De 1984 à 2805: Le futur au cinéma

Posté par vincy, le 27 octobre 2019

blade runner the road the island 2019La science-fiction fascine. Mais elle se précipite parfois un peu trop vite. Depuis 2001, imaginé en 1968 par Stanley Kubrick, on sait que le futur au cinéma est souvent à côté de la plaque. Et cela se confirme avec quelques films qui imaginaient les années 2010.

En 2012, le monde n'était pas peuplé de zombies et l'humanité ravagée par un virus comme dans Je suis une légende. Ce n'était pas non plus la vision apocalyptique que nous suggérait Mad Max 3. En 2013, Los Angeles n'était pas un lieu d'affrontement entre terroristes et dealers comme dans Scanner Darkly. Que dire de 2015: Back to the Future II s'est complètement planté: le skateboard à suspension magnétique n'existe toujours pas, pas plus que les affiches sous forme d'hologrammes 3D au cinéma ou les chaussures moulant parfaitement le pieds (il faudra juste attendre quelques années). Et puisque Terminator boucle la boucle cette semaine, rappelons-lui  que le deuxième volet se déroulait en 1997 avec une apocalypse nucléaire en jeu et que le quatrième, Terminator Renaissance, avait prédit en 2018, la menace d'une annihilation de l'humanité après une guerre avec les robots. (Souvenons-nous que le premier Terminator prenait moins de risque en se passant en 2029, même si on a du mal à croire que, d'ici 10 ans, il y ait des machines aussi évoluées).

Selon le cinéma, en 2019, on aurait du voir trois types de mondes. Aucun des trois n'est survenu.

La route (John Hillcoat, 2009). Sur une terre post-apocalyptique, ravagée par un cataclysme dont l'origine est inconnue, les animaux et les plantes disparaissent, tandis que quelques humains survivent. Dans ce paysage de cendres où règnent le froid et la faim, le plus grand danger est le cannibalisme. Un homme et son jeune fils veulent rejoindre la mer en direction du Sud. Mais sur ces routes désolées où la barbarie a repris ses droits, il faut trouver un espoir de survie.

The Island (Michael Bay, 2005). Lincoln Six-Echo et sa camarade Jordan Two-Delta font partie des centaines de Produits d'une immense colonie souterraine où la vie est étroitement surveillée et régie par des codes très stricts. Le seul espoir d'échapper à cet univers stérile est d'être sélectionné pour un transfert sur "l'Île". A en croire les dirigeants de la colonie, l'Île serait le dernier territoire à avoir échappé à la catastrophe écologique qui ravagea notre planète quelques années auparavant et en rendit l'atmosphère à jamais irrespirable...

Blade Runner (Ridley Scott, 1982). L'histoire se déroule en novembre 2019, à Los Angeles. La quasi-totalité de la faune a disparu. La population est encouragée à émigrer vers les colonies situées sur d'autres planètes. Les animaux sont artificiels et il existe également des androïdes, des robots à l'apparence humaine appelés « réplicants », fabriqués par la seule Tyrell Corporation. Ceux-ci sont plus ou moins considérés comme des esclaves modernes, qui sont utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux, dans les forces armées ou comme objets de plaisir. Ils sont créés à partir de l'ADN humain mais ne sont ni des clones, ni des robots. Après une révolte sanglante et inexpliquée des réplicants dans une colonie martienne, ils sont interdits sur Terre. Mais les androïdes les plus modernes sont difficiles à distinguer des humains.


Il reste quelques films qui ne prennent pas de risque. Alien (2122), Avatar (2154), Matrix (2199), Le Cinquième élément (2263), Star Trek (2387° ou encore Wall-E (2805) peuvent se tromper: on ne sera pas là pour le voir. Si ça se trouve la terre de Wall-E sera déjà au programme à la fin du siècle. Et pour l'instant aucune technologie actuelle ne permet des voyages intersidéraux.

Ce qui nous fait douter de la plausibilité d'Interstellar (2070) ou d'Ad Astra ("dans un futur proche"). Et ne parlons pas de Seul sur Mars (2035) et Total Recall (2048) alors qu'on n'a que Curiosity pour faire des selfies sur la planète Mars. Et bien sûr, on a tout autant de mal à croire aux péripéties de Blade Runner 2049.

En revanche, Her, qui se passe en 2025, n'est plus très loin de la réalité. Tout comme Minority Report (2054) et sa société de surveillance (pardon vigilance), ses journaux sur papiers numériques, sa reconnaissance faciale ou ses voitures autonomes. Il est même possible que les technologies de ces deux films soient dans notre quotidien avant l'époque de leur récit.

On sera moins dupe avec les innovations de Gemini Man ou de Looper (2044-2074) qui font coexister le héros avec leur clone ou l'homme qu'il va devenir. Idem pour Source code, dans une époque relativement contemporaine avec une technique de physique quantique et de réalité parallèle.

Reste I, Robot. Le film est censé se dérouler en 2035. Dans 16 ans donc. Le cadre urbain est réaliste. Des robots sont intégrés à notre vie quotidienne mais un incident révèle que ces machines peuvent prendre le pouvoir sur terre. On n'en est certainement pas là. Mais les humanoïdes imaginés sont assez frappant de ressemblance avec ceux que divers laboratoires fabriquent aujourd'hui, dans le même but: assister l'humanité dans ses routines.

On peut malgré tout s'inquiéter. Dès le XIXe siècle Jules Verne avait pressenti qu'on irait sous les mers et sur la lune. Orwell, en 1949, imaginait pour 1984 un monde totalitaire, sans liberté d'expression n’existe plus, où nos pensées  sont minutieusement surveillées, le tout avec un slogan terrifiant: Big Brother is watching you. 35 ans plus tard, on s'en approche. Ce n'est parfois qu'une question de génération, mais la science-fiction a parfois préfiguré la réalité.

Le futur n'est pas si loin, finalement. Même s'il nous appartient encore (un peu).

Un reboot de Terminator, avec Schwarzy, est-ce bien nécessaire?

Posté par vincy, le 1 juillet 2013

terminatorPrès de 30 ans après le premier Terminator, le robot intelligent s'apprête à renaître sur les écrans. Le film a déjà fait l'objet de trois suites - Terminator 2 : Le jugement dernier (1991), Terminator 3 : le soulèvement des machines (2003) et Terminator Renaissance (2009, le seul épisode sans Schwarzenegger) - et d'une série télévisée (Les chroniques de Sarah Connor).

La franchise aura donc le droit à un reboot, grande tendance de ces dernières années (Spider-Man, X-Men, Star Trek...). Et Arnold Schwarzenegger, qui n'est plus gouverneur de Californie, en sera. L'acteur est revenu sur les plateaux de cinéma depuis l'an dernier, avec Expandables 2 - Unité spéciale, puis Le dernier Rempart (immense flop). Il est attendu dans Escape Plan, aux côtés de Sylvester Stallone, et Sabotage, aux côtés de Sam Worthington (qui l'avait remplacé dans Terminator 4).

Un été 2015 déjà très chargé

Aucune prise de risque : une marque mondialement connu, avec son acteur légendaire, et des effets spéciaux "up-to-date". Les producteurs, Skydance et Annapurna Pictures, ont déjà prévu une trilogie, et le premier film sera dans les salles américaines le 26 juin 2015. L'été sera chaud avec Star Wars VII, Independance Day 2, Pirates des Caraïbes 5 et Avengers 2 mais aussi Les Schtroumpfs 3, Assassin's Creed et un Pixar, Inside Out.

Le scénario, dont on ignore tout, est rédigé par Laeta Kalogridis (Alexandre, Avatar, Shutter Island) et Patrick Lussier (Dracula 2000 et ses deux suites).

Ce nouveau Terminator devait cibler à la fois ceux qui connaissent l'univers (les trentenaires et quadras) et ceux qui découvriront le héros robotique (les ados). On évoque ainsi un prequel (avant que Schwarzenegger ne devienne un robot).

Il reste à trouver le réalisateur. Le tournage est prévu pour l'hiver 2014.

Terminator 2, toujours le plus gros succès de la série

Terminator a rapporté l'équivalent de 800 millions de $ aux USA : en recettes ajustées à l'inflation, Terminator 2 reste le plus grois succès de la série (386M$), devant le 3 (298M$), le 4 (133M$) et l'original (90M$), qui était une modeste production réalisée par James Cameron. En France, le 2e opus a été le deuxième succès de 1991 avec 6,1 millions d'entrées, le 3e n'a séduit que 3,3 millions de spectateurs (10e de l'année) et le 4e à peine 1,56 million de fans (31e de l'année).

Ce nouvel épisode espère donc enrayer le déclin de la franchise. Outre le manque d'originalité toujours plus frappant de la part d'Hollywood, on peut aussi s'interroger sur le potentiel réel d'une histoire dont on a largement fait le tour, avec un acteur qui semble un peu has-been. Nul ne doute que les producteurs trouveront un moyen d'engager un acteur jeune et pas trop cher pour compenser tout cela.

4 robots mythiques du cinéma s’exposent à Paris

Posté par vincy, le 2 novembre 2012

Le Musée des Arts et Métiers (60 rue Réaumur, Paris 3e arrondissement) vient de lancer une exposition sur les Robots. Depuis son ouverture mardi 30 octobre, elle ne désemplit pas. Vous avez jusqu'au 3 mars 2013 pour en profiter. Le directeur du Musée le concède : au-delà de la science, le robot est devenu une icône contemporaine grâce à la culture : "Ce concept a donné lieu au développement d’une mythologie débridée pendant tout le 20e siècle, inspirant la littérature, le théâtre et surtout le cinéma, de Metropolis, de Fritz Lang, à Terminator, de James Cameron, en passant plus récemment par I-Robot, d’Alex Proyas." On pourrait en citer d'autres : Wall-e, Robots, A.I., Star Wars...

Les robots semblent être nés dans l'imaginaire des écrivains et des cinéastes, incarnations essentielles des oeuvres de science-fiction, même si la réalité est en train de dépasser la fiction. Le Musée expose cependant quatre authentiques mécaniques du 7e art: le Terminator de James Cameron, R2-D2 et C-3PO de Star Wars, et bien entendu la réplique de Robotrix de Metropolis (Fritz Lang, 1927). Le communiqué indique que "cette réplique a été réalisée en 1995, d’après la conception originale de Walter Schulze-Mittendorff. Le robot original était un costume qui n’a pas survécu aux rigueurs du tournage. Maria est le premier androïde de l’histoire du cinéma et reste à ce jour l’un des rares robots féminins. Son design résolument Art Déco a contribué à en faire une icône de la modernité."

Outre ce passage entre réalité et fiction, l'exposition "Et l'homme... créa le robot" démarre sous l'antiquité, passe les époques pour arriver aux automates puis aux premiers androïdes. Sans oublier les jouets, les machines productives, la cybernétique ou ceux utilisés pour parcourir la Lune, Mars ou encore plonger dans les abysses des océans (et utilisés pour les documentaires).

Toutes les informations sur le site dédié du Musée

AFI (5). Science-fiction : Kubrick, maître des étoiles

Posté par vincy, le 30 juin 2008

2001.jpgZemeckis, Spielberg, Lucas, Cameron sont évidemment présents dans les dix meilleurs films de SF. Mais ils sont dépassés par Ridley Scott qui classe deux films (Blade Runner, 6e et Alien, 7e) parmi les dix. Et surtout par Stanley Kubrick. Maître du genre avec Orange mécanique (4e) et avant tout 2001 L’odyssée de l’espace (1968), premier du Top. Il devance ainsi Star Wars (Episode IV, 1977), sans doute par son antériorité et son ambition, et E.T. l’Extra-terrestre (1982). Nulle trace de Rencontres du troisième type. Aucun film postérieur à Retour vers le futur (1985, 10e) et Terminator 2 (1991, 8e).  La science-fiction semble née dans les années 50 (en frôlant l’horreur) et morte dans les années 90 (en oubliant l’abstrait pour la comédie ou l’épique). Pourtant The Matrix avait été proposé…

Notre avis : Précurseur et OVNI, 2001, L’odyssée de l’espace est de toute façon l’un des plus grands films de cinéma. Le 3D devrait faire revivre le genre.

Prochain épisode : le western, la guerre des mâles

Décès de Stan Winston (1946-2008)

Posté par geoffroy, le 17 juin 2008

Stan WinstonOn ne dira jamais assez l'importance des effets visuels dans des films comme Terminator, Alien ou Jurassic Park. Quatre fois récompensé par un Oscar, le spécialiste des effets spéciaux et du maquillage Stan Winston est à l'origine des plus belles créatures et monstres imaginées pour le cinéma ces vingt dernières années. Collaborateur attitré de James Cameron sur les Terminator et Aliens, il avait également mis son talent au service de films comme Predator, Jurassic Park, Edward aux mains d'argent ou récemment Iron Man. Par ailleurs producteur, il avait fondé avec le réalisateur du Titanic la maison d'effets spéciaux Digital Domain. Fan des effets traditionnels comme les animatronics, il devait s'occuper du quatrième Terminator aux côtés de Christian Bale.