Edito: tous les cinéphiles français ne sont pas égaux

Posté par redaction, le 30 novembre 2017

Selon où vous habitez, allez au cinéma ne coûte pas le même prix, selon une étude publiée par L'Internaute la semaine dernière. Ainsi on peut débourser 15 euros pour une place aux Pathé Braugrenelle et Gaumont Alésia, 14 euros aux Pathé Levallois et Gaumont Convention. A croire que vivre dans des quartiers bourgeois ou une ville à hauts revenus se répercute sur le prix du ticket. En Banlieue et en Province, ce n'est pourtant pas vraiment mieux: 13,3€ au Pathé La Valette près de Toulon, 13€20 au Pathé Belle-Epine, 12€90 au Pathé Boulogne en région parisienne. Pathé et Gaumont trustent d'ailleurs toutes les places des cinémas les plus chers, d'Echirolles en Isère à Nice, en passant par Carré Sénart, Dammarie les Lys, Archamps en Haute-Savoie, les Champs-Elysées, Orléans, Saran et Aquaboulevard à Paris.

Des tickets à moins de 7 euros

A l'inverse, le cinéphile peut aussi y gagner avec un ticket moins cher que la moyenne nationale (10,6€). Au CGR de La Rochelle, on ne paye sa place que 6,2€, au CGR du Mans c'est 6,5€, au Mégarama d'Arcueil à à celui de Champigny-sur-Marne (tous en région parisienne), ce n'est que 6,8€... CGR et Megarama sont très présents dans cette liste des cinémas les moins chers de France, tout comme Cinéville. Notons la présence aussi de deux UGC, celui des Ulis au sud de Paris (7,7€) et celui de Meaux (9€), et d'un Kinépolis à Nîmes (8,8€). Mégarama affiche un tarif moyen de 9,11$ quand Gaumont-Pathé prend 11,9€ en moyenne.

On comprend alors que ce n'est pas qu'une question d'inégalités territoriales, même si globalement le Sud-Est, Orléans et certaines zones franciliennes sont dans le palmarès des cinémas les plus chers. Régionalement il faut mieux vivre en Bourgogne-France Comté, Bretagne et Nouvelle Aquitaine qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Ile de France ou Grand Est. A Paris, il faut mieux vivre à l'Est de la Capitale qu'à l'Ouest et au Sud.

Des départements mal équipés

On pourrait recouper cette étude avec celle plus institutionnelle du CNC, parue cet automne et analysant 2045 établissements cinématographiques. Là aussi il y a une disparité proprement géographique. Paris règne avec 88 salles (420 écrans) là où on compte moins de 15 salles et moins de 20 écrans dans 12 départements. Logiquement, Paris a enregistré l'an dernier 24,17 millions d'entrées quand la Lozère n'accueillait que 140000 spectateurs. Dans 15 départements, pas forcément les moins équipés, le nombre d'entrées est inférieur à 500000 spectateurs. Ce sont essentiellement des départements ruraux, sans grande ville, et mal desservis (Hautes-Alpes, Cantal, Ariège, Haute-Saône, Orne...).

Pourquoi l'habitant de la Meuse n'a pas beaucoup de salles à disposition, moins de films inédits (296) que sa voisine la Meurthe et Moselle (483), alors que sa fréquentation (nombre d'entrées par habitants) est supérieure à d'autres départements comme le Val d'Oise ou la Haute-Corse. Dans 5 départements, le nombre de films inédits était inférieur à 300 quand à Paris, les cinéphiles ont eu accès à 705 films en 2016 (les lyonnais suivent avec 609 inédits, soit près de 100 films de moins que pour les Parisiens).

Rendre le cinéma plus accessible à tous

Pourtant personne ne parle de cette rupture d'égalité territoriale et tarifaire entre les Français. On se plaint du piratage et du cocooning (Svàd, séries TV) comme ennemis du grand écran. Encore faut-il qu'une place de cinéma ne coûte pas les yeux de la tête et qu'il y ait un cinéma pas trop loin de chez soi. Peut-être que pour les habitants en territoires ruraux, il faudrait proposer une diffusion numérique à domicile de certains films.

Quant au prix astronomique de certaines places de cinéma: ne nous plaignons pas que le spectateur occasionnel préfère aller voir un blockbuster ou une comédie française, valeur sûre et rassurante, bref sans risque. Là aussi, il faudrait peut-être inventer une nouvelle gamme de tarif, un billet "curiosité" pour des films labellisés art et essai, moins cher, sans restriction de séances.

Bilan très mitigé pour l’opération « 4€ pour les moins de 14 ans »

Posté par vincy, le 4 octobre 2014

4 euros pour les moins de 14 ansA l'occasion du Congrès des exploitants, Médiamétrie a réalisé une étude sur la fréquentation des salles de cinéma au premier semestre 2014, soit la période qui correspond aux six premiers mois de l'opération "4€ pour les moins de 14 ans".

Cette opération a subit de nombreuses critiques, notamment en provenance des distributeurs et des producteurs qui pointaient le risque d'un effet d'aubaine insuffisant pour compenser la perte financière d'un ticket au rabais.

L'étude prouve qu'ils avaient peut-être raison. On reste peu convaincu par l'impact de cette mesure à la lecture de cette enquête.

La part de marché des 6-14 ans diminue

Certes la fréquentation des 6-14 ans progresse de 18% par rapport au premier semestre 2013. Mais la fréquentation globale a également augmenté fortement. Résultat : au premier semestre 2013, les 6-14 ans représentaient 15% des spectateurs et un an plus tard ils ne sont plus que 14,7%.

D'ailleurs, en répertoriant les résultats enregistrés au box office, rien ne plaide pas en la faveur de cette opération. Prenons le cas typique des films d'animation et pour enfants. Les 7 films "pour enfants" les plus populaires sortis entre janvier et septembre 2014 ont totalisé 14,3 millions d'entrées, tandis que les entrées étaient en très forte hausse par rapport à l'an dernier. Or, le Top 7 de janvier-septembre 2013 totalisait 16,5 millions d'entrées!

Le tarif n'a rien changé au comportement de 61% des spectateurs sondés

Au fil de l'enquête, on s'aperçoit que seulement 20% des Français interrogés ne seraient pas allés voir un film si le tarif n'avait pas été baissé. Autrement dit, pour 61% des sondés, le tarif n'a rien changé, hormis pour leur porte-monnaie (ce qui n'est déjà pas si mal). A la question "Suite à cette mesure, j'irai au cinéma avec une personne de moins de 14 ans...", 56% répondent "autant qu'avant la mesure." 43% pensent qu'ils iront plus souvent.
De plus, la crise économique joue en la faveur de tarifs préférentiels. Les spectateurs se sont habitués à ce tarif. Difficile de revenir en arrière: 38% des personnes interrogées estime qu'ils changeront leur comportement si leur cinéma ne propose plus ce tarif. 36% ne changeraient rien.

La moitié des sondés bien informée sur cette opération

L'opération 4€ n'a pourtant pas souffert d'un manque de publicité. 46% des français interrogés connaissent le prix d'une place de cinéma pour les moins de 14 ans. Ils sont 52% a avoir vu ou entendu une communication sur cette mesure. Le cinéma et Internet ont joué un rôle particulièrement important dans la connaissance de cette information, loin devant les médias traditionnels.

Le Méliès de Saint-Étienne lance une séance « Satisfait ou remboursé »

Posté par vincy, le 1 octobre 2014

les combattants

Ouvert depuis deux semaines, le Méliès de Saint-Etienne propose demain soir une séance "Satisfait ou remboursé" avec le film coup de coeur de l'équipe du cinéma. Dans le journal Le Progrès, Paul-Marie Claret, directeur du cinéma, et Sylvain Pichon, programmateur, ont initié l'opération avec Les combattants, de Thomas Cailley. Ils relativisent le risque financier : "Sur cette opération qui concerne une séance parmi les 800 que nous organisons chaque mois, nous ne cherchons pas à gagner de l'argent, juste à éveiller la curiosité sur film."

Seul cinéma à programme ce film plusieurs fois primé à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier, il s'agit avant tout d'inciter le public à franchir le pas. "A chaque fois, il s'agira d'un vrai coup de coeur que nous souhaitons défendre et soutenir au-delà des simples lois du marché."

Les clients seront remboursés à la sortie de la salle sur simple demande.

La TVA sur les billets de cinéma passera de 7 à 5% en janvier

Posté par vincy, le 13 septembre 2013

Ce n'est plus une pause fiscale, c'est un cadeau! Actuellement le gouvernement planche sur ses ultimes arbitrages pour savoir quelle catégorie de produits sera taxée à 5, 10 ou 20%. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication a annoncé ce matin au Film Français que la TVA sur les billets de cinéma ne passerait pas de 7% à 10% (lire notre actualité du 7 décembre 2012) mais de 7% à 5%, comme d'autres produits culturels (les livres et le spectacle vivant notamment).

Selon la ministre, l'arbitrage est définitif. Filippetti s'est longuement battue pour que le taux de TVA réduit s'applique à tout le secteur culturel.

Dans un communiqué, la FNCF (Fédération Nationale des Cinémas Français) se dit soulagée pour les salles de cinéma et l'ensemble des professionnels du cinéma, remerciant l'exécutif "pour cette décision qui réaffirme la place pleine et entière du cinéma au sein du champ culturel comme la pratique culturelle." La FNCF assure que "les salles de cinéma vont se saisir de cette décision pour reprendre et approfondir leur réflexion collective sur l’évolution de la fréquentation des cinémas, la modération tarifaire qui en découle et tout particulièrement les mesures à l’attention du jeune public, l’une de leurs priorités."