Doctor Sleep : Ewan McGregor jouera dans la suite de Shining

Posté par wyzman, le 14 juin 2018

Il y a quelques heures seulement, Variety a révélé qu'Ewan McGregor rejoignait le casting de Doctor Sleep, la suite de Shining. D'après des sources du magazine, Stephen King, dont le livre a été adapté par Stanley Kubrick en 1980 a d'ores et déjà donné sa bénédiction pour qu'une suite en soit tournée, en particulier si Ewan McGregor est de la partie !

Une suite très attendue

Plus que jamais dans les starting blocks, Variety a même dégoté le pitch de Doctor Sleep. Des années plus tard, Torrance (Ewan McGregor) porte le traumatisme de l'Hôtel Overlook. Devenu le reflet de son père meurtrier, il vit avec une rage persistante et un problème avec l'alcool qui calme pourtant sa douleur et ses fameux pouvoirs. Ces derniers reviennent quand il redevient sobre et qu'il utilise son don pour aider les mourants dans un hospice. Il établit par la suite une connexion psychique avec une jeune fille qui partage ses capacités extrêmes et qui est ciblée par un groupe ayant des capacités similaires. Ils constatent alors que leurs pouvoirs grandissent lorsqu'ils inhalent la "vapeur" qui se dégage des autres quand ils souffrent atrocement.

A la réalisation, nous devrions retrouver Mike Flanagan, déjà auteur de Ouija et Gerald's Game (disponible sur Netflix), puisque ses amis de longue date Trevor Macy et Jon Berg produiront le film via leur société Vertigo Entertainment. La nouvelle d'une suite de Shining vient à point nommé puisque depuis plusieurs années, Warner Bros. tente en vain de développer un prequel du film, Overlook Hotel. Suite au succès de It, il semblerait que chaque studio se soit décidé à développer rapidement une suite ou un remake d'un film d'horreur iconique dont ils ont les droits.

Pour rappel, Shining était porté par Jack Nicholson et Shelley Duvall tandis que Danny Lloyd incarnait le jeune Danny Torrance. Ne récoltant "que" 44 millions de dollars pour un budget de 19 millions aux Etats-Unis, Shining était à l'époque perçu comme un échec. Néanmoins, il fait aujourd'hui partie des classiques de l'horreur et s'est même vu parodié dans le récent Ready Player One de Steven Spielberg. De son côté, Ewan McGregor sera prochainement à l'affiche de Zoe, un film romantique mêlé à de la science-fiction avec Léa Seydoux au casting. Et on le retrouvera le 1er août dans Jean-Christophe & Winnie, l'adaptation en live-action de Winnie l'Ourson !

Room 237 : un hommage gonflé à The Shining

Posté par geoffroy, le 18 juin 2013

room 237 the shiningL'histoire : En 1980, Stanley Kubrick signe Shining, qui deviendra un classique du cinéma d'horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film est considéré comme une oeuvre marquante du genre par de nombreux experts, tandis que d'autres estiment qu'il est le résultat du travail bâclé d'un cinéaste de légende se fourvoyant totalement. Entre ces deux extrêmes, on trouve cependant les théories du complot de fans acharnés du film, convaincus d'avoir décrypté les messages secrets de Shining.
Room 237 mêle les faits et la fiction à travers les interviews des fans et des experts qui adhèrent à ce type de théories, et propose sa relecture du film grâce à un montage très personnel. Room 237 ne parle pas seulement de fans d'un film mythique – il évoque les intentions de départ du réalisateur, l'analyse et la critique du film.

Notre avis : Le principe inhérent à Room 237 est remarquable mais dangereux. Unique, même, dans le monde balisé du documentaire. Car il ne s’agit pas pour Rodney Ascher, réalisateur du film, de décortiquer les raisons qui font de Shining un film culte, référence du genre (épouvante), souvent copié, presque jamais égalé. Tout part d’une trituration excessive, mais amoureuse, pour le film et son univers, ses multiples interprétations et réinterprétations, entre réalité et fantasme. Le tout au détour d’angles d’analyse variés, souvent farfelus, un brin exagérés, parfois saisissants. La forme, osée, restructure l’œuvre de Kubrick dans une suite de superposition d’images issues du film, d’autres films du cinéaste américain ou encore de quelques films étrangers à l’univers du réalisateur.

Rodney Ascher, qu’il ait raison ou pas, enchaîne dans un flot continu parfois harassant, les hypothèses sur le/les sens à donner au film quitte à le désacraliser. Mais rien, jamais, n’est tranché. Tout juste suggéré sous la forme d’une analyse proche de l’hypotético-déduction. Chaque intervenant, au nombre de cinq – et que l’on ne verra jamais –, avance une hypothèse afin d’expliquer, non pas le film lui-même, mais la démarche intellectuelle de Kubrick qui n'aurait pas hésiter à truffer son film de références autour du génocide des Indiens, de la Shoah ou encore de la mission Apollo 11… Tout y passe, et plus encore, sans hiérarchisation précise faisant de Room 237 un documentaire patchwork aussi gonflé que ridicule, aussi visionnaire que surfait, aussi dérangeant que longuet.

S’il est vrai qu’il existera toujours des thèmes sous-jacents aux grandes œuvres cinématographiques, échappant ainsi au contrôle des cinéastes eux-mêmes, les avis de nos commentateurs, que l’on soit d’accord ou pas sur ce qu’ils développent, ne traitent que d’une seule chose : la puissance implicite de l’image dans ce qu’elle révèle en dehors de ce qu’elle tend à montrer initialement. Sauf qu'ici on y "plaque" ses fantasmes et autres lubies pour peu que cela tienne.

Les différentes approches abordées, parfois de façon hasardeuse comme ces problèmes de raccords se transformant en actes conscients ou messages subliminaux, sont égales dans leur démonstration. Ce qui discrédite la démarche visant à rendre un hommage au génie visuel qu’était Kubrick dans sa véritable complexité. Si rien n’est vraiment étayé à la manière d’un journaliste d’investigation recoupant ses sources, l’exemple par l’image s’affiche devant nous au cours d’un montage original, immersif mais aussi assez répétitif, véritable soutien aux propos tenus. La hardiesse du cinéaste est notable, jamais tape à l’œil, toujours concentré sur le leitmotiv de départ et qui consiste à laisser parler quelques « spécialistes » sur les intentions d’un cinéaste trop talentueux pour s’arrêter au livre de Stephen King.

Accéléré, ralenti, superposition… Tout est réuni pour nous faire découvrir les supposés desseins d’un film qui n’en a pas besoin puisqu’il aura su redéfinir, sous la forme d’un diamant brut, l’essence même du fantastique moderne. Là réside sans doute l’inutilité d’une démarche que l'on considèrera honnête, n’hésitant pas à s’aventurer au-delà du cadre purement informatif qu’impose, normalement, le format du documentaire.

Si, en fin de compte, Room 237 n’apporte pas grand-chose à Shining, il donne indiscutablement envie de le revoir. Et d’y découvrir, on ne sait jamais, un degré d’interprétation encore insoupçonné.