2014: les 14 critiques les plus lues cette année

Posté par vincy, le 1 janvier 2015

xavier dolan tom à la ferme

On ne doute plus de l'éclectisme de notre lectorat. Comédie, film d'auteur, sagas, science-fiction, documentaire: les critiques les plus lues sur Ecran Noir cette année n'ont pas grand chose à voir avec le box office (même su on y retrouve quelques gros succès). Pour preuve, le leader de l'année, Tom à la ferme, a eu un succès plutôt confidentiel. Mais les fans de Dolan sont nombreux (Mommy n'est pas très loin du Top 14). Dans cette liste on retrouve à parité des films que nous avons beaucoup aimés et d'autres beaucoup moins. Tous les goûts sont dans la nature du cinéphile. Ce n'est pas à nous de juger. On ne peut que se réjouit de voir aussi bien Boyhood que Gone Girl, La cour de Babel que Les poings contre les murs dans notre classement. Et si l'on élargit au Top 30, des films d'auteurs comme Under the Skin, Night call, Deux jours une nuit, et la plupart des films de la compétition cannoise s'invitent au milieu de Samba, X-Men et le dernier Astérix. Seule remarque notable de ce Top 14: la domination des films français et américains cette année.

  1. Tom à la ferme **** de Xavier Dolan
  2. Interstellar ** de Christopher Nolan
  3. Gone Girl **** de David Fincher
  4. Babysitting ** de Philippe Lacheau, Nicolas Benamou
  5. Les poings contre les murs **** de David Mackenzie
  6. Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? ** de Philippe de Chauveron
  7. Divergente *** de Neil Burger
  8. Supercondriaque * de Dany Boon
  9. Captain America: Le soldat de l'hiver ** de Anthony et Joe Russo
  10. Boyhood ***** de Richard Linklater
  11. Maléfique * de Robert Stromberg
  12. Hunger Games: La révolte (1e partie) *** de Francis Lawrence
  13. Last days of Summer *** de Jason Reitman
  14. La Cour de Babel **** de Julie Bertuccelli

Le président Dany Boon sauvera-t-il les César en 2015?

Posté par vincy, le 27 septembre 2014

dany boon aux césar 2009L'acteur, scénariste, réalisateur et producteur Dany Boon présidera la 40e Cérémonie le 20 février 2015.

Il y a six ans, Boon avait exprimé publiquement sa colère contre la cérémonie - Bienvenue chez les Ch'tis n'avait reçu qu'une nomination - avant de venir un mois plus tard sur la scène des César, en guise de geste réconciliateur avec la "profession", en pantalon de survêtement et chaussons.

Dans son communiqué, Alain Terzian, président de l'Académie, souligne : "Toujours dévoué à ses réalisateurs et à ses auteurs, Christian Carion, Jean-Pierre Jeunet, Patrice Leconte, Francis Veber, Danièle Thompson, et bien d'autres, auréolé de multiples nominations pour les Césars et pour les Molière, il restera toujours fidèle à ses Ch'tis, succès mondial, plus gros score de l'histoire du cinéma français, pour celui que Claude Berri avait remarqué au théâtre quelques années plus tôt".

Champion du box office, Dany Boon a reçu trois nominations aux César : meilleur second rôle masculin pour Joyeux Noël en 2006, meilleur second rôle masculin pour La Doublure en 2007 et meilleur scénario original pour Bienvenue chez les Ch'tis en 2009.

Côté entrées, le réalisateur a attiré dans le monde 1,2 million de spectateurs pour La Maison du bonheur en 2006, 26,7 millions pour Bienvenue chez les Ch'tis en 2008, 10,3 millions pour Rien à déclarer en 2011 et 6,2 millions pour Supercondriaque, sorti en début d'année et toujours sur le podium des succès de 2014, avec Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu? et Lucy.

En tant que comédien, il a inscrit 12 films au dessus du million de spectateurs, dont 4 au dessus des 3 millions de spectateurs (dont un seul où il n'est pas le réalisateur, La doublure). Ce succès ininterrompu depuis près de 10 ans conduit les experts à juger comme une contre-performance chacun de ses films si la barre des 2 millions de spectateurs n'est pas franchie. Ce fut le cas pour ces deux derniers films où il n'était pas réalisateur: Un plan parfait avec Diane Kruger en 2012 et Eyjafjallajökull en 2013.

L'acteur le mieux payé du cinéma français garantit quand même le million d'entrées à un producteur, même si le film est médiocre, et des millions de téléspectateurs aux chaînes qui diffusent ses films.

Pourquoi Dany Boon?

Ce ne sera pas le premier "comique" à présider les César puisque Jamel Debbouze (il y a deux ans) s'est déjà installé dans le fauteuil. On peut regretter que cela n'améliore pas le rapport homme/femme à la présidence des César, toujours majoritairement masculine dans l'histoire de la Cérémonie. C'est la quatrième année consécutive qu'un homme hérite de ce rôle. On pouvait ainsi imaginer, en guise d'hommage à Alain Resnais, la place réservée pour Sabine Azéma (7 fois nommée, 2 fois victorieuse). Rappelons que parmi les multiples nominés, des actrices comme Miou-Miou et Karin Viard peuvent aussi prétendre à la présidence. N'oublions pas la plus populaire des comédiennes, Sophie Marceau, jamais choisie.
Et quid des réalisateurs?  Milos Forman est le dernier cinéaste (qui n'est pas aussi une star devant la caméra) à avoir occupé le poste, c'était en 1988. Jacques Audiard, Roman Polanski, Bertrand Tavernier, Jean-Paul Rappeneau manquent encore au tableau. Et si un autre comique méritait d'en être, c'était bien Christian Clavier ou, rêvons, l'ensemble de la troupe du Splendid, ou même un duo Chabat/Lauby. Mais dans le registre, Boon fera l'affaire. Sa mission est d'ailleurs périlleuse

Boon a sans doute été choisi pour attiré les téléspectateurs. Car les César ont un gros travail de reconquête à effectuer. Outre le palmarès contestable de cette année où la Palme d'or La vie d'Adèle a été snobée, l'audience du show, qui laisse toujours un peu froid, a pris du plomb dans l'aile avec une perte de près de 300 000 téléspectateurs (1,3 point d'audience en moins) par rapport à l'année précédente. Pire, en deux ans, la cérémonie a perdu 1,6 million de téléspectateurs (soit 6,8 points d'audience!).

Alors Dany Boon va-t-il sauver l'audience des César? Réponse dans 6 mois.

Box office, production : le cinéma français entre rires et larmes

Posté par vincy, le 13 juillet 2014

qqu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?

Le cinéma français peut pousser un grand cocorico national à la veille du 14 juillet. Le premier semestre a rassuré tout le monde : les spectateurs sont revenus, après une année 2013 décevante. Juin n'a pas été un bon mois (soleil et mondial ont été fatals): les blockbusters américains n'ont pas répondu aux attentes, les gros films français n'étaient pas vraiment bons et les films d'art et essai ont de plus en plus de mal à séduire un large public. Pourtant, 106,2 millions de spectateurs sont venus voir un film durant les six premiers mois de l'année. C'est une progression de 11,4% par rapport au premier semestre 2013.

Un spectateur sur deux est allé voir un film français

Mieux, la part de marché des films français est passée de 33,8% pour l'année 2013 à 48,5% pour le premier semestre 2014, surclassant ainsi un faible cinéma américain. 11 des 27 films ayant séduit plus d'un million de spectateurs sont nationaux. Un a dépassé les 10 millions d'entrées il y a quelques jours (Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu?, 8ème film français le plus populaire depuis la seconde guerre mondiale) et un autre les 5 millions d'entrées (Supercondriaque). Les comédies françaises ont le vent en poupe. Le Top 10 provisoire de l'année en compte 5 : outre les deux cités auparavant, on compte aussi Les 3 frères : le retour, Babysitting et Fiston. Un sixième film français se classe dans ce Top 10, La belle et la bête. Côté comédies, ajoutons les beaux scores de Barbecue, du Crocodile du Botswanga et de Sous les jupes des filles.

Les franchises, valeurs sûres américaines

Les films américains semblent bien en retrait. Même s'il ne faut pas oublier les cartons en janvier de films sortis à la fin 2013 (La Reine des neiges, Le Loup de Wall Street, Le Hobbit 2), Hollywood n'a eu que deux films franchissant les 3 millions de spectateurs (Rio 2 et X-Men : Days of Future Past, qui a réalisé un score supérieur à tous les épisodes de la franchise). Deux autres films, des produits Marvel, se classent dans le Top 10 : Amazing Spider-Man 2 et Captain America 2. Dans les semaines à venir, Dragons 2, et sans doute Transformers 4 et la suite de la Planète des singes devraient rééquilibrer le rapport de force France/USA.

La diversité de l'offre, facteur dynamique

En fait, les Américains ont surtout fait des étincelles avec des films d'auteur comme The Grand Budapest Hotel, 12 Years a Slave et Monuments Men qui ont compensé des grosses déceptions et des fiascos.

Tout comme l'animation reste une valeur sûre avec des succès comme La grande aventure Lego, M. Peabody ou Clochette et la fée pirate. N'oublions pas le film français Minuscule ou les succès japonais Le vent se lève et Albator, sorti à Noël. La diversité continue de payer : des films comme Yves Saint-Laurent, Philomena ou Deux jours, une nuit ont trouvé écho auprès d'un large public, qui, hélas n'a pas effacé les nombreuses déconvenues...

Le cinéma français, industrie "low cost"

Pourtant, des risques d'inquiétude pointent. Contre-coup de la crise économique, des mauvais résultats de l'année 2013 qui ont fragilisé les distributeurs, les investissements sont en chute libre au cours de ce premier semestre. -13%, ce n'est pas rien. Même s'il est trop tôt pour faire un bilan, on note qu'à nombre de films quasiment égal (114 en 2014 versus 133 en 2013), les budgets sont en baisse. Le devis moyen est ainsi passé de 4,37M€ au premier semestre 2013 à 3,08M€ au premier semestre 2014. Un seul film (contre quatre l'an dernier) dépasse les 15M€ de budget, Taken 3.

Alors que le gouvernement menace une fois de plus de ponctionner de l'argent dans les caisses du CNC, ces chiffres ne rassurent pas pour l'avenir du cinéma français, qui vire à l'économie low cost. L'an dernier, les deux tiers des projets déposés affichaient un budget de moins de 4 millions d'euros : désormais cette proportion est passée aux trois quarts. Certains évoquent la nouvelle convention collective avec un régime dérogatoire qui "profite" aux très petits films. Mais peu importe les causes. Si les producteurs n'investissent que dans des petits films destinés au festival ou des comédies populaires avec des stars de la scène ou de la télé, c'est bien la qualité française qui y perdra. Et au final, l'embellie du premier semestre ne sera alors qu'un chant du cygne pour un cinéma schizophrénique entre les films d'auteurs acclamés par la critique et les films que vont voir les français dans les salles de cinéma.

On en revient toujours aux "films du milieu", qui ont de plus en plus de mal à exister dans ce panorama entre fanfare et déprime.

Au cinéma, la reprise est déjà là

Posté par vincy, le 4 avril 2014

supercondriaqueSelon les estimations du CNC, les chiffres de la fréquentation du mois de mars confirme la tendance amorcée en décembre dernier : la reprise est déjà là.

En passant le cap des 21 millions d'entrées au mois de mars, le box office a enregistré une hausse de 14,1% par rapport au mois de mars 2013.

Pour les trois premiers mois de l'année, cette progression est de 18,6%, avec 56,27 millions d'entrées (contre 47,45 l'an dernier). Rappelons qu'en 2012, le premier trimestre n'avait été sauvé que par le mois de mars.

Sur 12 mois, d'avril 2013 à mars 2014, la tendance positive se confirme avec une évolution de 0,8% contre seulement 0,1% en février. En janvier, la courbe était toujours négative sur 12 mois malgré la reprise constatée en décembre 2013 et janvier 2014. En décembre 2013, le nombre d'entrées avait en effet bondit de 19,4% (par rapport à décembre 2012), après un automne désastreux.

Autre motif de satisfaction, la part de marché des films français. Au premier trimestre les films français ont attiré 46,7% des entrées (contre 40,5% l'an dernier à la même époque). Les films américains  sont en forte baisse, passant de 48,3% en 2013 à 40,2% en 2014. Les films d'autres nationalités sont aussi en progression, avec 13% cette année contre 11,2% l'an dernier.

20 hits cet hiver

Avec près de 5 millions d'entrées, Supercondriaque a été la locomotive de ses deux derniers mois. Depuis les fêtes de fin d'année, le cinéma français a pu compter sur des films populaires comme Belle et Sébastien (2,9 millions d'entrées), Les Trois frères : le retour (2,2 millions d'entrées), La belle et la bête (1,8 million d'entrées), Yves Saint Laurent et Fiston (1,6 million d'entrées), Minuscule (1,4 million d'entrées) et Le crocodile du Botswanga (1,2 million d'entrées) ou encore la continuation de Les garçons et Guillaume, à table! (qui cumule à 2,8 millions d'entrées).

Le cinéma américain a été plus à la peine, essentiellement porté par des auteurs davantage que des blockbusters. Bien sur La Reine des neiges a continué son parcours triomphal commencé en novembre. Mais seuls Le Hobbit : la désolation de Smaug (4,7 millions d'entrées) et Le loup de Wall Street (3 millions d'entrées), sortis pendant les fêtes, ont réellement cartonné au début du trimestre. Le plus gros succès américain de ce début 2014 est le film qui a reçu l'Oscar : 12 Years a Slave (1,7 million d'entrées). Il devance 300 : La naissance d'un empire (1,5 million d'entrées), La grande aventure Lego (1,4 million d'entrées), M. Peabody (1,3 million d'entrées), Non-Stop et The Grand Budapest Hotel (1,2 million d'entrées) et Monuments Men (1,1 million d'entrées).

Enfin le cinéma en provenance des autres pays a pu compter sur quelques hits comme Le manoir magique (1 million d'entrées), sorti en décembre, Le vent se lève (750 000 entrées), Albator (725 000 entrées), Philomena (700 000 entrées), ou Ida (500 000 entrées).