Phénomènes, un « non happening »

Posté par vincy, le 10 juin 2008

phenomenes_affiche.jpgNous n'avons pas critiqué le dernier film de M. Night Shyamalan. Si nous n'avons pas vu Phénomènes, ce n'est pas par a priori. Peu de journalistes ont eu le droit de regard. On recense une critique dans Le Monde (étonnament la seule qui soit bonne), Le Journal du Dimanche et une dans Mad Movies. Aux Etats-Unis, aucun grand journal n'a encore publié d'opinions sur le film. Si on a longtemps cru à une projection de dernière minute (le réalisateur faisait encore l'étalonnage de son film fin avril), il faut surtout croire que Shyamalan a été atteint par le syndrome "Besson". On connaissait son égo, désormais nous savons qu'il ne veut plus se confronter aux critiques, qui, c'est vrai, l'ont égratigné ces derniers temps.

D'ailleurs, Phénomènes semble sur la même voie : les rares critiques sont très mauvaises ; un véritable lynchage. La rumeur semble désastreuse. Et, si le film n'a pas été montré, c'était pour permettre au thriller d'encaisser le maxumum de dollars avant que le bouche à oreille ne fasse fuir les spectateurs. Le mépris vis-à-vis de la critique n'est pas nouveau. Pour compenser l'absence de revue de presse, le distributeur mise tout sur le marketing, généralement télé, web et affichage. Justement l'affiche, avec sa ville un peu bancale, rappelle celle d'une autre sortie de la semaine, Skate or Die, où là aussi le décor est de travers.

Après trois premiers films intéressants, le cinéaste indo-américain semble se fourvoyer dans un cinéma trop codé, manquant d'inspiration, piégé par son propre style. Tous les deux ans, le cinéaste revient avec un trhiller mélangeant mysticisme et suspens, superstitions, croyances et foi, apocalypse et frayeurs. Avec un twist astucieux (ou pas tant que ça). Pour peu qu'il se loupe une troisième fois, il devra faire preuve d'humilité et prouver aux cinéphiles qui l'aimaient tant qu'il avait vraiment du style et que ce n'était pas de la recette marketing.