Harvey Weinstein : anatomie d’une sale affaire

Posté par wyzman, le 17 octobre 2017


C'est le scandale qui agite Hollywood (et donc la planète entière) depuis près de deux semaines. L'autrefois intouchable producteur Harvey Weinstein est accusé de harcèlement et d'agression sexuels. Comme nous, les médias américains sont d'avis que cette affaire est synonyme de clap de fin pour le nabab, co-fondateur de Miramax et de The Weinstein Company - avant un retour.

La magie d'Hollywood et des avocats surpayés aidant, le producteur de Pulp Fiction, Sin City ou encore Happiness Therapy pourrait en effet réatterrir sur ses pattes sans même passer par la case prison. Mais tout cela sera pour un autre épisode, tout aussi tumultueux.

Pour l'instant, concentrons-nous sur l'un des plus grands scandales qui ait jamais touché l'industrie du cinéma (ce n'est pas le premier).

Les victimes

Le 5 octobre dernier, Jodi Kantor et Megan Twohey publient un article dans le New York Times dans lequel elles accusent Harvey Weinstein de faits de harcèlement sexuel sur des actrices. L'article est porté par les témoignages d'Ashley Judd et Rose McGowan, ainsi que par les commentaires de victimes dont l'identité n'est pas révélée. Quelques jours plus tard, The New Yorker donne le coup de grâce au producteur : Lucia Evans, Asia Argento, Rose McGowan, Lysette Anthony et une cinquième femme (dont l'identité n'est pas révélée) l'accusent de viol.

Plus les jours passent, plus The New York Times, The New Yorker et même The Guardian dévoilent des témoignages de femmes qui ont eu le malheur de croiser la route d'un Harvey Weinstein en rut, avec ou sans peignoir. Parmi ces femmes, on trouve ainsi les actrices Rosanna Arquette, Kate Beckinsale, Emma de Caunes, Cara Delevingne, Judith Godrèche, Romola Garai, Heather Graham, Claire Forlani, Eva Green, Jessica Hynes, Florence Darel, Mira Sorvino, Ashley Judd, Angelina Jolie, Minka Kelly, Gwyneth Paltrow, Sarah Polley, Mia Kirshner, Léa Seydoux. Et la liste ne s'arrête pas là ! Asia Argento s'est ouverte au public en racontant son triste passé de femme violée, harcelée et abusée.

Ceux qui l'avaient dit

Les récents articles des médias cités plus haut l'attestent tous : le petit monde hollywoodien était au courant des pratiques de Harvey Weinstein. Mais entre ceux qui l'ont aidé à payer, soudoyer, faire taire ses victimes, ceux qui avaient peur de lui et ceux qui assurent n'avoir eu vent que de "rumeurs", il est possible de comprendre comment un tel monstre a pu récidiver sur plusieurs décennies. Courtney Love avait déjà laissé entendre que le comportement d'Harvey Weinstein laissait à désirer avec les jeunes actrices dès 2005. Des blagues irrévérencieuses, notamment celle de Seth McFarlane lors de la cérémonie des Oscars 2013 trouvent aujourd'hui un drôle d'écho, sans oublier le personnage de Harvey Weingard dans Entourage, décrit comme agressif, harceleur et vulgaire.

Dans 30 Rock, le personnage de Jenna Maroney (Jane Krakowski) balance quand même: "Oh arrête, je n’ai peur de personne dans le show-business. J’ai refusé des rapports sexuels avec Harvey Weinstein à trois occasions différentes… sur cinq."

Cependant, Gwyneth Paltrow assure s'être confiée à Brad Pitt, son petit ami de l'époque qui aurait exigé de Harvey Weinstein qu'il ne touche plus l'actrice. Par la suite, le producteur aurait demandé à Paltrow de ne plus jamais évoquer le sujet avec qui que ce soit. De son côté, Angelina Jolie aurait été harcelée pendant la promotion de La Carte du cœur. Le film était distribué par Miramax et Harvey Weinstein l'aurait approchée dangereusement dans une chambre d'hôtel. Résultat : l'actrice a fait de son mieux pour ne plus croiser sa route et aurait "prévenu les autres d'en faire de même".

Au micro de la BBC, la partenaire de Bob Weinstein, Kathy DeClesis, a reconnu que ce que faisait Harvey "n'était pas un secret pour le cercle fermé". Quand le prédateur n'agressait pas ses employées, il faisait appel à elles pour qu'elles organisent des rendez-vous dans des chambres d'hôtel avec de jeunes actrices. De temps à autre, les employées l'accompagnaient comme l'assure Léa Seydoux, avant de disparaître et de laisser les actrices livrées à elle-même.

Autrefois employée par TWC, Lauren O'Connor aurait envoyé une note à ses cadres pour décrire ce que les femmes devaient supporter au sein de l'entreprise, elle y compris. Tout cela après avoir découvert que sa collègue Emily Nestor avait été contrainte de masser Harvey Weinstein. Et Harvey Weinstein avait jusque-là de si grandes connexions qu'il se murmure même qu'une chaîne comme NBC a préféré fermer les yeux sur les accusations portées par plus d'une trentaine de femmes.

Au cours de l'émission "Hardtalk" de BBC World, la grande amie de Harvey Weinstein, Jane Fonda a avoué avoir eu vent des accusations de harcèlement sexuel l'an dernier mais ne pas l'avoir dénoncé pour ne pas avoir à révéler l'identité de celles qui l'accusaient. "J'aurais dû être plus courageuse et je pense qu'à partir de maintenant je le serai quand j'entendrai de telles histoires", a-t-elle déclaré.

Les conséquences pour la société

The Weinstein Company a beau employer 180 personnes, ce ne sera pas le cas encore longtemps. En effet, si Robert "Bob" Weinstein assurait le week-end dernier qu'il souhaitait sauver la société, cela passera nécessairement par de nouveaux investisseurs (via le fonds d'investissement Colony Capital, en négociations depuis hier pour acquérir une grande partie du capital, et donc du catalogue, de la société), un changement de nom, une restructuration et donc des licenciements. Déjà Hachette Books US a fermé jeudi dernier la filiale Weinstein Books. Une fois n'est pas coutume, le scandale sexuel entourant un seul homme pourrait mener à la perte de leur emploi pour des dizaines d'autres.

Si les films produits et distribués par The Weinstein Company et Miramax ont récolté plus de 300 nominations aux Oscars, cette page de l'histoire devra bientôt être tournée. A l'origine prévu pour une sortie le 24 novembre prochain, The Current War pourrait être décalé à 2018 afin d'éviter de faire un bide au box-office. Le film est en effet un drame historique avec Benedict Cumberbatch, Michael Shannon, Nicholas Hoult, Katherine Waterston et Tom Holland dont l'exploitation collait parfaitement à l'Awards season mais qui est malheureusement distribué par TWC.

Les réactions

Depuis les révélations du New York Times et du New Yorker, plus personne ne tient en place. Les 54 membres du conseil de direction de l'Académie des Oscars ont ainsi exclu Harvey Weinstein. Cette décision aurait d'ailleurs été votée "bien au-delà de la majorité requise des deux tiers" précise le communiqué de presse.

Et parce que les langues se sont largement déliées ces derniers jours, politiques et organisateurs de festivals prennent petit à petit conscience de l'ampleur du scandale. Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé qu'il souhaitait retirer la Légion d'honneur à Weinstein, une décision saluée (en français) par Rose McGowan.  Et pendant que Deauville efface le nom de Harvey Weinstein des Planches, le Festival de Cannes, par les voix de Pierre Lescure et Thierry Fremeaux dénoncent "un comportement impardonnable qui ne peut susciter qu'une condamnation". Dans Quotidien (TMC), hier soir, les producteurs Marc Missionnier et Charles Gillibert, ont appelé à cessé ces pratiques et encouragé la libération de la parole.

Quentin Tarantino, qui lui doit beaucoup, a été obligé de prendre ses distances: "Ces dernières semaines, j'ai été abasourdi et j'ai eu le cœur brisé par les révélations faites sur mon ami de 25 ans, Harvey Weinstein. J'ai besoin de quelque jours de plus pour gérer ma peine, mes émotions, ma colère et mes souvenirs, et ensuite, je prendrai publiquement la parole."

Du du côté des réseaux sociaux, la fermeture temporaire du compte Twitter de Rose McGowan a suscité la colère des internautes. Certaines femmes ont décidé de boycotter la plateforme, rappelant au passage que le compte de Donald Trump est toujours opérationnel et qu'il menace quotidiennement de déclencher une guerre nucléaire. D'autres femmes (et quelques hommes) ont décidé de donner de la voix en lançant #BalanceTonPorc, un hashtag sous lequel ils racontent leurs expériences de harcèlement sexuel.

Aux Etats-Unis c'est l'actrice de Charmed Alyssa Milano qui s'est emparée du réseau social à l'oiseau bleu pour #MeToo, le pendant anglophone de #BalanceTonPorc. Le hashtag a d'ores et déjà été relayé par les actrices Debra Messing (Will & Grace), Anna Paquin (True Blood), Pauley Perrette (NCIS), Rosario Dawson (Daredevil), Evan Rachel Wood (Westworld) ou encore Gabrielle Union (Being Mary Jane).

C'est un feuilleton qui n'est pas terminé. Mais une chose est certaine: dans le marché sans foi ni loi hollywoodien, machine à broyer par excellence, l'industrie a décidé de se réguler et de jouer la transparence. La sale affaire pourrait amener d'autres cas. Les hommes et des femmes de pouvoir, qui ont harcelé actrices, acteurs, mannequins, employé(e)s, peuvent désormais craindre pour leur avenir. Le patron d'Amazon Studios, Roy Price, accusé de harcèlement en fin de semaine dernière, a d'ailleurs été évincé.

Game Over?

Après une tentative ratée, Benedict Cumberbatch et Jake Gyllenhaal se lancent dans un autre projet

Posté par vincy, le 13 mai 2017

jake gyllenhaal benedict cumberbatch

Benedict Cumberbatch et Jake Gyllenhaal sont en discussions avancées pour être les deux vedettes de la production Studiocanal, Rio. Le film sera réalisé par le cinéaste italien Luca Guadagnino (A Bigger Splash) à partir d'un scénario de Steven Knight (Les promesses de l'ombre, Les recettes du bonheur, Alliés).

Rio raconte l'histoire de xu amis. L'un est journaliste financier (Gyllenhaal), l'autre un ami riche vivant à Rio de Janeiro (Cumberbatch). Leurs retrouvailles dans la ville brésilienne va entraîner le premier dans une spirale infernale où il est aspiré dans un complot pour simuler l'a mort de son ami.

Les deux acteurs seront également coproducteurs de ce thriller.

Jake Gyllenhaal, à l'affiche de Life et attendu à Cannes pour Okja, sera au générique de Stronger cet automne, et sa fini de tourner Wildlife, le premier film de Paul Dano. Il tournera cet été dans The Sisters Brothers de Jacques Audiard.
Benedict Cumberbatch sera à l'affiche de The Current war, en plus d'apparaître en Doctor Strange dans différentes déclinaisons des films Marvel.

Ironiquement, les deux acteurs devaient se donner la réplique dans The Current War, avant que Gyllenhaal ne lâche le projet, remplacé par Michael Shannon (lire notre article du 3 octobre 2016).

Michael Shannon remplace Jake Gyllenhaal face à Benedict Cumberbatch

Posté par vincy, le 3 octobre 2016

michael shannon

Michael Shannon (Midnight Special) devrait rejoindre Benedict Cumberbatch (Doctor Strange) dans The Current War selon Variety. Le film réalisé par Alfonso Gomez-Rejon (Me and Earl and the Dying Girl) racontera l'histoire qui a opposé Thomas Edison (Cumberbatch) ) Thomas Westinghouse (Shannon).

A l'origine le rôle de Michael Shannon devait être interprété par Jake Gyllenhaal (lire notre article du 24 septembre 2015). Michael Shannon sera d'ailleurs à l'affiche de Nocturnal Animals aux côtés de Jake Gyllenhaal.

Basé sur des faits historiques, le film se déroule à la fin des années 1880 lorsque les deux géants de l'électricité, Westinghouse et Edison, se sont livrés une guerre économique et orgueilleuse pour fournir de l'énergie électrique aux Américains. Le film est scénarisé par Michael Mitnick (Vinyl).

A noter qu'un autre film sur ce sujet est en cours de développement, réalisé par Morten Tyldum (Passengers). The Last Days of Night se concentre sur le personnage d'un avocat (incarné par Eddie Redmayne) piégé par la guerre entre les deux sociétés.

Jake Gyllenhaal et Benedict Cumberbatch vont se faire la guerre

Posté par vincy, le 24 septembre 2015

jake gyllenhaal benedict cumberbatch

La Weinstein Company négocient actuellement avec Jack Gyllenhaal et Benedict Cumberbatch pour qu'ils endossent les rôles respectifs de George Westinghouse et Thomas Edison. The Current War, scénarisé par Michael Mitnick (The Giver), devrait être réalisé par Alfonso Gomez-Rejon ("Glee", Me and Earl and the Dying Girl, prix du Public et Grand prix du jury à Sundance cette année).

Histoire de courants

Basé sur des faits historiques, le film se déroule à la fin des années 1880 lorsque les deux géants de l'électricité, Westinghouse et Edison, se sont livrés une guerre économique et orgueilleuse pour fournir de l'énergie électrique aux Américains.

Thomas Edison (1847-1931), ancien télégraphiste, a bâti un empire industriel, fort des 1000 brevets qu'il a déposé tout au long de sa vie. En 1882, il a créé la première centrale électrique de courant continu. Il fonde l'Edison Electric Light Company, qui deviendra l'Edison General Electric Company en 1889, puis la General Electric en 1892, qui est encore aujourd'hui l'une des plus grosses sociétés dans le monde.

George Westinghouse (1846-1914), ingénieur, ami de Nikola Tesla, a commencé avec des systèmes de freinage pour le matériel ferroviaire et créé les réseaux téléphoniques modernes. Avec plusieurs inventeurs européens, il travaille sur le courant alternatif (AC), qui permet l'augmentation du voltage à l'aide d'un transformateur pour transporter et distribuer l'électricité puis sa diminution chez l'utilisateur final. La Westinghouse Electric & Manufacturing Company fondé en 1886 sera renommée Westinghouse Electric Corporation en 1889. C'est à cette époque que la rivalité entre les deux hommes et les deux entreprises atteint son apogée. La compagnie a été rachetée en 2006 par Toshiba et s'est spécialisée dans le nucléaire.

Pour l'instant aucune date de tournage prévu. Les emplois du temps sont chargés. Jake Gyllenhaal tourne actuellement avec Tom Ford (Nocturnal Animals) et prépare Stronger, qui relate l'attentat du marathon de Boston. Benedict Cumberbatch va démarrer les prises de vue du prochain Marvel, Docteur Strange. Et Alfonso Gomez-Rejon travaille sur son prochain film, Collateral Beauty, avec Will Smith et Jason Segel.