Antigang au cinéma et 10 films policiers à revoir

Posté par kristofy, le 19 août 2015

Antigang

Le film Antigang de Benjamin Rocher sort aujourd'hui dans les salles de cinéma, et l’affiche a de la gueule avec 7 gueules badass, dont 2 femmes.

Autour de Jean Reno (qui nous rappelle quel acteur impressionnant il est), il y a Alban Lenoir (fidèle de Rocher avec Lazy Compagny, Goal of the dead, futur nominé au César du meilleur acteur pour Un Français), Oumar Diaw (Une histoire banale, autre meilleur film de 2014), Jean-Toussaint Bernard, Sébastien Lalanne, Thierry Neuvic, Stephen Scardicchio, Caterina Murino (James Bond girl dans Casino Royale), Stéfi Celma (dans la comédie à succès Les Profs 2), la future révélation Anne Serra

Une telle réunion de talents est d’ailleurs aussi rare que rafraichissante dans le cinéma français. A l'image d'Antigang qui secoue enfin le genre du film policier qui en avait bien besoin.

Ces dernières années, le film policier ronronnait avec toujours les mêmes acteurs interchangeables comme Gérard Lanvin (Colt 45, 96 heures, Les Lyonnais…), JoeyStarr (Les gorilles, Colt 45, La marque des anges…), Gilles Lellouche (La French, Mea culpa, Gibraltar…)... il était temps d' avoir un peu de renouveau !

Antigang, c’est des personnages mais aussi de l’action et de la comédie en équilibre pour un film qui détonne.  Si les films policiers français récents ne parviennent pas vraiment à surprendre les spectateurs, certains ont su se montrer assez mauvais genre pour qu'on s’en souvienne.

10 'film policier' à revoir :

Les Ripoux, 1984, réalisé par Claude Zidi : Philippe Noiret est inspecteur dans le 18e arrondissement de Paris, devenu son quartier de combines. Il prélève sa commission sur le dos des petits voyous pour fermer les yeux sur leurs trafics, quand Thierry Lhermitte en jeune inspecteur avec des principes arrive… César pour Claude Zidi et César du meilleur film, c’est rare qu’une comédie policière reçoive cette récompense.

Nikita, 1990, réalisé par Luc Besson : Une jeune braqueuse est condamnée pour avoir tué un policier, sa seule porte de sortie est d’être formée comme tueuse professionnelle pour le compte des services secrets français… Premier film de Luc Besson à défier le savoir-faire des Américains (il y aura ensuite remake et série-télé), premier personnage de femme héroïne d’un film d’action avec un César de meilleure actrice pour Anne Parillaud.

L.627, 1992, réalisé par Bertrand Tavernier : une fiction aux allures de documentaire dans le quotidien du travail de policiers et leurs actions de lutte anti-drogue, et la révélation de Philippe Torreton.

Dobermann, 1997, réalisé par Jan Kounen : face à une redoutable bande de braqueurs de banque il y a le sauvage commissaire Tchéky Karyo qui n’a que faire du règlement de police, le Dob’ sera sa chasse à l’homme… Une claque de mise-en-scène qu’on n’a guère revu depuis.

Le cousin, 1997, réalisé par Alain Corneau : Alain Chabat en policier et Patrick Timsit en indic, dans des contre-emplois dramatiques et sérieux, quand il s’agit de fabriquer des ‘affaires’ pour en élucider certaines et pas d’autres… Le dernier film policier de Alain Corneau qui a eu un véritable succès public (10 ans plus tard Le deuxième souffle et Crime d’amour seront plutôt des déceptions).

Les rivières pourpres, 2000, réalisé par Mathieu Kassovoitz : Jean Reno dirige une enquête qui rejoint une enquête de Vincent Cassel. Tous deux vont collaborer, avec leurs différentes méthodes, pour relever des pistes vers une machination effroyable… C’est le premier roman policier de Jean-Christophe Grangé qui sera transposé au cinéma, et de loin la meilleure adaptation (suivront plus tard Le concile de pierre, L’empire des loups, La marque des anges).

Le Petit Lieutenant, 2005, réalisé par Xavier Beauvois : Un jeune originaire de Normandie fraichement émoulu lieutenant de l'école des officiers de police arrive en poste à Paris dans une brigade criminelle, son commandant est une femme marquée par un passé d’alcoolisme… Une plongée dans le quotidien des policiers, comment les enquêtes déteignent sur leurs vies. Nathalie Baye est une des rares femmes flic à l’écran, rôle qui lui a valu un César de meilleure actrice.

Polisse, 2011, réalisé par Maïwenn : Une incursion dans le travail de policiers d’une brigade de protection des mineurs, avec comme un catalogue de souffrances des enfants et des comportements délictueux des adultes. Film choral qui remporta le Prix du jury au Festival de Cannes 2011.

Une nuit, 2012, réalisé par Philippe Lefebvre : Le temps d’une nuit le flic de la mondaine Roschdy Zem fait le tour des différents bars nocturnes accompagné par la débutante Sara Forestier, elle va découvrir un imbroglio entre différents mafieux et policiers… Une belle tentative de tenir un film uniquement le temps de quelques heures, uniquement dans divers bars et une voiture, la nuit.

De l'autre côté du périph, 2012, réalisé par David Charhon : La rencontre du flic des beaux quartiers Laurent Lafitte et d’un autre de banlieue Omar Sy pour une enquête, chacun ses méthodes et ses préjugés, le scénario évoque avec légèreté des trafics de caisse noire entre responsables du patronat et des syndicats politiques… Une comédie entre hommage et parodie qui a su devenir un succès public.

Saint-Jean de Luz 2012 : trois questions à Thierry Neuvic

Posté par redaction, le 19 octobre 2012

Après avoir tourné avec Clint Eastwood (Au-delà) et Guy Ritchie (Sherlock Holmes : jeux d'ombre), le comédien Thierry Neuvic est annoncé dans le projet d'adaptation de la bande dessinée Tanguy et Laverdure (dans le rôle de Tanguy). Actualité chargée pour le comédien qui avait malgré tout pris le temps de venir au Festival international des Jeunes réalisateurs de Saint-Jean de Luz pour participer au jury présidé par Audrey Fleurot. L'occasion pour une rencontre informelle sur une terrasse ensoleillée, quelques heures seulement avant la cérémonie de clôture et l'annonce du palmarès...

EN : Comment avez-vous réagi lorsque l’on vous a demandé d’être membre du jury ? Aviez-vous des craintes, des appréhensions ?
Thierry Neuvic : J’ai un peu hésité, car je trouve toujours difficile de porter un regard sur le film des autres. C’est quelque chose de subjectif. Et ça pouvait aussi être intéressant de regarder ces films avec un groupe de gens qui font ce métier-là, qui ont un regard plus aiguisé sur les choses. Même si c’était un exercice difficile, je ne l’avais jamais fait et toute expérience est bonne. Une appréhension ? Ne pas pouvoir expliquer ce que l’on a pensé ou vu, de ne pas avoir les arguments qu’il faut. Mais il n’y a pas vraiment de crainte. La vraie crainte, c’est d’affronter les réalisateurs ou les acteurs qui lorsqu’ils figurent dans un film sont demandeurs d’un avis. C’est une position qui n’était pas évidente, mais tout s’est finalement bien passé.

EN : Quelles sont vos impressions sur le festival ?
TN : Je ne connaissais pas ce festival ni cette région, et j’ai toujours fortement appréhendé la foule, lors de festival plus lourds, où règne une certaine hystérie. Ici j’étais ravi, c’est un festival à taille humaine, familial, où les films en compétition restent le seul enjeu. De plus j’aime beaucoup cette région, on y ressent une certaine nostalgie et un climat très amical. Je pense que tous les festivals devraient ressembler à celui-là.

EN : Par rapport à la thématique du festival, et de ses jeunes réalisateurs, qu’est-ce qui vous attire dans ce nouveau cinéma, aussi bien français qu’étranger ?
TN : Il y a eu pas mal de films légers, contrairement aux films plutôt dramatiques livrés habituellement. « Jeunes réalisateurs » ne veut donc pas forcément dire « drame ». Pourtant ça connote quelque chose, si toute une génération est autant ancrée dans le drame, c’est que ça dépeint un univers en particulier.  Il y a un constat du monde qui n’est pas très coloré. C’est cela que les films représentent, et c’est bien que ce soit exprimé, car ça dénote un peu l’humeur des temps.

Lire l'interview dans son intégralité

Propos recueillis par Yanne Yager

Retour sur le Festival de Saint-Jean de Luz : une 17e édition et de jeunes réalisateurs plus que prometteurs

Posté par redaction, le 17 octobre 2012

C’est sous des températures encore quasi estivales que s’est déroulé du 9 au 13 octobre dernier le Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean de Luz. A l’heure où les férus du 7e art de la côte basque s’affairaient autour du cinéma le Select pour la cérémonie d’ouverture, les organisateurs pouvaient déjà prédire le franc succès que serait cette 17e édition. Et pour sûr, avec un jury pareil, la ville balnéaire était l’endroit où il fallait être la semaine dernière. C’est ainsi que Thierry Neuvic, Mickael Cohen, Julien Courbey, Pauline Etienne, Elodie Navarre et Cyril Mennegun se retrouvaient au sein d’un jury de choix présidé par Audrey Fleurot, personnalité grimpante du petit écran, comme du grand (notamment remarquée pour ses rôles de dame du lac dans la série Kaamelot ou aux côtés d’Omar Sy dans Intouchables.).

Mardi s’ouvrait donc solennellement le festival avec comme première projection le deuxième long métrage d’Idit Cébula Rue Mandar. La réalisatrice, autrefois comédienne (Comme t’y es Belle, Nos jour heureux) présentait en exclusivité un film délicieusement piquant et touchant servi par un casting des plus efficaces, composé de Richard Berry, Sandrine Kiberlain et Emmanuelle Devos. Déjà récompensée à ce même festival en 2007 pour Deux vies plus une, Idith Cébula confiera quelques jours plus tard revenir avec grand plaisir à cet événement qui promeut à grande échelle les réalisateurs de demain.

Loin de s’essouffler, la cadence n'a fait que s’accroitre les jours suivants. Le festival a atteint un record d'affluence pour les films en compétition, et ce fut la ruée tous les soirs autour des personnalités présentes. Eric Elmosnino est venu présenter aux côtés de son réalisateur Yann Coridian un Ouf qui par son originalité et sa fraicheur, sort largement du lot.

Jeudi soir, c’est Virginie Efira et l’équipe de Patrick Ridremont qui ont subjugué littéralement les spectateurs avec Dead Man Talking, qui a d'ailleurs reçu le prix du public (voir tout le palmarès). Un film bouleversant et totalement édifiant du réalisateur belge qui livrait en exclusivité au public français un premier long métrage mûri durant douze années. Et les bonnes surprises ne se sont pas arrêtées là : Sandrine Bonnaire en compagnie de son jeune acteur Jalil Mehenni venait dès le lendemain présenter J’enrage de son absence avec Alexandra Lamy et William Hurt (récompensé du prix d’interprétation masculine).

Autant de films et de réalisateurs qui assuraient de donner du fil à retordre à l’équipe d’Audrey Fleurot au moment de décerner les prix... A la sortie des projections des courts métrages samedi matin, les membres du jury rencontraient les journalistes pour quelques questions. C’est ainsi que la présidente du jury nous confiait : «C’est ma première participation à un jury. J’étais à la fois flattée et stressée ; c’est une grosse responsabilité mais aussi l’opportunité de réfléchir sur le cinéma, de se confronter aux points de vue des autres au sein d’une superbe équipe. ».

Thierry Neuvic, pour sa part, est revenu sur un festival placé sous le signe des retrouvailles, comme l’avait annoncé Patrick Fabre, délégué artistique : « Ici je suis ravi. C’est un festival à taille humaine, familial, où les films en compétition restent le seul enjeu. De plus j’aime beaucoup cette région, on y ressent une certaine nostalgie et un climat très amical. Je pense que tous les festivals devraient ressembler à celui-là. » . Des retrouvailles malheureusement manquées pour Georges Lautner, venu rendre hommage à Claude Pinoteau, avec qui il couvrait depuis toujours le festival. Cette 17e édition était d’ailleurs dédiée à la mémoire du réalisateur de la Boum 1 et 2 et de la Gifle, ami fidèle des amateurs du 7e art, des jeunes cinéastes et des luziens bien sûr.

Enfin samedi soir, Audrey Fleurot rejoignait Kad Merad et Olivier Baroux pour présenter Mais qui a re-tué Pamela Rose. Avec une cérémonie de clôture aussi grandiose, la 17e édition résonnait déjà comme l’une des plus mémorables de Saint Jean de Luz. Et le phénomène ne saurait s’estomper. C’est avec un réel engouement que le public cette année était venu en masse pour assister à l’émergence de réalisateurs hors normes et talentueux. En somme, un festival qui permettait au public luzien et venu d’ailleurs, d’être le premier spectateur des débuts de cinéastes plus que prometteurs.

Yanne Yager

Le biopic sur Yves Montand en « work in progress »

Posté par vincy, le 23 mars 2012

Le Film français a confirmé aujourd'hui que Jean-Louis Livi produira bien un "biopic" sur Yves Montand. Le scénario définitif ne sera pas prêt avant 2 mois (juste à temps pour le marché du film de Cannes) mais le réalisateur est déjà choisi : Christophe Ruggia (Le gone du Chaâba, Dans la tourmente).

Avec un budget de 13 millions d'euros, le producteur a du déjà réduire ses ambitions : à l'origine, le film devait être un dyptique. L'histoire débutera en Italie dans les années 20 et s'achèvera en 1981, lors du concert de Montand au Metropolitan de New York, soit dix ans avant sa mort et quatre ans avec celle de Signoret. Le scénario s'articulera autour les femmes qui entouraient l'acteur-chanteur-militant (la mère, la soeur, Edith Piaf, Marilyn Monroe et Simone Signoret) mais il explorera également les rapports avec son frère, Julien.

Cela fait trois ans que Livi, neveu d'Yves Montand, travaille sur ce projet. Le film pourrait se tourner début 2013 pour une sortie prévue en 2014. Le scénario, écrit par le réalisateur, Pierre Trividic, et Patrick Rotman s'inspire du documentaire de Rotman, Ivo Livi, dit Yves Montand, diffusé en novembre dernier (et joli succès à l'audimat).

Yves Montand sera incarné par Thierry Neuvic (l'amant de Cécile de France dans Au-delà de Clint Eastwood) et Simone Signoret par Céline Salette (L'apollonide). Livi cherche une star hollywoodienne, comme Naomi Watts ou Scarlett Johansson, pour incarner Marilyn.

Oscar et la dame rose : bluette pour ne pas voir la vie en gris

Posté par vincy, le 8 décembre 2009

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L'histoire : Le Dr Düsseledorf apprend aux parents d'oscar que leur enfant n'a pas supporté le dernier traitement médical contre sa maladie. Il n'en a plus que pour douze jours à vivre. Oscar entend malgré lui la conversation et se réfugie dans un mutisme. Mais il se souvient d'une femme, Rose, fantasque, le langage cru, assez drôle, ne le jugeant pas sur son état, l'ayant traité comme un gamin normal. La livreuse de pizza. Il la réclame, en fait une condition sie qua non pour passer ses derniers jours. Dans un premier temps Rose refuse de jouer les assistantes sociales. Mais le Dr Düsseldorf, avec quelques arguments économiques, parvient à la convaincre. Surtout elle se prend d'affection pour Oscar.

Notre avis : Après Odette Toulemonde, Eric-Emmanuel Schmitt continue de flirter avec le cinéma sentimentaliste, celui où la griserie doit absolument l’emporter sur les idées grises. Oscar et la Dame Rose ne parvient pas à maintenir notre intérêt sur toute sa longue, noyé dans des digressions inutiles, distrait par des séquences trop faciles, désarticulé par des confrontations maladroites.

Bien sûr le réalisateur peut compter sur l’abattage de son actrice principale, Michèle Laroque, qui fait du Michèle Laroque, à la fois cassante et émouvante, entre bonnes vacheries et larmes salées. De même Amir, alias Oscar, est judicieusement choisi. D’ailleurs le casting relève d’une certaine classe. Amira Casar en infirmière pas sympa, Max Von Sydow en docteur compatissant, Mylène Demongeot en mère un peu folle, … rien de honteux.
Pour certains, ce genre de navet grand public, entre mièvrerie digne d’un passage lors du Téléthon et couple impossible qui ravira les producteurs hollywoodiens pour un éventuel remake, ce genre de série B donc sera peut-être un peu honteux comparé à leur filmographie.

Le film, cependant, a quelques qualités. Il aurait mérité d’être davantage resserré, plus percutant que narratif. Le compte à rebours devient ainsi lancinant et longuet au fil des jours. La répétition étire le temps. De même la vie de la Dame Rose n’est pas palpitante, trop clichée ou trop superficielle, peu importe, elle n’apporte rien hormis une rupture rythmique. En revanche dès que le film se consacre (se concentre) sur l’enfant et sa bonne fée, les envies de l’un et les fables de l’autre, alors, sans parler de magie, la chimie cinématographique opère et révèle, par intermittence, le formidable film fantastique que cela aurait pu être.