« Si Beale Street pouvait parler » et Barry Jenkins couronnés aux Indie Spirit Awards

Posté par vincy, le 24 février 2019

Relativement snobé par les Oscars, Barry Jenkins, sacré par les Oscars justement il y a deux ans avec Moonlight, a triomphé aux Independent Spirit Awards hier soir avec Si Beale Street pouvait parler, meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur second-rôle féminin. Ce n'est que justice pour l'un des plus beaux films, formellement, du cinéma américain cette année. Et cela confirme tout le talent du cinéaste. D'autant que les Spirit n'ont pas été avare avec le cinéma afro-américain puisque l'excellent Sorry to Bother You a remporté le prix du meilleur premier film.

D'autres œuvres ont remporté plusieurs récompenses, comme Suspiria et Can You Ever Forgive Me?. Roma a une fois de plus raflé le prix du meilleur film étranger.

Film: If Beale Street Could Talk
Réalisateur: Barry Jenkins, If Beale Street Could Talk
Prix Robert Altman: Suspiria
Premier film: Sorry to Bother You
Film internationalRoma (Mexique)
PhotographieSayombhu Mukdeeprom, Suspiria
Montage: Joe Bini, You Were Never Really Here
Scénario: Nicole Holofcener & Jeff Whitty, Can You Ever Forgive Me?
Meilleur premier scénario: Bo Burnham, Eighth Grade
Actrice: Glenn Close, The Wife
Acteur: Ethan Hawke, First Reformed
Second-rôle féminin: Regina King, If Beale Street Could Talk
Second-rôle masculinRichard E. Grant, Can You Ever Forgive Me?
Producteur: Shrihari Sathe
Documentaire: Won’t You Be My Neighbor?
Prix "Plus vrai que la fiction: Bing Liu, réalisateur de Minding the Gap
Prix Bonnie: Debra Granik
Prix John Cassavetes: En El Septimo Dia
Prix espoir (Someone to Watch): Alex Moratto, réalisateur de Sócrates

Akitsu Shima : le musée Guimet poursuit son exploration du Japon

Posté par MpM, le 10 novembre 2008

La balade de NarayamaAprès le cycle "Edo", consacré aux films traitant de la période de repli du Japon sur lui-même, l’auditorium du Musée Guimet s’intéresse à un autre aspect du pays du soleil levant : sa spiritualité. A partir du 12 novembre, et ce jusqu’à la fin du mois de janvier 2009, la programmation invite en effet à partir à la découverte des croyances et courants spirituels d’"Akitsu Shima".Cette expression, qui signifie "l’île aux libellules", fut d’après l’histoire mythologique du Japon ancien le premier nom donné au pays, et renvoie à un passé ancestral qui vit la naissance du shintoïsme. Cette religion antique (littéralement : "la voie des Dieux") désigne l’ensemble des pratiques culturelles ancestrales, par opposition au bouddhisme venu de Chine au VIe siècle.

Car au Japon, la spiritualité est multiple et traditionnelle, reposant souvent sur l’oralité (comme les rituels de l’archipel de Yaeyama filmées dans La transmission de la tradition d’Antonio Guerreiro ou la récitation et le chant de contes héroïques des Aïnus d’Hokkaido racontés par Ken Oguri) et la répétition de rites immémoriaux. Ainsi la tradition de l’ascèse de la marche (L’entrée dans la montagne de Daniel Moreau) ou celle de la marche éternelle d’Ajari (Les milles jours de Daniel Moreau). Sans oublier les écoles zen (Le zen, son esprit et sa culture), la cérémonie du thé reconnue comme l’une des voies pour atteindre la sérénité et le calme de l’âme par le maître de thé Sen no Rikyu (La mort d’un maître de thé de Ken Kumai) et la fête des morts (La saison des fantômes de Caroline Laffon et Sylvain van Eeckhout).

En alternance avec cette exploration métaphysique de l’âme japonaise, l’auditorium Guimet propose une rétrospective de l’œuvre de Shohei Imamura, l’une des figures les plus marquantes de la Nouvelle vague japonaise, ancien assistant d’Ozu et observateur acéré de la société nippone. On pourra ainsi (re)découvrir sept de ses plus grandes œuvres, parmi lesquelles La balade de Narayama et L’Anguille (tous les deux palmes d’or à Cannes respectivement en 1983 et 1997) ou encore Pluie noire (qui aborde le drame d’Hiroshima), Kanzo Sensei (Docteur Akagi) et son dernier long-métrage, De l’eau tiède sous un pont rouge.

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Du 12 novembre 2008 au 30 janvier 2009
Séances à 12h15 les lundis, mercredis ou vendredis selon les semaines
Programme complet et informations sur le site de l’Auditorium Guimet