Notre-Dame de Paris: un incendie, trois projets

Posté par vincy, le 1 juillet 2020

L'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019 commence à inspirer les producteurs. Pathé tout d'abord qui a donné le feu vert à Notre-Dame brûle et commandé le film spectaculaire et réaliste à Jean-Jacques Annaud. Le scénario, coécrit avec Thomas Bidegain, vient d'être finalisé. Le réalisateur annonce un film relativement court (100 mn), sans stars. Le tournage débutera cet automne. Le film intégrera aussi des images d'archives et d'amateurs, en plus de reconstitution en studio et des prises de vues dans d'autres cathédrales repérées depuis le déconfinement.

Dans le même temps, Netflix s'est aussi lancé dans l'aventure avec documentaire de six épisodes d'une heure chacun. Une minisérie écrite avec la collaboration avec la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris et le journaliste Romain Gubert, qui a écrit l'an dernier La Nuit de Notre-Dame, par ceux qui l'ont sauvé.

Enfin, une autre série, cette fois-ci française, et toujours chez Pathé, serait en préparation chez le producteur Philippe Rousselet, qui dit vouloir adapter l'enquête du New York Times sur l'événement dramatique.

Matt Damon fait équipe avec le réalisateur de Spotlight

Posté par vincy, le 19 juillet 2019

Matt Damon qu'on verra cet automne dans Ford v. Ferrari, aux côtés de Christian Bale, a choisi son prochain film. Stillwater sera réalisé par Tom McCarthy à qui l'on doit le film oscarisé Spotlight. L'acteur relègue ainsi de nombreux projets à des dates indéterminées.

Stillwater suit un dur à cuire travaillant pour l'industrie pétrolière de l'Oklahoma qui se rend à Marseille en France pour rendre visite à sa fille, qui est en prison, pour un meurtre qu'elle prétend ne pas avoir commis. Confronté à des barrières linguistiques, à des différences culturelles et à un système juridique complexe, Bill se donne pour mission personnelle d'exonérer sa fille. Ce faisant, il noue des liens d'amitié avec une femme de la région et sa jeune fille et se lance dans un voyage personnel de découverte qui vont l'ouvrir à un sentiment d'appartenance au monde qu'il n'imaginait pas.

Le scénario est coécrit par le réalisateur, Thomas Bidegain, scénariste de Jacques Audiard et réalisateur des Cowboys, et Noé Debré, qui a notamment écrit Le brio et Le monde est à toi.

Venise 2018 – Jacques Audiard: « The Sisters Brothers est moins un western qu’un conte »

Posté par kristofy, le 3 septembre 2018

jacques audiard venise 2018 © ecrannoir.frJacques Audiard, c'était jusqu'ici le cinéaste français le plus cannois dans son ADN: Grand prix du jury pour Un prophète, Palme d'or pour Dheepan. Mais pour des raisons de calendrier et de stratégie marketing (comprendre campagne pour les Oscars), son nouveau film The Sisters Brothers, est en compétition à Venise. Son cinéma prend un nouveau virage avec un western américain (bien que tourné en Europe), adapté d'un roman américain, avec un casting anglosaxon prestigieux : John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed.

Dans les années 1850, d'Oregon à la Californie, en pleine ruée vers l'or, des coups de feu éclatent et la grange brûle : c'est l'œuvre des deux frères Sisters. Leur mission est de trouver et de tuer un prospecteur d'or : ils ont plusieurs journées de cheval à faire et ils vont autant se parler que faire parler leurs armes... Car c'est un film bavard, psychologique, parfois ponctué d'action ou de séquences brutales (jusqu'à une amputation pas très agréable). Il y traine une mélancolie surprenante, avec quatre personnages, tous frustrés, qui glissent vers la désillusion et même le désenchantement au fur et à mesure que leur idéal s'éloigne. Le film sera en salles en France le 19 septembre, mais fera d'abord un passage à Deauville.

Venu à Venise, Audiard est accompagné de ses fidèles collaborateurs: Thomas Bidegain pour son scénario où violence et cupidité font mauvais ménage, Alexandre Desplat pour sa musique parfois free-jazz, et l'acteur (et producteur) John C. Reilly, l'aîné des frères Sisters, ont évoqué l'origine de ce film :

john c. reilly venise 2018 © ecrannoir.frJacques Audiard : J'ai été contacté au festival de Toronto par John C. Reilly et sa femme Alison Dickey qui voulaient me faire lire ce livre écrit par Patrick deWitt. Je l'ai lu et ça m'a beaucoup plu pour envisager d'en faire un film. Peut-être que si j'avais découvert cette histoire autrement je n'aurais pas eu ce déclic, mais la ça venait comme une recommandation d'un ami et je m'y suis particulièrement intéressé.

John C. Reilly : J'avais reçu en fait ce récit de The Sisters Brothers avant que le livre ne soit publié, pour une éventuelle production. J'ai pensé que si on en faisait un film, Jacques et son équipe serait le meilleur choix pour que ça devienne un bon film.

Jacques Audiard : J'aime certains films de western des années 70 ou contemporains que j'ai pu voir mais je ne sais pas si je suis un fan de western en tant que genre, pas vraiment. Le livre contenait beaucoup d'éléments irrésistibles qui pouvaient en faire un western original. Je n'avais pas spécialement de références de western pour ce tournage, et si référence il y a eu c'est peut-être plus La nuit du chasseur ou des films de Arthur Penn comme Missouri Breaks et Little big man. The Sisters brothers est moins un western qu'un conte en forme de western. Pour moi c'est un roman de formation, avec deux grands adultes qui sont encore un peu des enfants.

Alexandre Desplat : Il y avait aussi pour la musique cette difficulté de faire un genre de western sans en faire un western classique, car ça a déjà été fait. Comment trouver une voie différente c' était ça la difficulté. Penser clichés de musique de western avec violon et harmonica c'était un piège à éviter. Alors pour cette musique j'ai choisi de prendre une toute autre direction.

Thomas Bidegain : Entre ce film et mon film Les Cowboys, la seule chose chose vraiment commune est la présence de John C. Reilly à l'écran. Je suis plus un fan de western que Jacques. Ce qui est intéressant dans un western c' est de faire un état de la nation à un certain moment.

John C. Reilly : L' histoire des Etats-Unis s'est faite de brutalité et de génocide, on a tué les indiens et les buffles. Vers où on va après la violence ?

Le jury et le public de Saint-Jean-de-Luz succombent au charme d’A peine j’ouvre les yeux

Posté par vincy, le 11 octobre 2015

A peine j’ouvre les yeux de Leila Bouzid a remporté trois prix - meilleur film, meilleure actrice (Baya Medhaffer) et prix du public - au festival international du film de Saint-Jean de Luz qui s'est achevé samedi 10 octobre. Le jury présidé par Josiane Balasko et les festivaliers se sont amourachés de ce film franco-tunisien, qui avait récolté le Label Europa cinéma du meilleur film européen et le prix du public dans la section Venice Days du Festival de Venise il y a un mois. Vendredi, le film avait aussi reçu le Bayard d'or du meilleur premier film au Festival du film francophone de Namur. Le film sera en salles le 23 décembre, distribué par Shellac. L'histoire suit Farah, 18 ans, à Tunis, quelque mois avant la Révolution. Elle vient de passer son bac, et sa famille la destine à devenir médecin, mais chanteuse dans un groupe de rock engagé, elle va s'émanciper.

Le Prix du meilleur réalisateur a récompensé Thomas Bidegain pour Les cowboys (déjà prix Michel d'Ornano à Deauville) et Grimur Hakonarson pour Béliers (Prix Un certain regard à Cannes).

Le Prix de la meilleure interprétation masculine est revenu à Tahar Rahim dans Les anarchistes, d'Elie Wajeman.

De son côté le jury jeune a choisi le film espagnol Un otono sin Berlin de Lara Izaguirre.

Jacques Audiard emmène John C. Reilly dans un Western

Posté par vincy, le 26 août 2015

jacques audiard cannes 2009Dans un entretien au JDD dimanche dernier puis le lendemain sur RTL, Jacques Audiard, à l'occasion de la campagne promotionnelle de Dheepan, a annoncé que son prochain film serait une adaptation du roman de Patrick deWitt, Les Frères Sisters (The Sisters Brothers).

Son objectif est de "réaliser en Europe un Western à l'époque de la ruée vers l'or, avec de la violence et de la comédie". Le cinéaste explique que ce sera "l'histoire de deux frères et d'un parricide" qui est censée se dérouler entre l'Oregon et la Californie. Les Frères Sisters sera le premier film tourné en anglais pour le réalisateur. John C. Reilly tiendra l'un des rôles principaux.

Il convient là de faire un aparté. Car la présence de John C. Reilly, nommé à l'Oscar pour Chicago, n'est pas anodine. Reilly, 26 ans de carrière au compteur, a tourné avec De Palma, Allen, Francis Veber, Scott (Tony), Paul Thomas Anderson, Scorsese, Raimi, Daldry, Salles, Polanski ou encore Ramsey. Cette année, il était en vedette de trois films au Festival de Cannes: The Lobster, prix du jury, Tale of Tales et Les Cowboys, premier film de Thomas Bidegain, présenté à la Quinzaine.
C'est là que le point commun avec Audiard se place. Scénariste pour Lafosse (A perdre la raison), Bonello (Saint Laurent), Lartigau (La famille Bélier), Bidegain a été co-scénariste de ses films Un prophète (premier César), De rouille et d'os (deuxième César) et Dheepan.

Ce sera donc le troisième film de Reilly avec un réalisateur français. Les Frères Sisters est à l'origine un roman du jeune auteur canadien Patrick deWitt (paru en France il y a trois ans). Le récit se déroule principalement en Oregon, en 1851. Eli et Charlie Sisters, redoutable tandem de tueurs professionnels aux tempéraments radicalement opposés mais d’égale (et sinistre) réputation, chevauchent vers Sacramento, en Californie, dans le but de mettre fin, sur ordre du “Commodore”, leur employeur, aux jours d’un chercheur d’or du nom de Hermann Kermit Warm. Tandis que Charlie galope sans états d’âme – mais non sans eau-de-vie – vers le crime, Eli ne cesse de s’interroger sur les inconvénients de la fraternité et sur la pertinence de la funeste activité à laquelle lui et Charlie s’adonnent au fil de rencontres aussi insolites que belliqueuses avec toutes sortes d’individus patibulaires et de visionnaires qui hantent l’Amérique de la Ruée vers l’or. Deux frères moins liés par le sang et la violence que par l’indéfectible amour qu’en silence ils se portent.

Pour Jacques Audiard, comme il l'a confié à RTL, "on peut dire que la famille, ce n'est jamais gagné! Ça fait l'objet de réflexions, de combats, de compromis". Comme dans Dheepan, Palme d'or du dernier Festival de Cannes.

Un nouveau biopic sur Yves Saint-Laurent

Posté par vincy, le 16 mai 2012

Deux mois après l'annonce d'un biopic réalisé par Jalil Lespert autour de la relation amoureuse et professionnelle entre le grand couturier Yves Saint-Laurent et l'homme d'affaires Pierre Bergé (voir notre actualité du 1er mars), Mandarin Cinema s'apprête à produire pour près de 15 millions d'euros un nouveau film autour du styliste de génie. L'histoire se concentrerait sur la période 1965-1976.

Bertrand Bonello (L'Apollonide) réalisera le film, tandis que le scénario est écrit par Thomas Bidegain (De rouille et d'os). Le producteur promet un casting international. Présenté au Marché du film de Cannes, le projet est encore en quête de financements (pré-ventes, coproducteurs).

La maison de couture, qui appartient aujourd'hui au groupe PPR, a donné son accord pour que la production ait accès aux essins et habits créés par le couturier durant cette époque.

Marion Cotillard chez Jacques Audiard

Posté par vincy, le 8 septembre 2011

Enfin?! L'actrice Marion Cotillard, à force de jouer les stars chez les plus grands metteurs en scène hollywoodiens (Allen au printemps, Soderbergh cet automne, Nolan l'été prochain), délaissait, ou été délaissée par les cinéastes français. Certes, elle était à l'affiche des Petits Mouchoirs, de son compagnon Guillaume Canet, l'an dernier. Mais depuis La Môme en 2007, qui lui valu l'Oscar de la meilleure actrice, elle n'a joué que dans un seul autre film hexagonal, Le dernier vol, avec son compagnon Guillaume Canet.

En étant enrôlée par l'immense Jacques Audiard, elle s'impose dans l'univers d'un des auteurs les plus respectés et les plus reconnus du cinéma français. Elle sera la vedette d'Un goût de rouille et d'os, aux côtés de Matthias Schoenaerts (Black Book, La meute), Céline Sallette (L'apollonide, Un été brûlant) et Bouli Lanners (Rien à déclarer, Louise-Michel, Les géants).

Le film est l'adaptation du recueil de huit nouvelles de Craig Davidson (paru chez Albin-Michel il y a cinq ans, voir actualité du 28 mai 2009), sur lequel il travaille depuis deux ans avec Thomas Bidegain, avec qui il avait coécrit le scénario d'Un prophète. Thomas Bidegain vient aussi de coécrire Nos enfants que Joachim Lafosse tourne avec les acteurs Tahar Rahim et Nils Arestrup (les acteurs principaux d'Un prophète). Pour les besoins du film, les nouvelles ont été fusionnées en une seule histoire.

Le tournage débutera à la fin du mois dans le nord de la France, en région Parisienne et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le film pourrait être prêt pour Cannes en 2012.

Jacques Audiard, Grand prix du jury à Cannes pour son dernier film Un prophète, a reçu trois fois les Césars du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénariste. Un triplé consécutif unique dans les annales.