Arras 2014 : Michel Hazanavicius et Bérénice Béjo présentent The Search

Posté par MpM, le 12 novembre 2014

Hazanavicius et Bejo

Le réalisateur oscarisé Michel Hazanavicius (OSS 117, The artist) et l'actrice Bérénice Béjo (ici en compagnie de Nadia Paschetto, directrice du Festival et Eric Miot, délégué général) étaient de passage au Arras Film Festival ce mercredi pour présenter leur nouveau film, The Search, qui sortira en salles le 26 novembre prochain.

Le film, qui a été remonté et amputé d'un quart d'heure depuis sa présentation à Cannes en compétition officielle, s'inspire très librement du long métrage éponyme de Fred Zinnemann sorti en 1948 (Les anges marqués en français). Il aborde la seconde guerre en Tchétchénie à travers le destin de quatre personnages qui y sont directement confrontés : un soldat russe enrôlé de force, un jeune garçon tchétchène qui a perdu sa famille, sa sœur qui le cherche partout et une Française chargée de mission pour l'Union européenne.

Avant de rencontrer le public venu nombreux pour assister à la projection, le cinéaste nous a accordé un entretien dont voici un extrait :

"Ce qui m'a donné envie de faire ce film, c'est le rapport que j'ai pu avoir avec la Tchétchénie. J'ai ressenti à un moment le besoin de raconter cette histoire-là dont peu de gens ont parlé finalement. Le succès inattendu de The Artist a fait que je n'avais plus vraiment d'excuses pour ne pas le réaliser. Par rapport au film existant [The search de Fred Zinnemann], en fait, j'avais envie de parler de la Tchétchénie, mais je ne savais pas trop quoi faire, pour des questions de légitimité notamment. Jusque-là, j'ai fait du cinéma plutôt léger... Et puis je suis tombé sur ce film et j'ai trouvé que c'était une bonne approche. Et voilà, je m'en suis inspiré, et je me le suis réapproprié. Ce qui était important, c'était d'avoir une approche humaine. On ne peut pas faire l'économie de la violence quand on parle d'une guerre, notamment de celle-là, il fallait donc que j'aille voir aussi du côté des soldats russes, des bourreaux, des victimes, des observateurs étrangers. C'était aussi une manière de rester un peu à distance, de ne pas être dans une empathie hyper mélodramatique par rapport aux personnages. "

Photo : Marie-Pauline Mollaret