Les scénarios des comédies françaises en vacances prolongées

Posté par kristofy, le 10 juillet 2018

Hasard du calendrier, ce mercredi 11 juillet parmi les nouveautés dans les salles de cinéma, il y a ces deux comédies françaises Christ(off) et L’école est finie...
En fait ce n'est pas vraiment un hasard, les vacances d'été sont souvent propices aux comédies légères devant lesquelles on peut débrancher le cerveau. C'est d'ailleurs aussi un peu pareil durant la plupart des vacances scolaires, et parfois lors d'opération de billet à prix réduit (comme Le Printemps du cinéma en mars à 4 euros la place). La comédie est le genre de film le plus populaire en terme de tickets vendus. On l'a vu cette année avec Les Tuche 3 ou La Ch'tite Famille, leaders de l'année au dessus des 5 millions de spectateurs. Mais on a aussi noté que la plupart d'entre elles s'est ramassée, "sous-performant" largement, à l'instar des récents flops: Le doudou, Budapest, Tamara vol. 2, Les affamés, Comment tuer sa mère, ... Depuis le début de l'année, seuls cinq films français ont été "millionnaires", dont quatre comédies.

A propos de ces nouvelles comédies sur les écrans Christ(off) et L’école est finie : justement pour ce qui est originalité, ça n'est pas vraiment ça... Un coup d'œil sur l'affiche, la bande-annonce et le résumé du film et on sait que ça va être sans prise de tête, on voit déjà quel genre d'histoire ça va être. Un peu trop, comme une impression d'avoir déjà vu le film en fait. Cette paresse marketing et scénaristique peut explique la série de bides qu'a connu le cinéma français depuis depuis deux mois. Tendance qui ne s'inverse pas malgré La fête du cinéma ou les congés.

Malheureusement ce ne sont pas les seuls films où plusieurs pages du scénario ont été un peu photocopiées ailleurs. Voici un petit jeu des 7 différences :

1) Christ(off), sortie le 11 juillet : Le Père Marc souhaite récolter des fonds, avec son groupe de musique chrétienne il organise une tournée dans toute la France. A 33 ans, Christophe, chanteur raté mais guitariste de talent qui vit encore chez sa mère, croise le chemin du Père Marc qui le recrute. Condition sine qua non : Chris doit se faire passer pour un membre du clergé ! Planqué sous une soutane, au sein de son groupe d’Apôtres un long chemin de croix commence alors...
Des faux religieux qui chantent ? Oui, c'est bien la même histoire que Coexister (sorti en octobre 2017) où un producteur de musique à la dérive décide de monter un groupe constitué d'un rabbin, un curé et un imam afin de leur faire chanter le vivre-ensemble. Mais les religieux qu’il recrute sont loin d’être des saints…

2) L'école est finie, sortie le 11 juillet : Agathe Langlois, parisienne jusqu’au bout de ses ongles bien vernis vient d’être titularisée comme professeur d’anglais. Mais quand elle apprend qu’elle est mutée à des centaines de kilomètres de chez elle, en plein campagne, c’est la douche froide. Les pieds dans la boue, à Trouilly-sur-Selles, la bonne humeur d’Agathe va être mise à rude épreuve. Entre des collègues démotivés et des élèves plus que dissipés, cette première année d’enseignement va lui réserver bien des surprises…
La découverte des bouseux de la campagne ? Oui, c'est bien la même histoire que Bienvenue chez les Ch'tis (sorti en février 2008) où Philippe Abrams directeur de la poste de Salon-de-Provence est muté à Bergues, petite ville du Nord. Pour les Abrams le Nord c'est l'horreur, une région glacée, peuplée d'êtres rustres, éructant un langage incompréhensible, le "cheutimi". A sa grande surprise, il découvre un endroit charmant, une équipe chaleureuse, des gens accueillants, et se fait un ami...

3) Demi-Soeurs, sortie le 30 mai : Lauren tente de percer dans le milieu de la mode, Olivia veut sauver la confiserie de ses parents et Salma vit encore chez sa mère en banlieue. Leurs routes n’ont aucune raison de se croiser. Jusqu’au jour où, à la mort de leur père biologique qu’elles n’ont jamais connu, elles héritent ensemble d’un splendide appartement parisien. Pour ces trois sœurs qui n’ont rien en commun, la cohabitation va s’avérer pour le moins explosive…
Une nouvelle famille avec des inconnues ? Oui, c'est bien la même histoire que Les trois frères (sorti en décembre 1995) où le même jour, trois hommes découvrent qu'ils sont frères et héritent de 3 millions. Mais dix jours plus tard, l'héritage est détourné et la galère commence pour trois frères qui n'ont que faire d'être frères...

4) MILF, sortie le 2 mai : Trois amies d’enfance partent dans le Sud vider la maison de l’une d’entre elles, afin de la vendre. Pendant ces quelques jours, elles vont devenir les cibles privilégiées de trois jeunes garçons, pour qui ces femmes seules, approchant la quarantaine, sont bien plus séduisantes que les filles de leur âge… Cécile, Sonia et Elise découvrent avec bonheur, qu’elles sont des MILF !
Les femmes séduisent après 40 ans ? Oui, c'est presque la même histoire que Larguées (sorti juste avant le 13 avril) où Rose et Alice, deux sœurs très différentes, d’accord sur rien à part sur l’urgence de remonter le moral de Françoise, leur mère fraîchement larguée. La mission qu’elles se sont donnée est simple « sauver maman » et le cadre des opérations bien défini : un club de vacances sur l’Ile de la Réunion…

5) Place publique, sortie le 18 avril : Castro, autrefois star du petit écran, est à présent un animateur sur le déclin. Aujourd'hui, son chauffeur, Manu, le conduit à la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie de longue date, Nathalie, qui a emménagé dans une belle maison près de Paris. Hélène, sœur de Nathalie et ex-femme de Castro, est elle aussi invitée. Leur fille, Nina, qui a écrit un livre librement inspiré de la vie de ses parents, se joint à eux. Hélène tente désespérément d'imposer dans son émission une réfugiée afghane. Pendant ce temps, la fête bat son plein...
Une soirée où tout le le monde se dispute comme des intouchables avant de se réconcilier ? Oui, c'est un peu pareil et avec le même acteur Jean-Pierre Bacri que Le sens de la fête (sorti le 4 octobre) autour de Max traiteur depuis trente ans un peu au bout du parcours. Là c'est un sublime mariage celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : serveurs, cuisiniers, photographe, orchestre, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie. Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos...

6) Taxi 5, sortie le 11 avril : Sylvain, super flic parisien et pilote d’exception, est muté contre son gré à la Police Municipale de Marseille. L’ex-commissaire Gibert, devenu Maire de la ville et au plus bas dans les sondages, va alors lui confier la mission de stopper le redoutable « Gang des Italiens », qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit Eddy, le pire chauffeur VTC de Marseille...
Alerte généraaaaaale, on passe la 5ème vitesse ? Oui, c'est bien la même histoire que Taxi (sorti en avril 1998), Taxi 5 est moins une suite qu'un remake en forme de reboot du Taxi originel : Daniel est un fou du volant, chauffeur de taxi il sait échapper aux radars. Il croise la route d'Emilien, policier recalé pour la huitième fois à son permis de conduire. Pour conserver son taxi, il accepte le marché que lui propose Emilien : l'aider à démanteler un gang de braqueurs de banques qui écume les succursales de la ville à bord de puissants véhicules... Taxi 5 ne cache pas reprendre certains gags des autres films de la saga et déçoit : les fans voulaient une suite avec un duo d'acteurs (un chauffeur et un policier) et pas une autre version appauvrie  (Franck Gastambide est lui à la fois le chauffeur et le policier), dommage.

7) Gaston Lagaffe, sortie le 4 avril : Gaston débarque en stage au Peticoin, avec ces inventions délirantes, il va changer le quotidien de ses collègues, mais avec le don d’énerver Prunelle son patron. Les gaffes à gogo pourront-elles éviter que le redoutable Monsieur de Mesmaeker rachète le Peticoin ? M’enfin ! La fille de l'auteur avait déploré « le scénario débile et le rythme des gags catastrophique »...
Faut-il vraiment exploiter une bande-dessinée de Franquin au cinéma ? Oui, c'est bien le même ratage que Les aventures de Spirou et Fantasio (sorti en février) où quand le Comte de Champignac inventeur excentrique est enlevé par les sbires de l’infâme Zorglub, nos deux héros se lancent aussitôt à sa recherche. En compagnie de Seccotine, journaliste rivale de Fantasio, et de Spip un petit écureuil espiègle, ils sont entrainés dans une poursuite où Spirou (qui n'est plus un héros positif mais devenu un pickpocket tête à claque) et Fantasio (qui aura une scène où il va manger du caca!) vont devoir faire équipe... Ces 2 films, Gaston Lagaffe tout comme ce Spirou et Fantasio, ont d'ailleurs été des échecs. Adapter une BD pourquoi pas, mais pourquoi la trahir ?

Vivement la rentrée de septembre!


Taxi 5 piloté par Franck Gastambide

Posté par vincy, le 30 septembre 2016

Lors de la présentation du line-up d'EuropaCorp au congrès de la FNCF à Deauville, Luc Besson a annoncé la préparation du 5e volet de la saga Taxi, rapporte Le Film Français. Ce nouveau volet de la franchise sera coproduite avec ARP, mais change d'équipe artistique

Ce Taxi 5 sortira le 31 janvier 2018, soit environ vingt ans après le premier film et onze ans après Taxi 4. Cette fois-ci ce sera sans Samy Naceri.

Franck Gastambide et Malik Bentalha, compères dans Pattaya (2 millions d'entrées en France), seront les têtes d'affiche de ce Taxi 5, sous titré "Il était temps de passer la 5e". Gastambide réalisera également le film.

"Je suis content de voir que le taxi sort de sa caisse, ça me fait très plaisir", a annoncé Luc Besson. "C'est la jeune équipe de Pattaya qui est venue nous voir", a-t-il ajouté. "On les laisse faire, je ne m'occupe de rien".

Les quatre premiers films de la série ont cumulé 27 600 000 spectateurs en France.

19e Festival Télérama: une sélection inégale mais quelques incontournables à rattraper

Posté par vincy, le 30 novembre 2015

jafar panahi taxi

Le 19e Festival cinéma Télérama se déroulera du 20 au 26 janvier 2016. 16 films ont été choisis par la rédaction du magazine, et comme vous le constaterez, ils divergent sensiblement de nos goûts cette année. Disons, pour vulgariser, que cinq d'entre eux auraient pu être facilement remplaçables, mais il y a sans doute eu une logique de "grands noms". Résultat, 9 des 16 films ont été présentés au Festival de Cannes. Une domination écrasante qui n'a pas forcément laisser la porte ouverte à d'autres genres. On s'étonnera ainsi de l'absence de films asiatiques ou de documentaires. Alors que le cinéma latino-américain a été plébiscité cette année dans les grands festivals, la rédaction de Télérama a préféré un Woody Allen moyen ou un contestable Jacques Audiard. Mais, parmi cette sélection, on vous en recommande une bonne moitié, pour leur style ou les émotions qu'ils procurent.

Pour 3,5€ la place avec le pass, vous pourrez donc rattraper ces films dans plus de 300 salles de France.

Trois souvenirs de ma jeunesse- Arnaud Desplechin. Cannes 2015. ****
Mia madre-  Nanni Moretti. Cannes 2015. **
Mustang - Deniz Gamsey Ergüven. Cannes 2015. ****
Comme un avion - Bruno Podalydès. ***
Life - Anton Corbijn. Venise 2015. ***
Dheepan - Jacques Audiard. Cannes 2015 (Palme d'or). 0
Much loved- Nabil Ayouch. Cannes 2015. ***
L’Homme irrationnel- Woody Allen. Cannes 2015. **
Birdman- Alejandro Gonzalez Inarritu. Oscar du meilleur film. ***
Taxi Téhéran- Jafar Panahi. Berlin 2015 (Ours d'or). ****
Phoenix- Christian Petzold. Berlin 2015. **
Fatima- Philippe Faucon. Cannes 2015. ****
Back Home (Louder than Bombs)-  Joaquim Trier. Cannes 2015. **
Marguerite- Xavier Giannoli. Venise 2015. ***
La Loi du marché- Stéphane Brizé. Cannes 2015. ***
Phantom Boy - Alain Gagnol et J.L. Felicioli. Animation. ****

Mad Max Fury Road: le choix détonnant de la critique international

Posté par vincy, le 2 septembre 2015

Le grand prix de la Fipresci - qui sera remis lors de la cérémonie de clôture du festival de San Sebastian le 26 septembre - va être remis cette année à... Mad Max Fury Road. Etonnant non? C'est la première fois qu'un blockbuster américain remporte ce prix des prix, qui nous avait plutôt habitué à honorer des films d'auteurs ou du cinéma américain indépendant (Paul Thomas Anderson, Richard Linklater, Terrence Malick). Anderson, avec Almodovar et Haneke, sont les seuls à avoir été primés deux fois depuis la création du prix en 1999.

C'est la première fois aussi qu'un cinéaste australien, ici George Miller, remporte cette récompense. Et c'est surtout la 11e fois qu'un film présenté à Cannes gagne ce prix.

Pourtant face à Mad Max Fury Road (hors compétition à Cannes), le choix était pointu et appréciable:  Le fils de Saul de László Nemes (Grand prix du jury à Cannes), The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (Prix de la mise en scène à Cannes), Taxi Téhéran de Jafar Panahi (Ours d'or à Berlin)

Berlin 2015 : Panahi, Haigh, Guzman, Larrain, Schipper attendus au palmarès

Posté par MpM, le 14 février 2015

taxi

À moins de 24h de la proclamation du palmarès de la Berlinale 2015, les pronostics et classements des meilleurs moments de cette 65e édition vont bon train.

Pour l'AFP, l'événement le plus marquant de la quinzaine aura été la projection de Taxi de Jafar Panahi, nouveau film clandestin du cinéaste iranien toujours sous le joug d'une interdiction de travailler. Il y sillonne Téhéran à bord d'un taxi dans lequel il fait diverses rencontres. Un candidat solide à un grand prix, ne serait-ce que pour le symbole.

L'agence de presse relève également la prouesse technique de l'Allemand Sebastian Schipper, qui a tourné son film Victoria en un seul et unique plan, soit un plan- séquence de plus de deux heures, et souligne le bon accueil réservé à deux premiers films, Ixcanul du Guatémaltèque Jayro Bustamante, et Sworn Virgin de l'Italienne Laura Bispuri. Le premier raconte l'histoire d'une jeune femme dont les projets de départ sont remis en question quand elle tombe enceinte tandis que le second s'attache au destin d'une jeune Albanaise ayant, selon la coutume, décider de vivre comme un homme pour échapper à un destin d'épouse soumise. Peut-être un prix d'interprétation féminine en perspective ?

Côté presse internationale, 45 years du Britannique Andrew Haigh figure parmi les favoris des critiques recensés dans le quotidien berlinois de Screen international. Les chiliens Le bouton de nacre de Patricio Guzman et El Club de Pablo Larrain sont eux-aussi bien placés (lire notre article). Ils pourraient définitivement se hisser sur l'une des plus hautes marches du palmarès.

Enfin, la surprise pourrait venir de deux films exigeants qui ont leurs adorateurs autant que leurs destructeurs : Knight of cups de Terrence Malick et Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway, qui l'un comme l'autre mériteraient amplement un prix de mise en scène, ou encore du film russe, Under electric clouds d'Alexey German Jr., vaste fresque poétique et engagée sur la Russie contemporaine.

Face à une compétition aussi ouverte, rien ne semble joué d'avance, et on pourrait fort être surpris par les choix du jury mené par Darren Aronofsky. L'excellente nouvelle, c'est qu'au vu de la qualité de la sélection 2015, il y a peu de chance que le lauréat de ce 65e Ours d'or ne soit pas un film réellement intéressant, à défaut d'être un pur chef d'oeuvre.

Trois questions à Gérard Krawczyk

Posté par MpM, le 27 mars 2008

Ecran Noir : Vous êtes surtout connu du grand public en tant que réalisateur, mais à Bourges, c’est votre travail de scénariste qui est à l’honneur. Quelle résonance cela a-t-il pour vous ?
Gérard Krawczyk : M’avoir invité ici m’honore, non pour moi, mais pour participer au coup de projecteur que le festival met sur le scénario. Le scénario est essentiel pour toute œuvre audiovisuelle, or on ne lui accorde pas la place qu’il mérite. Dans un budget, en France, cela représente à peine 5%...

EN: Quels conseils donneriez-vous aux jeunes scénaristes présents au Festival ?
GK : Déjà, je pense que scénariste c’est un métier d’avenir, même s’il y en a plein qui n’arrivent pas à en vivre. La planète entière cherche de bonnes histoires, et l’on a surtout besoin de gens qui écrivent ces histoires. Il y a un manque. De bons scénaristes nous éviteraient Le Loft… enfin, chacun ses goûts. Alors je leur conseille d’écrire et de faire lire, de confronter les expériences, de rencontrer de jeunes réalisateurs. Surtout, ne pas rester seul, être dans des courants. Il faut avoir une grande capacité d’écoute et de remise en cause. C’est important aussi de ne pas essayer de copier les autres mais de rester soi-même. Enfin, il faut vivre, ne pas être coupés de la réalité. Il n’y a rien de magique là-dedans, mais s’il existait un conseil magique, je l’aurais pris pour moi !

EN : Nicole Garcia, qui était à votre place l'an dernier, nous disait que l'écriture comme la mise en scène peuvent être rudes. Qu'en pensez-vous ? GK : C'est vrai, c'est un mélange de plaisir et de douleur. A l'écriture, tout est possible mais au tournage, on est confronté avec la réalité : la météo, l'humeur du comédien principal… Les minutes ne sont pas les mêmes quand on écrit et quand on est sur le plateau. Ce n'est pas un métier propre, on a les mains dans le cambouis ! J'aime beaucoup la phrase de Renoir qui disait : "Le cinéaste est comme un pêcheur : il met en place les meilleures conditions pour prendre le poisson, mais il ne le fabrique pas". C'est très juste. Ce que nous faisons, c'est de l'artisanat.

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