranoïaque dans lequel une banque serait le méchant, j’ai tout d’abord trouvé ça extravagant et exotique… même si l’on pourrait dire que cela tombe sous le sens. Mais bien sûr, nous n’avions pas de boule de cristal pour prévoir ce qui allait arriver. De toute façon, le film ne parle pas de la crise bancaire actuelle mais du système sur lequel repose notre vie. La crise bancaire est seulement une illustration de l’état critique dans lequel ce système nous a mis. Ce que l’on voit dans le film se passe depuis longtemps déjà."

Justement, que se passe-t-il dans ce film rebaptisé L’enquête en français, et que l’on pourra découvrir sur les écrans le 11 mars prochain ? S’inspirant du scandale de la faillite de la banque of credit and commerce international qui avait ruiné 6 000 épargnants en 1991, le scénariste Eric Singer a imaginé un divertissement standard (efficace mais dénué d’originalité) où Clive Owen et (dans une moindre mesure) Naomi Watts traquent une banque suspectée de trafics d’armes, de blanchiment d’argent et même de meurtres. Toutefois, la composante "politique" ne dépasse guère l’anecdotique, et l’on pense plus à James Bond ou Jason Bourne qu’aux Hommes du président ou aux 3 jours du Condor… Tykwer s’avère en effet bien plus à l’aise dans les scènes d’action (notamment une réjouissante fusillade dans la rotonde du Musée Guggenheim de New York) que dans le polar proprement dit, avec intrigue foisonnante et implications vertigineuses.

Le film ne joue d’ailleurs pas à fond la carte du complot tentaculaire et s’en sort par une pirouette un tantinet facile. Peut-être en raison de l’absence totale d’épaisseur accordée aux personnages, et principalement à celui de Naomi Watts, étrangement contrainte de jouer les faire-valoir, les dialogues ont même tendance à être lénifiants et les explications bâclées. Pourtant, on peut incontestablement mettre au crédit du film son dénouement ultime, qui démontre une volonté d’aborder ces délicats problèmes financiers de façon non angélique... tout simplement parce qu’il n’existe pas de solution simple pour les résoudre définitivement ?!

Glamour et paillettes : qui croisera-t-on à Berlin ?

Posté par MpM, le 3 février 2009

clive owen naomi wattsLe rêve de tout festival, c’est probablement le doublé réussi par la Mostra de Venise en août dernier : s’offrir en même temps Brad Pitt et George Clooney sur le tapis rouge. Mais ce n’est pas mal non plus de créer l’événement quotidiennement en proposant une ronde continuelle de vedettes et de célébrités. De ce côté-là, le pari risque de s’avérer fructueux pour la 59e Berlinale qui pourrait voir défiler du 5 au 15 février prochains Naomi Watts et Clive Owen (L’enquête de Tom Tykwer, en ouverture), Sean Penn et Gus van Sant (Milk, cité dans huit catégories aux Oscar), Kate Winslet (The reader de Stephen Daldry), Gael García Bernal et Michelle Williams (pour Mammoth de Lukas Moodysson), Zhang Ziyi (Forever Enthralled de Chen Kaige), Keanu Reeves, Julianne Moore et Robin Wright Penn (The Private Lives Of Pippa Lee de Rebecca Miller), on en passe et pas des moindres.

Le glamour français ne devrait pas être en reste, puisque La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, qui compte Isabelle Adjani dans son casting, est présenté en section Panorama. Kate winslet La présence de la star dans les rues de Berlin pourrait faire considérablement grimper la température… On attend également Julie Delpy qui présente The countess, son nouveau film, Chiara Mastroianni et Agathe Bonitzer réunies par Sophie Fillières dans Un chat, un chat ou encore Roschdy Zem qui joue, aux côtés de Brenda Blethyn (Secrets et mensonges), dans le dernier Rachid Bouchareb, London river.

Enfin sont assurés d’être là Tilda Swinton (dite : "Madame la Présidente du Jury") qui aux côtés notamment du cinéaste Wayne Wang et de la réalisatrice Isabelle Coixet aura la lourde tâche de décerner l’Ours d’or, Arta Dobroshi, l’impressionnante Lorna du Silence de Lorna (jury des courts métrages), Maurice Jarre, qui recevra un ours d’or d’honneur venant couronner toute sa carrière et Claude Chabrol récompensé par la "Berlinale camera" (prix décerné à une personnalité ou une institution auquel le festival est particulièrement attaché) en même temps que le producteur allemand Günter Rohrbach.

Certes, tout cela réjouit avant tout les journalistes, que la célébrité attire en masse (on se souvient de la quasi émeute lors de la présence de Madonna ou encore le duo Natalie Portmann / Scarlett Johansson l’an dernier), mais également le public berlinois qui a la possibilité d’assister aux différentes projections et même de rencontrer certaines équipes de film. Un festival d’envergure internationale qui pense aux simples spectateurs de proximité, ce n’est pas si courant ! Pendant dix jours, c’est certain, Berlin va être la capitale du cinéma, du glamour mais aussi de la cinéphilie.