Berlin 2015 : Terrence Malick crée l’événement avec Knight of cups

Posté par MpM, le 9 février 2015

knight of cupsTerrence Malick a beau tourner plus souvent qu'autrefois, chacun de ses nouveaux films demeure un événement, en témoigne la très longue (et peu commune) file d'attente qui s'est formée au moment de la première projection berlinoise de son nouvel opus, Knight of cups.

Cette nouvelle production de celui qui fut palmé à Cannes avec Tree of Life justifiait-elle un tel engouement ? Que l'on ait adoré ou détesté le film (Malick a plus que tout autre son fan club d'un côté et ses haters de l'autre), impossible de ne pas reconnaître du cinéma quand on en voit. Dans la lignée de son oeuvre récente comme Tree of Life et To the Wonder (À la merveille), le cinéaste sonde le mystère de l'existence humaine dans un style qui semble avoir atteint son apogée : voix-off, musique et fourmillement de plans jusqu'au vertige.

Le cerveau humain n'est pas assez vif pour saisir ce défilement presque incessant d'images qui donnent la sensation d'être directement relié à la mémoire d'un individu qui repasserait toute sa vie en revue. Les événements se succèdent non sans logique mais par un jeu d'échos et de correspondances qui évoquent les associations mentales propres à l'esprit humain. La beauté des plans et la virtuosité du montage laissent hypnotisés et pantois, tantôt abasourdis par tant de beauté, et tantôt démunis devant tant de fulgurance.

Trop d'images

Un empereur a un jour déclaré à Mozart que ses compositions comportaient trop de notes, on pourrait de la même manière dire des films de Malick qu'ils contiennent trop d'images. Et cela aurait, au fond, le même sens : avouer que le cinéaste a saturé son oeuvre de cinéma, la rendant difficilement intelligible pour ceux qui n'en attendaient pas tant. Alors oui, on peut s'ennuyer et trouver le temps long. On peut aussi avoir le sentiment d'un récit qui se répète en boucle et pourrait aussi bien se poursuivre ou s'interrompre sans que cela fasse de différence. On peut être parfaitement insensible à la démonstration mystique en forme de prêche.

Mais tout cela pèse peu face au sentiment d'avoir à faire à un trop rare moment de vrai cinéma où l'image se substitue à tout, y compris la pensée classique, pour essayer de rendre compte de tout ce qui ne peut être dit : le sens de la vie, le souffle de l'existence, la quête de soi, l'écoulement presque miraculeux de nos existences qui filent ou au contraire stagnent.

Libre d'interprétation

Ainsi le personnage de Christian Bale, hagard au milieu de sa propre vie qu'il traverse comme un fantôme, enchaînant de manière totalement hypnotique les rencontres et les aventures dans un monde superficiel et vain. Il est l'homme universel, englué dans un état qu'il n'a pas choisi, réduit à quelques attributs, dénué d'une vraie liberté de choix, d'une vraie liberté tout court. Il est le chevalier endormi qui a oublié sa patrie et son but, condamné à rêver interminablement, et dont la vie s'écoule devant ses yeux sans qu'il puisse la saisir.

Les opposants à Malick n'y verront sans doute que "philosophie new age" ou "spiritualité affectée", peut-être même grandiloquence et maniérisme, et il est indéniable que c'est l'une des multiples facettes du film. Mais chacun est surtout libre d'y puiser ses propres réponses (et surtout ses propres questions). Loin des réflexions "prêtes à penser" d'un certain cinéma faussement métaphysique, Malick laisse à la fois son film dire ce qu'il veut et le spectateur y puiser ce qu'il veut y trouver. Exactement comme lorsqu'on observe la vie d'un autre de l'extérieur, sans a priori, ni thèse toute prête, dans l'espoir d'y trouver simplement un écho à la sienne. Mais il est vrai que l'exercice (périlleux et aride) ne peut pas séduire tout le monde.

Berlin 2015: 23 films dans la sélection officielle

Posté par vincy, le 19 janvier 2015

berlin 201519 films sont en compétition pour la 65e Berlinale (5-15 février) et quatre autres sont hors-compétition: la sélection officielle est bouclée avec 21 avant-premières mondiales et des films venus de 29 pays (en comptant les coproductions). géographiquement, le Festival de Berlin fait la part belle à l'Asie et  l'Europe. Notons les films attendus de Wim Wenders, Werner Herzog, Pablo Larrain, Terrence Malick, le dernier Benoît Jacquot et le nouveau Jafar Panahi.

45 Years Andrew Haigh

Aferim! Radu Jude

Als wir träumten (As We Were Dreaming) Andreas Dresen

Body Malgorzata Szumowska

Cha và con và (Big Father, Small Father and Other Stories) Phan Dang Di

Cinderella - hors compétition - Kenneth Branagh

Eisenstein in Guanajuato Peter Greenaway

El botón de nácar (The Pearl Button) - documentaire - Patricio Guzmán

El Club (The Club) Pablo Larraín

Elser (13 Minutes) - Hors compétition - Oliver Hirschbiegel

Every Thing Will Be Fine - Hors compétition - Wim Wenders

Ixcanul (Ixcanul Volcano) - premier film - Jayro Bustamante

Journal d'une femme de chambre (Diary of a Chambermaid) Benoit Jacquot

Knight of Cups Terrence Malick

Mr. Holmes - hors compétition - Bill Condon

Nobody Wants the Night - film d'ouverture - Isabel Coixet

Pod electricheskimi oblakami (Under Electric Clouds) Alexey German

Queen of the Desert Werner Herzog

Taxi Jafar Panahi

Ten no chasuke (Chasuke's Journey) Sabu

Vergine giurata (Sworn Virgin) - premier film - Laura Bispuri

Victoria Sebastian Schipper

Yi bu zhi yao (Gone with the Bullets) Jiang Wen

Terrence Malick et Cendrillon en sélection officielle à Berlin

Posté par vincy, le 15 décembre 2014

cendrillon afficheLe 65e Festival de Berlin a révélé 7 films de sa compétition ce lundi 15 décembre. On note la présence très attendue du nouveau film de Terrence Malick, Knights of Cup, mais aussi, hors compétition, le nouveau Kenneth Branagh qui s'est attaqué à Cendrillon. Les deux films ont Cate Blanchett en tête d'affiche.

Parmi les films attendus et possibles, on peut espérer lors de la prochaine Berlinale (5-15 février 2015) American Sniper de Clint Eastwood, Hacker de Michael Mann, Big Eyes de Tim Buron, ou encore Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot.

45 Years (Royaume Uni) de Andrew Haigh (Week-end), avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay
Als wir träumten / As We Were Dreaming (Allemagne) de Andreas Dresen (Pour lui) avec Merlin Rose et Julius Nitschkoff.
Cinderella / Cendrillon (Etats-Uns) de Kenneth Branagh (Thor) avec Cate Blanchett, Richard Madden et Helena Bonham Carter
Eisenstein in Guanajuato (Pays-Bas/Mexique) de Peter Greeneaway (Le ventre de l'architecte) avec Elmer Bäck et Luis Alberti
Ixcanul Volcano (Guatemala) de Jayro Bustamente (premier film), avec Maria Mercedes Coroy et Maria Telon
Knights of Cup (Etats-Unis) de Terrence Malick (The Tree of Life) avec Christian Bale, Cate Blanchett et Natalie Portman
Pod electricheskimi oblakami / Under Electric Clouds (Russie) d'Alexey German (Kroustaliev, ma voiture!) avec Lui Frank et Merab Ninidze

Venise 2012 : To the Wonder, nouvelle merveille de Terrence Malick ?

Posté par kristofy, le 2 septembre 2012

Il y a toujours eu une aura de mystère autour de Terrence Malick. Avec une filmographie dispersée d’environ 6 films en 40 ans de carrière, le réalisateur semble désormais vouloir ne plus s’arrêter de tourner en travaillant sur plusieurs projets en même temps. Ses deux premiers films La Balade sauvage en 1973 et Les Moissons du ciel en 1978 en ont fait un cinéaste culte d’autant plus qu’il ne montrera plus aucun film avant La Ligne rouge en 1998 suivi par Le Nouveau Monde en 2005, avant de faire à nouveau silence. La gestation de The Tree of Life est particulièrement longue et le film arrive enfin au festival de Cannes 2011. Il remporte la Palme d’or, qui divise les festivaliers. The Tree of Life est un tournant particulièrement significatif dans sa filmographie au regard de ses deux autres diptyques : Terrence Malick y montre une histoire inspirée de sa propre jeunesse se mélangeant à des images de création du monde et une vision de l'au-delà.

Depuis Terrence Malick prépare au moins 4 autres films. Premier d'entre eux à arriver sur les écrans, To the Wonder, très proche de Tree of Life, est présenté en compétition au Festival de Venise. Malick est absent. Resté aux USA selon le producteur du film. Les stars du film - Rachel McAdams et Ben Affleck - sont également ailleurs.

Seules Olga Kurylenko (Quantum of Solace) et la figurante Romina Mondello  étaient présentes pour défendre le film. Tout comme The Tree of Life qui avait reçu un accueil très contrasté à Cannes, entre bravos et huées, il en a été de même pour To the Wonder : applaudissements et sifflements. To the Wonder reprend la même esthétique formelle pour cette fois sublimer une histoire d’Amour.

Les premières sensations

Le film s'ouvre sur des images qui ont le grain d’une vidéo. Un couple amoureux dans Paris, "so" carte postale, puis le cinémascope reprend ses droits, accompagné d'une musique classique (instruments à cordes plutôt qu'accordéon) qui nous baladent vers les bords de Seine et le Jardin du Luxembourg. "So" romantique. On y suit Ben Affleck et Olga Kurylenko en pleine romance parisienne. En voix-off, l'actrice française d'origine ukrainienne raconte : “tu m’as sortie des ténèbres, tu m’as ramassé du sol, tu m’as ramené à la vie, tu te souviens ?” Le couple prend alors le train pour découvrir la merveille du titre ("the wonder" en anglais) qu’est le Mont Saint-Michel. Olga Kurylenko a déjà une petite fille de dix ans. Toute la famille part aux USA. Leur union si belle va alors  s’effriter. Mélo total, elle retourne en France avec sa fille, tandis que lui croise Rachel McAdams... Les vastes étendues du Midwest américain qu'affectionne tant le réalisateur se déplient sous nos yeux.

Contrairement à ce que laissait penser la première photo officielle du film, Rachel McAdams a un rôle plutôt secondaire. To the Wonder est avant tout l’histoire d’amour entre Ben Affleck et Olga Kurylenko. Une histoire d’Amour avec un grand A, qui dépasse même la volonté et le désir de l’un et de l’autre.

Des stars coupées au montage

La grande surprise de To the Wonder vient de l’usage du langage. Il fait entendre différentes langues même si la plus grande partie est en américain, la femme parle en français ; on y entend aussi de l’espagnol et aussi un peu d’italien. Ce mélange digne de Babel produit une musicalité particulière. Pourtant, les 2 heures du film ne comportent en réalité que très peu de dialogues ; le réalisateur a coupé presque toutes les séquences avec des personnages secondaires : ainsi, Jessica Chastain, Rachel Weisz, Amanda Peet, Michael Sheen, ou Barry Pepper qui ont pourtant tourné quelques scènes ont disparu du montage final. Il ne reste que Romina Mondello pendant 3 minutes.

Entre poésie mystique et voyage initiatique, To the Wonder est une oeuvre sur le doute (que ce soit celui de la foi ou celui de l'amour), sur l'équilibre vulnérable des choses (une relation, la nature, ...) et sur la souffrance (entre les êtres ou celle de la planète). Il fait entrer au Musée des magnifiques images du monde comme Yann Arthus-Bertrand sauvegarde en photo les plus précieux lieux vus du ciel. Malick semble vouloir rendre immortel les merveilles de "Dieu" et celles de l'Homme. Un maniérisme stylisé, mais cela suffit-il?

Filmer l'invisible ostensiblement

L’objectif de la caméra est souvent tourné vers le sol et encore plus souvent en contre-plongée avec le ciel : il appuie son message par un sens didactique des images : la beauté de la création du monde (encore une fois), fragile, celle des hommes, admirables et surtout la beauté de l’Amour, autour duquel on tourne. Le cinéaste se laisse aller de nouveau à son penchant pour la cosmogonie en filmant au plus près des éléments comme l’eau, les champs de blé, des couchers de soleil, des levers de soleil, le vent... tout cela avec une impression de souffle sacré. En écho à sa jeunesse, la religion tient dans ce film une place très importante avec Javier Bardem en prêtre : communion avec l’ostie, sacrement du mariage, et bible dont quelques citations sont énoncées. Le personnage de Olga Kurylenko confesse qu' “il y a toujours quelque chose d’invisible mais que je sens si fort”...

Malick croit définitivement au destin. Sa morale pourrait commencer à déranger tant on y voit, en sous-texte, un message plus chrétien que philosophique. Au mieux, une interrogation. Ce déterminisme conduit à une destinée amoureuse dans le chaos universel. Mais surtout, le cinéaste veut encore croire à une forme d'utopie : l'amour idéal en plein Eden, avant qu'on ait croqué la pomme.

La compétition pour le Lion d’or de Venise reste encore ouverte…

Venise 2012 : une compétition sans réelles surprises

Posté par vincy, le 26 juillet 2012

69e clap pour le Festival de Venise le 29 août prochain. 17 films sont en course pour le Lion d'or, auxquels viendra s'ajouter un "film-surprise" (on murmure que ce sera The Master de Paul Thomas Anderson, retiré de la liste publiée sur les journaux professionnels américains après l'annonce de la sélection * voir fin d'article).

Le directeur du Festival, Alberto Barbera, a annoncé que "le thème principal de cette Mostra sera la crise économique actuelle, mais aussi la crise de valeurs, de modèles ainsi que celle des rapports humains et sociaux, notamment à travers la solitude".

Deux cinéastes français (mais 8 productions ou coproductions françaises!) sont en compétition avec quatre américains et trois italiens. Géographiquement, on note une forte présence de l'Europe avec 9 réalisateurs du vieux continent (5 pays seulement), 4 venus d'Asie, et 4 américains : l'Amérique latine, le Canada, le Royaume Uni, l'Espagne, l'Afrique, l'Océanie, la Chine, l'Inde, le Moyen orient, la Turquie, l'Europe de l'Est ou la Scandinavie sont ainsi complètement absents.

Pied de nez ou provocation au Festival de Cannes, cette édition de 2012 est très féminine avec quatre réalisatrices en compétition.

Mais, si de grands noms (Malick, Bellochio, De Palma, Kitano, Kim Ki-duk) côtoient des habitués des festivals (Assayas, Gianolli, Mendoza, Comencini, Bahraini, Seidl, Korine), on note peu de surprise ou de nouveaux talents dans cette compétition qui sera jugée par Michael Mann et son jury en vue de rendre leur palmarès.

La compétition

Après Mai de Olivier Assayas - France. Avec Clément Métayer, Lola Créton, Félix Armand.

At any price de Ramin Bahraini - USA/GB. Avec Dennis Quaid, Zac Efron, Kim Dickens, Heather Graham.

La belle endormie (Bella Addormentata) de Marco Bellocchio - Italie/France. Avec Toni Servillo, Isabelle Huppert, Alba Rohrwacher, Michele Riondino, Maya Sansa, Pier Giorgio Bellocchio.

La cinquième saison de Peter Brosens et Jessica Woodworth - Belgique/Pays-Bas/France. Avec Aurélia Poirier, Django Schrevens, Sam Louwyck, Gill Vancompernolle.

Lemale Et Ha'Chalal (Fill the void) de Rama Burshtein - Israël. Avec Hadas Yaron, Yiftach Klein, Irit Sheleg, Chaim Sharir.

E stato il figlio de Daniele Cipri - Italie/France. Avec Toni Servillo, Giselda Volodi, Alfredo Castro, Fabrizio Falco.

Un giorno speciale de Francesca Comencini - Italie. Avec Filippo Scicchitano, Giulia Valentini.

Passion de Brian de Palma - France/Allemagne. Avec Rachel McAdams, Noomi Rapace, Paul Anderson, Karoline Herfurth.

Superstar de Xavier Giannoli - France/Belgique. Avec Kad Merad, Cécile De France.

Pieta de Kim Ki-duk - Corée du Sud. Avec Cho Min-soo, Lee Jung-jin.

Outrage Beyond de Takeshi Kitano - Japon. Avec Tomokazu Miura, Ryo Kase, Fumiyo Kohinata, Toshiyuki Nishida.

Spring Breakers de Harmony Korine - USA. Avec James Franco, Selena Gomez, Vanessa Hudgens, Ashley Benson, Heather Morris.

To the wonder de Terrence Malick - USA. Avec Ben Affleck, Rachel McAdams, Rachel Weisz, Javier Bardem, Olga Kurylenko

Sinapupunan (Thy Womb) de Brillante Mendoza - Philippines. Avec Nora Aunor, Bembol Rocco.

Linhas de Wellington de Valeria Sarmiento - France/Portugal. Avec Nuno Lopes, Soraia Chaves, John Malkovich, Marisa Paredes, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric.

Paradies: Glaube (Paradise: Faith) de Ulrich Seidl - Autriche/France/Allemagne. Avec Maria Hofstätter, Nabil Saleh.

Izmena (Betrayal) de Kirill Serebrennikov - Russie. Avec Franziska Petri, Dejan Lilic, Albina Dzhanabaeva, Arturs Skrastins.

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Le 7 août The Master de Paul Thomas Anderson a rejoint la liste. USA. Avec Philip Seymour Hoffman, Joaquin Phoenix, Amy Adams.

Steven Soderbergh enrôle Rooney Mara

Posté par vincy, le 31 janvier 2012

Certains s'inquiétaient de l'absence de projet de la jeune comédienne vedette de Millénium, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes. Nominée à l'Oscar de la meilleure actrice, Mara a sans doute attendu que le film soit un succès international (200 millions de $ dans le monde) pour négocier et mieux choisir.

Steven Soderbergh l'a enrôlée pour être l'interprète principal de son prochain film, Side Effects. Elle remplace Blake Lively. Soderbergh avait déjà engagé Channing Tatum, Jude Law et Catherine Zeta-Jones. Le film raconte l'histoire d'une femme dépressive très dépendante aux médicaments qui appréhende la sortie prochaine de prison de son époux.

Ce sera le premier film de l'actrice depuis la fin du tournage du David Fincher. Rooney Mara a refusé plusieurs propositions, dont le film de Kathryn Bigelow autour de Ben Laden (finalement, Jessica Chastain l'a accepté). Elle s'est aussi engagée sur les deux suites de Millénium. Elle tournera, entre temps, Lawless, de Terrence Malick, avec Ryan Gosling et Christian Bale.

Steven Soderbergh est beaucoup plus présent sur les écrans. Après Contagion à l'automne 2011 (135 millions de $ de recettes dans le monde) et Haywire qui vient de sortir en Amérique du nord (sans rencontrer un gros succès), le réalisateur s'apprête à sortir Magic Mike cet été (avec Channing Tatum) et prépare pour la chaîne de TV HBO le biopic sur Liberace, Behind the Candelabra (avec Matt Damon et Michael Douglas).

The Descendants, favori des Critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 12 décembre 2011

C'est la troisième fois qu'Alexander Payne remporte le prix du meilleur film de l'Association des Critiques de Los Angeles. The Descendants succède ainsi à Monsieur Schmidt (2002) et Sideways (2004). Avec ce prix, il cumule sept récompenses de la part de cette association tout au long de sa carrière : un record. Il en avait déjà établi un avec Sideways, cinq fois primé.

A trois jours de  l'annonce des nominations aux Golden Globes, The Descendants rejoint Hugo Cabret et The Artist parmi les favoris pour les Oscars. A noter cependant qu'hormis Démineurs en 2009, aucun gagnant du meilleur film de cette Association n'a obtenu l'Oscar depuis 1993...

De même, Michael Fassbender semble proche de la statuette tant il squatte les palmarès depuis deux semaines mais Clooney et Pitt ont encore leur chance. Christopher Plummer et Albert Brooks se livrent une bataille pour le second rôle masculin. Tilda Swinton part dans les favorites pour l'Oscar de la meilleure actrice. Et Jessica Chastain pourrait faire la course en tête côté second rôle féminin. Une séparation paraît imbattable pour le film en langue étrangère et Rango a quelques longueurs d'avance sur ses rivaux dans la catégorie film d'animation.

Côté réalisateur, en revanche tout reste ouvert : Scorsese et Malick sont difficiles à partager. Et les critiques de Los Angeles l'ont bien compris en récompensant l'un et en citant l'autre comme finaliste. S'ils snobent The Artist, les critiques californiens se singularisent surtout avec une meilleure actrice coréenne (qui succède à une autre coréenne et à Yolande Moreau en 2009), un film chinois deux fois récompensé et un prix honorifique à la grande Doris Day (L'homme qui en savait trop, Confidences sur l'oreiller, Un pyjama pour deux).

Meilleur film : The Descendants / finaliste : The Tree of Life

Meilleur réalisateur : Terrence Malick / finaliste : Martin Scorsese

Meilleur acteur : Michael Fassbender (Shame) / finaliste : Michael Shannon (Take Shelter)

Meilleure actrice : Yun Jung-hee (Poetry) / finaliste : Kirsten Dunst (Melancholia)

Meilleur scénario : Une séparation / finaliste : The Descendants

Meilleur second rôle masculin : Christopher Plummer (Beginners) / finaliste : Patton Oswalt (Young Adult)

Meilleur second rôle féminin : Jessica Chastain (6 films) / finaliste : Janet McTeer (Albert Nobbs)

Meilleure image : The Tree of Life / finaliste : City of Life and Death

Meilleur décor : Hugo Cabret / finaliste : La taupe

Meilleure musique : Hanna par The Chemical Brothers / finaliste : Drive par Cliff Martinez

Meilleur film en langue étrangère : City of Life and Death / finaliste : Une séparation

Meilleur documentaire : La Grotte des rêves perdus/ finaliste : The Arbor

Meilleur film d'animation : Rango / finaliste : Les aventures de Tintin

Prix Douglas E Edwards pour le meilleur film indépendant, expérimental ou vidéo : Spark of Being

Prix pour l'ensemble de sa carrière : Doris Day

Prix Nouvelle génération : Martha Marcy May Marlene

Terrence Malick serait-il devenu boulimique ?

Posté par vincy, le 3 novembre 2011

De 1973 à 2011, Terrence Malick, Palme d'or 2011 pour The Tree of Life, n'a réalisé que cinq longs métrages, avec un vide absolu de 1978 à 1998. Un film tous les cinq-six ans en période d'activité... On était donc surpris de le voir enchaîner dès l'an dernier avec un nouveau film, prévu (à mettre avec énormément de conditionnel) pour 2012. Le voici qui se lance dans la pré-production d'un autre film, pour 2013 et qu'il annonce deux nouveaux projets. On aurait presque du mal à le suivre. 5 films en en moins de 5 ans, c'est autant qu'en 28 ans... Et à voir les castings de ses différents films, on constate que le tout-Hollywood se précipite sur ses tournages.

- Projet sans titre (photo), avec Rachel McAdams, Ben Affleck, Rachel Weisz, Michael Scheen, Javier Bardem, Jessica Chastain, Olga Kurylenko, Amanda Peet et Barry Pepper. Une histoire d'amour dont on ne sait pas grand chose. Le film est actuellement en post-production. Sortie hypothétique en 2012.

- Voyage of Time, avec la voix de Brad Pitt. Extension des séquences métaphysiques de The Tree of Life (la naissance et la mort de l'univers). Pré-production en cours pour une sortie possible vers 2013.

- Lawless, avec Ryan Gosling, Christian Bale, Cate Blanchett, Rooney Mara et Haley Bennett.
- Knights of Cup, avec là aussi Christian Bale et Cate Blanchett, ainsi qu'Isabel Lucas.
Ces deux nouveaux projets seront tournés l'un après l'autre l'an prochain, selon Variety. Il s'agit de deux histoires qui n'ont aucun lien.

The Tree of Life vient de sortir en format vidéo. La Palme d'or a attiré 855 000 spectateurs dans les salles françaises. Au total, dans le monde, a rapporté 54 millions de $ (dont 13 millions en Amérique du nord). Son budget de 32 millions de $ a donc été amorti. C'est le plus gros succès en Amérique du nord depuis Fahrenheit 9/11 en 2004. En revanche, en France, le film se situe dans le bas du tableau, entre Rosetta en 1999 et Dancing in the Dark en 2000.

Lars Von Trier ne souhaite plus faire de conférence de presse

Posté par redaction, le 11 août 2011

«Je crois que je ne fais rien pour me faciliter la vie» avoue le réalisateur de Melancholia, Lars Von Trier. C’est certain qu'en se déclarant nazi sous la forme d'une boutade provocatrice et maladroite devant 200 journalistes au festival de Cannes ça ne facilite pas la vie... Après cet “incident” qui l'a expulsé de la Croisette (voir actualité du 19 mai), Lars Von Trier ne souhaite plus faire de conférences de presse.“Je hais les conférences de presse” déclare-t-il dans une interview donnée à Libération et publiée le 10 août. Cela lui aura peut être donc servi de leçon.

On apprend que c’est le président du festival de Cannes, Gilles Jacob ("que j’adore et vénère, car sans lui, je ne serais pas en train de faire des films"), qui a insisté pour qu'il tienne cette conférence ; Terrence Malick avait déjà refusé l'invitation, comme à son habitude. Von Trier n'aime pas l'exercice, ne sachant jamais comment gérer son agoraphobie et sa dépression chronique. Mais, “maintenant, [il va] faire comme Terrence Malick, [se] taire. Il n’y a pas de raison que lui seul ait ce privilège” annonce-t-il. Point d'orgueil ou de jalousie, juste peu fier de son attitude : “j’ai été stupide” admet-t-il.

Faut-il donc prendre cette déclaration de voeu de silence au sérieux? Ce ne serait pas étonnant qu’il revienne sur cette déclaration, étant tout le temps en train de regretter ce qu’il fait ou dit. Il regrette déjà certains de ses films, par fausse humilité ou sentiment autodestructeur. Et anticipe déjà les coups de bâtons qu'il recevra pour son prochain film, qu'il ne tournera que dans un an (voir actualité du 1er août).

Un moyen masochiste de faire le buzz. Et avouons-le, à une époque où la promotion est formatée, à la limite de la propagande, les déclarations parfois anticonformistes du réalisateur danois nous amusent.

Ben Affleck réalisera la version américaine de Ne le dis à personne

Posté par vincy, le 16 juin 2011

Depuis le succès de The Town (155 millions de $ de recettes dans le monde, près de 5 fois son budget), le réalisateur Ben Affleck croule sous les propositions. L'acteur sera à l'affiche du prochain Terrence Malick, ce qui prouve en soi une forme de rédemption artistique. Le cinéaste a prévu de réaliser Argo (pour une sortie en 2013), avec un scénario de Chris Terrio sur l'histoire d'une libération d'otages en Iran.

C'est le même Chris Terrio qui vient de finaliser l'adaptation de Ne le dis à personne, le roman de Harlan Coben. Ben Affleck a confirmé qu'il serait derrière la caméra.

Hollywood s'intéresse donc pour la première fois à un livre d'Harlan Coben. Le succès de la version française du film (transposée en région parisienne) réalisé par Guillaume Canet (il avait rapporté 6 millions de $ aux Etats Unis et reçu les louanges de la critique) n'y est pas étranger. Subitement, l'auteur de polar a intéressé les studios.

Selon le site Deadline, Warner Bros (qui produit aussi Argo) et Universal se sont associés pour produire ce prochain film de Ben Affleck. Il faudra désormais attendre le casting et une date de tournage.