Tom Hanks replonge dans la seconde guerre mondiale

Posté par vincy, le 14 février 2017

Tom Hanks ne se démoralise pas. Certes il n'a pas eu de nomination aux Oscars pour Sully, pourtant gros succès public et critique. Certes, Inferno, troisième volet de la franchise Da Vinci Code a été un bide aux USA (tout juste compensé par l'international). Certes, A Hologram for the King sera sans doute son premier film que personne n'aura vu. Il espère donc rebondir avec The Circle, thriller SF de James Ponsoldt avec Emma Watson. Le film sort en salles au printemps.

Au marché du film de Berlin, il a également confirmé un nouveau projet, dont il sera l'acteur principal, en plus d'en être le scénariste. Greyhound, qui sera réalisé par Aaron Schneider, racontera l'histoire du Commandant George Krause durant la seconde guerre mondiale. Capitaine de vaisseau, à la barre d'un destroyer de la Navy, il doit affronter l'ennemi combattif tout en gérant ses doutes et ses démons.

Il s'agit de l'adaptation du roman de C.S. Forester (à qui l'on doit African Queen), Bergers sur la mer (The Good Shepherd), publié au milieu des années 1950.

Le roman raconte l'histoire d'un fils d'un ministre luthérien sans fortune, élevé dans la piété, nourri de la Bible, orphelin de bonne heure, George Krause, qui n'a connu que la discipline et les déceptions. Des déboires conjugaux le poussent à s'éloigner des lieux qui lui rappellent sa femme dont il est follement amoureux. Boursier dans une école navale des États-Unis, il est désigné pendant la dernière guerre, pour commander une flottille de destroyers qui escorte un convoi américain de trente-sept cargos à destination de l'Europe. Il n'a que le souci de les défendre et de les conduire à bon port.
Le gros temps, les changements de route, les manœuvres qu'implique la défense des précieux chargements, tendent à disperser sans cesse les cargos sur la mer. À bord de son Keeling, le commandant Krause est le bon berger qui veille sur tous, lutte contre les difficultés de toutes sortes, résout d'instinct les problèmes urgents, présent partout, le jour, la nuit, oubliant de manger, négligeant de dormir, dévoré de scrupules, soucieux de justice. Mais son zèle admirable ne pourra rien contre des assauts imprévus, menés partout, dessus et dessous la surface de la mer. Sur les trente-sept cargos dont il avait la garde, trente seulement atteindront l'Irlande. Sept ont péri, torpillés ou incendiés, quand, le voyage touchant presque à son terme, l'arrivée d'une flottille de secours est enfin signalée.
Krause est de la famille des marins qui ne craignent que le déshonneur, qui considèrent leur corps comme un instrument à faire son devoir.

Sony voudrait sortir le film en 2018. Le tournage est prévu à partir de mai.

L’adaptation de « Pierre Lapin », le héros de Beatrix Potter, en préparation

Posté par vincy, le 26 octobre 2016

Loin des rôles dans des blockbuster d'aventure ou d'action (Suicide Squad, Tarzan) ou même du Loup de Wall Street, Margot Robbie fait un pas dans le cinéma familial en intégrant le casting de Pierre Lapin. Ce sera moins glam, moins rock, moins sexy.

Mais ça reste smart. Peter Rabbit (en français, Pierre Lapin) est l'un des classiques de la littérature jeunesse de Beatrix Potter (à qui l'on doit aussi Jeannot Lapin). Pierre Lapin a été publié pour la première fois en 1902. 45 millions d'exemplaires plus tard, Pierre Lapin a connu aussi une vie en série animée dans les années 1990 puis une autre en 2013. L'histoire relate les aventures de Pierre Lapin, un jeune lapin facétieux, rebelle et désobéissant, qui s'aventure dans le jardin de M. McGregor. Un ancêtre de Bugs Bunny en sorte.

Le film distribué par Sony sera un mélange de prises de vues réelles et d'animation (réalisées par Animal Logic). Le générique comprend James Corden pour la voix du lapin (on l'a aussi vu dans Kill Your Friends et The Lady in the Van). Domhnall Gleeson et Rose Byrne, vue dans X-Men: Apocalypse, incarnent de vrais personnages. Tandis que Robbie, Daisy Ridley (Star Wars: Episode VII - Le réveil de la Force, Le Crime de l'Orient Express) et Elizabeth Debicki (Gatsby le Magnifique, "The Night Manager") complètent le casting vocal.

Margot Robbie vient juste de terminer le tournage de Goodbye Christopher Robin, avec également Domhnall Gleeson.

Le film, réalisé par Will Gluck (Annie), est prévu dans les salles en mars 2018.

C'est la première fois qu'un conte de Beatrix Potter est transposé en long métrage pour le cinéma. L'histoire de la vie de Beatrix Potter a été adaptée par Chris Noonan dans le film Miss Potter, en 2006, avec Renée Zellweger dans le rôle de l'auteure.

Sony Pictures s’engage sur deux premiers films francophones

Posté par vincy, le 29 mai 2016

De nombreux studios américains ont déjà distribué des films français dans les salles: Warner Bros (Tu veux ou tu veux pas, Stars 80), Paramount (Un peu beaucoup aveuglément, Le convoi), Walt Disney (Il était une forêt, Mon maître d'école), et Universal (Babysitting et sa suite, Amis publics). Sony était l'un des rares à ne pas avoir franchi le pas.

C'est désormais dans les tuyaux. Avec le transfert de Stéphane Huard, Directeur général d'Universal Pictures France depuis 2008, qui a pris la direction générale de Sony Pictures Releasing France en janvier dernier, la stratégie du distributeur américain évolue.

Sony a pour ambition de vouloir accompagner la sortie de films populaires. A Cannes, les deux premiers films ont été annoncés. Sony distribuera avec Orange Studios Faut pas lui dire, premier film de la belge Solange Cicurel (Einstein était un réfugié). Cette comédie romantique à petit budget rassemble Camille Chamoux (Les gazelles), la chanteuse Jenifer Bartoli, Tania Garbarski, Stéphanie Crayencour, Laurent Capelluto, Fabrizio Rongione, Charlie Dupont, Brigitte Fossey et Arié Elmaleg. L'histoire est celle de quatre amies, l'une d'elle s'apprête à se marier mais le fiancé dissimule son homosexualité. La sortie est prévue cet hiver.

Si Sony a annoncé son film en premier, c'est un autre qui inaugurera le line-up français du distributeur puisque le studio sortira le 12 octobre La pièce, les derniers seront les premiers, là aussi un premier long métrage signé Lamine Diakité et produit par Dawala Badiri Diakité (Maître Gims, Sexion d'assaut, tous distribués par ... Sony Music). Ce "feel-good movie", avec Thiebault Viel, Fahmi Guerba et Dawala Badiri Diakite, suit un jeune SDF qui, avec l'aide de jeunes de cités, s'investit dans de bonnes actions en banlieue.

Jennifer Lawrence en espionne de la CIA et maîtresse de Fidel Castro

Posté par cynthia, le 25 janvier 2016

jennifer lawrence american hustleNommée à l'Oscar de la meilleure actrice pour la quatrième fois de sa carrière, Jennifer Lawrence incarnera prochainement à l'écran Marita Lorenz, ex-compagne de Fidel Castro, qui aurait été engagée par la CIA en 1960 afin d'empoisonner l'ancien président cubain. Elle avait témoigné devant le Congrès lors de l'enquête parlementaire sur l'assassinat de JFK, faisant sensation lorsqu'elle a évoqué un complot mêlant la CIA, des complices cubains et Lee Harver Osswald.

Le producteur québécois André Rouleau (Starbuck, Le magasin des suicides) a ce projet en tête depuis 2013. Il coproduira Marita pour Sony avec Scott Mednick, Matt Tolmach, et Jennifer Lawrence herself! Après une dure bataille aux enchères entre studios, Sony a acquis les droits sur la vie de Marita Lorenz et a le synopsis de Eric Warren Singer (American Bluff).  Il s'est librement inspiré de l'autobiographie de Lorenz, Marita: One Woman's Extraordinary Tale of Love and Espionage front Castro to Kennedy (Marita, Robert Laffont, 1994), ainsi que d'une deuxième livre de Mémoires qu'elle a écrit, Lieber Fidel - Mein Leben, meine Liebe, mein Verrat (Cher Fidel, Archipel, 2001).

Marita Lorenz, née en 1939 en Allemagne, a été envoyée au camps de concentration de Bergen-Belsen durant la guerre. Une fois libérée, elle voyage dans le monde entier avec son père, qui travaillait dans la marine. En 1959, elle fait escale à Cuba, et se fait remarquée par Fidel Castro qui en tombe amoureux. Elle y reste plusieurs mois, tombe enceinte, mais, sous la pression, doit avorter. Elle rejoint alors les activistes de l'opposition en Floride. En 1960, missionnée pour empoisonner Castro, elle revient sur l'ile mais refuse de tuer son amant. Son histoire reste remplit de mystères et de faits non vérifiés.

Même si le film n'a toujours pas de réalisateur, sa sortie est prévue pour l'année prochaine.

D'ici là Jennifer Lawrence sera à l'affiche de X-Men: Apocalypse, de Passengers, face à Chris Pratt, et des prochains films de Darren Aronofsky et de Steven Spielberg (It's What I Do).

Sam Raimi et Dennis Lehane en piste pour le remake d’Un prophète

Posté par vincy, le 23 janvier 2016

Tahar Rahim Niels Arestrup Un prophète

Le remake américain du film de Jacques Audiard, Un prophète, devient de plus en plus concret. Sam Raimi est désormais en négociations avec Sony, selon Deadline, pour réaliser le film.

Le scénario est écrit par l'écrivain Dennis Lehane (Gone Baby Gone, Mystic River, Shutter Island). Reste à trouver la star pour reprendre le rôle qui révéla Tahar Rahim. Le tournage est prévu pour cette année. Pour Sam Raimi, 56 ans, c'est un retour au thriller, après quelques grosses productions. Le réalisateur de la première trilogie de Spider-Man et du Monde fantastique d'Oz (2013), son dernier film en date, a aussi des films comme Un plan simple et Intuitions (The Gift) dans sa filmographie.

Un prophète (2009) a été nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il a récolté de nombreux prix: Bafta du meilleur film en langue étrangère, Grand prix du jury à Cannes, 9 César (dont meilleur film, meilleur réalisateur et un doublé meilleur acteur et meilleur espoir pour Tahar Rahim), deux European Film Awards, Meilleur film au Festival du film de Londres, Prix Louis-Delluc, prix du public au Festival du cinéma européen de Séville...

Le film a rapporté 18 millions de $ de recettes dans le monde, dont 2 millions de $ en Amérique du nord.

Jennifer Lawrence sera l’épouse idéale et imparfaite de The Rosie Project

Posté par vincy, le 11 juillet 2015

Jennifer Lawrence, qui présentait le dernier volet d'Hunger Games en fin de semaine au Comic Con de San Diego, a accepté d'être la vedette de The Rosie Project, adaptation du premier volet des aventures de Don Tillman, professeur de génétique à la recherche d'une épouse sur mesure qui réponde à des exigences précises dans un questionnaire de 16 pages. L'épouse parfaite ne doit pas fumer et boire, ne jamais être en retard, être végétarienne, aimer la glace à l'abricot, se lever après 6 heures, etc. Et elle doit aussi accepter le système de repas normalisé qui prévoit du homard au dîner le mardi.

En Français, le roman de l'australien Graeme Simsion a été traduit avec cette référence au crustacé: Le théorème du homard ou Comment trouver la femme idéale. Il est paru l'an dernier. Une suite a déjà été publiée, en avril, L'effet Rosie : le théorème de la cigogne (The Rosie Effect), où le généticien Don, atteint du syndrome d'Asperger (une forme d'autisme) doit affronter un nouveau défi. Après avoir épousé Rosie Jarman, qui n'a aucune des qualités qu'il recherchait, elle est tombée enceinte. Il devient alors expert en obstétrique.

Sony a acquis les droits de ce drame romantique l'an dernier et Lawrence incarnera l'épouse imparfaite qui recherche son père biologique en parallèle. Le scénario a été écrit par Scott Neustadter et Michael Weber, déjà auteurs de (500) Days of Summer, Nos étoiles contraires et The Spectacular Now.

Reste à trouver le réalisateur.

S.O.S. Franchise: Sony relance les Ghostbusters

Posté par vincy, le 12 juin 2015

Tout est en place pour la nouvelle version de S.O.S. Fantômes, aka les Ghostbusters. Le tournage doit commencer dans les prochains jours et la dernière recrue vient d'être enrôlée: Chris Hemsworth, alias Thor dans l'univers Marvel, qui incarnera le réceptionniste. Car, le film de Paul Feig (Spy, à l'affiche mercredi) a inversé les sexes. L'équipe de chasseurs de fantômes et d'autres créatures spectrales sera exclusivement féminine. le quatuor sera composé de Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon et Leslie Jones. Melissa McCarthy en sera à son quatrième films avec Paul Feig (après Mes meilleures amies, Les flingueuses et Spy). Elle retrouve ici Kristen Wiig, sa partenaire de Mes meilleures amies. Issue du Saturday Night Live, l'humoriste Kate McKinnon est attendue dans Masterminds et Angry Birds. Enfin, Leslie Jones, elle aussi venue du SNL, sera également dans Masterminds.

Ce Ghostbusters au féminin doit sortir le 22 juillet 2016 aux Etats-Unis. Pour avoir Hemsworth au casting, il a fallu réécrire le scénario: son rôle était trop insignifiant, à son goût, au départ.

Ce reboot a un énorme défi: nous faire retrouver le charme du premier opus sorti en 1984 (et énorme succès à l'époque). D'autant que la suite, sortie en 1989, avait largement déçu malgré, là encore, un joli succès en salles. Longtemps un Ghostbusters 3, avec Ivan Reitman, réalisateur des deux premiers, aux manettes a été envisagé à Hollywood. Producteur de la franchise, Reitman a finalement lâché l'affaire début 2014 et Paul Feig a embarqué dans le projet en août dernier, avec un projet radicalement différent.

En janvier dernier, Sony a mis les feux au vert pour ce Ghostbusters inattendu. Mais en mars, Sony a aussi donné son feu vert pour un autre Ghostbusters, masculin cette fois-ci, comme le studio en rêve depuis des années. Channing Tatum est annoncé sur ce projet dont les commandes ont été confiées à Joe et Anthony Russo. A quand les deux équipes dans un même film?

Au final, Sony a clairement dans l'idée de créer un univers autour de la marque Ghostbusters, afin de le décliner sur tous les supports. Ce n'est pas neuf puisque les deux premiers opus, dans les années 80, ont déjà été dérivés en séries animées, BD, jeux vidéo, jeux de société, jouets, et même romans.

Omar Sy rejoint Tom Hanks et Felicity Jones dans Inferno

Posté par vincy, le 18 février 2015

Après Audrey Tautou dans Da Vinci Code. Après Omar Sy dans X-Men 5, Jurassic Park 4. Voici Omar Sy dans le l'opus 3 des aventures de Robert Langdon (Da Vinci Code et Anges & Démons), Inferno.

C'est RTL qui a révélé ce matin l'information. L'acteur césarisé d'Intouchables tourne actuellement Chocolat. En avril, il enchaînera avec Inferno, adaptation du best-seller de Dan Brown. Ron Howard est toujours aux commandes de la série et Tom Hanks reprend son rôle. Outre Hanks et Sy, on retrouvera Felicity Jones, en lice pour l'Oscar de la meilleure actrice dimanche, Irrfan Khan et Sidse Babett Knudsen.

L'adaptation d'Inferno est écrite par David Koepp. Dans ce nouvel épisode, Robert Langdon se réveille complètement amnésique dans un hôpital italien. Avec l'aide de Sienna Brooks, il va essayer de retrouver la mémoire et empêcher un fou dangereux de contaminer la planète avec un virus lié à l'Enfer, l'oeuvre culte de Dante. Le livre s'est vendu à plus de 700000 exemplaires en France.

Inferno doit sortir aux Etats-Unis le 14 octobre 2016 et le 19 octobre 2016 en France. Les deux premiers films ont rapporté près d'1,2 milliard de dollars dans le monde.

Danny Boyle tourne Steve Jobs avec Michael Fassbender

Posté par vincy, le 1 février 2015

Le casting a été compliqué à boucler. Le biopic sur Steve Jobs, adapté de la biographie (et best-seller) de Walter Isaacson, devait être réalisé par David Fincher. Mais, trop gourmand (10 millions de $), le réalisateur a été éjecté du projet. Christian Bale devait alors incarner le feu patron d'Apple. Sony engage alors Danny Boyle qui préfèrerait travailler avec Leonardo DiCaprio. Ce dernier, finalement, ne s'engage pas sur le projet. Sony et Boyle décident de revenir vers Christian Bale, qui accepte le rôle, dans un premier temps (lire notre actualité du 24 octobre 2014). Moins de trois mois avant le début du tournage, l'ex-Batman décide de ne pas signer le contrat, considérant qu'il n'était pas l'acteur idéal pour le rôle.

C'est alors que Danny Boyle décide d'approcher Michael Fassbender, moins cher, moins star. Fassbender accepte. Et entre temps, le projet passe de Sony à Universal. Ultime rebondissement avant la mise en production définitive du film.

Le tournage de Steve Jobs a commencé cette semaine à San Francisco. Seth Rogen dans le rôle de Steve Wozniack, co-fondateur d’Apple, Kate Winslet en Joanna Hoffman, ancienne directrice marketing de Macintosh, Jeff Daniels en John Sculley, vice-président d’Apple, Katherine Waterston (Night Moves) en ancienne compagne de Steve Jobs, Michael Stuhlbarg en Andy Hertzfeld, membre d'origine de l’équipe de développement du Macintosh, et aussi Sarah Snook, Perla Haney-Jardine, Makenzie Moss et Adam Shapiro sont au générique.

Le film se déroule des coulisses du lancement des produits phares de la marque jusqu’à la présentation de l’iMac  en 1998.

Steve Jobs est prévu sur les écrans en 2016.

14 événements marquants de l’année cinéma 2014

Posté par vincy, le 4 janvier 2015

scarlett johansson under the skin

L'année cinéma ne fut pas de tous repos. Hormis ce qui compte le plus, les films, l'industrie a connu de fortes turbulences et parfois même quelques séismes faisant bouger les plaques tectoniques les plus solides. Le cinéma reste un art fragile, mué par une industrie qui cherche en vain des formules, recettes, et autres martingales rassurant les investisseurs.

La preuve la plus spectaculaire est évidemment l'énorme opération de piratage qui a ébranlé le géant Sony Pictures. Alors que le studio lançait en fanfare le tournage du nouveau James Bond, Spectre, ses ordinateurs étaient "hackés". Et les "Gardiens de la Paix", qui revendiquent l'acte de "vandalisme" pour reprendre le mot de Barack Obama, se sont délectés: révélation des salaires des dirigeants, des contrats pour les films, des courriels (parfois très politiquement incorrects) entre les dirigeants, diffusion de films en ligne et, en point d'orgue, menace d'attentats pour quiconque projetterait le film The Interview. Ce dernier fait marquant a créé un dangereux précédent: Sony a d'abord annulé la sortie du film, avant de négocier avec quelques 300 salles et une plateforme en ligne. En capitulant devant des terroristes, en censurant une comédie satirique, Sony s'est mis Hollywood et une grande partie de la classe politique à dos...

Mais l'année 2014 ce n'était pas que ça. A Hollywood, les mines sont peu enjouées: le box office est en retrait, les suites produites n'ont pas été les cartons annoncés. Seuls les super-héros et franchises pour la jeunesse ont vraiment cartonné (les deux films les plus populaires de l'année sont finalement un Hunger Games). Pas étonnant alors que tous les studios se soient lancés dans un programme ambitieux de sagas, avec en tête une guerre déclarée entre Disney-Marvel-Star Wars et Warner Bros-DC Comis-Harry Potter. Les plannings sont prêts jusqu'en 2020. Un véritable travail à la chaîne.

Mais Hollywood a les yeux rivés au-delà. Du financement à la distribution, désormais c'est du côté de la Chine que ça se passe. L'Empire du milieu, déjà 2e marché cinéphile du monde, va devenir rapidement la plus grosse réserve de spectateurs. Certains films américains y font un box office presque supérieur à celui qu'ils réalisent en Amérique du nord. Partenariat, coopération, joint-venture: tout le monde veut sa place là bas. C'est le nouvel eldorado.

Même les Français s'y investissent. Ironiquement d'ailleurs, c'est un remake chinois d'un film français réalisé par un cinéaste français qui représentait la Chine aux Oscars. Tout un symbole d'ouverture. Tandis que dans l'Hexagone, on joue à Jean-qui-rit/Jean-qui-pleure. La fréquentation des salles est à un excellent niveau. La part de marché des films français a rarement été aussi bonne.  Trop tôt pour dire si l'opération 4€ pour les moins de 14 ans a joué un effet déclencheur sur les films familiaux. Mais avec deux symboles, le carton à 12 millions d'entrées de Qu'est-ce-qu'on a fait au Bon Dieu? et le triomphe international de Lucy, le cinéma français continue de séduire (y compris à la télévision puisqu'Intouchables s'est offert une audience de coupe du monde avec 13 millions de téléspectateurs). Mais, dans le même temps, la production française connaît une crise sans précédent avec une réduction drastique des tournages et des budgets. A cela s'ajoute une véritable vulnérabilité du modèle économique et des tensions sociales toujours d'actualité.

Le cinéma est une économie périlleuse. Des studios Ghibli au Japon qui décident de fermer temporairement leur département long métrage aux festivals (Film asiatique de Deauville, Paris Cinéma) qui mettent la clef sous le rideau, la crise touche tout le monde, même des valeurs qu'on croyaient sûres. Cela oblige de nombreux acteurs de l'industrie de modifier leurs stratégies. L'événement le plus flagrant fut sans doute la mise en ligne par Wild Bunch, en Vidéo à la demande, de Welcome to New York, d'Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu, sans passer par la case salles. Evénement qui a parasité Cannes et qui sera de plus en plus courant. Dans le même temps Wild Bunch a d'ailleurs créé une société de e-distribution et s'est marié avec un groupe allemand.

Le numérique est de plus en plus présent dans toutes les strates du cinéma: tournage, diffusion, et même marketing et promotion. Un selfie aux Oscars fait davantage de bruit et d'impact qu'une campagne de publicité massive. Même si la tendance du selfie peut agacer (sur les marches de Cannes), tous les distributeurs profitent désormais des réseaux sociaux pour promouvoir leurs films. Les stars aussi. James Franco en a même un peu abusé...

Évidemment, d'autres faits ont marqué cette année 2014. A commencer par les disparitions de personnalités qui nous manqueront devant ou derrière l'écran. L'émotion mondiale a été à son comble avec l'overdose de Philip Seymour Hoffman et le suicide de Robin Williams, deux immenses acteurs américains. De l'émotion, il y en a eu cette année. Nous resterons marqués par les adieux discrets et humbles, mais ô combien touchants, de Gilles Jacob sur la scène du Palais des Festivals à Cannes, après avoir remis la Caméra d'or, qu'il a créé, à un premier film français revigorant (Party Girl).

Mais finalement, 2014 n'est-ce-pas Scarlett Johansson qui l'incarne le mieux, en étant, paradoxalement, l'actrice la plus désincarnée de l'année? Voix virtuelle et numérique dans Her, super-héroïne se muant en clé USB dans Lucy, girl next door irrésistible en second-rôle dans Chef et personnage de BD en tête d'affiche dans Captain America : Le soldat de l'hiver, elle est toutes les femmes sans en être une seule. Elle est à la fois la belle et la bête. Elle incarne le vide existentiel de notre époque, reflète nos fantasmes, nous renvoie l'image d'une star caméléon, jusqu'à se désintégrer pour bien nous prouver qu'elle n'est pas réelle dans Under the Skin. En cela, en alien-vampire s'humanisant au contact des hommes qu'elle piège, créature hybride mise à nue par la souffrance de notre monde, Scarlett Johansson illustre numériquement et charnellement (antagonismes?) ce que le cinéma cherche encore et toujours: la restitution de la réalité à travers un imaginaire de plus en plus technologique.