Box Office USA : la guerre des blockbusters de l’été 2014 (1)

Posté par geoffroy, le 8 mai 2014

Jamais deux sans trois. Après the Avengers en 2012 et Iron-man 3 en 2013, voici que le 2ème opus du reboot de Spiderman lance la saison estivale 2014. Pourtant, avec 92 millions de $ pendant son premier week-end, The Amazing Spider-Man 2 montre moins de muscle que le 2e opus de Captain America, sorti au début du printemps. Il n'y a plus de saisons?

Si : les studios continuent de miser l'essentiel de leur artillerie lourde durant la période mai-août (pour la période juillet-août : lire notre actualité du 5 juillet 2014). Mais cette année, aucun film prévu ne nous semble armé pour aller titiller les cimes du BO US. Une surprise est bien sûr possible, tel l’incroyable succès planétaire du dernier Disney, La reine des neiges. Si nous devions choisir un favori, il pourrait bien venir des rangs de l’animation avec la suite très attendue de l’excellent Dragons des studios Dreamworks. Mais attention, les fiascos monstrueux de l'an dernier, et les récents flops monumentaux (Transcendence, Jack Ryan, Need for Speed, I Frankenstein...), peuvent aussi créer la surprise, dans le mauvais sens. Pour les recettes, il n'y a plus forcément la recette.

Pronostics mai-juin 2014

2 mai 2014

The Amazing Spider-Man 2. Le reboot initial, sans être extraordinaire, avait tout de même totalisé 262 millions de dollars aux États-Unis en 2012. C’est dire si le super-héros arachnéen est synonyme d’adhésion populaire auprès des ados. Accueilli par des critiques plus que médiocres, ce nouvel opus, toujours réalisé par Marc Webb, devra compter sur un très bon démarrage pour espérer égaler le score du premier épisode. Cet impératif est renforcé – doublement, même – par les sorties courant mai de Godzilla et X-Men : days of future past. Ils pourraient bien lui porter en deux petits rounds l’estocade finale d’un succès en demi-teinte.

Pronostic : 245M$

9 mai 2014

Nos pires voisins : Première comédie R-Rated en lice de l’été avec Seth Rogen en porte-étendard (En cloque, mode d’emploi, Funny people, Le frelon vert…). Le pitch qui surfe sur le principe des oppositions rendant possible le comique de situation (la famille vs les copains), peut faire mouche. Bien que Seth Rogen ne soit pas à l’écriture, les premiers avis semblent très positifs avec, en prime, la présence de Zac-les-beaux-abdos-Efron en voisin perturbateur. Ce qui augure un bouche-à-oreille performant à même de laisser monter la mayonnaise auprès d’un public jeune adepte de l’humour trash, potache, décalé.

Pronostic : 150M$

16 mai 2014

Godzilla : La façon dont la Warner a lancé le film a été admirable. Anxiogène, mystérieux, cataclysmique, le Godzilla 2014 ne semble pas se définir uniquement comme un bon gros film de monstres. Peu de gens le verront avant la sortie. Une seule projection presse, et pas dans une grande salle, a été organisée en France. S’il n’a pas été conditionné par Hollywood, le réalisateur britannique Gareth Edwards a sans doute pu déployer sa poétique envoutante, déjà aperçue dans Monsters. Mais rassurez-vous, les images chocs seront au rendez-vous et feront le buzz pour attirer les curieux comme les déçus, très nombreux, du Godzilla de Roland Emmerich (1998). Si le film tient ses promesses, il est assuré de dépasser les 200 millions de dollars et, pourquoi pas, de faire sauter le box-office en allant vers les 300-400 millions de $.

Pronostic : 255M$ au minimum

Million Dollars Arm : Encore un film sur l’univers du baseball. Cette fois c’est Jon Harm, la vedette des Mad Men, qui s’y colle. Le pitch, assez original pour le coup (Un agent sportif se rend en Inde pour organiser un jeu de télé réalité intitulé "Million Dollar Arm" afin de dénicher les talents du baseball de demain), peut lui assurer un soupçon de curiosité supplémentaire auprès de spectateurs plutôt blasés au sujet des films sportifs. Les récents succès du Stratège (avec Brad Pitt) et de 42 (avec Harrison Ford) laissent quelques vrais espoirs pour cette programmation à contre-courant des blockbusters estivaux façon Slumdog Millionnaire dans le royaume du sport.

Pronostic : 85M$

22 mai

X-Men : Days of future past : Bryan Singer est de retour dans la saga qui l’a rendu célèbre. Il prend la suite de Matthew Vaughn dans l’excellent X-Men : le commencement. Mais avec seulement 145 millions de dollars au box-office américain, le film a eu du mal à convaincre un public en manque de repères. Le retour des anciens acteurs de la saga comme Hugh Jackman, plutôt bankable, Ian McKellen, Patrick Stewart ou encore Halle Berry sera-t-il suffisant pour (re) donner envie à un public aficionado de super-héros en tout genre ? Si Bryan Singer ne réédite pas la naïveté coupable de son dernier film, son talent de conteur fera le reste. A moins que la polémique sur les soupçons d'abus sexuels sur mineur n'entachent le buzz autour du film.

Pronostic : 260M$

Blended : Que serait un été sans Adam Sandler ? En effet, cela fait vingt ans, ou presque, que l’acteur à la bouille d’ado éternel sillonne le B.O américain avec succès, malgré quelques belles gamelles. Pour Blended, Adam Sandler retrouve son pote réalisateur Frank Coraci (Weeding Singer, Waterboy, Click) et l’actrice Drew Barrymore. Le duo qui a toujours fonctionné ne doute pas de son pouvoir d’attraction, ce qui pourrait permettre à Sandler de comptabiliser un 15ème film au-delà des 100 millions de dollars.

Pronostic : 110M$

30 mai

Maléfique : Après trois ans d’absence, Angelina Jolie est de retour devant la caméra. Et qui d’autre, en effet, aurait pu incarner la Maléfique de la Belle au bois dormant ? Disney ne s’est pas trompé et continue ses réadaptations de classiques depuis le succès planétaire d’Alice au pays des merveilles. Si le Oz de Sam Raimi a déçu le studio (moins de 500 millions de dollars dans le monde), celui-ci espère bien se rattraper avec cette relecture d’un personnage de méchante charismatique. Avec son classement « PG », le film cible principalement les familles. Ce qui pourrait lui donner un avantage par rapport au film Blanche-neige et le chasseur (PG-13) qui avait ouvert à la même période (été 2012).

Pronostic : 180M$

Albert à l’ouest : Seth McFarlane est le papa télévisuel d’American Dad !, des Griffin, de The Cleveland Show et de Ted, incursion cinématographique sous la forme d’une comédie loufoque mettant en scène un ours en peluche doué de la parole. Le succès du film (218M$), a fait récidiver McFarlane qui nous offre cette année une nouvelle comédie se déroulant au Far West. Le mélange des genres n’étant pas la panacée du public américain, il faudra toutes les qualités d’écriture du bonhomme pour enlever l’adhésion. Pour réussir son nouveau challenge, il sera épaulé par deux acteurs d’envergure : la belle Charlize Theron et le tenace Liam Neeson.

Pronostic : 140M$

6 Juin

Edge Of Tomorrow : Tom Cruise est infatigable puisqu’ à 52 ans il joue encore au justicier inflexible. Film de S-F au scénario original, Edge of Tomorrow est réalisé par le solide Doug Liman (La mémoire dans la peau, Fair Game, Mr. & Mrs. Smith). Quand on pense aux déconvenues des films de S-F de l’année dernière (Oblivion avec Tom Cruise, Elysium, After Earth…), il est difficile d’imaginer cet opus futuriste, guerrier, s’articulant autour de la facture temporelle, comme l’un des hits de l’été. Surtout que le pouvoir d’attraction de l’acteur de Top Gun n’est plus ce qu’il était. La seule question valable est de savoir si Edge Of Tomorrow arrivera à dépasser les 100 millions de dollars. Marque que Tom Cruise n’a réussi à enlever qu’une seule fois depuis 2006 et son Mission Impossible : le protocole fantôme.

Pronostic : 95M$

13 juin

Dragons 2 : Dragons, film d’animation de l’écurie Dreamworks, est sans doute l’une des productions du studio à jouir d’une côte de popularité égale aux meilleurs films estampillés Pixar. D’où l’attente réelle, quatre ans après la sortie de Dragons, de cette suite réalisée par Dean Dubois, Chris Sanders ayant quitté le navire, occupé qu’il était à mettre en boite le sympathique La famille Croods. Sans aucune concurrence jusqu’au 18 juillet, Dragons 2 à un véritable boulevard devant lui. Sauf catastrophe artistique, on ne voit pas comment le film pourrait être un échec. Et en bonus, son avant-première à Cannes devrait lui assurer une rampe de lancement digne de Shrek.

Pronostic : 315M$

22 Jump Street : Suite au succès surprise du premier opus, ils ne pouvaient en rester là. De 21 on passe à 22. Même duo de réalisateurs, mêmes acteurs, même pitch. Bref, rien de bien neuf sous le soleil. Si on ne voit pas le film faire un bon colossal au BO cet été, sa base de fans est suffisamment solide pour rééditer le score de 21 Jump Street (138M$). Reste que le film sort le même week-end que Dragons 2, favori des bookmakers et cible première des familles. L’handicap est de taille mais pas insurmontable pour lui priver des 100 millions de dollars.

Pronostic : 135M$

20 juin

Think Like a man too : Il s’agit du deuxième volet d’un film sortit en 2012 célébrants de façon détournée les rapports complexes entre les hommes et les femmes. Bien qu’inédit en France, le film a totalisé 91 millions de dollars au BO américain. Auréolée de son plus grand succès cette année (Mise à l’épreuve en salles le 14 mai prochain), la star Kevin Hart retrouve Tim Story (les 4 Fantastiques) dans ce qui pourrait être une valeur sûre lors d’un week-end de sortie sans véritable concurrence.

Pronostic : 95M$

27 juin

Transformers : l’âge de l’extinction : Suite au départ de Shia LaBeouf de la franchise, c’est le très bankable Mark Wahlberg qui reprend le flambeau des mâles au cœur du combat que se livrent les Autobos et les Decepticons. Pour tout vous dire, on n’attend pas grand-chose de ce quatrième volet toujours réalisé par Michael Bay. Si l’on en croit les différentes bandes-annonces, le renouvellement n’est pas pour aujourd’hui. On peut juste se dire qu’avec Wahlberg l’aspect naïf, voire un peu inepte des précédents volets, risque de voler en éclats pour une implication tout en puissance virile. Sa date de sortie idéale compensera un essoufflement possible d’une franchise lancée il y a seulement sept ans.

Pronostic : 330M$

Deauville 2013 – Roland Emmerich ne pense pas que les fiascos de l’été remettent « en question la production de ce genre de film. »

Posté par kristofy, le 2 septembre 2013

channing tatum jamie foxx roland emmerich

En l’espace de quelques mois deux films se sont  concurrencés sur le même sujet : l’attaque de la Maison Blanche et du président des Etats-Unis : La chute de la Maison Blanche (Olympus has fallen) sorti en salle en mars, avec succès (99M$), et White House Down (littéralement La chute de la Maison Blanche), lourd fiasco estival aux USA (72 M$). Il s’agit d"un pitch très similaire sur la base d'un film d’action qui reprend la bonne vieille recette du succès Die Hard (Piège de cristal) : ici un héros musclé qui était là par hasard va se battre seul contre tous pour sauver le président (et même le monde, puisque c’est du cinéma américain). Les deux films sont quasiment identiques sur le papier, mais leur idéologie diffère grandement…

Antoine Fuqua vs. Roland Emmerich

- Olympus has fallen, réalisé par Antoine Fuqua : Le héros est un acteur de catégorie B, Gerard Butler, le président est blanc (Aaron Eckhart), l’ennemi est extérieur avec des terroristes de Corée du Nord dont le plan consiste à envoyer tout l’arsenal nucléaire américain sur des cibles américaines pour détruire les Etats-Unis... Le film est orienté vers les Républicains (George W Bush) avec un scénario plutôt impérialiste, le discours de fin sur fond de bannière étoilée laisse comme dernier souvenir « Nos ennemis voulaient mettre à bas un mode de vie, ils voulaient corrompre notre foi, ils voulaient piétiner notre liberté, plus fort et plus unis notre heure est venue pour notre chance de guider le monde libre, puisse Dieu nous bénir et puisse Dieu bénir les Etats-Unis d’Amérique »… Amen.

- White House Down, réalisé par Roland Emmerich : Le héros est une star triomphante au box office, Channing Tatum, le président est noir (Jamie Foxx), l’ennemi est intérieur avec des Américains "suprémacistes" et des conglomérats militaires nationaux qui veulent un coup d’état pour ensuite détruire l’Iran… Le film est orienté vers les Démocrates (Barack Obama) avec un scénario plutôt progressiste qui débute par un discours télévisé proposant un traité de paix avec l’Iran : « Nous allons retirer toutes les troupes américaines stationnées au Moyen-Orient, ne répétons pas les erreurs que nous avons commises dans le passé, Dieu sait si j’ai fait des erreurs moi-même, si nous en finissons avec cette spirale de violence nous montrerons au monde que la plume est plus puissante que l’épée […], ce n’est pas une mauvaise chose d’avoir un peu moins d’ennemis »… Alléluia.

Au-delà des considérations politiques qui sont à la base des complots qui fondent les deux films, White House Down s’impose comme un meilleur film d’action avec un maximum de scènes spectaculaires qui surprennent favorablement le spectateur. Bien entendu les ingrédients de base sont les mêmes avec des hélicoptères dans le ciel, le bunker secret du président pour les armes nucléaires, les différentes pièces de la Maison Blanche avec ses ascenseurs et ses tunnels. Roland Emmerich, déjà reconnu pour son expertise en scènes de destruction massive spectaculaire (Independence Day, Godzilla, 2012…), réalise un divertissement sophistiqué. White House Down est un nouveau film d’action assez banal malgré tout, avec autant de combats au corps à corps que d’hélicoptères explosés par des missiles ; en bonus on ajoute une dimension familiale avec l’importante place de la fillette du héros qui se révèle elle aussi une héroïne au cœur du film.

Un expert, un père, un président

roland emmerich © ecran noirRoland Emmerich : «Les effets spéciaux font maintenant partie du processus classique de fabrication d’un film. C’est important pour moi qu’il y ait un niveau de lecture en plus au-delà du divertissement, comme le réchauffement climatique dans Le jour d’après. C’est effectivement la 3ème fois que la Maison Blanche est détruite dans mes films, mais cette fois comme le film se déroule quasiment dans un lieu unique le faire dans la Maison Blanche c’était encore plus intéressant. Je n’ai rien contre le gouvernement américain mais j’ai quand même un regard critique sur certaines pratiques politiques».

Sur la série de flops cet été aux USA : «Il se dit qu’il y a eu un accueil tiède aux USA des différents blockbusters de l’été, peut-être qu’il y a eu saturation du nombre de films mais je ne pense pas du tout que ça remette en question la production de ce genre de film

channing tatumChanning Tatum : «Je suis moi-même un tout jeune père, cette relation père-fille m’a évidement intéressé autant que la dimension de ces deux hommes qui s’entraident dans le danger».

Sur ses projets : «Une suite à Magic Mike est prévue, on commence à écrire pour peut-être tourner l’année prochaine».

jamie foxx © ecran noirJamie Foxx : «Il y a deux ans j’étais un esclave pour Django Unchained et maintenant je suis le président des Etats-Unis, c’est cool. Barack Obama a vu le film, il adore et il se le repasse en boucle!»

Sur The Amazing SpiderMan 2 : «Pour le prochain Spiderman je serais le méchant Electro, j’ai apporté ma touche personnelle pour un personnage haut en couleur».

Roland Emmerich prépare la suite de Independence Day. Sortie prévue le 3 juillet 2015, 19 ans après le premier épisode.