Un mort, Vincent Cassel et Sylvain Chomet parmi les nouveaux votants aux Oscars

Posté par vincy, le 18 juin 2011

L'Académie qui organise les Oscars a invité 178 nouveaux arrivants potentiels parmi les votants. Depuis 2003, où 211 membres avaient été invités au collège des électeurs, jamais la liste n'avait été aussi importante : 135 en 2010, 134 en 2009, 105 en 2008, 115 en 2007.

Il y a 5 777 membres actifs d'une quarantaine de pays. 1 170 acteurs (le plus important secteur représenté) ont voté cette année.

Etrangement, parmi ces 178 invités, on retrouve Tim Hetherington, mort en Libye en avril dernier (voir actualité du 21 avril dernier). Nommé pour l'Oscar du meilleur documentaire en 2010 (Restrepo), le défunt photographe et documentariste a été confirmé, à titre posthume, après proposition des organisateurs de la branche "Documentaire". L'invitation est étendue à sa famille immédiate, résident à Londres.

Vincent Cassel et Sylvain Chomet sont les seuls français à avoir reçu une invitation cette année.

Il est traditionnel de voir les nommés et gagnants rejoindre les électeurs. Mais la liste comporte quelques surprises : Bradley Cooper, Jesse Eisenberg, Jennifer Garner, Nastassja Kinski, Ellen Page, Mia Wasikowska, David Duchovny, Gerard Butler, Jennifer Lawrence, Mila Kunis, Beyonce Knowles, Dominic Monaghan, Rooney Mara côté acteurs, ou encore Aaron Sorkin (The social network), Tom Hooper (Le discours d'un roi), Lisa Cholodenko (The Kids are all right!), Gregg Araki (Kaboom), Susanne Bier (Oscar du meilleur film en langue étrangère) et John Cameron Mitchell (Rabbit Hole) pourront désormais voter aux Oscars, s'ils acceptent l'invitation de l'Académie. Rajeunissement et regards décalés sont désormais de rigueur.

La 84e édition aura lieu le 26 février 2012 ; les nominations seront connues le 24 janvier 2012.

Le documentariste Tim Hetherington (1970-2011) tué en Libye

Posté par vincy, le 21 avril 2011

Photographe, reporter, chef opérateur et documentariste : le britannique Tim Hetherington a été tué hier, mercredi; en Libye. Habitué des lignes de fronts et des conflits guerriers, il avait acquis une renommée internationale avec son documentaire Restrepo. Le film avait rapporté 1,3 million de $ au box office américain. Sorti en juin 2010, il était resté à l'affiche plus de six mois. Outre sa nomination à l'Oscar du meilleur documentaire, il avait glané quelques prix : meilleure première réalisation aux prix du National Board of Review et surtout Grand prix du jury catégorie documentaires à Sundance.

Il venait de finaliser un documentaire en format court, Diary (voir le court métrage sur sa chaîne Viméo), oeuvre subjective sur son quotidien et la manière dont il gérait les grands écarts de sa vie professionnelle et personnelle.

Né à Liverpool en 1970, il avait étudié la littérature à Oxford avant de revenir à l'Université pour apprendre le photojournalisme. Contributeur régulier de Vanity Fair, il résidait à New York. Il a publié des livres de photos. Il collaborait aussi avec l'ONU.

Il a vécu longtemps en Afrique (notamment pour couvrir la guerre civile au Libéria et les massacres du Darfour). Il fut chef opérateur d'un docu sur le Libéria en 2004, Liberia : An Uncivil War et sur le Darfour en 2007, The Devil Came on Horseback.

Puis il partit en Afghanistan, à la frontière du Pakistan, où il tourna Restrepo avec Sebastian Junger. Il avait reçu en 2007 le World Press Photo Award, parmi de multiples récompenses, pour ses images de soldats américains. Ces mêmes soldats étaient les vedette de Restrepo, qui suivait le quotidien d'un groupe de soldats américains dans une région talibane. Ce qui frappait c'était l'honnêteté de son travail, que ce soit face à la violence ou face à l'intimité des images. "Parfois la question n'est pas de savoir s'il faut tout filmer, mais plutôt quand filmer ou pas".

Montrer les gens tels qu'ils sont. Il twittait au coeur des combats: "Dans la ville libyenne assiégée de Misrata. Bombardements aveugles des forces de Kadhafi. Aucun signe de l'OTAN". Et puis un tir au mortier l'a tué, ainsi que le photographe de l'agence Getty Chris Hondros. La ville de Misrata est assiégée depuis plusieurs semaines par les forces du Colonel Khadafi et au pouvoir, et sert de base avancée de la rébellion. Ironiquement c'était son premier tweet depuis le 28 février, lors de la soirée des Oscars.