Brady Corbet: « Je porte un intérêt aux gens en marge, ceux qui sont déclassés »

Posté par cynthia, le 13 juin 2016

Brady Corbet arrive timidement dans la salle du célèbre cinéma Le Lincoln. Habillé en mode "soirée pizza entre potes devant l'intégrale de The Walking Dead", l'acteur/réalisateur nous a offert son plus beau sourire avant de s'installer sur sa chaise d'invité d'honneur du Chaps-Elysées Film Festival.

Aussi mignon qu'un bisounours et charismatique qu'un Californien en plein été, Brady Corbet nous a fait craquer en toute simplicité. Après une longue présentation de sa carrière (que l'on peut trouver sur Wikipédia aussi), l'acteur a explosé de rire  lorsque l'on a annoncé qu'il a déjà joué aux côtés de Vanessa Hudgens. Oui l'acteur n'a pas commencé par des films d'auteurs mais plutôt par des films dits "gagne-pain". Alors que la présentation (très détaillée) se poursuit, le rire de l'acteur s’amplifie: "Je vais bientôt devoir raconter comment j'ai perdu ma virginité...". En même temps, ça on ne le trouve pas sur Wikipédia...

Mysterious Skin

Oui il n'a que 27 ans et pourtant il a déjà une longue carrière derrière lui. Il passe son enfance dans une petite ville du Colorado aux côtés de sa mère qui remarque très tôt que Brady ne pense qu'au septième art. Elle l'inscrit à l'âge de 7 ans dans un casting qu'il loupe. Mais comme le hasard n'existe pas, il y trouve un agent qui, malgré son très jeune âge, va l'envoyer à de nombreux castings. Après de nombreuses participations remarquées, l'acteur joue dans le sulfureux Thirteen de Catherine Hardwick (oui elle a eu une vie avant Twilight) avant de jouer dans le film qui va le révéler aux grands publics: Mysterious Skin de Gregg Araki. "Avant Mysterious Skin, on me choisissait sans que je choisisse moi-même les rôles. À partir de ce film, j'ai décidé avec qui je voulais travailler. L'histoire de Mysterious Skin je la connaissais puisque j'ai longtemps travaillé dans une librairie et que j'ai lu le livre dont le film a été adapté. Ce bouquin m'a beaucoup parlé, il m'a même hanté! Lorsque j'ai appris que Gregg Araki voulait en faire un film je l'ai tout de suite contacté."

Haneke et 24h chrono

L'acteur est plus que fier d'avoir participé à ce projet car ce n'est pas les rôles qui l'attirent mais plutôt les projets. "Je me fiche de savoir où sont mes parents fictifs ou d'où vient mon personnage du moment que ça marche. Je le fais tant que ça marche!" déclare-t-il avec une certaine passion dans sa voix. Pour Funny Games de Michael Haneke (la version américaine, évidemment), Brady Corbet s'est dit plus qu'enjoué par cette chance. "J'aurais pu laver le sol, j'aurais été content de faire partie de l'aventure. "

Nous le voyons souvent incarner des rôles complexes à la limite du psychotique alors, qu'a priori, son visage et sa blondeur évoquent plutôt l'inverse.

"Je porte un intérêt aux gens en marge, ceux qui sont déclassés!" Tout est dit! L'acteur aime se surpasser et aller à l'opposé de ce qu'il connaît. Il pousse d'ailleurs les acteurs qu'il dirige à faire de même. Toujours plus loin physiquement, psychologiquement. Brady Corbet  n'est pas un actor studio, modelé par la machine aux Oscars et happé par l'engrenage Marvel/DC, mais un acteur en ébullition et en quête perpétuelle du projet qui sera lui parler. Pourtant... l'acteur a changé de registre en apparaissant dans la saison 5 de 24 h chrono. "La série 24? Je l'ai fait pour l'argent! (rires) J'avais une année assez difficile (rires)! Ce n'est pas mon style même si ce fut une excellente expérience et que les gens avec qui j'ai travaillé ont été adorables..." ajoute-t-il.

Une influence française

D'ailleurs, Brady n'est pas du genre à se poser dans sa maison avec sa femme et son gosse devant une série: il déteste! S'il n'aime pas trop les séries, c'est à cause des obligations données: être méchant mais devenir gentil, cliffhanger, etc..."ça ne me parle pas du tout et je sais que je suis bizarre car je dois être le seul à dire ça!" Non, nous te comprenons Brady. Attendre 7 épisodes pour voir que Georges a couché avec Brenda pendant qu'il recherchait sa sœur disparue en mer, très peu pour nous. Et même lorsqu'il s'agit de réalisation, il a joué les marginaux. Il aime traiter des sujets sombres et il sait que les gens seront moins enthousiastes ou prompts à financer ses projets. "On ne peut pas toujours faire du Game of Thrones dit-il avec un sourire...ma blague est ratée!"

Rassure-toi Brady, nous avons compris ce que tu voulais dire. On ne peut pas faire une recette qui marche partout et chez tout le monde en somme. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait avec son premier film (bien psychédélique) L'enfance d'un chef (The Childhood of a leader, avec Robert Pattinson) adapté d'une nouvelle de Sartre. Parce que ce prodigue préfère les films de réalisateurs Français et/ou Européens. "Ma mère a vécu en France et m'a fait regarder beaucoup de films français. Je pense qu'elle voulait que je tombe amoureux de la langue et que je l'apprenne... Au lieu de ça je suis tombé amoureux du mélange des langues." Il n'est pas étonnant donc de voir que pour son premier film Bérénice Béjo tient le rôle principal et que certaines séquences (si ce n'est pas tout le film) sont tournées en français/anglais.

Ovni et passionné, il confesse pour conclure: "mon cœur appartient au cinéma et c'est vraiment à lui que je me dévoue en premier!"

Le palmarès de Venise confirme la grande forme du cinéma latino-américain

Posté par vincy, le 14 septembre 2015

Le cinéma latino-américain a clairement marqué son empreinte dans le grand chelem annuel Berlin-Cannes-Venise.
A Berlin, les chiliens avaient emportés la mise: Grand prix du jury pour El Club de Pablo Larraín, prix du scénario pour Patricio Guzmán (Le bouton de nacre) et Teddy Bear pour Nasty Baby de Sebastián Silva, auxquels on ajoute un Ours d'argent Prix Alfred Bauer pour le guatémaltèque Jayro Bustamante (Ixcanul Volcano) et le prix du public dans la section Panorama pour La seconde mère de la brésilienne Anna Muylaert.
A Cannes, ce fut le prix du scénario pour le mexicain Michel Franco (Chronic), la Caméra d'or (en plus de trois autres prix à la Semaine de la critique) pour le colombien César Augusto Acevedo (La tierra y la sombra), le prix CICAE de la Quinzaine des réalisateurs pour un autre colombien, Ciro Guerra (El Abrazo de la Serpiente), le Grand prix Nespresso de la Semaine de la critique et le prix Fipresci pour l'argentin Santiago Mitre (Paulina) et enfin le prix L'oeil d'or pour le documentaire chilien Allende, mi Abuelo Allende de Marcia Tambutti.

A Venise, ça n'a pas fait exception. Un Lion d'or (Desde Alla de Lorenzo Vigas, ignoré par Cannes), un Lion d'argent du meilleur réalisateur (Pablo Trapero pour El Clan), un prix spécial du jury dans la section Orizzonti (Neon Bull de Gabriel Mascaro), soit respectivement des cinéastes venus du Venezuela, d'Argentine et du Brésil (tout le palmarès de la 72e Mostra de Venise).

Premier film, premier vénézuélien en compétition, premier Lion d'or latino-américain

Pour Venise, il s'agit d'une première. C'est la première fois qu'un film latino-américain reparte avec son prestigieux Lion d'or. On peut étendre cet exploit aux deux autres grands festival tant le "phénomène" est rare: Berlin a récompensé d'un Ours d'or un film péruvien en 2009, deux films brésiliens en 1998 et 2008 et Cannes n'a décerné sa Palme d'or à un film latino-américain qu'en 1962 (Brésil).

Le réalisateur vénézuélien Lorenzo Vigas a donc frappé fort avec son premier long métrage Desde Alla (c'était la première fois qu'un film vénézuélien était retenu dans la compétition vénitienne). Doublé avec le Lion d’argent du meilleur metteur en scène au cinéaste argentin Pablo Trapero, le palmarès du jury présidé par le mexicain Alfonso Cuaron conforte la vision d'Alberto Barbera, directeur du festival de cinéma de Venise, qui avait confié au journal Le Monde que l’Amérique latine lui semblait aujourd’hui "le continent des plus grandes promesses cinématographiques."

Aux antipodes du cinéma français: Luchini et Leborne

Pour les festivaliers, cependant, le palmarès laisse un goût amer. De nombreux favoris de la critique sont complètement absents (Rabin, The Last Day de l’Israélien Amos Gitai, Sangue Del Moi Sangue de Marco Bellochio, pourtant prix de la critique internationale, Francofonia d’Alexandre Sokourov). Et que dire de deux prix - Fabrice Luchini pour l'interprétation, Christian Vincent pour le scénario - pour un même film, certes français, L'hermine, qui paraissent disproportionnés dans un tableau d'honneur aussi restreint? Luchini comme Valeria Golino (prix d'interprétation féminine) remportent là les deux plus grands prix de leur carrière respective. Les deux Coupes Volpi viennent consacrer le talent de stars confirmées, à l'inverse du prix d'interprétation dans la section Orizzonti, qui a mis en lumière Dominique Leborne, dans son propre rôle pour sa première apparition au cinéma, entouré de sa famille, dans le film Tempête de Samuel Collardey, prévu dans les salles en février 2016.

L'audace made in USA

L'audace, et peu importe ce qu'on pensera des films, était donc du côté latino-américain, mais pas seulement. En récoltant le Grand prix du jury, Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson, un dessin animé "houellebecquien" réalisé en stop-motion, se déroulant une nuit dans un grand hôtel, le cinéma américain a prouvé une fois de plus sa capacité d'inventivité. Ici, le personnage principal est dépressif, terriblement seul, dégoûté de lui-même et révulsé par le monde capitaliste qui l'entoure. Il faut ajouter le double prix pour Brady Corbet et son premier long métrage The Childhood of a Leader. Sélectionné dans la section Orizzonti, le film, avec Robert Pattinson, Stacy Martin, Liam Cunningham et Berenice Bejo, a gagné le Prix Luigi de Laurentis (l'équivalent de la Caméra d'or) et le prix de la mise en scène Orizzonti. Brady Corbet, jeune acteur remarqué dans Sils Maria, Eden, Snow Therapy et Saint Laurent, s'est librement inspiré d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre, Le mur.

Pas de doute, sur la lagune cette année, c'était à l'Ouest qu'il y avait du nouveau.

The Childhood of a Leader: Bérénice Bejo remplace Juliette Binoche

Posté par vincy, le 21 août 2014

Ce devait être Juliette Binoche (lire notre actualité du 11 décembre 2013). mais l'actrice a du abandonner le projet pour cause d'agenda. Les producteurs ont donc pris une autre comédienne française pour donner la réplique à Robert Pattinson : Bérénice Bejo.

The Childhood of a Leader est un drame que tournera Brady Corbet, dont ce sera le premier long métrage. Tim Roth est aussi du casting. Le tournage se déroulera à Budapest (Hongrie) à partir de novembre, avec quelques mois de retard sur le planning inititialement prévu. le film sortira dans les salles en 2015.

Le scénario retrace la jeunesse d'un leader politique des années 1920.

Brady Corbet, acteur que l'on verra prochainement dans Paradise Lost et Eden, avait trois films au dernier festival de Cannes : Saint Laurent, Turist et Sils Maria, actuellement à l'affiche. Il a réalisé le court métrage Protect You + Me en 2008, récompensé d'une mention spéciale à Sundance.

Pattinson a déjà tourné deux films cette année, Queen of the Desert et Life. Il a également donné son accord pour Idol's Eye d'Olivier Assayas (lire notre actualité du 22 mai) et Hold ont to me de James Marsh.

De son côté, Bejo sera à l'affiche de The Search en novembre et devrait tourner Eternity de Tran Anh Hung (lire notre actualité du 22 février).

Robert Pattinson retrouve Juliette Binoche pour The Childhood of a Leader

Posté par vincy, le 11 décembre 2013

Un an et demi après avoir vu Juliette Binoche monter dans la limousine de Robert Pattinson dans Cosmopolis de David Cronenberg, les deux acteurs se retrouvent pour le film Brady Corbet, The Childhood of a Leader.

Il s'agit du premier long métrage du comédien Brady Corbet, 25 ans, qui avait obtenu une mention spéciale à Sundance il y a 4 ans pour son court métrage Protect You + Me. L'acteur Corbet a été remarqué dans Mysterious Skin, la version US de Funny Games, Melancholia et vient de finir les tournages de While We're Young de Noah Baumbach et de Sils Maria d'Olivier Assayas, avec Juliette Binoche.

The Childhood of a Leader, avec Tim Roth également, est un drame qui s'intéresse à l'enfance d'un leader politique, après la première guerre mondiale. Le film devrait se tourner en mai en Europe. Corbet a coécrit le scénario avec Mona Fastvold, réalisatrice de The Sleepwalker, qui sera présenté en compétition au prochain festival de Sundance en janvier. Ce film est déjà coécrit par le duo et Corbet y a l'un des rôles principaux.

Binoche a une année chargée : outre Sils Maria, on la verra dans le reboot de Godzilla, Words of Pictures de Fred Schepisi, avec Clive Owen, A Thousand Times Good Night d'Erik Poppe et The 33 de Patricia Riggen, avec Antonio Banderas et Josh Brolin.

Pattinson, qui n'a rien sorti depuis le dernier volet de Twilight, n'est pas en reste : The Rover de David Michôd, avec Guy Pearce et Maps of the Stars, le prochain Cronenberg vont sortir dans les prochains mois. Il a cinq films en préparation ou en projet, parmi lesquels The Lost City of Z et Queen of the Desert