Paul Thomas Anderson refait équipe avec Joaquin Phoenix

Posté par vincy, le 25 janvier 2013

Flop commercial (à peine 200 000 entrées en France, 15 millions de $ au box office nord américain), The Master est aussi une déception aux Oscars avec trois nominations pour les comédiens, malgré sa razzia de prix au dernier festival de Venise. Cela n'empêche pas Paul Thomas Anderson de retrouver Joaquin Phoenix pour son prochain film, selon les informations de Variety.

Inherent Vice, écrit par le cinéaste, sera l'histoire d'un détective, Larry "Doc" Sportello, de Los Angeles, à la fin des années 60. Le récit d'une enquête complexe à résoudre. Pour l'instant aucune date de tournage n'a été programmée.

A l'origine, le personnage de Phoenix devait être interprété par Robert Downey Jr. Il s'agirait d'une comédie, la première depuis Punch Drunk Love pour le réalisateur.

Cette année, Phoenix sera à l'affiche de Lowlife de James Gray et de Her de Spike Jonze.

Triplé gagnant pour Haneke aux National Society of Film Critics Awards

Posté par vincy, le 7 janvier 2013

60 critiques de cinémas ont plébiscité Amour comme meilleur film de l'année. Le film de Michael Haneke a reçu samedi le prestigieux prix des National Society of Film Critics. Il est rare que cela se transforme en Oscar (depuis 2000, seuls trois films ont obtenu le doublé) mais il est plus fréquent qu'un film d'auteur (souvent sélectionné à Cannes) l'emporte sur des productions plus hollywoodiennes : ainsi Yi Yi (Edward Yang), Mulholland Drive (David Lynch), American Splendor (Robert Pulcini & Shari Springer), Capote (Bennett Miller), Le Labyrinthe de Pan (Guillermo del Toro), Valse avec Bashir (Ari Folman) et Melancholia (Lars Von trier) l'an dernier font parti des heureux gagnants.

Amour a reçu le prix du meilleur film (par 28 votes contre 25 pour The Master), de la meilleure actrice pour Emmanuelle Riva (par 50 votes contre 42 à Jennifer Lawrence) et du meilleur réalisateur (par 27 votes contre 24 à Kathryn Bigelow et 24 à Paul Thomas Anderson).

Notons que Denis Lavant a reçu 49 votes pour sa performance dans Holy Motors. insuffisant face aux 59 votes de Daniel Day Lewis (Lincoln), prix du meilleur acteur. Le film de Spielberg a également été récompensé pour son scénario (59 votes contre 27 pour celui de The Master).

The Master, malheureux finaliste dans de nombreuses catégories, a, malgré tout reçu quelques prix : celui du meilleur second rôle féminin pour Amy Adams (34 votes contre 23 à Sally Field) et celui de la meilleure image (60 votes contre 30 pour Skyfall).

Matthew McConaughey a été distingué comme meilleur second rôle masculin pour ses prestations dans Magic Mike et Bernie (27 votes contre 22 pour Tommy Lee Jones). Meilleur documentaire, The Gatekeepers a reçu 53 votes contre 45 pour Ceci n'est pas un film de Jafar Panahi, qui a tout de même été primé comme meilleur film expérimental.

Grand chambardement aux Writers Guild of America Awards

Posté par vincy, le 4 janvier 2013

La Writers Guild of America a dévoilé ses nominations. Etranges choix semble-t-il pour certains, mais au moins un renouvellement certain vers des films plus singuliers. D'autant que seul Mark Boal (Zero Dark Thirty) a déjà gagné ce prix. Notons que Tarantino n'est pas parmi les élus. Les gagnants seront connus le 17 février prochain. Globalement deux fois sur trois le vainqueur de ces prix reçoit l'Oscar la semaine suivante.

Scénario original :

Flight, de Joh Gatins

Looper, de Rian Johnson

The Master, de Paul Thomas Anderson

Moonrise Kingdom, de Wes Anderson & Roman Coppola

Zero Dark Thirty, de Mark Boal

Scénario adapté :

Argo, de Chris Terrio

L'Odyssée de Pi, de David Magee

Lincoln, de Tony Kushner

Le Monde de Charlie, de Stephen Chbosky

Happiness Therapy, de David O. Russell

Scénario de documentaire :

The Central Park Five, de Sarah Burns, David McMahon et Ken Burns

The Invisible War, de Kirby Dick

Mea Maxima Culpa: Silence in the House of God, d'Alex Gibney;

Searching for Sugar Man, de Malik Bendejelloul

We Are Legion: The Story of the Hacktivists, de Brian Knappenberger

West of Memphis, d'Amy Berg & Billy McMillin

Les Critiques de Los Angeles sacrent Haneke et Carax

Posté par vincy, le 10 décembre 2012

amour haneke riva trintignantCe n'est pas la première fois que les critiques de Los Angeles décernent leur prix du meilleur film à un cinéaste étranger. Mais la Los Angeles Film Critics Association a frappé fort en mettant à quasi égalité trois films dans son palmarès : la Palme d'or cannoise Amour de Michael Haneke (meilleur film, meilleure actrice), Holy Motors, le film de Leos Carax, lui aussi en compétition à Cannes (meilleur film étranger, finaliste meilleur acteur) et The Master (meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur second rôle féminin, meilleur décor, finaliste pour l'image et la musique).

Haneke rejoint ainsi Milos Forman, Louis Malle, John Boorman, Christine Edzard, Mike Figgis, Mike Leigh et Ang Lee parmi les non-américains à remporter le prix du meilleur film. C'est cependant la première fois qu'un film francophone est ainsi récompensé. Haneke avait déjà reçu le prix du meilleur film étranger en 2005 pour Caché. Cette année, dans cette catégorie, Leos Carax a été distingué. Il est le 9e cinéaste français à recevoir cet honneur.

Les critiques angelinos ont privilégié les films d'auteur. Lincoln est complètement absent. Bigelow est tout juste finaliste en tant que cinéaste. Hathaway et Waltz sont également finalistes pour des productions plus hollywoodiennes. Le cinéma indépendant est largement favorisé.

Ceci dit, les Critiques de L.A. ont rarement récompensé les futurs gagnants des Oscars. Ils restent une excellente indication pour les futures nominations.

Le palmarès :
Meilleur film : Amour, de Michael Haneke ; Finaliste : The Master, de Paul Thomas Anderson
Meilleur réalisateur : Paul Thomas Anderson (The Master) ; Finaliste : Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty)
Meilleur acteur : Joaquin Phoenix (The Master) ; Finaliste : Denis Lavant (Holy Motors)
Meilleure actrice ex-aequo : Jennifer Lawrence (Happiness Therapy) et Emmanuelle Riva (Amour)
Meilleur second rôle féminin : Amy Adams (The Master) ; Finaliste : Anne Hathaway (The Dark Knight Rises et Les Miserables)
Meilleur second rôle masculin : Dwight Henry (Les bêtes du sud sauvage) ; Finaliste : Christoph Waltz (Django Unchained)
Meilleur scénario : Chris Terrio (Argo) ; Finaliste : David O. Russell (Happiness Therapy)
Meilleur film en langue étrangère : Holy Motors ; Finaliste : Footnote
Meilleur documentaire : The Gatekeepers ; Finaliste : Searching for Sugar Man
Meilleur film d'animation : Frankenweenie ; Finaliste : It's Such a Beautiful Day (court métrage)
Meilleure image : Roger Deakins (Skyfall) ; Finaliste : Mihai Malaimare Jr. (The Master)
Meilleur montage : Dylan Tichenor et William Goldenberg (Zero Dark Thirty) ; Finaliste : William Goldenberg (Argo)
Meilleurs décors : Jack Fisk et David Crank (The Master) ; Finaliste : Adam Stockhausen (Moonrise Kingdom)
Meilleure musique : Dan Romer et Benh Zeitlin (Les bêtes du sud sauvage) ; Finaliste : Jonny Greenwood (The Master)
Prix Douglas Edwards pour le film/vidéo indépendant ou expérimental : Leviathan

Venise 2012 : Kim Ki-duk, Lion d’or pour une prière contre un monde devenu fou

Posté par kristofy, le 10 septembre 2012

L'histoire : Un homme solitaire exécute sa tâche sans aucune compassion pour autrui, son activité est de récolter le remboursement de prêts d’argent. Qu’importe si les débiteurs qui ont emprunté sont de simples ouvriers qui n’ont pas les moyens de rembourser, qu’importe si le taux d’intérêt prohibitif a multiplié par dix le montant de la somme, son métier est de forcer le remboursement de cet argent. Aucun problème de conscience pour brutaliser les pauvres malheureux qui ne peuvent pas rembourser, la violence extrême est même une solution puisque l’argent peut être récupéré auprès d’une assurance s'ils deviennent handicapés… Un jour une femme se présente à lui en affirmant être sa mère, celle-là même qui l’avait abandonné. Dans un premier temps, il la rejette, avant de l’accepter enfin dans sa vie. Une vengeance se prépare… Et la violence n'est pas absente : "Je veux me concentrer sur les implications de la violence" explique le réalisateur."Je me rends compte que le public peut la ressentir de façon plus forte à travers son imagination au lieu de la voir."

Pieta, Lion d'or de foi et d'argent

Le nouveau film de Kim Ki-duk Pieta est une histoire de vengeance comme les coréens savent si bien les écrire. Une vengeance qui suit un plan machiavélique particulièrement alambiqué comme on peut en voir dans No Mercy de Kim Hyoung-jun. Cependant Pieta est loin de ces thrillers à sensations fortes, il s’agit bien d’une oeuvre s'inscrivant dans la filmographie du cinéaste. Les personnages se décryptent par leurs nuances et leurs motifs. Par exemple, cet homme qui est prêt à se sacrifier une main pour un prêt qui lui permettrait d’offrir un cadeau à son enfant, et surtout jusqu’où peut aller l’amour d’une mère pour son fils. Et puis il y a l'inspiration religieuse de celui qui se rêvait prédicateur et fut pensionnaire dans un monastère étant jeune. Le film se termine  avec le chant religieux "Kyrie Eleison", l'affiche reprend la célèbre sculpture de Michel-Ange où la Vierge contemple son défunt fils. Moralisatrice, cette histoire oscille entre compassion, pénitence et sacrifices et ne manque pas de cruauté. Amen.

La foi versus l'ultralibéralisme. Car c'est bien son regard sur la folie du monde qui lui donne l'envie de se transcender. Kim Ki-duk évoque sa démarche ainsi : "Je crois que le public qui verra le film se posera des questions sur la société capitaliste. Les gens doivent changer et peu à peu se créera un mouvement de transformation" a-t-il déclaré. « Je veux parler du capitalisme extrême, et de ses conséquences sur les dynamiques des rapports humains qui s’en trouvent modifiés. On vit aujourd’hui une situation de crise profonde du capitalisme. Mes films sont mes yeux à travers lesquels je regarde la réalité. L’argent n’est pas important, c’est son usage qui est important. L’argent peut avoir un versant positif comme le don et la charité, et aussi un versant négatif comme la spéculation. C’est à cause de l’argent que les deux personnages de Pieta se rencontrent. Ce ne sont pas une victime et un bourreau : dans chaque être humain il y a en même temps un versant victime et un versant bourreau. Je le pense, et c’est ce que j’ai voulu montrer dans ce film. » L'argent comme ultime pêché.

Son prochain film explorera de nouveau ce thème : "comment les gens se dévorent les uns les autres à cause de l'argent".

Cinéaste sanctifié, par défaut

Le générique de début de Pieta affiche qu’il s’agit du 18ème film de Kim Ki-duk, qui affirme que cette coquetterie est une idée des producteurs. Cette mention a pour effet de se rappeler, si besoin était, que Pieta est peut-être plus que n’importe quel film coréen du moment, le nouveau film d’un maître du cinéma coréen… Kim Ki-duk qui réalisait un nouveau film presque chaque année s’était mis en retrait du monde du cinéma pour divers motifs personnels. Son retour a eu lieu en 2011 avec Arirang au Festival de Cannes (prix Un Certain Regard) puis avec Amen au Festival de San Sebastian.

Ses films ont presque tous été sélectionnés soit à Cannes (Souffle, L'arc) soit à Berlin (Ours d’argent du meilleur réalisateur pour Samaritan Girl, après y avoir présenté Bad Guy, Birdcage Inn) ; depuis son 4ème film, L’île, le nom de Kim Ki-duk commence à faire le tour du monde (2000) avant de nous éblouir en 2003 avec Printemps, été, automne, hiver…et printemps. L’île a été sa première sélection au Festival de Venise, il y sera ensuite pour Adress Unknown et Locataires qui lui avait valu le Lion d’argent du meilleur réalisateur. Après avoir été plusieurs fois sur la deuxième marche du podium, Kim Ki-duk vient donc de décrocher le Lion d’or de Venise. La messe est dite. Kim Ki-duk rentre dans l'Olympe des cinéastes. Par défaut. The Hollywood Reporter indique en effet que le règlement du festival empêchait de donner la récompense suprême à The Master de Paul Thomas Anderson et les prix d'interprétation aux deux comédiens. Deuxième choix, Pieta était, cependant, parmi les 18 films de la compétition, l'un des quatre favoris pour le Lion d'or.

Le distributeur italien du film Pieta avait déjà prévu de sortir le film dans la foulée du festival de Venise, le Lion d’or 2012 sera donc en salles dès ce 14 septembre en Italie. Fin septembre, le réalisateur recevra au Festival d'Hamburg Film Festival le prix Douglas Sirk pour l'ensemble de sa carrière. Le film s'est d'ailleurs vendu à plusieurs distributeurs internationaux avant d'obtenir le Lion d'or. Il sortira en Allemagne, en Russie, en Norvège, en Turquie, en Grèce, à Hong Kong...

Mais pour découvrir ce film en France il faudra attendre… Le film sera présenté au Festival de Toronto cette année. De quoi boucler ses ventes.

Venise 2012 : Kim Ki-duk Lion d’or et trois prix pour The Master

Posté par vincy, le 8 septembre 2012

Dans un désordre assez agaçant pour un Festival de cette trempe, le jury a décerné le palmarès (alléchant) du 69e Festival de Venise. Bien sûr, la soirée fut confuse : Philip Seymour Hoffman qui est venu chercher le prix du meilleur acteur pour son partenaire, absent, Joaquin Phoenix, alors que lui-même (mais personne ne l'avait mentionné) était primé ; les deux Lions d'argent qui ont été inversé : Seidl recevant celui de la mise en scène et Anderson le grand prix. Ils sont venus faire l'échange sur scène. Paul Thomas Anderson reçoit ainsi trois prix avec The Master : mise en scène, interprétation masculine ex-aequo pour ses deux comédiens.

Mais le grand vainqueur est bien entendu le sud-coréen Kim Ki-duk avec Pieta. Le réalisateur en a même chanté une chanson en coréen sur la scène. Pour ce film, il s'est inspiré du chef-d'oeuvre de Michel-Ange, sculpture que l'on peut voir dans la Basilique Saint-Pierre du Vatican, pour célébrer le lien éternel d'une mère avec son fils, et de la souffrance qu'il engendre.

8 ans après son Lion d'argent de la mise en scène pour pour Locataires (il avait obtenu la même année l'Ours d'argent de la Meilleure réalisation au Festival de Berlin pour Samaria), il reçoit ainsi sa plus haute distinction. En 2011, après une longue absence, son documentaire autobiographique et bouleversant Arirang avait reçu le prix Un certain regard à Cannes (le film est toujours inédit en salles en France).

C'est surtout la première fois qu'un cinéaste sud-coréen reçoit l'un des quatre grands prix de la planète (Ours d'or, Palme d'or, Lion d'or, Oscar). Il était temps que cette cinématographie aussi riche que variée, populaire qu'audacieuse soit récompensée. C'est fait grâce au jury de Michael Mann.

Compétition

Lion d'or : Pieta de Kim Ki-duk

Lions d'argent :
- Grand Prix du jury : Ulrich Seidl (Paradis : Foi)
- Prix spécial pour la mise en scène : Paul Thomas Anderson (The Master)

Coupes Volpi :
- meilleure interprétation masculine ex-aequo : Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix (The Master)
- meilleure interprétation féminine : Hadas Yaron (Fill The Void)

Prix Marcello Mastroianni :
- meilleure révélation : Fabrizio Falco (È stato il figlio et La belle endormie)

Prix Osella
- Scénario : Après mai, d'Olivier Assayas
- Meilleure contribution technique : Daniele Cipri (È stato il figlio)

Orrizzonti

Prix Orizzonti : Three Sisters, de Wang Bing

Prix spécial du jury : Tango Libre, de Frédéric Fonteyne

Premier film (toutes sélections confondues)

Meilleur film : Mold, d'Ali Aydin (Semaine de la critique)

Tous les autres prix remis à Venise

Venise 2012 : The Master, To The Wonder, Pieta reçoivent déjà quelques prix

Posté par vincy, le 8 septembre 2012

Quelques favoris de la compétition ont été remarqués par d'autres jurys. Comme à Berlin et à Cannes, du Lion d'or Queer aux prix de la critique, les honneurs se démultiplient. On note que Paul Thomas Anderson, Terrence Malick, Kim Ki-duk ont frappé les esprits.
Mais il y a un film qui bat tous les records : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo a reçu un total de 7 prix, dont celui de la critique internationale pour un film qui n'était pas en compétition.
Présenté dans la section Orizzonti, ce film italie, tourné à Naples en dialecte napolitain (et sous-titré en italien), raconte la journée de deux adolescents sous la coupe de la mafia. Entre néo-réalisme, humour et même érotisme, la relation entre les deux ados va souligner en creux l’emprise de la mafia sur le petit peuple italien.

Prix FIPRESCI de la critique internationale
Meilleur film de la compétition : The Master, de Paul Thomas Anderson
Meilleur film des sélections parallèles : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo

SIGNIS Award : To The Wonder, de Terrence Malick
Mention spéciale pour Fill The Void, de Rama Burshtein

Prix du public “RaroVideo” – Semaine de la critique. : Äta Sova Dö (Eat Sleep Die), de Gabriela Pichler

Prix Label Europa Cinemas : Crawl, d'Hervé Lasgouttes

Prix Lionceau d'or Agiscuola : Pieta, de Kim Ki-duk

Cinema pour l'UNICEF : mention à È stato il figlio, de Daniele Ciprì

Prix Francesco Pasinetti (SNGCI) :
Meilleur film : L’intervallo , de Leonardo Di Costanzo
Meilleur documentaire : La nave dolce (The Human Cargo), de Daniele Vicari
Meilleur acteur: Valerio Mastandrea (Gli Equilibristi)
Prix spécial : Clarisse, de Liliana Cavani

Prix Brian : Bella Addormentata, de Marco Bellocchio

Queer Lion Award (Associazione Cinemarte) : The Weight, de Jeon Kyu-Hwan

Prix Arca CinemaGiovani Award:
Meilleur film de la compétition : La Cinquième saison, de Peter Brosens et Jessica Woodworth
Meilleur film italien : La città ideale, de Luigi Lo Cascio

Biografilm Lancia Award : La nave dolce (The Human Cargo), de Daniele Vicari et Bad25 de Spike Lee

Prix CICT - UNESCO “Enrico Fulchignoni” : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo

Prix CICAE - Cinéma d’Art et d’Essai : Wadjda, de Haifaa Al Mansour

Prix CinemAvvenire
Meilleur film de la compétition : Paradies: Glaube, de Ulrich Seidl
Meilleur film : Wadjda, de Haifaa Al Mansour

Prix FEDIC : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo
Mention spéciale : Bellas Mariposas, de Salvatore Mereu

Prix de la Fondazione Mimmo Rotella : Après Mai, d'Olivier Assayas

Prix Future Film Festival Digital : Bad25, de Spike Lee
Mention spéciale : Spring Breakers, de Harmony Korine

Prix P. Nazareno Taddei : Pieta de Kim Ki-duk
Mention spéciale : Sinapupunan (Thy Womb), de Brillante Mendoza

Prix Lanterna Magica (CGS) : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo

Prix Open : The Company You Keep, de Robert Redford

Prix La Navicella – Venezia Cinema : Sinapupunan (Thy Womb), de Brillante Mendoza

Prix Lina Mangiacapre Award: La Reine de Montreuil, de Sòlveig Anspach

Prix AIF - FORFILMFEST : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo

Prix Souris d'or : Pieta, de Kim Ki-duk
Souris d'argent : Anton tut ryadom (Anton's Right Here), de Lyubov Arkus

UK- Italy Creative Industries Award – Best Innovative Budget Award : L’intervallo, de Leonardo Di Costanzo

Prix Gillo Pontecorvo - Arcobaleno Latino: Laura Delli Colli

Prix Christopher D. Smithers Foundation : Low Tide, de Roberto Minervini

Prix Interfilm pour la promotion du dialogue interreligieux : Wadjda, de Haifaa Al Mansour

Prix Giovani Giurati del Vittorio Veneto Film Festival : The Company You Keep, de Robert Redford
Mention spéciale à Toni Servillo

Prix Premio Cinematografico “Civitas Vitae prossima” : Terramatta, de Costanza Quatriglio

Prix Green Drop : La cinquième saison, de Peter Brosens et Jessica Woodworth

Venise 2012 : Pronostics (hasardeux) à quelques heures du Palmarès

Posté par kristofy, le 8 septembre 2012

Pour cette 69ème édition du Festival de Venise les films en compétition étaient au nombre de 18, lequel recevra le prestigieux Lion d’or ?

Si plusieurs films ont les préférences de la majorité (The Master, Pieta, Après mai…), les prix d’interprétation restent très ouverts.

Au jeu des pronostics, The Master qui domine le classement ; le film de Paul Thomas Anderson était d’ailleurs donné gagnant avant que le festival ne commence, et Joaquin Phoenix est aussi le favori pour le prix du meilleur acteur. Mais la règle veut qu’il n’y ait pas cumul de prix, le Lion d’or étant une récompense pour toute l’équipe du film (ainsi Mickey Rourke n’avait pas été meilleur acteur puisque The Wrestler avait reçu le Lion d’or).

Le président du jury Michael Mann est entouré des réalisateurs Peter Ho-Sun Chan, Ari Folman, Matteo Garrone, Pablo Trapero, de la réalisatrice Ursula Meier, des actrices Samantha Morton, Laetitia Casta, et de Marina Abramovic. On devine que ces 9 personnalités vont sans doute aller vers un compromis qui réservera des surprises, en déjouant le buzz des festivaliers. Il est possible que le jury choisisse de récompenser Joaquin Phoenix et Paul Thomas Anderson, auquel cas le Lion d'or serait attribué à un autre film, moins attendu. Dans le cas contraire, PTA alignerait le 4e Lion d'or américain des années 2000, après Le secret de Brokeback Mountain, The Wrestler et Somewhere.

Et sinon? A qui la plus haute récompense irait ? Un film capable de faire consensus à la fois pour son audace formelle et pour l'émotion que dégagerait son histoire. Le jury mettrait en avant comme justifications l'humanité des sentiments et une ouverture sur le monde...

Selon les critiques interrogés à Venise et répertoriés dans un classement quotidien, cinq films sont en haut de la liste : Après mai Olivier Assayas (ce qui serait le premier Lion d'or pour la France depuis Au revoir les enfants en 1989), The Master donc, le controversé film sur l'euthanasie, La belle endormie de Marco Bellocchio (l'Italie n'a reçu aucun Lion d'or depuis 1998), Pieta de Kim Ki-duk (ce serait son plus grand prix, 8 ans après son Lion d'argent du Meilleur réalisateur à la Mostra pour Locataires et le premier Lion d'or sud-coréen), et Thy Womb de Brillante Mendoza.

Globalement, Venise a tenu ses promesses avec une compétition resserrée mais de bonne qualité. Les films américains présentés sur le Lido étaient bien supérieurs à ceux qui ont envahit la Croisette. Les rares films asiatiques ont séduit les cinéphiles. Et des cinéastes européens comme Assayas, Bellocchio ou Sarmiento ont su alimenter le débat et plaire aux festivaliers.

Osons donc un pronostic, qui n'engage que son auteur :

- Lion d'or du meilleur film : Thy Womb, de Brillante Mendoza
- Lion d'argent du meilleur réalisateur : Paul Thomas Anderson, pour The Master
- Prix Spécial du Jury ex-aequo : Pieta, de Kim Ki-duk & Après mai d'Olivier Assayas
- Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine : Joaquin Phoenix, dans The Master
- Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine : Franziska Petri, dans Izmena (Betrayal)
- Prix Osella pour le meilleur scénario : Fill the void, de Rama Burshtein
- Prix Marcello Mastroianni de la révélation meilleur(e) jeune interprète : Giulia Valentini, dans Un giorno speciale
- Prix Osella pour la meilleure contribution technique : Benoît Debie, pour Spring breakers

Venise 2012 : The Master, entre folie et emprise, un nouveau coup de maître, ou presque, de P.T. Anderson

Posté par kristofy, le 1 septembre 2012

La nouvelle oeuvre de Paul Thomas Anderson était le film le plus attendu de ce Festival de Venise. Il avait pour lui déjà un effet d’attente (programmée ?) énorme : sa présence à Venise avait été annoncée d’abord par les américains mais il était absent de la compétition officielle annoncée lors de la conférence de presse, puis il a été confirmé comme étant le film surprise de la compétition.Diffusé sur pellicule 70 mm, comme au bon vieux temps.

Le réalisateur est venu accompagné de ses deux acteurs vedettes Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman : The Master était l’évènement attendu du week-end, avant d'être présenté à Toronto puis de sorti dans les salles américaines le 14 septembre. En France, on ne le verra pas avant le 9 janvier 2013. Il est aussi l'un des grands favoris pour les prochains Oscars.

Les premières sensations

Ecran noir puis le titre s’affiche en blanc. On se retrouve en mer, on entend des violons. Apparaît alors la moitié du visage d’un soldat… Toute la première partie, jusqu’à la rencontre des deux personnages principaux est remarquable. Au sortir de la seconde guerre mondiale, un américain qui a servi l’armée sur un bateau contre l'ennemi japonnais essaie de se réadapter comme il peut, tout en s’étourdissant d’un alcool artisanal qu’il fait lui-même. Après plusieurs mésaventures il va trouver refuge sur un bateau en route pour New-York à bord duquel il va rencontrer un homme charismatique, auteur d'un livre. Celui-ci va le questionner tout en enregistrant leurs conversations…  Entre Joaquin Phoenix déboussolé et Philip Seymour Hoffman manipulateur va naître une amitié qui va muer vers une emprise psychologique... On pourrait imaginer une histoire d'amour passionnelle et refoulée entre les deux hommes, mais le film se repose sur une solide documentation autour d'un personnage réel.

Le personnage du Maître a dans le film un nom de fiction mais on y reconnaît le véritable Ron Hubbard fondateur de la scientologie, mouvement devenu religion aux Etats-Unis, mais catégorisé en France et en Allemagne comme une secte. Plusieurs séquences montrent différents jeux de paroles (question-réponse à répétition, simulacre d’hypnose…) qui nous sont en fait inconnus, et dont les mécanismes ne sont familiers qu' à un public connaissant les techniques de la secte d'Hubbard. Il s’agit en fait de la ‘dianétique’ qui se vante de soulager des problèmes émotionnels, et même de se souvenir de vies antérieures…

En conséquence le film The Master perd de beaucoup de son intérêt pour la majorité des spectateurs qui n’ont pas toutes les clés pour saisir la portée des pratiques de ce maître (Philip Seymour Hoffman) dont devient dépendant (Joaquin Phoenix). Le réalisateur place le public dans une position d’observateur d’une évolution sur plusieurs années (de la préparation d’un nouveau livre à la première ‘église’) sans pour autant  nous alerter d'un éventuel danger que ces théories peuvent avoir sur un individu.

Au-delà de la scientologie

Toutefois si le sujet de The Master concerne le fondateur de la scientologie, le film, complexe et d'une grande beauté, se concentre beaucoup plus sur le personnage de Joaquin Phoenix et ses dérèglements. La névrose est le moteur des films du cinéaste qui adore filmer les pétages de plombs et sortir l'animal qui est en l'humain, notamment au contact de la morale ou d'un Dieu (argent, sexe, pétrole, télévision, peu importe...). Ici Phoenix, absent des écrans depuis quatre années, livre une performance mémorable, qu’il s’agisse de son regard perdu qui trahit ses troubles intérieurs ou de ses nombreux accès de violence, qui pourrait lui valoir un prix d’interprétation.

The Master, aussi imprévisible que son personnage central, aussi maîtrisé que le mentor qui lui fait face, fait ressentir quelques longueurs dans sa durée de 2h17 (et quelques séquences inutiles, comme cette course dans le désert) mais le réalisateur Paul Thomas Anderson possède à l'évidence un sens de la mise en scène brillant - sans égaler celui de There will be blood : il n'est ni aussi explosif, ni aussi passionnant.

La compétition pour le Lion d’or de Venise reste encore ouverte…

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Bande annonce américaine