Les prix littéraires aiment les hommes d’image

Posté par vincy, le 10 novembre 2008

atiqrahimi.jpgTrois petites brèves de saison. La semaine dernière, nous étions déjà heureux de voir le talent de plume du comédien et metteur en scène Denis Podalydès récompensé par un prix femina du meilleur essai. Son livre Voix off, composé de chapitres plus ou moins longs, est un recueil consacré à des voix aimées oubliées ou disparues, familières ou indéfinissables.

Le prix Goncourt c'est évidemment plus prestigieux. C'est l'écrivain d'origine afghane Atiq Rahimi (photo) qui l'obtient cette année, déjouant les prévisions. Son roman, Syngué sabour, Pierre de patience, raconte l'histoire d'un pays dans un contexte guerrier. Un homme a reçu une balle dans la nuque et se retrouve immobilisé. Sa femme est auprès de lui, lui parle, et exprime ses émotions sans retenue, sans savoir si son mari l'entend et la comprend. Cette confession la libère de l'oppression conjugale, sociale et religieuse, l'incitant à révéler ses secrets dans le contexte d'un pays semblable à l'Afghanistan.

Atiq Rahimi a aussi réalisé Terre et cendres, adaptation de son propre roman, et film afghan présenté pour concourir à l'Oscar du meilleur film étranger en 2004. Il a reçu de nombreux prix : Prix du regard original à Cannes (Un certain regard), meilleur réalisateur à Bratislava et Gand, prix de la critique à Oslo. Le public l'a complètement ignoré. Au moins, est-il disponible en dvd (voir sur la boutique Ecran Noir).

Enfin, n'oublions pas JMG Le Clézio, prix Nobel de littérature et grand amoureux du cinéma. Lisez ainsi Ballaciner, où le romancier nous fait son cinéma, de Harold Lloyd à Mizogushi, de Ozu aux coréens d’aujourd’hui, en passant par le néoréalisme italien. Avec grâce et délectation...