Ben Affleck et Warner: Toxic affair ?

Posté par wyzman, le 21 avril 2016

Ben Affleck n'aurait pas dû accepter de réaliser le prochain Batman. Voilà qui est dit. Si vous avez pris la peine d'aller voir Batman v Superman : L'Aube de la justice au cinéma, vous n'aurez aucun mal à comprendre où nous venons en venir. Si ce n'est pas le cas, nous allons dès maintenant expliciter.

A 43 ans seulement, Ben Affleck n'a eu de cesse de nous épater. Eh oui, il n'y a pas si longtemps que ça, l'acteur qui jouait dans l'horrible Daredevil était le simple boytoy de Jennifer Lopez. Mais depuis son mariage (et son divorce) avec Jennifer Garner, l'homme et l'acteur ont bien changé. Plus encore, nous avons découvert des facettes de sa personnalité dont nous ignorions tout simplement l'existence. Outre le fait de savoir écrire de bons scénarios, Ben Affleck est un excellent réalisateur : Gone Baby Gone ? The Town ? Argo ? Si vous ne les avez pas vus, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Mais pourquoi ne pas se réjouir à l'idée de le voir réaliser le prochain film centré sur Batman ? Eh bien tout simplement parce que son interprétation de l'homme-chauve-souris ne casse pas trois pattes à un canard ! Plus encore, nous aurions aimé un peu de nouveauté dans l'univers DC Comics. Très à l'aise dans ce que l'on appellera grossièrement des films d'auteurs (The Company Men, Gone Girl par exemple), l'acteur pourrait avoir bien dû mal à surpasser - ou même égaler - ce que Christopher Nolan a fait avec sa trilogie The Dark Knight. Alors oui, les challenges sont formateurs mais celui-ci sonne creux.

Présent dans Suicide Squad qui sort en août prochain, le contrat qui lie Ben Affleck à la Warner ressemble de plus en plus à un pacte avec le diable. Rappelons dès maintenant que Live By Night, le prochain film de et avec Ben Affleck (forcément produit et distribué par la Warner) devait sortir le 25 décembre dernier. Cela avant d'être repoussé au 7 octobre 2016 puis carrément relégué au 20 octobre 2017... Si la logique de l'Oscar season est intéressante, les plus stratèges d'entre nous auront compris que cela "libère" Ben Affleck pendant un moment.

Pile ce qu'il faut pour continuer le tournage de Justice League Part One (qui vient de commencer), mettre en chantier The Batman (c'est le titre actuel du projet) et tourner des scènes de The Flash et Aquaman ! Seul hic : Justice League Part One sortant le 17 novembre 2017, Ben Affleck sera tôt ou tard contraint de faire le tour du monde pour assurer en même temps la promotion du blockbuster qui doit rivaliser avec les Avengers et celle de son film d'auteur oscar-worthy. Pas sûr que le résultat soit à la hauteur. Et surtout, pas sûr que Warner Bros. soit vraiment gagnant, vu la tête que l'acteur révélé pas Will Hunting faisait déjà en découvrant les critiques négatives de Batman v Superman

En ne sortant presque que des blockbusters pour la fin 2016 (Conjuring 2, The Legend of Tarzan, Suicide Squad, Les Animaux Fantastiques) et 2017 (The Lego Batman Movie, Kong : Skull Island, Wonder Woman, Dunkirk, Justice League Part One), Warner Bros. semble bel et bien donner la priorité à la rentabilité autour de licences et de marques, même si le studio continue de suivre fidèlement des auteurs comme Clint Eastwood et Christopher Nolan. Les projets personnels de Ben Affleck semblent s'éloigner encore et toujours un peu plus. Et en cas de succès de The Batman, on voit difficilement comment il aurait le temps de tourner des films sans collants. Ainsi, si Live By Night finit par sortir en octobre 2018... cela n'étonnera personne !

Pete Postlethwaite (1946-2011) : Amen au père d’Au nom du père

Posté par geoffroy, le 3 janvier 2011

L'année commence tristement. Pete Postlethwaite (voir les films critiqués sur Ecran Noir) est décédé dimanche 2 janvier à 64 ans des suites d’un cancer. Cet acteur de seconds rôles aura réussi à imposer sa « gueule » aussi dure que touchante pendant près de 35 ans. Il avait été tenté un temps de devenir prêtre. Il en avait le regard, apaisé et allumé, la foi viscérale dans le corps et dans le sang. Pour lui, le métier de comédien était celui d'un "imposteur professionnel". Pourtant, il en fit sa profession. Celui qui fut, tout d’abord, professeur d’art dramatique avant de rejoindre la prestigieuse Royal Shakespeare Compagny, commença sa carrière devant les caméras sous l’œil avisé de Ridley Scott dans les Duellistes (1977).

Après quelques films dont le Hamlet de Franco Zeffirelli, la carrière de Postlethwaite prend une nouvelle tournure en 1992 lorsqu’il est choisi par David Fincher pour jouer l’un des criminels de la planète-prison Fiorina 161 dans Alien 3. Son interprétation comme son visage ne passent pas inaperçu. S’ensuit une pelletée de seconds rôles souvent mémorables dans des films de qualité, signés de cinéastes inspirés : le Dernier des Mohicans (1992), Usuals suspect (1995), Roméo +  Juliette (1996), deux films de Steven Spielberg qui ne tarissait pas d'éloges sur son talent, Amistad (1997), Jurassic Park : Le monde perdu (1997), The Constant Gardener (2005), Inception (2010) et récemment dans the Town de Ben Affleck.

Mais pour beaucoup, il restera l’acteur de deux films formidables qu’il aura su porter de bout en bout avec un charisme rare entre subtilité, abnégation et courage. Au Nom du père (1994) et les Virtuoses (1996) synthétisent à merveille le talent d’un acteur discret reconnu de tous. Pete Postlethwaite fut, en 1993, nommé à l’oscar du meilleur second rôle pour l'interprétation de cette figure du père protégeant son fils délinquant irlandais (Daniel Day-Lewis) dans Au Nom du pèreKilling Bono, dernier film du chef d'orchestre militant dans le populaire et chaleureux Virtuoses, sortira à titre posthume sur les écrans en 2011.