Plusieurs musicals de Broadway dans les starting-blocks

Posté par vincy, le 9 septembre 2018

Broadway a toujours fourni une bonne matière à films pour Hollywood, même si cela a donné autant d'échecs que de succès. Chicago, Mamma Mia, Les Misérables, Into the Woods, Hairspray compensent des fiascos comme Le Fantôme de l'opéra, Rock of Ages, Rent, The Producers, ou encore Nine.

Mais le carton de La La Land et de films comme The Greatest Showman ou La Belle et la bête ont poussé les studios à investir dans le genre, en puisant notamment dans les énormes hits de Broadway. Ainsi Cats, drame musical félin d'Andrew Lloyd Weber créé il y a près de 40 ans, arrivera sur les écrans pour Noël 2019. Adapté des poèmes de T.S. Eliot, ce moment burlesque et surréaliste (dont la chanson "Memory" a fait le tour du monde), ce spectacle a rapporté 350M$ à Broadway, joué 8949 fois à Londres et 7485 fois à New York. Ce film Universal, réalisé par Tom Hooper (Les Misérables, Le discours du Roi), réunit Ian McKellen, Jennifer Hudson, James Corden et Taylor Swift.

Universal a donc comblé le créneau prévu pour Wicked, créée en 2003, par Cats. Mais le studio n'abandonne pas le projet de ce musical sur grand écran, dont l'influence est plutôt du côté du Magicien d'Oz. Le show a déjà récolté 1,2 milliard de dollars à New York (soit la 2e plus grosse recette hors inflation de Broadway après Le Roi Lion). On parle d'une adaptation ciné depuis 2004. Cela fait six ans que Stephen Daldry (Billy Elliot) travaille dessus. Il devait sortir en 2019. Dorénavant, le studio prévoit une sortie plutôt aux alentours de 2021, sans avoir encore lancé la production.

D'autres musicals sont en projet: Bare: a Pop Opéra (créé en 2000), Beautiful: the Carole King Musical (créé avec succès en 2014), produit par Tom Hanks, In the Heights, créé en 2008, possiblement réalisé par Jon M. Chu (Crazy Rich Asians) et prévu pour juin 2020, Le Roi Lion, avec Beyonce dans le rôle de Nala et Jon Favreau à la réalisation, attendu pour l'été 2019, La petite boutique des horreurs, qui devrait être réalisé par Greg Berlanti, Olivier, classique de 1962, et West Side Story que Steven Spielberg aimerait réaliser avant le prochain Indiana Jones.

Star Wars : Obi-Wan Kenobi s’offre son spin-off

Posté par wyzman, le 18 août 2017

La nouvelle est tombée il y a quelques heures seulement : un spin-off de Star Wars centré sur le personnage d'Obi-Wan Kenobi est actuellement en développement. The Hollywood Reporter était le premier média à avoir vent de ce projet et le magazine américain affirme qu'il s'agira, comme pour Rogue One et Han Solo, d'un film unique et non du premier volet d'une future trilogie. Pour l'instant en tout cas !

Interprété sur grand écran par Alec Guinness et Ewan McGregor, le personnage d'Obi-Wan Kenobi est l'un des plus appréciés des fans de Star Wars. Maître d'Anakin Skywalker, connaître les origines du personnages permettrait d'enrichir encore un peu plus l'univers de l'une des sagas les plus rentables au monde.

Toujours d'après The Hollywood Reporter, c'est Stephen Daldry qui pourrait réaliser ce film. Déjà auteur de The Hours et The Reader, ce Britannique de 56 ans toucherait le gros lot. Pour rappel, Le Réveil de la Force et Rogue One sont à ce jour les plus gros cartons de la saga. Le 8ème volet, Les Derniers Jedi sort le 13 décembre en France.

Danny Boyle, Saigneur des anneaux des Jeux Olympiques

Posté par vincy, le 28 juillet 2012

Orchestrée par le réalisateur Danny Boyle, assisté par Stephen Daldry, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres n'a pas fait dans la demi-mesure : des stars, 10 000 figurants, 23 000 costumes et un budget total évalué à 34,5 millions d'euros.

Baptisé "Isle of Wonder", le spectacle n'avait pourtant rien de merveilleux. Gros barnum patriotique où les anachronismes (et oublis de l'histoire digne d'un révisionnisme positif) en faisait une pièce montée (certes verdoyante et plantée de drapeaux) souvent indigeste, le show devait être difficile à comprendre pour les spectateurs du stade. Pour les téléspectateurs (à qui ce divertissement était destiné), entre films pré-tournés, reconstitution en "live" et rituels obligatoires (le défilé des athlètes a bien plombé l'ambiance), c'était surtout très long...

Ce que l'on peut reprocher à Boyle, c'est d'avoir fait côtoyer le pire avec le meilleur, sans avoir fait le tri. La trame sonore est sans doute ce qu'il y a eu de mieux : un régal jouissif pour les oreilles. Insufflant du punk, du rock, de la pop, du hip-hop, le cinéaste était dans son élément. D'ailleurs, on reste bien plus convaincu par ses virgules audiovisuelles que par sa mise en scène pesante comme un pudding congelé. L'histoire du pays s'est ainsi transformée en foire kitsch médiévale avant de basculer dans l'ère industrielle en fer fondu. Ces anneaux incandescents dans le ciel était sans doute l'idée la moins inspirée et la plus banale qui soit. Un peu plus et on nous plaçait les sponsors au détour d'une séquence subliminale...

Toute la première partie, déroulée par un Kenneth Branagh tempêtant hors-jeu, a démontré que le Royaume Uni avec des chansons, des comédiens, mais aucun sens du bon goût artistique. Heureusement, ils ont aussi de l'humour. Rowan Atkinson, alias Mister Bean, jouant du Vangélis (Les chariots de feu) façon David Guetta (une note, toujours la même), nous a amuéé avec un sketche où la triche est autorisée. Au second degré, il y a aussi David Beckham en pilote de hors-bord sur la Tamise, style James Bond avec sa belle ou pub de parfum cheveux au vent - on hésite tellement c'était peu crédible et assez risible. Mais le summum est évidemment l'arrivée en taxi au Palais de Buckingham de 007, le "vrai", c'est-à-dire Daniel Craig. Pour la première fois, la Reine d'Angleterre a accepté d'apparaître dans une (courte) oeuvre de fiction, escortée par l'espion au service d'elle-même, sa Majesté. Une façon peu royale d'arriver au stade : un saut en parachute d'un hélicoptère. Insolite, classe et drôle.

En réutilisant tous les mythes britanniques, Boyle a montré que la culture de son pays était universelle, de Shakespeare à J.K. Rowling (présente en personne, accompagnée d'un Voldemort gigantesque) en passant par "Alice au pays des merveilles" et Mary Poppins. La séquence "enfance" n'était pas réellement séduisante ni dynamique. Boyle fut plus inspiré avec celle sur la jeunesse, avec les réseaux sociaux, la télévision et la musique en valeurs étalon. Fouillis mais pêchu.

On peut regretter que son hommage au cinéma ait été si bâclée (Chaplin, 4 mariages et un enterrement, une auto-citation avec Trainspotting), que la comédie musicale ait été oubliée. Que l'ensemble était finalement assez laid ou trop niais, selon les tableaux. Cette cérémonie boursouflée s'est cependant achevée avec une véritable belle idée : des pétales enflammés s'élevant à l'unisson vers le ciel d'un stade prêt à déclencher son feu d'artifice pour ne former qu'une seule torche, gigantesque. Révérence et référence à Mordor et Tolkien.

Hélas après trois heures de spectacle et de défilé, le téléspectateur n'avait plus le courage de s'enflammer. Comme un gros blockbuster aussi vite vu qu'oublié, Boyle nous aura plus ennuyé qu'excité.

Susanne Lothar (1960-2012) : ruban noir pour l’actrice d’Haneke

Posté par vincy, le 26 juillet 2012

51 ans, c'est jeune. « Les mandataires ne donneront aucune explication complémentaire sur le décès pour des raisons que l'on peut comprendre » explique l'avocat de la famille. Laconique, mystérieux. Susanne Lothar, l'une des comédiennes allemandes les plus connues dans le cinéma mondial actuel, est décédée.

Bien sûr, on revoir son visage dans les films de Michael Haneke : Le château, Funny Games (surtout Funny Games, où elle partageait l'affiche avec son mari, Ulrich Mühe, décédé en 2007), La Pianiste, et la Palme d'or, Le Ruban blanc, où elle incarnait la sage femme.

Cette comédienne, fille de comédiens (Hanns Lothar et Ingrid Andree), avait la réputation d'être "extrême". A l'étranger, elle avait aussi été vue dans Amen de Costa-Gavras, Import/Export d'Ulrich Seidl (en compétition à Cannes), The Reader de Stephen Daldry.

Elle s'était faîte remarquée dès 1983 avec un film peu conformiste, Eisenhans (prix de l'Âge d'or de la Cinémathèque royale de Belgique). Il s'agissait de son premier rôle au cinéma, qui lui avait valu un prix pour son interprétation aux German Films Awards. Cependant elle a tourné la moitié de sa filmographie à partir de 2008. Très présente sur le petit écran, la comédienne avait passé l'essentiel de ses débuts, de 1980 à 1992 sur les planches.

Elle avait tourné récemment Staub auf Unseren Herzen, d'Hanna Doose, présenté début juillet au festival de Munich, et Anna Karenine, où son nom n'apparaît pas au générique (prestigieux : Knightley, Law, Watson, ...). Le film de Joe Wright, qui sera présenté à Toronto, en avant première mondial en septembre, sera dans les salles françaises en mars 2013. Elle y incarne la Princesse Sherbatsky.

Au moment de sa mort, elle était sur le plateau d'Inner Amok, de Peter Brunner, initialement prévu dans les salles l'an prochain.

Berlin 2012 : la sélection officielle avec Jacquot, Mendoza, Taviani, Thornton, Jolie, Soderbergh, Daldry et les autres

Posté par MpM, le 9 février 2012

La sélection officielle du 62e festival de Berlin qui s'ouvre aujourd'hui fait une nouvelle fois la part belle à un cinéma d'auteur exigeant venu en priorité d'Europe (Danemark, Grèce, Hongrie, Portugal, Espagne...) et d'Asie (Philippines, Indonésie, Chine), laissant peu de place aux films venus d'Amérique du Nord : seulement deux sur dix-huit (le premier long métrage réalisé par Billy Bob Thornton et le nouveau film du Canadien Kim Nguyen) !

Automatiquement, les cinéastes retenus ne font pas partie (à quelques rares exceptions-près) des grands habitués des palmarès et des tapis rouges, ce qui promet à la fois un renouvellement salutaire, et de belles découvertes.

Pour trouver des réalisateur plus "grand public", il faudra donc se tourner du côté du "hors-compétition", qui accueille le premier film d'Angelina Jolie, les nouveaux opus de Stephen Daldry et de Steven Soderbergh, le très attendu Iron lady, et deux films d'action asiatiques signés par des maîtres du genre : Zhang Yimou et Tsui Hark.

Sur la papier, la section la plus prestigieuse du festival semble donc d'ores et déjà bien équilibrée, entre découvertes intrigantes et retrouvailles attendues. Exactement ce que l'on espère chaque année de Berlin, grand pourvoyeur en surprises cinématographiques, à qui l'on doit d'avoir su attirer l'attention avant tout le monde sur des auteurs comme Wang Quan'an, Hans-Christian Schmidt ou Asghar Farhadi. Le prochain est peut-être dans la liste ci-dessous...

Compétition

  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • À moi seule de Frédéric Videau
  • Aujourd´hui d'Alain Gomis
  • Bel Ami de Declan Donnellan et Nick Ormerod
  • Captive de Brillante Mendoza
  • Cesare deve morire de Paolo et Vittorio Taviani
  • Childish Games d'Antonio Chavarrías
  • L´enfant d’en haut d'Ursula Meier
  • Gnade de Matthias Glasner
  • Home for the Weekend de Hans-Christian Schmid
  • Jayne Mansfield’s Car de Billy Bob Thornton
  • Just the Wind de Bence Fliegauf
  • Meteora de Spiros Stathoulopoulos
  • Postcards From The Zoo d'Edwin
  • Rebelle de Kim Nguyen
  • A Royal Affair de Nikolaj Arcel
  • Tabu de Miguel Gomes
  • Bai lu yuan de Wang Quan'an

Hors compétition

  • Au pays du miel et du sang d'Angelina Jolie
  • Extremely Loud and Incredibly Close de Stephen Daldry
  • The Flowers of War de Zhang Yimou
  • Haywire de Steven Soderbergh
  • Shadow Dancer de James Marsh
  • The Iron lady de Phyllida Lloyd
  • Flying swords of Dragon Gate de Tsui Hark

Berlin 2012 : 8 jurés et 10 films déjà connus

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Le jury du prochain Festival de Berlin est désormais bouclé. Autour de son président Mike Leigh, on retrouve les français Charlotte Gainsbourg et François Ozon (un chouchou de la berlinale), le flamand Anton Corbijn (Control, The American), l'iranien Asghar Farhadi (Une séparation, Ours d'or l'an dernier), l'américain Jake Gyllenhaal, l'algérien Boualem Sansal et l'allemande Barbara Sukowa. Belle affiche.

Par ailleurs, le 62e Festival International du Film de Berlin a révélé dix films sélectionnés.

3 en compétition - Captive (de Brillante Mendoza avec Isabelle Huppert), Dictado d'Antonio Chavarrías et Postcards from the Zoo d'Edwin (qui avait été présenté à L'Atelier de la Cinéfondation de Cannes).

2 hors compétition : Extremely Loud and Incredibly Close de Stephen Daldry avec Tom Hanks, Sandra Bullock et Max von Sydow, et The Flowers of War de Zhang Yimou avec Christian Bale.

5 dans la sélection Berlin Spécial : un documentaire de Werner Herzog (Death Row), Don: The King Is Back de Farhan Akhtar, Keyhol de Guy Maddin, La chispa de la vida d'Álex de La Iglesia avec Salma Hayek, et Marley, documentaire de Kevin Macdonald.

Le cinéma européen s’offre des ambassadeurs de marque

Posté par MpM, le 23 novembre 2009

 Pour assurer la promotion du cinéma européen, l'EFA (European Film Academy, académie du film européen) a invité dix personnalités de renom à devenir ses ambassadeurs lors de différents événements comme la remise des European Film awards le 12 décembre prochain.

Sur la liste, on retrouve notamment le réalisateur roumain Cristian Mungiu (Palme d'or en 2008 pour Quatre mois, trois semaines et deux jours), le réalisateur britannique Stephen Daldry (Billy Elliot, The reader...), l'acteur allemand Moritz Bleibtreu (Cours, Lola, Cours, la Bande à Baader...), l'actrice et réalisatrice portugaise Maria de Medeiros (Pulp fiction, Capitaine d'avril...), l'acteur et réalisateur italien Kim Rossi Stuart (Romanzo criminale, Libero...) et le réalisateur bosniaque Danis Tanovic (No man's land, L'enfer...).

Figurent également l'acteur danois découvert dans Casino Royal, Mads Mikkelsen, la comédienne espagnole Belén Rueda (L'orphelinat, Mar adentro...), l'actrice néerlandaise Johanna ter Steege, aperçue notamment chez Philippe Garrel (J'entend plus la guitare) et enfin l'acteur polonais Maciej Stuhr (The wedding, 33 scenes from life...).

Un casting de choix pour une mission parfaitement respectable. Toutefois, l'EFA ne précise pas si ces ambassadeurs donneront de leur personne directement auprès du grand public pour l'inciter à préférer le cinéma européen au cinéma américain...

Berlin : The Reader émeut, Kate Winslet séduit

Posté par MpM, le 7 février 2009

berlinale kate winslet ralph fiennesPour cette première journée de festival, c’est un film hors compétition qui a monopolisé toute l’attention berlinoise. Little soldier d’Annette K. Olesen (un thriller intimiste entre un père proxénète et sa fille récemment revenue de la guerre) et Ricky de François Ozon (comédie réalistico-symbolique sur une famille étrangement bouleversée par la naissance du petit dernier) ont en effet été élégamment éclipsés par le très attendu The reader (Le liseur) de Stephen Daldry. Logique pour un film cinq fois nommé aux Oscar (dont meilleur film et meilleur réalisateur) et adapté d’un best-seller, le roman éponyme de Bernhard Schlinck…

Plus encore que la présence du réalisateur ou de son interprète masculin Ralph Fiennes, la venue de Kate Winslet a littéralement électrisé la capitale allemande. L’actrice, qui interprète une ancienne gardienne de camp de concentration, rôle pour lequel elle a déjà reçu le Golden Globe du meilleur second rôle féminin, s’est retrouvée sous un feu nourri de questions allant de son rapport à la nudité à son opinion sur la manière dont on enseigne l’Holocauste aujourd’hui. Elle a expliqué s’être énormément documentée sur cette période de l’histoire afin de mieux entrer dans son personnage. "C’était très compliqué pour moi de jouer ce rôle", a-t-elle avoué. "J’ai éprouvé une grande responsabilité. Il était difficile de trouver le bon équilibre entre la honte ressentie par Hannah et la culpabilité dont elle prend conscience au moment de son procès. Pour autant, il aurait été faux de tenter de l’humaniser… même s’il fallait aussi qu’elle reste un être humain également capable de faire parfois preuve de chaleur."

L’interprétation de la comédienne est à ce titre extrêmement subtile, entre rudesse et passion, violence et douceur, monstruosité et banalité. L’Oscar pourrait facilement être au bout du chemin… Le film, lui, s’inscrit dans un surprenant retour en force des intrigues liées à la seconde guerre mondiale dans le cinéma américain : Walkyrie de Bryan Singer, Adam resurrected de Paul Shrader (présent en section parallèle), The boy in the striped pyjamas de Mark Herman, Inglorious basterds, le prochain Quention Tarantino… et même international ! Rien qu’à Berlin on découvrira quatre films ayant pour toile de fond cette période de l’histoire récente (John Rabe de Florian Gallenbreger, North face de Philipp Stolz…). La Scandinavie semble même s’être fait une spécialité des "actionners" situés pendant le conflit mondial, comme Max Manus des Norvégiens Joachim Roenning et Espen Sandberg, qui raconte l’histoire vraie d’un saboteur ayant combattu l’occupant nazi…

Immanquablement, le retour en force de ce type de films fait grincer quelques dents : faire de l’art (et de l'argent) avec un sujet tel que l’Holocauste choque encore de nombreux professionnels… et Stephen Daldry, malgré la qualité de The reader, n’a pas échappé aux remarques acerbes. Lui, pourtant, se défend d’avoir fait un film sur la Shoah. "Le sujet est l’Allemagne d’après-guerre", clame-t-il. C’est justement ce que les esprits chagrins lui reprochent : ce mélange de love story sensuelle et de récits terribles sur le fonctionnement d’Auschwitz… Pourtant, à bien y regarder, c’est le cas de la plupart des films à venir, qui ne se sentent plus obligés de témoigner sur le passé et n’éprouvent aucun malaise à utiliser la force dramatique et romanesque de ce traumatisme récent. On jugera sur pièces, mais le fait est que ces histoires ne viennent pas de nulle part : elles plaisent au public international et remplissent les salles, voire récoltent des prix. On n’a donc pas fini de voir des nazis parler anglais dans des thrillers haletants et des comédies sentimentales tragiques…

Glamour et paillettes : qui croisera-t-on à Berlin ?

Posté par MpM, le 3 février 2009

clive owen naomi wattsLe rêve de tout festival, c’est probablement le doublé réussi par la Mostra de Venise en août dernier : s’offrir en même temps Brad Pitt et George Clooney sur le tapis rouge. Mais ce n’est pas mal non plus de créer l’événement quotidiennement en proposant une ronde continuelle de vedettes et de célébrités. De ce côté-là, le pari risque de s’avérer fructueux pour la 59e Berlinale qui pourrait voir défiler du 5 au 15 février prochains Naomi Watts et Clive Owen (L’enquête de Tom Tykwer, en ouverture), Sean Penn et Gus van Sant (Milk, cité dans huit catégories aux Oscar), Kate Winslet (The reader de Stephen Daldry), Gael García Bernal et Michelle Williams (pour Mammoth de Lukas Moodysson), Zhang Ziyi (Forever Enthralled de Chen Kaige), Keanu Reeves, Julianne Moore et Robin Wright Penn (The Private Lives Of Pippa Lee de Rebecca Miller), on en passe et pas des moindres.

Le glamour français ne devrait pas être en reste, puisque La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, qui compte Isabelle Adjani dans son casting, est présenté en section Panorama. Kate winslet La présence de la star dans les rues de Berlin pourrait faire considérablement grimper la température… On attend également Julie Delpy qui présente The countess, son nouveau film, Chiara Mastroianni et Agathe Bonitzer réunies par Sophie Fillières dans Un chat, un chat ou encore Roschdy Zem qui joue, aux côtés de Brenda Blethyn (Secrets et mensonges), dans le dernier Rachid Bouchareb, London river.

Enfin sont assurés d’être là Tilda Swinton (dite : "Madame la Présidente du Jury") qui aux côtés notamment du cinéaste Wayne Wang et de la réalisatrice Isabelle Coixet aura la lourde tâche de décerner l’Ours d’or, Arta Dobroshi, l’impressionnante Lorna du Silence de Lorna (jury des courts métrages), Maurice Jarre, qui recevra un ours d’or d’honneur venant couronner toute sa carrière et Claude Chabrol récompensé par la "Berlinale camera" (prix décerné à une personnalité ou une institution auquel le festival est particulièrement attaché) en même temps que le producteur allemand Günter Rohrbach.

Certes, tout cela réjouit avant tout les journalistes, que la célébrité attire en masse (on se souvient de la quasi émeute lors de la présence de Madonna ou encore le duo Natalie Portmann / Scarlett Johansson l’an dernier), mais également le public berlinois qui a la possibilité d’assister aux différentes projections et même de rencontrer certaines équipes de film. Un festival d’envergure internationale qui pense aux simples spectateurs de proximité, ce n’est pas si courant ! Pendant dix jours, c’est certain, Berlin va être la capitale du cinéma, du glamour mais aussi de la cinéphilie.