BIFFF 2019 : Avec The Beach Bum, ça plane pour Harmony Korine

Posté par kristofy, le 17 avril 2019

Le BIFFF met en avant les films fantastiques de tout genre; fantasy, thriller, science-fiction, qu'ils soient drôles ou/et sanglants. A cet éclectisme, s'ajoutent certaines surprises. Cette année Bruxelles a fait découvrir en avant-première, avant sa sortie française le 31 juillet, le fameux (fumeux ?) The Beach Bum avec la promesse d’un Matthew McConaughey sous substance de paradis artificiel.

Pour la première fois de sa carrière, sans doute, le cinéaste Harmony Korine livre ici un film qui en fait ne sera pas sujet à aucune controverse. On ne lui reprochera même pas de faire la promotion de l’usage de drogue, même si c’est un élément important de l’histoire.  The Beach Bum est d’ailleurs le récit le plus simple de sa filmographie : un homme très hédoniste vit chaque jour pour son propre plaisir, quoiqu’il arrive. The Beach Bum est une illustration du ‘carpe-diem’ idéal mélangé à un ‘sea sex and sun’ très "feel-good". Bref, ça plane pour le personnage.

Harmony Korine est connu pour avoir toujours écrit à propos de la perte d’innocence: celle d’une jeunesse en quête de repères avec les scénarios de Kids et Ken Park (réalisés par Larry Clark), celle des adolescents en perte de repères avec ses films Gummo et Julien Donkey-Boy, avec des adultes étant absents ou dysfonctionnels. C’est en délaissant son univers white-trash pour un film un peu sexy et très flashy qu’il gagne son plus gros succès mondial avec Spring Breakers. A la fin on y entendait d’ailleurs comme un mantra en répétition ‘Spring break forever, Spring break forever, Spring break forever…’, cette recherche du plaisir qui ne devrait pas s’arrêter et trouve son aboutissement ici, à travers The Beach Bum.

Matthew McConaughey est un poète qui se la coule douce, avec, en permanence, une bière ou un joint à la bouche, et sous la main une nouvelle courbe féminine. Il peut ne rien faire sauf boire-fumer-baiser. Il jouit d’une petite notoriété pour avoir publié il y a x temps un livre de poèmes et profite de la fortune de sa femme officielle (Isla Fisher) qu’il vient retrouver de temps en temps. Pendant les absences de son mari, elle s'amuse dans les bras de l’ami Snoop Dogg. Tout va bien ainsi jusqu’au jour où il faut tous se réunir pour le mariage de leur fille : c’est une très belle fête qui s'achève par un drame. Matthew McConaughey doit alors rendre à son agent Jonah Hill un nouveau livre à publier, faute de fric. Qu’importe les contrariétés de la vie, notre héros continuera à s’enivrer de plaisirs au jour le jour au fil de diverses péripéties avec Zach Efron ou Martin Lawrence

Dans ce The Beach Bum, pour la première fois chez Korine, la jeunesse est absente. C’est surtout un portrait linéaire d’aventures en aventures d’un homme, qui d’ailleurs pourrait bien être l’idéal du réalisateur. Un idéal de vie libre et libertin.

Le film est réalisé comme Spring Breakers, avec l’appui du directeur de la photographie Benoit Debie dont on reconnaît en fait la patte graphique faite de contrastes et de néons, ce qui donne au film une certaine élégance. Encore une fois certaines scènes se superposent mais ici, heureusement, il n’y a plus une voix-off comme béquille (un point faible de Spring Breakers). Le cinéaste a préféré insérer plusieurs séquences musicales façon clip sans dialogue. L’humour est aussi présent avec des scènes où un comportement qui est à priori réprouvé est intérieurement envié. Le plus fascinant est bien l’incarnation idéale de type par Matthew McConaughey qui joue à fond son personnage, même les fesses à l'air.

Pourtant, The Beach Bum est, malgré les apparences, le film de Harmony Korine le plus sage.

BIFFF 2019 : tout le Fantastique sera à Bruxelles

Posté par kristofy, le 23 mars 2019

Comme chaque année Bruxelles se prépare à devenir la cité de la peur avec la 37e édition du BIFFF, le Bruxelles International Fantastic Film Festival. Vous avez rendez-vous du 9 au 21 avril avec des monstres affamés, des colonisateurs de l'espace, des sorcières maléfiques, des serial-killers sanguinaires, bref tout ce qui est orienté fantasy, thriller, science-fiction, zombies… Le BIFFF 2019 a encore prévu une centaine de films pour se faire peur, pour rire aussi, en provenance de toute la planète.

La programmation cette année est, comme toujours, plutôt dingue comme les organisateurs le détaillent: « Il est sociologiquement prouvé que le cinéma fantastique et d’horreur a toujours connu un regain d’intérêt auprès du public et des critiques en période de trouble social et économique. Les Italiens nous sortent des extrémistes obligés de se réfugier dans un camp de migrants (Go home) ou carrément l’incarnation du fascisme (Mussolini qui ressuscite au 21e siècle dans I’m back). Les Scandinaves, eux, tirent à boulets rouges sur la menace du terrorisme mondial (The Unthinkable) et les catastrophes climatiques (The Quake). Les Coréens agitent le chiffon de la troisième guerre mondiale (Take point), pendant que les Américains digèrent leurs tueries de masse trop récurrentes (The Dead ones). À plus long terme, les dystopies se portent à merveille : l’exploitation cosmétique des orphelins (Level 16) ou un exode forcé vers la planète Mars (Aniara)…»

Korine, Harlin, Jordan, Lau...

A Bruxelles, on découvrira ainsi parmi la centaine de films prévus certains titres ayant pu être dans d'autres festivals, comme Dragged across concrete à Venise, Assassination Nation à Paris ou Rampant à Gerardmer, mais ce BIFFF 2019 a prévu beaucoup de surprises inédites avec « 10 avant premières mondiales, 11 avant premières internationales et 10 avant premières européennes ». Au programme donc le nouveau Hellboy par Neil Marshall, The Beach Bum de Harmony Korine avec Matthew McConaughey, Iron Sky 2 de Timo Vuorensolat, Bodies at rest de Renny Harlin, Kung Fu Monster de Andrew Lau, Chasing the dragon avec Donnie Yen et Andy Lau, Little Monsters avec Lupita Nyong'o (qui triomphe en ce moment dans Us de Jordan Peele), Pet sematary avec Jason Clarke, The Room avec Olga Kurylenko, Greta de Neil Jordan avec Isabelle Huppert...

Il y aura aussi une multitudes de curiosités comme The Dead center avec Shane Carruth, Dreamland avec Juliette Lewis, Feedback avec Eddie Marsan, Play or die avec Roxane Mesquida, Freaks avec Emile Hirsch et Bruce Dern, You might be the killer avec Alysson Hannigan, Crime wave avec Maribel Verdú, You shall not sleep avec Belén Rueda...

Le jury sera composé notamment de Steve Johnson, célèbre artisan des effets-spéciaux (ayant contribué par exemple à Ghostbusters, Abyss, Predator, Greystoke, Spiderman 2, Blade 2...) qui donnera une master-class, et du réalisateur Na Hong-jin (avec une rétrospective de ses films, tous sélectionnés à Cannes, comme The Chaser, The Murderer, The Strangers).

La personnalité intronisée cette année Chevalier De L’Ordre Du Corbeau sera l'acteur Udo Kier qui ressuscitera lors de la séance du très attendu Iron Sky 2 de Timo Vuorensola. Parmi les invités il y aura Jean-Luc Couchard et Quarxx pour Tous les Dieux du ciel, Kim Byung-woo pour Take point, la réalisatrice Olga Gorodetskaya pour Stray, et Javier Ruiz Caldera qui avec SuperLopez tentera de gagner pour la 3ème fois une récompense au BIFFF.

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37e édition du Brussels International Fantastic Film Festival
Du 9 au 21 avril 2019, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles
Infos et programmation sur le site du BIFFF

Matthew McConaughey choisit une comédie d’Harmony Korine pour se relancer

Posté par vincy, le 7 février 2017

Matthew-McConaughey

Il était l'acteur le plus hot du moment il y a à peine deux ans et demi, après avoir enchaîné Magic Mike, Mud, Dallas Buyers Club (et un Oscar en poche), Le Loup de Wall Street et Interstellar, en plus de la série phare "True Detective". Matthew McConaughey traverse pourtant une mauvaise passe, même s'il peut s'enorgueillir d'être la voix principale de Tous en scène, hit mondial, et de Kubo et l'Armure magique, considéré pari les meilleurs films d'animation de l'année. Free State of Jones de Gary Ross a rapporté à peine 20 millions de $ (il a couté 50M$). The Sea of Trees (Nos souvenirs) de Gus Van Sant a été hué à Cannes et n'a pas dépassé les 2000 $ de recettes (autant dire que personne ne l'a vu aux Etats-Unis). Et son dernier film, Gold, de Stephen Gaghan, calibré pour les Oscars, a été boudé par les votants et cumule à date 6M$ de recettes.

Comment va-t-il rebondir? L'acteur vient de signer pour être la star de la comédie d'Harmony Korine (Spring Breakers), The Beach Bum. Le film suit les mésaventures hilarantes de Moondog, coquin, rebelle et adorable qui vit sa vie en grand. Korine promet une course sauvage et audacieuse, édifiante et sans issue. Le personnage est outrancier, charismatique et l'humour aussi noir que frais.

D'ici là, le comédien sera à l'affiche de La Tour sombre de Nikolaj Arcel, adaptation du best-seller de Stephen King, avec Idris Elba. le film est prévu en salles le 9 août. Et en janvier 2018, il sera au générique de White Boy Rick, de Yann Demange ('71).

Dans l'actualité, Matthew McConaughey a surpris tout le monde avec ses récentes déclarations sur Donald Trump: "Les Américains n'ont plus tellement le choix maintenant. Il est notre président. Et si les jours qui ont précédé et succédé à son investiture furent dynamiques et clivants, au regard de ses déclarations et de ses premiers décrets, il est peut-être temps de l'accepter et de se montrer constructif", a déclaré l'acteur dans l'émission The Andrew Marr Show, diffusé sur la BBC. "Peu importe les raisons de nos désaccords, il va falloir réfléchir à la manière dont on va pouvoir travailler avec lui au cours des quatre prochaines années, au moins."