Edito: Le grand retour d’Abdellatif Kechiche

Posté par wyzman, le 21 mars 2018

Après les sorties de l'adaptation trop fidèle de Tomb Raider, du western Hostiles, du Disney Un raccourci dans le temps et de l'atypique L'Affaire Roman J., le cinéma français s'offre un passage en force en ce mercredi 21 mars. Le blockbuster de la semaine n'est autre que Pacifc Rim Uprising, première réalisation de Steven S. DeKnight. Si le précédent volet disposait de nombreux défauts, force est de reconnaître que son histoire et son casting tenaient amplement la route. Ici, John Boyega et Scott Eastwood tentent d'attirer les millenials mais en ont oublié d'être crédibles.

Voilà sans doute pourquoi nous sommes si ravis de voir que les cinéastes francophones ont répondu présents cette semaine. Cinq ans après le très controversé (et inoubliable) La vie d'Adèle, Abdellatif Kechiche est de retour avec Mektoub My Love. Cet excellent drame romantique porté par des acteurs amateurs extraordinaires est doté de répliques infiniment justes et d'une photographie des plus solaires. Conteur hors pair, Abdellatif Kechiche réédite l'exploit survenu sur La Vie d'Adèle : mettre en scène pendant près de trois heures une passion amoureuse aussi délicate que douloureuse. Pour rappel, la suite de Mektoub My Love devrait sortir en septembre.

Mais d'ici là, n'hésitez pas à aller voir La Finale et La Prière. Le premier est une comédie de Robin Sykes qui assoit Thierry Lhermitte en heureux rescapé de sa génération et continue d'étoffer l'image de gendre idéal de Rayane Bensetti. Le second, bien plus sombre et inspiré, s'intéresse à la sobriété et à la rédemption avec une sincérité désarmante. Quatre ans après Vie sauvage, Cédric Kahn en a visiblement toujours sous le coude.

Avant les sorties de Ready Player One (hommage vibrant de Spielberg aux années 1980) et de The Rider (magnifique portait de cow-boy découvert à Cannes), on ne saurait que trop vous recommander de délester temporairement le cinéma américain et de vous laisser surprendre par l'un de ces trois jolis films français.

Les Français et le cinéma : La Grande vadrouille et Intouchables au top

Posté par vincy, le 30 mars 2015

L'an prochain, on célèbrera les 50 ans de La Grande vadrouille. Le film de Gérard Oury continue d'être le film préféré des Français, selon un sondage BVA-Doméo-Presse régionale, avec 27,1% des citations, un poil devant Intouchables (26,6%). Le vieux fusil complète le podium, en cohérence avec le choix des Français pour les acteurs Philippe Noiret et Romy Schneider, parmi leurs préférés (voir le palmarès des comédiens/comédiennes/cinéastes préférés des Français).

Derrière on retrouve essentiellement des comédies: Les tontons flingueurs, Le dîner de con, Bienvenue chez les Ch'tis, Le cinquième élément, Les bronzés font du ski, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Les Visiteurs, Le père Noël est une ordure, Léon, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?, Le Grand bleu, Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, Le dernier métro, Les petits mouchoirs, La famille Bélier, Ne le dis à personne et La Boum.

7 films sortis avant 1985

Outre la prédominance des comédies (11 sur 20), on remarque que deux films sortis en 2014 sont directement entrés dans ce Top 20, largement représenté par des films souvent rediffusés à la télévision. Seuls deux "classiques" dramatiques se classent dans les choix des Français. Plus globalement, 5 sont sortis en salles il y a moins de 10 ans, 15 il y a plus de 10 ans, 10 il y a plus de 20 ans et même 7 il y a plus de 30 ans.

Luc Besson, réalisateur préféré des Français, place trois films et Guillaume Canet en place deux. Côté acteurs, le Splendid domine: les champions restent Christian Clavier et Thierry Lhermitte (pourtant absents du Top 20 des comédiens préférés) avec respectivement cinq et trois films. Jean Réno est aussi mentionné avec trois films.

Différences générationnelles

Il y a cependant des disparités. Ainsi les Femmes ont d'abord choisi Intouchables, devant Le vieux fusil et La Grande vadrouille. Les hommes préfèrent La Grande vadrouille, Les tontons flingueurs et Le vieux fusil. Les 18-34 ans ont cité Les Bronzés font du ski devant Intouchables, Astérix et Obélix 3, Léon et Le dîner de cons. Les 35-64 ans préfèrent La Grande vadrouille, Intouchables, Les tontons flingueurs, Le vieux fusil et Le dîner de cons. Les séniors plébiscitent largement Le vieux fusil, César des César en 1985, devant Intouchables, La grande vadrouille, Les tontons flingueurs et Bienvenue chez les Ch'tis.

On ne sera pas méprisant, on ne jugera pas. Mais avouons quand même qu'il y a de sérieux oublis. La faute sans doute à la télévision qui préfère rediffuser ces films populaires plutôt que de rediffuser d'autres oeuvres moins divertissantes mais qui furent populaires en leur temps.

Film avec Jean Reno et Gérard Jugnot ch. jeune acteur pour incarner Benoît Brisefer

Posté par vincy, le 19 mars 2013

benoit briseferIl fallait s'y attendre : 5,5 millions d'entrées pour Le Petit Nicolas, bientôt 2 millions pour Boule & Bill, et on n'oublie pas les récents (relatifs) succès de Garfield, Astérix, Lucky Luke, Tintin, Les Schtroumpfs, Titeuf, Adèle Blanc-Sec, Le Marsupilami, Largo Winch, L'élève Ducobu, que ce soit sous forme animée ou en prises de vues réelles, pour les ados ou les enfants... Bref, la BD devient une source inépuisable de sujets pour le cinéma. Les Profs débarquent bientôt tout comme Aya de Yopougon ou Quai d'Orsay. On parle de faire revivre Valérian.

Dernier en date, Benoît Brisefer, l'un des héros imaginé par Peyo (Les Schtroumpfs) pour le magazine Spirou. Un mélange de poésie, d'espionnage et de fantastique. Les taxis rouges, nom du film et du premier album de la série, aura pour vedettes Jean Reno et Gérard Jugnot. Thierry Lhermitte fera également parti de l'aventure. L'album a été publié en 1962 (chez Dupuis). 12 autres ont suivi (le dernier date de 2004). Peyo (1928-1992) n'a participé qu'à 7 des 13 albums, soit au dessin, soit au scénario, ou les deux. 9 millions d'albums se seraient vendus au totale. Les albums ont été traduits dans une vingtaine de langues.

Walt Disney Company France a mis la main sur le projet et annonce déjà une sortie en 2014. A condition de trouver le jeune comédien qui jouera Benoît Brisefer. Le casting est ouvert : castingbenoitbrisefer@gmail.com.

Le film sera réalisé par Manuel Pradal (Marie Baie des anges, Un crime, La blonde aux seins nus) qui a un an pour boucler le tournage et la post-production avec de nombreux effets spéciaux. Les Taxis rouges racontent l'histoire d'une nouvelle compagnie de taxis, dotée de splendides voitures neuves, qui vient d'être lancée à Vivejoie-la-Grande, où réside Benoît Brisefer. C'est une rude concurrence pour le brave monsieur Dussiflard (Gérard Jugnot), qui avait le monopole dans la ville. Mais le directeur de cette nouvelle compagnie, le bandit Poilonez (Jean Reno), ne s'occupe pas que de taxis. En informant la population de l'arrivée imminente d'un nuage toxique, il espère faire fuir tous les habitants du village. Mais heureusement, il y a, pas loin, le solitaire Benoît Brisefer, jeune garçon intrépide qui possède de super pouvoirs et une force surhumaine, auxquels personne ne croit. Cependant il perd ses dons quand il s'enrhume, ce qui peut entraîner de fâcheuses situations.

Tavernier tourne Quai d’Orsay avec Thierry Lhermitte et Raphaël Personnaz

Posté par vincy, le 1 décembre 2012

raphael personnazLe réalisateur Bertrand Tavernier avait acquis les droits de la bande dessinée Quai d'Orsay l'an dernier (lire notre actualité sur ce sujet). Le tournage de cette adaptation a débuté fin octobre. Les deux albums de la série se sont déjà vendus à 280 000 exemplaires en France.

Thierry Lhermitte y endosse le rôle du Ministre des affaires étrangères inspiré de Dominique de Villepin. Raphaël Personnaz (photo) - déjà l'une des vedettes du précédent film de Tavernier, La Princesse de Monpensier - incarnera le jeune candide ambitieux qui rédige les discours du Ministre et se fait croquer par cette machine institutionnelle dévorante (voir à ce sujet l'irrésistible Tumblr Chroniques diplomatiques). Julie Gayet, Sonia Rolland, Bruno Raffaelli, Anaïs Demoustier, Thierry Frémont et Niels Arestrup complètent le casting.

Thierry Lhermitte sera aussi à l'affiche, en 2013, de La Marque des anges, transposition du best-seller Miserere de Jean-Christophe Grangé, au côtés de Gérard Depardieu et Joey Starr.

Raphaël Personnaz devrait connaître une belle année également : on le verra en décembre, dans Anna Karenine de Joe Wright, où il tient un second rôle, puis en Benjamin Malaussène, le héros de Daniel Pennac, dans Au bonheur des ogres et enfin en Marius dans le Marius et Fanny de Daniel Auteuil.

Pathé distribuera le film.

Le siffleur : un petit air entraînant

Posté par MpM, le 5 janvier 2010

Le siffleur"Vous n’avez pas fraudé, d’accord. Mais je ne suis pas obligé d’en convenir, non plus…"

L’histoire : Pour Armand, pré-retraité pépère sur la Côte d’Azur, la vie ressemble à un long fleuve tranquille : sa boutique de prêt-à-porter, sa petite amie Viviane, son restaurant favori l’Aline Roc… Mais voilà qu’un promoteur véreux menace l’Aline Roc et que Viviane le quitte. Désespéré, le paisible Armand fait appel à son frère jumeau, Maurice le siffleur, pour régler la situation par la force.

Notre avis : Ce n’est pas si souvent que le cinéma français nous offre une comédie de qualité, alors pas question de bouder son plaisir. Le premier film du comédien Philippe Lefebvre (adapté d’un roman de Laurent Chalumeau) est sans prétention mais, porté par une brochette d’acteurs en grande forme, il s’avère au final plutôt réjouissant.

Probablement parce que personne ne s’y prend au sérieux et que chacun y a un rôle à sa mesure : François Berléand en dur à cuire de série B, Thierry Lhermitte en promoteur cynique, Clémentine Célarié en quinquagénaire plantureuse et sexy… sans oublier l’irrésistible duo de bras cassés, Fred Testot et Sami Bouajila, qui apportent la touche d’absurdité nécessaire pour empêcher le film de ronronner.

Le scénario, lui, fait la part belle aux situations décalées et surtout aux dialogues savoureux. Peu importe si certaines séquences paraissent plus convenues, ou si le réalisme est largement mis à mal, le rythme est suffisamment soutenu pour que l’on n’ait pas le temps de s’en rendre compte. Légèreté et bonne humeur, on a vu pire pour commencer l’année en douceur !

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Bande annonce du film