93 postes de projectionnistes supprimés chez UGC

Posté par vincy, le 6 juillet 2010

UGC est tardivement passé au numérique mais elle promptement appliqué cette transformation en plan social. 93 postes d'opérateurs projectionnistes (sur 215) vont être supprimés. La CFDT a d'ailleurs annoncé qu'une grève était survenue mercredi dernier en soirée.

Tandis que le comité d'entreprise a donné un avis négatif à ce plan de sauvegarde de l'emploi (rien que le titre est ironique), la CFDT demande que 20 postes, parmi les 93, soient maintenus.  Le syndicat dénonce aussi le titre donné à la fonction sans compétence bien définie de "technicien agent de cinéma".

UGC compte près de 600 salles, emploie 1 550 salariés et a réalisé un résultat net de 25 millions d'euros en 2009. Sa filiale de distribution, de son côté, est elle aussi menacée depuis sa fusion ratée avec TFM distribution (anciennement groupe TF1).

Gamines : perché, perché, tutti chiedono perché…

Posté par Morgane, le 15 décembre 2009

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«- c’est joli l’Italie mais c’est un pays de voleurs»

L’Histoire?: J’aime pas qu’on me plaigne. Je préfère rigoler. Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans?: «?je n’ai pas de père, mais je m’en fiche, c’est comme ça. J’ai une photo?».

J’ai aussi deux sœurs, et une mère italienne… mais attention… interdit de parler de «lui» devant «elle»… ça déclencherait une éruption volcanique. Car le volcan, il paraît, n’est pas encore éteint. Je crois que c’est un peu à cause de ma figure. La même que lui. Quand ils me voient rigoler, dans ma famille, ils disent?: «c’est son portrait craché». Et ma mère est à la fois triste et fière. Elle est fière parce que je suis blonde comme lui, alors qu’ils sont tous bruns. Mais moi je préfèrerais être comme eux. C’est pour ça, que je fais des conneries comme les mecs, pour leur ressembler, pour être plus italienne qu’eux. Des conneries d’artiste comme dit mon parain. Je suis sa préférée. Mais j’aimerais bien le voir en vrai, le type de la photo, un jour, quand même. Seulement il paraît qu’il est dansgeureux. Qu’il est fou… - bande annonce du film sur notre compte YouTube

Notre avis?: Pour son deuxième long métrage, Éléonore Faucher adapte le roman Gamines de Sylvie Testud. Ce dernier, dans une veine autobiographique, revient sur une histoire, ou plutôt des histoires, de famille. Anna, mère italienne, élève seule ses trois filles, Corinne, Sybille et Georgette, alias Geogeo, au cœur de la Croix-Rousse, à Lyon. Le père, artiste maudit et quelque peu destructeur, a disparu depuis bien longtemps. Mais il rôde, comme un fantôme, présenté tel un fou pouvant être brutal.

Sylvie Testud, c’est Sybille, la seule blonde de la fratrie. Un peu garçon manqué au grand dam de sa mère, et pas assez italienne à son grand regret à elle. Ce qu’elle aime, c’est rigoler et pour s’affirmer, faire des bêtises. Le film s’ouvre sur ça, un 1er avril comme tant d’autres où une enfant souhaite faire une blague, qui ne s’avèrera pas si drôle finalement. Car c’est à ce moment-là que le monde de l’enfance est rattrapé par celui des adultes, avec ses mensonges, ses menaces et son lot d’angoisses. L’univers des adultes s’immisce au sein des trois fillettes par le biais d’une photo. Un polaroïd caché dans une boîte à photos révèle un homme, de profil, mal cadré. Serait-ce lui, l’homme dont il ne faut surtout pas parler devant maman??

Car Gamines est rongé par les non-dits, ce que tout le monde sait ou devine mais dont personne ne veut parler. Et c’est ainsi que grandissent trois fillettes, avec un poids trop lourd sur leurs épaules et qui les poursuivra jusqu’à l’âge adulte.

Le film s’attarde principalement sur les flashbacks, plus nombreux que les scènes du temps présent. Et c’est tant mieux car le film fonctionne bien essentiellement grâce aux trois fillettes, fraîches et sincères. Zoé Duthion donne au personnage de Sybille cet aspect de garçon manqué sans pour autant en accentuer les traits tandis que Louise Herrero (Corinne) incarne bien le rôle de la grande soeur qui se veut responsable des deux plus petites et la dernière, Roxane Monnier (Georgette) est incroyablement attanchante. À l’inverse, les personnages devenus adultes paraissent très peu et mal travaillés, quelque peu brouillons, et l’on n’y croit pas, notamment en ce qui concerne les personnages de Corinne et de Georgette. Tout semble alors bancal et décalé. Éléonore Faucher aurait peut-être du adapter une seule partie du roman, celle de l’enfance, en laissant de côté la coquille adulte qui dessert finalement son film.