Silence soudain pour le compositeur Johann Johannsson (1969-2018)

Posté par vincy, le 11 février 2018

Le compositeur islandais Johann Johannsson, né le 19 septembre 1969 à Reykjavik, est décédé à l'âge de 48 ans, a annoncé samedi soir son manager. Il a été trouvé mort vendredi dans son appartement de Berlin. Une enquête est en cours afin de déterminer les causes de son décès.

Il a été nommé deux fois pour l'Oscar de la meilleure musique de films (en 2016 pour Sicario et en 2015 pour Une merveilleuse histoire du temps, qui lui avait valu un Golden Globe).

Après une douzaine d'années, il s'était fait connaître au public international avec la trame sonore de Prisoners de Denis Villeneuve, qui lui confiera aussi la musique de Premier contact. Il aussi composé 8 albums, dont le dernier, Orphée (2016).

"Je pense que ma musique est une façon de communiquer directement avec les gens et leurs émotions", avait-il expliqué au magazine The Talks en 2015. Il revendiquait aussi un droit au silence comme partie intégrante de ses compositions.

L'an dernier, il avait été le consultant sonore de Mother! de Darren Aronofsky. On entendra encore ses sons épurés et électroniques dans Le jour de mon retour de James Marsch, Mandy de Panos Cosmatos et Marie Madeleine de Garth Davis.

Cannes 2017: Qui est Taylor Sheridan ?

Posté par vincy, le 27 mai 2017

Taylor Sheridan, c'est le talent brut américain. Un touche-à-tout venu du Texas. A 47 ans - il a fêté son anniversaire au Festival il y a six jours - il est connu comme acteur en second-rôle, scénariste de premier plan et le voilà réalisateur. Wind River est son premier film. Un thriller présenté à Un certain regard, où un homme, Cory, traumatisé par la mort de sa fille, travaille comme chasseur de coyotes et autres prédateurs. La poisse : il trouve le corps violé d'une adolescente dans une région désertée, une réserve amérindienne, et décide d'aider un agent du FBI à trouver le coupable. Le film, avec Jeremy Renner dans le rôle principal, et Elizabeth Olsen, a déjà été présenté à Sundance cet hiver.

Avant de concourir à la prestigieuse Caméra d'or cannoise, Taylor Sheridan a parcouru un long chemin chaotique. En tant que comédien, il a joué les rôles secondaires dans des épisodes de série, de Walker, Texas Ranger à Docteur Quinn, femme médecin en passant par Star Trek: Enterprise, New York Police Blues, Les Experts: Manhattan. Malgré sa belle gueule et son regard perçant, sa carrière ne décolle pas avant 2005, quand il incarne Danny Boyd, en cousin d'un gangster et trafiquant de drogue maffieux irlandais, dans la série Veronica Mars. Mais c'est en flic dans trois saisons de Sons of Anarchy qu'il est acquiert enfin une certaine notoriété.

Au cinéma, en revanche, c'est disette. Il tourne en 2003 dans White Rush, de Mark L. Lester, polar inédit en salles, et ne retrouve le grand écran qu'avec Comancheria (High or Hell Water), présenté l'an dernier à Un certain regard, dont il a signé le scénario.

Car, voyant sa carrière de comédien faire du sur place, il décide de se lancer dans l'écriture de scénarios. Et pas des moindres. On lui doit Sicario, réalisé par Denis Villeneuve et en compétition au Festival de Cannes en 2015. Une autre histoire de drogue, de Texas et de flics, avec un FBI sans foi ni loi et des immigrés clandestins venus du Mexique. Pour le film, il se documente énormément, effectue un véritable travail journalistique et montre comment cette frontière bientôt murée est devenue une zone de non-droit. Le film reçoit trois citations aux Oscars et le scénariste est nommé aux prix de la Writers Guild of America. Il a écrit la suite, Soldado, centrée sur le personnage interprété par Benicio del Toro.

Comancheria, réalisé par David Mackenzie, est par conséquent son deuxième scénario. Il l'avait écrit quelques années avant Sicario. Le script figurait sur la fameuse Black List, ces pépites que personne n'osent produire. Un autre récit texan, avec deux frères qui braquent des banques pour rembourser une dette. C'est le bingo. Quatre nominations aux Oscars, dont celle du meilleur film et du meilleur scénario original, deux nominations aux Golden Globes, dont une pour Sheridan à titre de scénariste et une nouvelle nomination aux prix de la Writers Guild of America.

Depuis deux ans, Taylor Sheridan ne chôme pas (il a même écrit le téléfilm Yellowstone, autour d'une famille du Montana qui se bat pour sauver son ranch). Il a été enrôlé pour écrire le remake de Maryland, le film d'Alice Winocour, présenté en 2015 à Un certain regard.

Il aime les histoires simples, les paysages arides, les personnages tourmentés et solitaires. Taylor Sheridan impose son style, en ancrant des récits réalistes et contemporains dans un cadre finalement on ne peut plus classique entre film noir et western. Un Texan qui a rêvé de la lumière et l'a trouvée dans l'ombre de l'écriture.

César / Oscar 2016 : le match en 5 rounds

Posté par kristofy, le 1 mars 2016

Les patients: Vincent Lindon, Leonardo DiCaprio, et Ennio Morricone !

Florence Foresti avait souligné que Vincent Lindon était un peu notre Leonardo à nous, plusieurs fois nominé mais pas encore Césarisé et que cette fois ça serait la bonne (Flo : merci du spoiler), et en effet César pour Lindon et Oscar pour DiCaprio. Mais c’était aussi la même situation pour une personnalité plus discrète, le compositeur italien Ennio Morricone, qui décroche enfin un Oscar pour une musique de film à 87 ans !

Vincent Lindon a été nommé 5 fois : meilleur acteur La Crise 1993, Ma petite entreprise 2000, Ceux qui restent 2008, Welcome 2010, Quelques heures de printemps 2013… avant d’obtenir enfin un César la 6ème fois pour La loi du marché.

Leonardo DiCaprio a été nommé 4 fois : meilleur second rôle Gilbert Grape 1994, meilleur acteur pour Aviator 2005, Blood Diamond 2007, Le Loup de Wall Street 2014 (ainsi que comme producteur)… avant d’obtenir enfin un Oscar la 5ème fois pour The Revenant.

Ennio Morricone a été nommé 5 fois sans Oscar (et pas pour ses célèbres musiques de western) : meilleure musique originale pour Les Moissons du ciel de Terrence Malick 1979, Mission de Roland Joffé 1986, Les Incorruptibles de Brian De Palma 1987, Bugsy de Barry Levinson 1991, Malena de Giuseppe Tornatore 2000. Il a tout de même reçu un Oscar honorifique pour l'ensemble de sa carrière en 2007, et cette année, il reçoit l'Oscar de la meilleure musique originale pour Les Huit Salopards (il était d’ailleurs en même temps nominé au César de la meilleure musique originale pour En mai, fais ce qu'il te plaît, 3 fois au César sans aucune récompense…).

Avantage : Oscar

Des seconds rôles nordiques de première catégorie

César : Karin Viard (21 nuits avec Pattie), Agnès Jaoui (Comme un avion), Noémie Lvovsky (La belle saison), Sara Forestier (La tête haute), Sidse Babett Knudsen (L'hermine). C’est Sidse Babett Knudsen qui a gagné, mais dans le film L'hermine c’est elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas dans la catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale est devenu au fil du temps un concours entre les monstres sacrés - 13 nominations pour Catherine Deneuve, 15 nominations pour Isabelle Huppert - et les comédiennes qui portent un film sur leurs épaules.

Oscar : Jennifer Jason Leigh (Les 8 Salopards) ; Rooney Mara (Carol) ; Rachel McAdams (Spotlight) ; Alicia Vikander (The Danish Girl) ; Kate Winslet (Steve Jobs). C’est Alicia Vikander qui a gagné, mais dans le film The Danish Girl c’est aussi elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas en catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale n’est plus pour une meilleure interprétation mais pour un choix stratégique pour obtenir l'Oscar, et les producteurs-distributeurs veulent multiplier le nombre de nominations et les chances de gagner. Ainsi Juliette Binoche, rôle central du Patient anglais avait davantage de chance de l'avoir en second-rôle que si elle avait été "actrice principale" où sa collègue Kristin Scott Thomas avait ses chances. Ce calcul fait que pour le film Carol le duo d’égale importance est partagé entre catégorie meilleure actrice pour Cate Blanchett et catégorie second rôle pour Rooney Mara (bien que elle seule ait eu le prix d’interprétation à Cannes…). Donc face aux favorites (Charlotte Rampling, Saoirse Ronan, Brie Larson oscarisée) il était plus prudent de ‘placer’ Alicia Vikander en catégorie second rôle féminin…

Avantage : nul

Un meilleur film en langue étrangère toujours suspect

César : Birdman (USA), Le Fils de Saul (Hongrie), Taxi Teheran (Iran), Mia Madre (Italie), Youth (Italie), Le tout nouveau testament (franco-Belgique), Je suis mort mais j’ai des amis (franco-Belgique). Avec 2 films italiens et 2 films franco-Belges (car une règle qu’il faudrait supprimer oblige d’inclure dans cette catégorie des films francophones-, les César peuvent tout se permettre (y compris oublier les films asiatiques ou latino-américains), en mélangeant exercice de style, comédie, mélodrame... Et donc aucune nomination pour Mad Max Fury Road qui a gagné 6 Oscars (sur 10 nominations) ? Le Fils de Saul était évidement le favori, et bizarrement le César a été attribué à Birdman… Pour mémoire déjà en 1995 le César du meilleur film étranger avait récompensé la comédie culte Quatre mariages et un enterrement face à Pulp Fiction de Quentin Tarantino (Palme d’or à Cannes et Oscar du meilleur scénario) et La Liste de Schindler de Steven Spielberg (7 Oscars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario…). C’est quoi le problème avec cette catégorie pour les votants des Césars ?

Oscar : L'étreinte du Serpent (Colombie) ; Mustang (France); Le Fils de Saul (Hongrie), Theeb (Jordanie); A War (Danemark). On note une moins grande variété de genre mais une vraie diversité de styles cinématographiques et un penchant pour des films d'auteurs assez pointus. Pourtant, la manière de sélectionner les films (quasiment soviétique), et le fait de mettre le Népal à égalité avec l'Italie ou la Chine pose toujours problème. Trois de ces films étaient à Cannes (2 à la Quinzaine des réalisateurs, et Le Fils de Saul récompensé du Grand prix du jury du festival de Cannes, donc le prix le plus important après la Palme d’or). Le Fils de Saul était donc évidement le favori, et logiquement il a reçu l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère.

Avantage : Oscar

Aimés en mai, rejetés en février

César : Dheepan de Jacques Audiard, c’est la Palme d’or du Festival de Cannes (avec dans le jury tout de même Ethan et Joel Coen, Guillermo del Toro, Xavier Dolan…), et 9 nominations aux Césars… Jacques Audiard est adoré par les professionnels avec à son compte 3 Césars pour De battre mon cœur s'est arrêté, 3 Césars pour Un prophète, 1 César pour De rouille et d'os…, mais cette année il y a eu comme un Audiard-bashing… Le film a divisé la critique et surtout ce fut le plus gros échec public de Audiard depuis 20 ans. Résultat aucun César !

Oscar : Sicario de Denis Villeneuve, en compétition à Cannes, 30 millions de budget et environ 90 millions de recettes, 3 nominations techniques (meilleure photographie pour Roger Deakins, sa 13e infructueuse, meilleure musique, meilleur montage de son) mais aucune nomination pour le scénario, le réalisateur, ou le film… C’est le film qui aurait dû faire concurrence à Mad Max Fury Road et à The Revenant, mais il en a été décidé autrement. On pourrait dire la même chose de Carol, grand favori jusqu'aux Golden Globes, et qui repart bredouille. Résultat aucun Oscar !

Avantage : nul

Les minorités, véritables gagnantes des deux cérémonies

Zabou et Pierre Deladonchamps : «Dans notre milieu d’artistes de toutes origines pas le place pour la xénophobie, pas de place pour la misogynie, pas de place non plus pour l’homophobie, pas de place non plus pour l’antisémitisme [lol]… Il y a ici ce soir des gens de grand talent, et des gens qui n’en n’ont pas du tout…et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour une paire de Louboutin… Je connais des votants qui ne sont pas sympas et qui eux-mêmes insultent les gens…»
Voila une pique pour ‘la grande famille du cinéma français’ qui aussi doit se pencher sur une meilleure représentation des minorités devant comme derrière la caméra. En France, on se donne bonne conscience en votant pour Fatima, c'est bien, mais on est aussi obligé de rappeler que Loubna Abidar est sans papiers et menacée dans son pays.

Côté Oscar une polémique ‘OscarSoWhite’ enflait sur l’absence de personnalités Noires (ni interprétation, ni réalisation…) avec des votants en majorité Blancs et âgés. Des mesures ont été prises pour un renouvellement des votants avec plus de diversité, et aussi plus de femmes.
Chris Rock : « Pensez-y : il n'y a aucune véritable raison d’avoir une catégorie pour les hommes et une autre pour les femmes pour un prix d’interprétation. Si vous voulez des gens Noirs chaque année à cette cérémonie des Oscars, il faudrait alors juste une nouvelle catégorie meilleure interprétation black, comme quand un Blanc dit ‘mon meilleur ami noir’… En fait, nous voulons avoir l'opportunité d'avoir de bons rôles. Nous voulons que des acteurs Noirs aient les mêmes opportunités que les acteurs Blancs… »
La polémique n’est donc tant du côté des nominations mais plus du côté des producteurs et distributeurs de films…

Avantage : Oscar

César / Oscar 2016, le match en 5 rounds : La cérémonie des Oscars remporte 3 rounds contre celle des Césars, les deux organisations et leurs membres votants vont devoir faire mieux pour l'année prochaine... Ou pas.

Les nominations surprenantes de la Guilde des producteurs américains

Posté par vincy, le 5 janvier 2016

8 des 10 films récompensés par la Guilde des producteurs américains (PGA Awards) ont reçu l'Oscar du meilleur film. Sauf surprise, le vainqueur des statuettes dorées hollywoodiennes se trouve dans cette liste. A priori, Spotlight est désormais le grand favori puisque Carol ne figure pas, ô scandale, dans ces nominations. L'autre leçon que l'on peut en tirer c'est la présence de films de genre, assez prépondérants cette année. La présence de Ex Machina, Mad Max, Seul sur Mars, The Revenant, Sicario et Straight Outta Compton est révélatrice d'une tendance intéressante où les films plus classiques, dits "oscarisables" sont moins nombreux. Ce n'est pas forcément qu'une bonne nouvelle. Dans un contexte où le cinéma d'auteur et les films indépendants a de plus en plus de difficultés à trouver son public en Amérique du nord, cela met en péril tout un pan de la production qui a besoin de ces prix hors festivals. Car l'autre leçon, c'est que - hormis trois films - cette liste est composée de films qui ne sont pas passés par les grands festivals. Le box office, le marketing ont eu raison des logiques des distributeurs indépendants (Sundance, Cannes, Venise, Toronto). Mad Max pourrait alors être un gagnant réjouissant: grand public, film de genre, film d'auteur, gros succès, présenté à Cannes, il cumule tous les atouts qu'on peut attendre d'un tel prix.

Les vainqueurs de chaque catégorie seront révélés le 23 janvier.

Darryl F. Zanuck Award (meilleur film)

The Big Short
Le Pont des espions
Brooklyn
Ex Machina
Mad Max: Fury Road
Seul sur Mars
The Revenant
Sicario
Spotlight
NWA: Straight Outta Compton

Meilleur film d'animation

Anomalisa
Le Voyage d'Arlo
Vice-Versa
Les Minions
Snoopy et les Peanuts, le film

Meilleur documentaire

Amy
The Hunting Ground
The Look of Silence
Meru
Something Better to Come

Une suite pour Sicario

Posté par vincy, le 23 septembre 2015

benicio del toro sicarioS'il y avait bien une suite qu'on n'attendait pas, c'était celle de Sicario. Le thriller autour du trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis signé Denis Villeneuve, et en compétition au dernier festival de Cannes, ne s'arrêtera pas là où on le croyait.

Lionsgate développe actuellement une suite centrée sur l'un des personnages, le plus énigmatiques du film sans aucun doute, celui incarné par Benicio del Toro, au passé trouble et à l'avenir mystérieux, une fois sa vengeance accomplie.

Taylor Sheridan, scénariste du premier film, est impliqué dans ce projet, tout comme Villeneuve, même si on ignore ses intentions en tant que cinéaste.

L'annonce a été faite après la sortie américaine du film, qui a emballé la critique américaine depuis sa présentation à Cannes au point de voir Emily Blunt parmi les finalistes dans la catégorie de l'Oscar de la meilleure actrice. En salles depuis vendredi, ce Traffic sauce 2015, presque un film de guerre, a impressionné les experts hollywoodiens avec plus de 400000$ de recettes dans six cinémas, soit la plus grosse moyenne par copie de l'année.

Lionsgate ne vise pas seulement l'Oscar de la meilleure actrice puisque le studio fera campagne pour que le film soit nommé dans plusieurs catégories, dont film, réalisateur, image (pour Roger Deakins, douze nominations et zéro statuette), musique, acteur principal et second-rôle masculin.

Le film sort en France le 7 octobre.

Deauville way of life: au cœur de la cérémonie de clôture

Posté par cynthia, le 18 septembre 2015

rachelle lefevreOyé oyé cinéphiles alors que Deauville a fermé son rideau samedi dernier en récompensant 99 homes (Grand prix), revenons sur l'envers du décor de cette cérémonie de clôture.

Vêtus de nos plus beaux habits, nous nous sommes rendus à la cérémonie de clôture de la 41e édition du festival du film américain. Si à Cannes les talons sont requis, à Deauville les baskets et autres flip-flops sont à bannir du tapis rouge : une gentille madame devant nous en a fait les frais. Portant des tennis (plutôt jolise), cette dernière s'est fait recaler par les vigiles à peine le pied posé sur le tapis rouge « Je ne peux pas vous laisser entrer comme ça » lui a-t-il dit, navré pour elle. Elle s'en est donc allé loin du CID, la rage au ventre.

Une fois dans la salle et entourés par la population de Deauville et autres people, nous nous sommes délectés du tapis rouge (retranscrit sur le grand écran du CID) et des commentaires des personnes derrière nous.

Avant toutes choses, il faut savoir que le dress code cette année était le "black and white", comme la chanson de Michael Jackson (bon d'accord je sors...). Rachelle Lefèvre, magnifique, est arrivée sur le tapis rouge en dansant dans une longue robe noire ! Nous nous serions bien vu faire un remake du film Love à ses côtés tant elle nous a émoustillé les rétines par sa beauté : et nous ne sommes pas les seuls. À peine a-t-elle foulé le tapis rouge que les commentaires ont fusé derrière nous : "Oh! Elle est magnifique, non mais regarde, elle est belle... mais elle a fait quoi comme film, elle ?" À croire que la beauté suffit amplement comme critère de fanatisme cinématographique.

Après Rachelle Lefèvre et saPatricia Clarkson flamboyante crinière rouge, c'est au tour de Patricia Clarkson de faire son entrée avec un cortège digne d'un président (trois voitures, rien que ça) : "Elle est très musclée et elle ne porte pas de soutien-gorge !" Ouh mais quel œil madame, en effet sa robe est transparente, d'ailleurs l'actrice en rira quelques minutes plus tard dans son discours de remerciements suite à l'hommage qui lui est rendu.

Attention les commentaires continuent: "Mais elle me dit quelque chose, c'est qui ? " demande l'un. "Elle a fait des films !" répond l'autre. Magnifique commentaire, nous applaudissons bien fort cette intervention verbale sans intérêt ! Pour le côté Wikipédia, nous repasserons...

"Tiens, voilà machin, là !" Nous ne serions vous dire qui était machin car nous étions trop occupé à rire. C'est à ce moment-là que Romane Bohringer arrive (c'est fou comme Deauville propose des célébrités aux rabais) vêtu d'un petit bout de tissu doré, pour la classe nous repasserons aussi ! Le rideau se lève enfin après quelques minutes, la cérémonie commence par l'hommage à Patricia Clarkson (émouvant) puis s'enchaîne avec le Prix d'Ornati-Valenti avec un discours long et barbant au point que nous nous sommes crus en cours d'histoire au lycée (nous attendions la sonnerie).

Le reste des prix fût expédié comme une lettre à La poste mais au moins cela a le mérite d'être moins long et chiant que les César. Nous avons adoré les remerciements à la villa Khiel's, qualifiée de ''conviviale'' (nous nous sommes fait recaler deux fois mais sinon tout va bien). Nous avons aussi adoré le vigile devant la scène qui s'est pris pour Jason Statham à mâcher son chewing-gum fortement tout en regardant à droite et à gauche (c'est Deauville pas une base militaire en Irak, il faut se calmer). Cela dit, il nous a bien préparés au film de clôture : Sicario, déjà découvert à Cannes.

C'est donc sur le jeu parfait de l'équipe du film de Denis Villeneuve que cette 41e édition s'est achevée. Nous en garderons un bon souvenir malgré les flops de cette année, tout en restant impatients de revivre une nouvelle cuvée l'année prochaine!

Deauville 2015 : Everest en ouverture et Sicario en clôture

Posté par kristofy, le 5 août 2015

affiche deauvilleLe Festival Américain de Deauville se prépare à passer le cap de son 41e anniversaire, le rendez-vous est pris du 4 au 13 septembre.

L’année dernière étaient venus sur les planches deauvillaises John McTiernan, Jessica Chastain, Will Ferrell, Ray Liotta, Brian Grazer avec Mick Jagger, Abel Ferrara, Gregg Araki, David Robert Mitchel, Helen Mirren avec Charlotte Le Bon, Anton Corbijn, Mike Cahill avec Astrid Bergès-Frisbey, Frank Miller... ou encore Damien Chazelle avec Miles Teller qui étaient repartis avec le Grand Prix du Jury et le Prix du Public pour Whiplash.

SI l'on ne connaît pas encore les films qui seront en compétition (ils seront annoncés fin août), on sait déjà que  le réalisateur Benoit Jacquot sera le président du jury. Par ailleurs, le film d’ouverture est lui-aussi désormais connu. Il s’agit de Everest de Baltasar Kormakur avec un casting très prestigieux : Jake Gyllenhaal, Keira Knightley, Robin Wright, Josh Brolin, Jason Clarke, Sam Worthington, Emily Watson, John Hawkes…

Une partie de l’équipe du film viendra à Deauville, quelques jours seulement après avoir fait également l'ouverture du festival de Venise. Jake Gyllenhaal sera donc de retour en France quelques mois après avoir été membre du jury de Cannes. On pourra lui souhaiter bonne chance pour les Oscars pour son rôle physique dans La Rage au ventre au cinéma depuis le 22 juillet ! Quant à Everest, il sera en salles le 23 septembre.

Autre annonce de la part du festival, le film de clôture sera Sicario de Denis Villeneuve (avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin) que l'on avait découvert en compétition à Cannes. Il sortira pour sa part le 7 octobre.

Enfin, un regard sur les films de la rentrée laisse deviner quelles avant-premières pourraient se tenir à Deauville : Life de Anton Corbijn (avec Robert Pattinson), Prémonitions (avec Anthony Hopkins, Colin Farrell), Queen of Earth de Alex Ross Perry (avec Elisabeth Moss), Knock Knock de Eli Roth (avec Keanu Reeves), le documentaire N.W.A - Straight Outta Compton… Et pourquoi pas aussi Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson et Equals de Drake Doremus (avec Kristen Stewart, Nicholas Hoult et Guy Pearce) ?

On peut en tout cas déjà révéler qu’il y aura bien en compétition Les Chansons que mes frères m'ont apprises de Chloé Zhao (déjà à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, et sortie le 9 septembre), et aussi une avant-première de la comédie Jamais entre amis (avec Jason Sudeikis et Alison Brie, sortie aussi le 9 septembre).

La bande-annonce d'Everest, présenté en ouverture :

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41e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 4 au 13 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

Cannes 2015 : Hommage à Roger Deakins, chef op des frères Coen, de Denis Villeneuve et de Sam Mendès

Posté par kristofy, le 23 mai 2015

Pour sa 3e édition, le Prix Pierre Angénieux Excellens in Cinematography, remis hier au Festival de Cannes, a rendu hommage à un directeur de la photographie. Après Philippe Rousselot et Vilmos Zsigmondn c'est le britannique Roger Deakins, directeur de la photographie de Barton Fink la Palme d'or des frères Coen, qui a été honoré. Cette année, Deakins est en compétition en tant que directeur de la photographie de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve.

12 fois nommé à l'Oscar, Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique en reconnaissance de son travail depuis ses débuts en 1975, Deakins a été directeur de la photographie de films comme 1984 de Michael Radford, Les évadés de Frank Darabont, La dernière marche de Tim Robbins, Kundun de Martin Scorsese, Un homme d’exception de Ron Howard, Le village de M. Night Shyamalan, Jarhead et Les noces rebelles de Sam Mendès, L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford de Andrew Dominik, Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis, Rango de Gore Verbinski, Invincible de Angelina Jolie, et de 11 films de Joel et Ethan Coen. Les images du James Bond Skyfall n c’est aussi lui.

Pour cet hommage à Cannes plusieurs invités qui ont travaillé avec lui se sont succédés sur scène pour évoquer une anecdote sur le chef opérateur:  Irène Jacob, Dennis Villeneuve, Jake Gyllenhaal, Frances McDormand, les frères Coen. Un montage d’extraits de ses films a été montré durant la cérémonie prouvant que Roger A. Deakins a su créé un style visuel, très léché, presque perfectionniste, de nombreux films que l'on a tous vus, avec une manière sans pareil de capter les ombres d'un visage et de magnifier n'importe quel paysage.

L’instant Glam’: entre brillances, selfies et embouteillages

Posté par cynthia, le 20 mai 2015

Septième jour du Festival de Cannes (bonté divine que ça passe vite) et les stars se font toujours aussi nombreuses et clinquantes. Robes, talons (oui il y en a malgré la polémique), nibards et autres selfies (interdites), retour sur une montée des marches étincelante malgré la pluie battante.

Embouteillage et autres contrariétés

Ce soir, la première célébrité à nous avoir tapé dans l’œil est la belle Golshifteh Farahani. Terminé le temps où il lui était interdit de porter des robes "européennes". La belle s'est rebellée et elle a bien fait! L'Iranienne arborait un décolleté très prononcé mais sans pour autant être vulgaire. De toute beauté, elle a rayonné sur la croisette. Prochainement à l'affiche de Pirates des Caraïbes 5 (oui encore un épisode), l'actrice a expliqué son choix en affirmant qu'il était important de faire les deux : films indépendants et films tout publics. Nous sommes entièrement d'accord avec elle, il n'y a qu'à voir les stars du moment qui concilient à la perfection blockbusters et films indépendants : Jennifer Lawrence, Shailene Woodley ou encore Emma Stone.

Outre la jolie brune qui ne compte pas pour des prunes (d'accord je sors...) nous avons remarqué le papa de Michael Jackson qui est arrivé avec toute sa clique sur le tapis et s'est lancé dans une pluie interminable de selfies (on a dit que c'était interdit!!). Cela a provoqué un embouteillage digne de la A4 à 18h. Voilà pourquoi il faut éviter les selfies sur le tapis rouge. Une montée de 30 min se transforme en une montée de 1h45. Au moment où l'embouteillage s'est estompé, Doutzen Kroes est arrivée et a accentué la meute : la faute aux photographes qui l'appelaient de tous les côtés. Quelque chose nous dit qu'elle en a fait craquer, des bas de smoking.

Une autre en a fait baver plus d'un : Cate Blanchett. Toujours sublime, l'actrice est apparue en noir et a laissé l'assemblée bouché bée de par sa beauté. Juste derrière elle, nous avons aperçu Xavier Dolan toujours aussi sexy, que ce soit sur un tapis rouge ou à côté d'un GROS Magnum juteux, mais aussi Sami Nacéri qui a pris un sacré coup de vieux et Antonio Banderas accompagné d'un mannequin botoxé (sa femme?).

Pendant ce temps les fans cassaient de la voix: "Emily Emily Emilyyyyyyyyyyy". C'est qu'ils ont du coffre sur la croisette ! Et cela n'a pas laissé indifférente l'actrice Emily Blunt venue présenter Sicario de Denis Villeneuve. La belle est restée longuement avec ses fans à signer des autographes et à prendre des photos. Sublime en argentée, Emily brillait sur la croisette telle une boule à facette. Aux côtés de la belle Britannique, deux mâles en puissance : Benicio Del Toro et Josh Brolin. Tout sourire et presque hilares, les deux acteurs ont mis du swing sur les marches. Autant vous dire que nous étions de bonne humeur pour le reste de la soirée (et pourquoi pas de la nuit)... en attendant les aventures de demain.

Cannes 2015: 17 des films en Compétition pour la Palme d’or

Posté par redaction, le 16 avril 2015

1854 films reçus. 16 élus pour l'instant. Il en manque deux ou trois.

Pour l'instant, on ne voit rien venir: ils manque à l'appel Arnaud Desplechin, Alexander Sokhurov, Gaspard Noe, Terence Davies, Terrence Malick, Apitchapong Weerasethakul, Jeff Nichols et Miguel Gomes.

Dheepan (titre provisoire) de Jacques Audiard (lire aussi Jacques Audiard en tournage)

La loi du marché de Stéphane Brizé

Marguerite et Julien de Valérie Donzelli

Il racconto dei racconti (L'Histoire des histoires) de Matteo Garrone (lire aussi Vincent Cassel et Salma Hayek chez Matteo Garrone)

Carol de Todd Haynes

Nie Yinniang (The Assassin) de Hou Hsiao-hsien

Shan he gu ren (Mountains may depart) de Jia Zhang-ke (lire aussi De 1990 à 2025, une histoire d’amour et ses conséquences par Jia Zhangke). Le réalisateur est aussi le Carrosse d'or 2015.

Umimachi Diary (Notre petite soeur) de Hirokazu Kore-eda (lire aussi L’adaptation d’un manga comme prochain film de Hirokazu Kore-eda)

Macbeth de Justin Kurzel (lire aussi Marion Cotillard remplace Natalie Portman pour Macbeth)

The Lobster de Yorgos Lanthimos (lire aussi Léa Seydoux s’aventure chez le réalisateur de Canine, Yorgos Lanthimos)

Mon roi de Maïwenn

Mia Madre (Ma mère) de Nanni Moretti

Saul Fia (Le fils de Saul) de Laszlo Nemes (premier film)

La giovinezza (La jeunesse) de Paolo Sorrentino (lire aussi Un casting très classe pour le prochain Paolo Sorrentino)

Louder than Bombs de Joachim Trier (lire aussi Isabelle Huppert, Gabriel Byrne et Jesse Eisenberg dans le prochain film de Joachim Trier)

The Sea of Trees de Gus van Sant (lire aussi Matthew McConaughey voyage au Japon avec Gus Van Sant)

Sicario de Denis Villeneuve (lire aussi Encore un casting hollywoodien pour le prochain thriller de Denis Villeneuve)