Cannes 2019 – Zhang Ziyi: « Je suis quelqu’un qui ne fait pas de plans »

Posté par kristofy, le 23 mai 2019

Zhang Ziyi connaît déjà bien le Festival de Cannes : elle avait été membre du jury de la compétition en 2006 avec comme président Wong Kar-wai, puis de nouveau jurée de la section Un Certain Regard en 2013. Cette année elle y est de retour pour un "rendez-vous avec Zhang Ziyi", soit l'une des rencontres en forme de masterclass comme il y en a eu avec Alain Delon. En attendant celle de Sylvester Stallone demain.

Elle est apparue sur nos écrans devant la caméra des plus grands cinéastes pour des gros succès autant en Asie que à l'international: The Road Home de Zhang Yimou en 1999, Tigre et Dragon d'Ang Lee en 2000 (hors-compétition à Cannes, 4 Oscars l'année suivante), Rush Hour 2 de Brett Ratner et La Légende de Zu de Tsui Hark en 2001, Hero toujours de Zhang Yimou en 200, et Le secret des poignards volants (présenté à Cannes en 2004), 2046 (compétition à Cannes) et The Grandmaster de Wong Kar-wai, Mémoires d'une geisha de Rob Marshall, The Crossing de John Woo, The Cloverfield Paradox de Julius Onah, et bientôt dans les salles Godzilla 2 : Roi des monstres.

Zhang Ziyi est revenue sur plusieurs films emblématiques de sa carrière tout en parlant à la fois d'elle et de ses envies :

Tigre et Dragon
J'avais 19 ans lors du tournage, j'étais débutante. A l'époque j'étais étudiante au Centre d'Art Dramatique de Chine, et j'avais déjà tourné un premier film. Un de mes professeurs avait envoyé ma photo pour le casting de Tigre et Dragons mais je crois qu'elle a été rejetée. Le réalisateur avec qui je venais de tourner à été en contact avec Ang Lee et il lui a parlé de moi. J'ai dû suivre un entrainement de 2 mois aux arts-martiaux, sans savoir quel rôle j'allais vraiment avoir au final. Je me suis entrainée à fond. Quand on a un grand succès très jeune, les gens ne remarquent pas les efforts qui ont été faits.

The Grandmaster
C'est le second film fait avec Wong Kar-Wai, après 2046. J'avais un peu peur de ce nouveau tournage car c'était en cantonais alors que je parle mandarin. J'étais dans l'insécurité totale et en même temps je me concentre sur le moment présent. Parmi les différents réalisateurs avec qui j'ai travaillé c'est peut-être Wong Kar-Wai qui me connaît le mieux. C'est une chance d'être devenue amie avec lui.

les tournages à l'étranger
Pour Rush Hour 2 ce qui les intéressait, c'est que je savais faire du kung-fu pour des combats. Je ne veux pas faire le même type de rôles à Hollywood. Pour Mémoires d'une geisha de Rob Marshall, c'est un rôle à part, car c'est très rare qu'une femme asiatique soit le rôle principal dans un film de studio hollywoodien. Dans Godzilla 2 : Roi des monstres , c'est un rôle où il y avait des choses à exprimer, et pas seulement un rôle destiné à une asiatique. Je fais attention à ça. J'ai refusé plusieurs rôles car je me suis demandé pour quelle raison les accepter. 

L'avenir
De nature, je suis quelqu'un qui ne fait pas de plans, qui laisse couler les choses. Je me concentre sur le film lui-même, que ce soit avec un projet de premier film ou un film sans promesse de succès. La patience paie pour attendre des rôles meilleurs. A 40 ans, le plus important est la valeur des rôles, c'est-à-dire quoi transmettre à travers les films.

Les petites ambitions cinématographiques de Netflix

Posté par vincy, le 2 octobre 2014

michelle yeoh tigre et dragon

Netflix s'est fait connaître avec les séries (House of Cards). Mais la société américaine a aussi des ambitions dans le cinéma. En annonçant à deux jours d'intervalle deux partenariats exlcusifs de production cinématographique, le "leader mondial de la TV en streaming" (50 millions d'utilisateurs selon ses propres chiffres) affiche ses velléités.

Netflix proposera ainsi le 28 août 2015 la suite de Tigre et Dragon ( Crouching Tiger Hidden Dragon 2: The Green Destiny). Le film sortira en simultané dans les salles IMAX et sur le petit écran, dans tous les pays où le service est présent. Modérons le coup d'éclat : en France, avec la règlementation sur la chronologie des médias, une sortie simultanée en SVàD et sur grand écran est impossible - il ne sera donc disponible qu'en SVàD; et aux Etats-Unis, deux grands circuits de salles (Regal et Cinemark) ont déjà refusé de sortir le film dans leurs salles Imax s'il sort en même temps en SVàD.

Le film, produit par Miramax, est réalisé par Yuen Wo-ping et seule Michelle Yeoh reprend du service dans un casting où l'on retrouve Harry Shum Jr. et Donnie Yen.

Ensuite, ce matin, Netflix a envoyé un communiqué indiquant qu'elle diffusera quatre films produits et interprétés par Adam Sandler, l'un des comédiens les plus populaires aux Etats-Unis (même si son étoile pâlit au box office ces dernières années). Ils seront destinés exclusivement aux utilisateurs de Netflix. "Quand on m'a proposé de faire quatre films, j'ai tout de suite dit oui parce que Netflix c'est trop de la balle! En avant le streaming!" a lancé Adam Sandler. En dehors de Copains pour toujours et de sa suite, Sandler a surtout connu d'importantes déconvenues au box office. Son dernier film Blended n'ayant rapporté que 46M$ et Crazy Dad à peine 37M$. Pour Sandler, c'est une manière de reconquérir son public, plus apte à s'amuser de ses frasques en vidéo le samedi soir. Pour Netflix, c'est l'assurance de proposer des comédies populaires.

Mais pas de quoi faire bondir les utilisateurs français, public ingrat qui n'a jamais vraiment été séduit par l'humour de Sandler.

Loin d'être encore une menace pour ses concurrents français

Ce n'est pas encore avec ces deux premières annonces que Netflix va jouer les perturbateurs dans l'industrie du cinéma - tout comme il n'a pas encore révolutionné l'industrie des programmes pour la télé et internet. Pas de quoi faire peur non plus, en France, au contributeur historique du cinéma français, Canal +. Et quand bien même, Netflix France annoncerait de telles ambitions, il faudrait que la société se plie aux règles de la concurrence et interviennent sur plusieurs films locaux par an.

En s'installant au Luxembourg, comme Apple et Amazon, Netflix y gagne fiscalement et financièrement, c'est certain, et s'enlève de nombreuses contraintes juridiques, c'est évident. Mais le groupe doit contribuer au financement de la production audiovisuelle française en devant verser 2% de son chiffre d'affaires en France au Centre national du cinéma et de l'image. Et Netflix devra payer la TVA à partir du 1er janvier sur ses recettes françaises. En revanche, il ne peut solliciter aucune aide à la production.

Pour l'instant Netflix échappe à l'impôt français sur les sociétés, à l'obligation de signalétique d'âge et aux quotas (60% de contenus européens et 40% de contenus français dans son catalogue). Il ne doit pas non plus s'assurer que 12% de ses recettes proviennent de visionnage de programmes français.

La solution pour remédier à cette distorsion de concurrence ne peut venir que de la nouvelle Commission européenne, qui doit poursuivre le travail de la précédente en obligeant tout diffuseur à respecter les règles du pays auxquels sont destinés les contenus. Si un contenu est diffusé ou consommé en France, le groupe devra respecter les lois françaises.

Même la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, s'est résolue à ce principe. Jusque là, cette spécialiste du numérique avait, diplomatiquement, chercher à ne pas de fâcher avec les multinationales du Net.

"C'est une situation qui ne doit pas se régler en vilipendant les sociétés qui font ce choix, puisque c'est un choix de rationalité économique", mais en "faisant en sorte qu'on harmonise les conditions fiscales au niveau européen", avait-elle déclaré il y a un mois. Elle va désormais plus loin : "L'avantage concurrentiel qu'ils en retirent doit par conséquent être neutralisé", désignant Netflix, débarqué en France le 15 septembre, sans jamais le citer.

En deux semaines, le réseau français compterait plus de 100 000 utilisateurs en France (Canal + en revendique près de 10 millions et son service de SVàD CanalPlay environ 500 000). Le chiffre peut paraître impressionnant : mais n'oublions pas que l'offre est gratuite pour le premier mois d'abonnement. Reste à savoir combien de téléphages paieront entre 8 et 12 euros par mois pour voir les films et séries de Netflix.

Une suite à Tigre et Dragon, mais sans Ang Lee

Posté par vincy, le 26 janvier 2013

The Weinstein Company veut produire une suite à Tigre et Dragon. Fianncièrement, ça se comprend. Ce film d'Ang Lee sorti en 2000 a rapporté 215 millions de $ dans le monde, alors qu'il est en langue chinoise. Aux USA, il détient toujours le record pour un film en langue étrangère avec 128 millions de $ au box office. Par ailleurs, il avait récolté 4 Oscars sur dix nominations...

Dreadline.com affirme que le tournage de la suite débuterait en mai, sans son réalisateur Ang Lee. Il faut savoir que les frères Weinstein avaient négocié avec leur ancienne société, Miramax, depuis passée sous le giron de Disney, la possibilité de réaliser des suites aux films qu'ils avaient produits à l'époque. Ainsi The Weinstein Company réfléchit également à une suite pour Rounders : le poker devenant un phénomène mondial à la télévision.

La suite a été écrite par John Fusco (Hidalgo, Le royaume interdit) et pourrait être filmée par Ronny Yu, plus habitué aux séries B de genre, actuellement en négociation. L'histoire est adapté du cinquième livre de la série "Grue de fer" de Wang Du Lu (Tigre et Dragon était l'adaptation du quatrième), Silver Vase, Iron Knight (publié en 1942).

L'histoire se concentre toujours sur le personnage de Yu Shu Lien, interprété à l'origine par Michelle Yeoh. On ignore si les comédiens reprendront leurs rôles.