Le rapport Mary préconise une nouvelle classification des films

Posté par vincy, le 29 février 2016

loveAudrey Azoulay a hérité d'une patate chaude quand elle a succédé à Fleur Pellerin au ministre de la Culture et de la Communication. Ce lundi 29 février, elle a reçu le rapport commandé par Pellerin, et signé Jean-François Mary, Président de la Commission de classification des œuvres cinématographiques.

Ce rapport sur les conditions d'interdiction des œuvres de cinéma aux moins de 18 ans, dans le cadre de la procédure de délivrance des visas accordés aux œuvres cinématographiques, fait suite a plusieurs décisions judiciaires qui annulaient les visas émis pour des oeuvres violentes ou des oeuvres qui montraient des scènes de sexe explicite. L'Association Promouvoir a gagné presque toutes ses batailles, malgré deux récentes déconvenues pour Bang Gang et Les Huit salopards.

"Cette réflexion a porté sur l'automaticité de cette interdiction et sur la durée des procédures applicables" explique le ministère qui a "décidé d’engager une réforme des textes en vigueur afin d’assurer la meilleure protection possible du jeune public.

Deux axes sont retenus:

- adapter les critères qui encadrent actuellement l’interdiction aux mineurs de -18 ans pour conforter le rôle et élargir le pouvoir d’appréciation de la Commission de classification, qui représente l’ensemble des composantes de la société.

- engager une réflexion visant à simplifier les voies de recours pour réduire les délais de la procédure devant la justice administrative pour assurer la détermination de la classification d’un film.

Préalables

Le rapport de Jean-François Mary a prix en compte que "la classe d'âge entre seize et dix huit ans correspond à une étape importante du développement de l'individu sur le plan de l’autonomie personnelle et psychologique, et la classification appliquée doit respecter un équilibre entre la maturité et la fragilité des individus à cet âge de la vie."

Il considère que "les mesures de classification les plus restrictives déterminent toute l’échelle des mesures de classification en aval" et que "le choix d’une classification à seize ans ou à dix-huit ans par le ministre chargé de la culture a des effets sur la projection du film en salles bien au-delà du public des mineurs." En effet, "nombre de distributeurs et d’exploitants renoncent purement et simplement à projeter le film dans leurs salles", ce qui "tue" le film commercialement. Enfin "le choix de la classification à seize ans ou à dix-huit ans étend ses effets sur la diffusion des films à la télévision et sur la sortie des films en DVD et sur les autres supports numériques ou analogiques", ce qui a un impact considérable aussi bien sur le financement que sur l'audience du film.

Le cinéma, un "objet" pas comme les autres

Le rapport conserve l'idée que les oeuvres cinématographiques doivent bénéficier "d'un régime d'exception" en matière de censure. Il propose l'ajout d'un alinéa: "(...) il est tenu compte de l’intention ou de la démarche artistiques de son auteur, ainsi que des éventuel les mesures administratives délivrées en vue ou à l’occasion de sa diffusion."

"Cette formulation serait donc le rappel utile d’une vérité qui est déjà acquise en jurisprudence. Elle aurait le mérite de consolider l’attitude du juge
en faveur du respect de la liberté de création
."

Les mineurs majeurs sexuellement

Personne n'a réclamé la suppression de la classification X  mais le rapport souligne que "la suppression de l’interdiction aux moins de dix-huit ans peut
s’autoriser des évolutions du droit pénal lui-même en ce qui concerne ce que l’on appelle d’une expression impropre la « majorité sexuelle ».
"

Sachant que l’évolution du droit pénal ne remet certes pas en question le principe de la protection des adolescents face à certaines images, une "solution pourrait être la réécriture de l’article R. 211-12", notamment, "en tenant compte de la récente jurisprudence du Conseil d’État sur les films Love et Saw 3D."

Nouveau système de classification

La nouvelle rédaction de l’article R. 211-12 pourrait donc être : "Le visa d'exploitation cinématographique s'accompagne de l'une des mesures
de classification suivantes, en fonction du trouble que l’oeuvre ou le document est de nature à produire sur la sensibilité des personnes mineures :

1° Autorisation de la représentation pour tous publics ;

2° Interdiction de la représentation aux mineurs de douze ans ;

3° Interdiction de la représentation aux mineurs de quatorze ans ;

4° Interdiction de la représentation aux mineurs de seize ans ;

5° Interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans, lorsque l'oeuvre ou le document comporte sans justification de caractère esthétique
des scènes de sexe ou grande violence qui sont de nature, en particulier par leur accumulation, à troubler gravement la sensibilité des mineurs, à
présenter la violence sous un jour favorable ou à la banaliser

6° Interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans avec inscription de l'oeuvre ou du document sur la liste prévue à l'article L. 311-2."

Il est donc envisagé "de créer une catégorie intermédiaire entre douze et seize ans. En effet, il est clair que les capacités de distance critique à douze ans sont inférieures à ce qu’elles peuvent être entre seize et dix-huit ans. L’introduction d’une restriction à quatorze ans permettrait d’introduire une plus grande liberté d’appréciation, car le choix est souvent délicat lorsque le risque est de viser trop bas à douze ans et trop haut à seize ans."

Trouble et sexe

Il appartiendrait toujours à la commission et au ministre chargé de la culture d’élaborer une doctrine pour les critères de classification des niveaux inférieurs, en "en fonction du trouble que l ’oeuvre ou le document est de nature à produire sur la sensibilité des personnes mineures."

On modifierait aussi l'intitulé définissant l'oeuvre: "Le remplacement du critère de « scènes de sexe non simulées » par celui de « scènes de sexe »: le critère de la « non simulation » des scènes de sexe a évidemment perdu son intérêt au cours des récentes années, avec le développement des techniques numériques de mise en scène. Une scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage. Plus généralement, certains films justifient une interdiction aux moins de 18 ans quant à l’effet produit sur de jeunes spectateurs sans comporter de telles scènes, et le raisonnement inverse peut tout aussi bien être tenu dans le cas où un film comportant de telles scènes ne justifie qu’une interdiction de moindre sévérité. C’est d'ailleurs ce que le Conseil d'Etat avait relevé dans l’arrêt rendu à propos du film Le pornographe cité plus haut."

Incitation à la violence

Le rapport souhaite aussi modifier la définition de la "violence dans les oeuvres cinématographiques. "L'intégration de la prévention à « l'incitation » à la violence vient en en écho aux dispositions de l'article 227-24 du code pénal. Cet ajout vise à montrer qu’au regard de la psychologie des mineurs,
l’incitation à la violence est une question en elle-même qui revêt une importance particulière.
" Sans entrer "dans le débat controversé sur le
caractère addictif des images de violence extrême
," puisqu'il "est raisonnable de penser que la société souhaite à bon droit en prémunir les jeunes", le rapport constate "que dans la période actuelle, l’on prête à la fiction cinématographique plus de pouvoir sur les comportements individuels qu’elle n’en a sans doute et l’on entend proscrire dans les films toute incitation des mineurs à la drogue, à l’alcool, au tabac etc.."

Nouvelles voies judiciaires

Enfin, en cas de contestation, ce rapport suggère de "laisser le tribunal administratif de Paris juge en premier et dernier ressort de ces affaires et de supprimer la voie de l’appel pour n’ouvrir que la faculté de saisir le Conseil d’Etat, juge de cassation. Cette solution aurait l’avantage d’établir un parallélisme entre la procédure du référé suspension de l’article R. 521-1 du code de justice administrative et le règlement de l’affaire au fond. "

Les Avengers ont-ils une vie sexuelle?

Posté par cynthia, le 18 avril 2015

Les films Marvel ont beau être autorisés aux enfants, il faut savoir que le sexe est présent (ou pas) dans la vie de nos personnages préférés. Entre les tensions sexuelles, les flirts et les regards au détour d'un combat, voici petit détour sur ce qui se trame entre les cuisses (musclées) des Avengers, dont le deuxième épisode, L'ère d'Ultron sort mercredi prochain sur les écrans.

Thor, le vibromasseur sur pattes

Lorsque l'on voit Thor (Chris Hemsworth), notre corps a tendance à se comporter d'une drôle de façon. Il commence à faire des ronds avec son bassin (l'inspiration originelle de la chanteuse Yelle?), à vibrer et émettre un son étrange. Ceci est une réaction normale face à Thor, il est si sexy que personne ne lui résiste. «Thor sera là ce soir?» demande innocemment le docteur Cho après une analyse dans Avengers: L'ère de Ultron. Ajoutons le fait que le pouvoir de Thor est lié à l'électricité, et le roi du tonnerre pourrait donner des idées aux fabricants de vibromasseurs (d'ailleurs c'est déjà fait outre-Atlantique). Plus fort que Christian Grey?

Pourtant si le blondinet a autant de succès, son lit reste vide. La vie sexuelle de Thor ressemble à une traversée du désert. Jane Foster (Natalie Portman), sa petite copine scientifique, n'a pas l'air de se presser à tâter ses tablettes de chocolat (blanc). La jolie brune préfère manier ses ustensiles de doctorante que la plastique de rêve de son homme. Résultat des courses, des sautes d'humeur à répétition et une fâcheuse tendance à casser ses verres au sol après avoir bu. Une abstinence forcée peut conduire à un comportement violent.

Notre conseil: Afin de passer le cap, il faut y aller avec douceur. Oublie ton marteau et troque ta tenue en métal qui épouse tes muscles pour un smoking. Invite-la à dîner dans un somptueux restaurant et assures-toi de finir ta soirée chez elle en prétextant une envie de pisser ou de boire un thé. Chez elle, elle se sentira en confiance et sera donc apte à passer à l'acte.

Black Widow, la mangeuse d'hommes

Black Widow (en français la veuve noire) porte bien son nom. Elle aime séduire et enchaîner les conquêtes. Sa chevelure flamboyante en a excité plus d'un et elle n'y est pas insensible. Il ne faut pas se leurrer, Black Widow connaît sa valeur "so sex" qu'elle n'hésite pas à s'en servir.
Tout commence dans Iron Man 2 où la belle Natasha (Scarlett Johansson) détrône Pepper (Gwyneth Paltrow) et s'amuse à fricoter avec le milliardaire Tony Stark (on le comprend). Comme ce dernier est casé avec sa blonde (l'infidélité, c'est mal), elle se tourne alors vers Hawkeye, qu'elle considère comme son meilleur ami (après tout, de l'amitié au lit, il n'y a qu'un pas). Dans Avengers elle semble fortement attachée au célèbre archer sans se lancer pour autant. Elle aime jouer tout simplement. Titiller la bête sans l'utiliser telle est sa devise. Un brin perverse.
Le jeu va se poursuivre dans le deuxième volet de Captain America où elle va exercer ses pouvoirs de séduction sur le puceau Steve Rogers: «j'ai subi son jeu de très près» confie-t-il à Banner alias Hulk (Mark Ruffalo). Sa prochaine victime justement. Dans Avengers 2: l'ère de Ultron, Natasha a jeté son dévolu sur une plus grande... gueule. Petite caresse sur la main à la façon de King Kong et jeu de séduction autour d'un verre lors d'une soirée, il semblerait que l'araignée ait succombé au géant vert. Pour de bon?

Notre conseil: Natasha il va falloir arrêter de jouer à touche pipi avec ses collègues de travail. Les années passent et dans peu de temps tu n'auras plus ce doux visage plein de jeunesse et la poitrine aussi rebondie. Du coup, nous te conseillons de te trouver un mec bien et de te ranger avant que tes seins ne frôlent tes genoux.

Hawkeye, le discret

Clint (Jeremy Renner) alias Hawkeye est le plus indéfinissable, au niveau sexuel, des Avengers. À part avoir été convoité par la chasseuse d'hommes Black Widow, il n'a jamais été vu avec une femme. La carrière avant tout?
Longtemps après avoir travaillé pour Nick Fury, Hawkeye a rejoint les Avengers avec pour seule mission sauver le monde malgré sa mortalité. Pas étonnant qu'il soit le moins «dragué» des Avengers: aucun pouvoir, aucune armure ultra puissante et il ne pense qu'au travail. Hawkeye est l'outsider du groupe, celui qu'on appelle à l'aide, car on est sûr qu'il aura le temps. Pourtant, il semblerait que ce dernier ait une vie cachée. Effectivement, dans le second volet des Avengers, le lanceur de flèche reçoit des appels mystérieux d'une certaine «Madame». Aurait-il caché une demoiselle à ses collègues?

Notre Conseil: Clint sort un peu plus, rencontre des gens. Ce n'est pas possible qu'un homme tel que toi reste célibataire. À moins que tu ne nous fasses des cachoteries? Si c'est le cas tu as bien raison de préserver une vie privée... Après tout ne dit-on pas «pour vivre heureux vivons cachés».

Tony Stark et Steeve Rogers, un désir refoulé

Tony Stark (Robert Downey Jr) et Steeve Rogers (Chris Evans) forment sans nul doute le couple le plus platonique après Mulder et Scully dans X-Files. Dès le premier Avengers, une tension sexuelle intense régnait entre les deux compères. «Mets ton costume pour voir» dit Captain America tout en fixant Iron Man de ses yeux bleus sensuels. «Je vais te manquer? Toi tu vas me manquer!» confie Tony Stark au leader des Avengers dans le second volet. Outre leurs règlements de comptes (signe pathologique d'un désir sexuel intense et inassouvi), les deux protagonistes passent leur temps à se chamailler. Et ce n'est pas une dispute (pleine de testostérones, presque érotique) en coupant du bois en t-shirt moulant qui va nous contredire.
Nous ne sommes pas les seuls à penser cela. Depuis le premier Avengers, le Net grouille de Lemon (fiction érotique écrite par les fans) à propos de ce couple refoulé, mais aussi de dessins montrant un Tony Stark nu et câlin dans les bras d'un Steeve Rogers dominé qui se laisse enfin aller à ses désirs homosexuels.

Notre conseil: Foncez les gars!! Ce n'est jamais beau de refouler ses sentiments et ses désirs (c'est Freud qui le disait). De plus, les fans n'attendent que ça de vous voir vous arracher violemment vos vêtements dans les locaux du Shield un samedi soir après une soirée arrosée! Faites sauter le casque et le bouclier, arrêtez de vous protéger, et avec tous ses jouets, Iron Man doit être un très bon coup pour Captain America, qui, n'oublions pas, rêvait d'être enrôlé dans l'armée pour coexister avec des mâles, des vrais, prêts à dézinguer le nazi.

Cinquante nuances de Grey: deux suites au conte de fesses

Posté par vincy, le 11 février 2015

Cinquante nuances de Grey, à l'affiche dès aujourd'hui en France, présenté en projection spéciale à Berlin, décevra sans doute les voyeurs: deux fessées, dont une à coup de ceinture, des petits coups de martinet, un cunnilingus furtif, deux pénétrations type film érotique sur chaîne hertzienne (dont une sans capote). Pas une fellation, ni une seule masturbation. Le summum étant un glaçon et une feuille de paon glissant sur la peau de la soumise un peu rebelle Anastasia Steele, incarnée par Dakota Johnson. Il y a bien cinquante raisons de ne pas voir l'adaptation du premier livre de la trilogie légèrement SM et jamais bandante de E.L. James (lire notre critique).

En attendant, la réalisatrice a confirmé lors de l'avant-première new yorkaise vendredi dernier que les deux autres livres, Cinquante nuances plus sombres et Cinquante nuances plus claires, seraient adaptées. Les contrats avec les acteurs ont été signés. Les producteurs ne prennent pas beaucoup de risques: les pré-ventes des billets pour le premier film ont battu tous les records. Pourtant, la Love Story, entre Twilight (le vampire est remplacé par un prince dominant) et Amour gloire et beauté, émoustille autant qu'un Disney. Ici, aucune chanson genre "Libérée, délivrée" mais des airs tristes de Chopin joués au piano pour ponctuer le film et illustrer le mal-être du Prince. Le conte de fée n'est qu'un conte de fesses, même s'il y a plus d'érotisme dans une publicité pour sous-vêtements Calvin Klein.

Avec 100 millions de livres vendus dans le monde (3,3 millions en France), il n'y a aucune raison que la marque Cinquante nuances de Grey , déclinée en multiples produits (vins, maquillage, objets érotiques...) s'achève sur ces comptes de fée. E.L. James réfléchit à un quatrième livre: la suite des amours d'Ana et Christian. L'auteure a trouvé la recette pour pimenter ses fins de mois, à défaut de nous chauffer et provoquer des émois. Pas besoin de révolutionner le Kamasutra ou de flirter avec le Marquis de Sade pour faire fortune. Triste état de la création. Il suffit de pomper sur les autres pour pomper les autres (on ne parle que du portefeuille là).

Sin City 2 : cachez ce sein (d’Eva Green) que je ne saurais voir!

Posté par vincy, le 1 juin 2014

evagreen-sincity2-affichecensureeCette affiche a choqué la MPAA (Motion Picture Association of America). On pourrait croire qu'une jeune femme tenant une arme à feu, ce n'est pas tout public. Mais pas du tout. Ce qui choque l'organisme chargé de classifier (censurer parfois) les films aux Etats-Unis, c'est le décolleté d'Eva Green sur ce poster promotionnel de Sin City : J'ai tué pour elle, qui sort en France le 17 septembre (et aux USA le 22 août).

L'érotisme de la posture de l'actrice et sa tenue quasi transparente ont choqué la puritaine MPAA : la lumière révèle trop le sein droit et le téton du sein gauche est bien trop visible.

La MPAA a donc interdit l'affiche en raison de sa «nudité, de la courbe de la poitrine, ainsi que du téton et de son aréole visibles à travers la robe transparente» selon le site Page Six.

Comme le disait Eva Green il y a dix ans à propos des coupes exigées par la même MPAA pour son film The Dreamers de Bernardo Bertolucci (elle y jouait nue dans de nombreuses scènes) : «C’est assez paradoxal, car aux Etats-Unis, il y a tellement de violence, à la fois dans les rues et sur l’écran. Ils n’y trouvent rien à redire. Pourtant je pense qu’ils ont peur du sexe.»

Il faudrait peut-être rappeler qu'une décision de justice du 7 juillet 1992 dans l'Etat de New York a reconnu le droit aux femmes de se promener seins nus dans la ville, au nom de l'égalité. Imaginons un instant Joseph Gordon-Levitt, à l'affiche également de cette suite de Sin City, torse nu, ça n'aurait choqué personne. Bon en même temps, on sait bien que les gens du marketing de Dimension films ciblent un public masculin. Et on en est toujours là : une femme, un flingue, des seins, c'est quasiment une sainte-trinité pour allécher le jeune mâle. Il manque juste la voiture de course...

Mais on reste toujours stupéfait devant tant d'hypocrisie face à un (très beau) corps féminin. Bande de Tartuffe!

Et Nagisa Oshima s’éclipsa… (1932-2013)

Posté par vincy, le 15 janvier 2013

Le réalisateur japonais Nagisa Oshima est décédé d'une infection pulmonaire cet après-midi à Tokyo à l'âge de 80 ans. Né le 3 mars 1932 à Kyoto, on lui doit l'un des films les plus cultes de l'histoire du cinéma, L'Empire des sens.

Débuts

Juste après avoir obtenu son diplôme en droit et politique en 1954, il se lance dans le cinéma en tant qu'assistant réalisateur auprès de Kobayashi et Nomura. Fasciné par la nouvelle vague française, par ailleurs critique de cinéma, il devient réalisateur en 1959 avec Une ville d'amour et d'espoir. Mais c'est avec Contes cruels de la jeunesse l'année suivante qu'il se fera connaître. Ce portrait d'une jeunesse désoeuvrée, en marge, loin des représentations traditionnelles du Japon, entre délinquance et romantisme, coïncide avec l'émergence d'un nouveau cinéma japonais, porté par Shohei Imamura, entre autres. A l'inverse, il s'opposait aux styles et aux sujets des grands Maîtres comme Ozu, Mizogushi et Kurosawa.

Premières polémiques

La même année, Oshima sort Nuit et brouillard du Japon, où son regard sur la jeunesse nippone croise les événements politiques et les opinions dissidentes qui s'ancrent dans l'Archipel. Le film sera retiré des salles quatre jours après sa sortie, sous prétexte que le film pouvait provoquer des troubles. Le cinéaste se dit alors victime de complot politique et rompt ses liens avec le studio Shoshiku qui l'avant engagé 6 ans plus tôt.

Il faut dire que le réalisateur ne choisit pas des sujets faciles. En 1961, Le Piège raconte l'histoire d'un pilote afro-américain dont l'avion s'est écrasé dans un village montagneux japonais. Captif, il devient gibier d'élevage et ainsi traité comme une bête par les Villageois. On devine que l'emprise, la domination, l'humiliation, les rapports humains aux limites du sado-masochisme commencent à être des thèmes qu'il affectionne.

La face cachée du Japon

Mais ce serait réduire son oeuvre à son film le plus connu. Oshima dénonçait également la corruption, la dépression des individus, la violence d'une société en décomposition, la folie, la guerre... Dans La pendaison (1969), il critique ouvertement la peine de mort et la barbarie du système judiciaire. Ce n'est pas innocent si le réalisateur aimait tant les histoires de voleurs et de criminels... Tout comme il aime les anti-héros, les classes défavorisées. La discrimination versus le modèle hiérarchique japonais, le vivre ensemble impossible face à une société obéissant à des règles niant l'individualité : il éclaire la face cachée d'un Japon glorifiant ses richesses et sa réindustrialisation.

La chair et les scandales

Durant les années 60, il tourna pas moins de 14 films! Et au cours des 30 années suivantes, il n'en filmera que 10... En 1976, il fait scandale avec L'Empire des sens, l'oeuvre érotique par excellence, où la passion charnelle mène à la démence, jusqu'à la scène choc : la mutilation d'un pénis. Pornographique ou pas, le film fut censuré, coupé, démonté au Japon. Il a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes. Véritable succès, Oshima ne s'arrêtera pas là puisqu'il montera d'un cran dans L'Empire de la passion (Fantôme amour) deux ans plus tard. Le sexe devient synonyme de meurtre, de punition et de torture. Eprouvant sans aucun doute, le film reçoit le prix de la mise en scène à Cannes.

Il ne revient que cinq ans plus tard, avec un film qui marquera le summum de son oeuvre : Furyo (Merry Christmas Mr. Lawrence). David Bowie y croise Takeshi Kitano et Ryuichi Sakamoto. Là encore, Oshima filme un décor qu'il affectionne, la prison, pour mieux y voir s'ébattre des protagonistes entre domination, soumission et humiliation. La charge homo-érotique (une sorte de fantasme homosexuel sublimé par l'aspect uniquement suggestif) renvoie à certains grands films hollywoodiens frustrés par le code de censure, mais aussi à Pasolini et Fassbinder. Le masochisme a rarement été aussi magnifié. La musique de Sakamoto accentuera avec grâce l'ambivalence de l'histoire.

Déclin

A partir de là, Oshima ne livrera plus que trois films : l'audacieux Max mon amour, avec Charlotte Rampling et un chimpanzé ; Kyoto, My Mother's Place ; et Tabou qui évoquait l'homosexualité chez les Samouraïs. Furyo, Max et Tabou ont tous été sélectionnés à Cannes (au total il a présenté 10 de ses films sur la Croisette)

Documentariste prolifique, il tourna également pour la télévision et même quelques films étranges comme Carnets secrets des ninjas, adaptation expérimentale d'un manga à partir de dessins ou encore le satirique La Cérémonie. Il restera comme un grand auteur subversif en Occident, même si sa filmographie est davantage sociale et sombre. Commandeur des Arts et des Lettres, la plus haute distinction française pour un artiste, Oshima, qui aimait Genet et Godard, laissera une oeuvre radicale qui cherchait à réveiller les consciences, sans être consensuel.

Nymphomaniac : le « porno » pas forcément jouissif de Lars von Trier

Posté par vincy, le 25 septembre 2012

Lars von Trier a commencé le tournage de son 13e long métrage de cinéma, Nymphomaniac, le 28 août à Cologne en Allemagne. L'histoire d'une femme nymphomane de 50 ans, qui revit son évolution érotique depuis sa naissance à travers 8 chapitres. A cette occasion, le cinéaste danois retrouve pour la troisième fois Charlotte Gainsbourg, qui incarnera le personnage féminin principal. Elle a récemment confié que ce film aurait pu être écrit par une femme, et n'a rien de misogyne.

Elle sera entourée d'un casting hétérogène. Dernier en date à avoir été embauché, Christian Slater, révélé dans Le nom de la rose où il exhibait déjà fièrement son jeune postérieur, a connu une belle carrière dans les années 80/90 (True Romance, Pump up the Volume, Tucker, Robin des bois : Prince des voleurs). On y verra également Jamie Bell (King Kong, Billy Elliot, Jumper, Tintin : Le secret de la licorne), Connie Nielsen (New York : unité spéciale, Gladiator), le mannequin Mia Goth, Jens Albinus (Dancer in the Dark, Les idiots), Severin von Hoensbroech (A Dangerous Method), Nicolas Bro (Cheval de guerre), Jesper Christensen (Melancholia, Quantum of Solace, Casino Royale), Shanti Roney ...

Stellan Skarsgard interprétera le mari de Gainsbourg. L'acteur nordique est un habitué de Von Trier (Breaking the Waves, Dancer in the Dark, Dogville, Melancholia). Il est connu pour ses rôles hollywoodiens (Avengers, Thor, Mamma Mia!, Pirates des Caraïbes, Amistad, A la poursuite d'Octobre rouge, Good Will Hunting)...

Et puis il y a Shia LaBeouf. Jusque là, le jeune homme montrait, au mieux, l'élastique "brandé" de ses sous vêtements. Voulant certainement faire mieux que Zac Efron, il a décidé de se montrer en boxer, fesses à l'air et même en nu frontal dans un clip vidéo des Sigur Ros, Fjögur píanó, réalisé par Alma Har'el. C'était en juin. Juste après, sans doute illuminé par la dame patronnesse de l'exhibitionnisme, il a accepteéde jouer dans Nymphomaniac.

Shia LaBeouf se rebelle contre Hollywood

L'acteur de 26 ans confirme qu'il y aura deux montages (l'un sexuellement explicite, l'autre plus pudique). "Tout ce qui est illégal sera flouté à l'écran. Sinon tout sera visible" explique le comédien à The Hollywood Reporter. "En première page du scénario, il y a un avertissement qui dit, simplement, que nous allons tout faire pour de vrai."

Terminé le temps des Transformers et autres thrillers d'action? Avec Wall Street 2 d'Oliver Stone, Bobby d'Emilio Estevez, et les récents Des hommes sans loi de John Hillcoat (à Cannes) et The Company You Keep de Robert Redford (à Venise), LaBeouf semble prendre un véritable virage. Il se rebelle contre le système des studios. "J'en ai assez. Il n'y a plus de place pour un visionnaire dans ce système. Il n'y a aucune possibilité pour un Terrence Malick d'exister dans ce monde".

Courageux? Calculé? LaBeouf a compris que les plus grandes stars devaient prendre des risques et chercher des projets audacieux artistiquement et des auteurs réputés. "Von Trier me terrifie. Et je ne veux désormais travailler qu'avec cette peur." Il qualifie le réalisateur de "dangereux", "incompris", "génie", "visionnaire". "Il y en a peut-être dix comme lui dans le monde".

Et le sexe dans le film? Stellan Skarsgard a déjà éventé le secret des dieux : il y aura des effets visuels et des doublures. "Le film est sexuellement explicite, mais, croyez-moi, ce sera un très très mauvais film pour se masturber" explique le comédien scandinave.

Un film frigide?

Cannes 2012 : de la pluie, des morts, des bagnoles et du sexe

Posté par vincy, le 29 mai 2012

Si on ne se concentre que sur la compétition du 65e Festival de Cannes, les tendances de la saison montrent un cinéma où l'amour est désenchanté et la mort une finalité. Après il y a bien sûr quelques variations.

Commençons par la pluie, vedette récurrente de ce Festival qui résista tant bien que mal au déluge. Elle était assez présente dans les films. Dans Moonrise Kingdom, elle est même tempête, entraînant catastrophes sur catastrophes. Dans Cogan, la mort en douce, elle est intermittente, mais on la sent menaçante. Dans le Hong sang-soo, Dans un autre pays, elle s'invite quand elle veut, obligeant à pense au parapluie en sortant, ou en rentrant à l'hôtel. Sans citer tous les films, la pluie coulait sur les vitres, inondait les têtes, faisait monter les eaux. C'est évidemment dans Les bêtes du sud sauvage qu'elle a eut le plus d'impact mais c'était à Un certain regard.

Mais Cannes cette année, c'était surtout une histoire de mort. La Palme d'or à Amour en est le plus parfait symbole, film sur la fin de vie d'un couple qui aspire à mourir dignement. Les morts pleuvaient sur la Croisette. Il n'y a bien que dans Holy Motors où il ressuscitaient. Avec Des hommes sans loi, c'est un carnage collectif, notamment vers la fin, où les flics sont moins forts que les gangsters. Ceci dit, The Paperboy finit aussi dans l'hémoglobine, à coups de gorges tranchées. Dans L'ivresse de l'argent, il y a une pauvre femme qui est retrouvée noyée dans une piscine et son amant qui se suicidera dans son bain. Chez Lozintsa, sans révéler la fin, on peut dire que Dans la brume a une issue fatale. Au-delà des collines de Cristian Mungiu n'est pas plus joyeux avec une femme abandonnée à son sort, pas brillant. Pour Resnais (Vous n'avez encore rien vu), il utilise la mort comme subterfuge scénaristique, mais, il ne faut jamais se moquer de la grande faucheuse... Finissons avec Post Tenebras Lux. Un homme meurt bêtement tué froidement. L'assassin, hanté, perdu, va s'en arracher la tête, geyser d'hémoglobine inclus. Enfin dans Cogan, la mort en douce, tous les coupables sont butés un à un. Au fusil à pompe, au flingue, à bout portant. A côté ou dans une voiture.

Habile transition vers l'autre grande star du 65e Festival de Cannes, la bagnole. Déjà, elle est sur l'affiche officielle, puisque Marilyn y souffle une bougie, à l'intérieur. Voiture de shérif (Moonrise kingdom), caisses vintage d'occase dans Cogan la mort en douce, transport amoureux dans The Paperboy, vieux modèles des années 20 et 30, avec les nouveaux moteurs de l'époque, pour transporter de la gnôle de contrebande dans Des hommes de loi, beaux 4x4 noirs cachant des valises de fric dans L'ivresse de l'argent, lien sur roues entre le centre bourgeois et révolté du Caire et les faubourgs pauvres et politiquement influencés dans Après la bataille... on continue? Kiarostami (Like someone in Love) nous enferme quasiment tout le film dans une voiture avec laquelle on faire le tour de Tokyo, tout en discutant. Même punition chez Cronenberg pour Cosmopolis. Avec son immense limousine blanche, Robert Pattinson y baise, y pisse, y philosophe et se délecte de sa visite médicale, avec toucher rectal apparemment jouissif. La limousine blanche de chez Carax, dans Holy Motors, est une loge de comédien. Un endroit de transformation. Elle y dépose son professionnel à chaque rendez vous avant d'aller se reposer dans un garage avec ses collègues, encore à l'essence. Pour Sur la route, Walter Salles s'est fait plaisir à exhiber ses voitures de l'époque de Kerouac sur la Croisette. Elles en font du kilomètre dans le film, jusqu'à griller les limitations de vitesse et servir de baisodrome (une femme au milieu de de hommes, tous nus...). Nous finirons avec Au-delà des collines. La dernière séquence est dans un panier à salade. L'ultime plan montre une vitre salie par des éclats de neige boueuse.

Reste le dernier thème : le sexe. Sous toutes les formes. Un dépucelage adolescent adorable (Moonrise Kingdom) ou une perte de virginité sans orgasme (Thérèse Desqueyroux), l'orgasme était multiple cette année. Il y a bien sûr la redécouverte des sensations charnelles de Marion Cotillard avec son corps mutilé, dans De rouille et d'os, empalé par Matthias Schoenaerts, plan cul toujours dispo. Pattinson n'est pas en reste avec Binoche dans la limousine (assise sur lui) ou encore une garde du corps qui le tease avec son taser. Kidman offre une séquence à la Basic Instinct, déchirant son collant et simulant une fellation devant un John Cusack se masturbant sans pudeur. Mais The Paperboy, c'est aussi la scène où l'actrice pisse sur Zac Efron et une autre où Matthew McConaughey, cul à l'air s'adonne à ses jeux SM. Il pleuvait peut-être à Cannes, mais la chaleur montait dans la salle. "Holy" Carax s'est amusé à filmer un satire prêt à sauter sur la Beauté, sexe un peu tordu, ni grand ni épais, mais bien raide. De son côté, Im Sang-soo a toujours aimé préférer l'érotisme. Dans L'ivresse de l'argent, une femme de ménage se fait faire un cuni par son patron, tandis que la maîtresse des lieux se venge en "violant" l'assistant de son mari, qui l'honore péniblement. Paradoxalement, on a aussi le droit à une scène de coucherie platonique qui vaut celle, dans Like someone in Love, où la jeune prostituée ne baise pas avec son client. Le sexe est aussi présent sous forme de prostitution colonialiste dans Paradis : Amour. Et dans Post Tenebras Lux, le fantasme est illustré avec une scène d'échangisme (dans un club à Paris) où l'héroïne se fait prendre alors que sa tête frôle les seins lourds d'une autre femme, le tout devant les yeux de son mari. Le couple semble ouvert, excepté lorsqu'elle a la migraine et rejette une sodomie promise. Finissons avec le feu d'artifice de Sur la route. Une enculade homosexuelle dans un motel, une branlette partagée dans une voiture, quelques orgies, du voyeurisme, du sexe éphémère, une simulation de pipe par Amy Adams), des seins, des fesses... tout y passe. Le cul pour défier la mort.

Et l'amour dans tout ça? Il transpirait partout. Dans tous les films. Le cinéma ne raconterait presque que ça... Peu importe la météo, l'âge, le transport ou les corps.

Quand plan à trois et cinéma font bon ménage…

Posté par matthieu, le 6 mai 2012

Alors que Shame vient tout juste de sortir en DVD/Blu-Ray, l'occasion est venue de se pencher sur les plans à trois au cinéma. L'amour et le sexe qui se pratiquent habituellement à deux selon les coutumes et règles de la société occidentale trouvent de notre temps un tout nouvel écho, en parallèle à d'autres civilisations chez lesquelles cette sphère sexuelle n'est pas autant privée et où l'amour peut se pratiquer en présence d'autres personnes (toutes les civilisations ne se valent pas, paraît-il...). Si chez nous le plan à plusieurs a donc très souvent relevé du simple fantasme, on assiste à une mise en scène du triolisme de plus en plus fréquente. Ceci d'autant plus que les moeurs évoluent et qu'on cherche, dans le domaine érotique, à s'affranchir de nouvelles barrières afin de ne pas laisser s'affadir la chose, notamment au sein du couple.

Le cinéma n'oublie pas, lui aussi, de s'affranchir de ces codes lorsqu'il tente d'illustrer de nouvelles pratiques. Il souligne alors ce qu'il a de bon et de mauvais dans ces rapports à plusieurs. Le plan à trois peut mener à la souffrance, au délaissement, à des désirs dangereux et des situations difficiles à gérer. Dès lors, difficile de ne pas commencer sans citer Salo et les 120 journées de sodome de Pasolini, adaptation de l'ouvrage hallucinant, jubilatoire et cradingue du marquis de Sade, dans lequel on trouve des orgies à tout va dont le seul but est l'humiliation pour le plaisir, dénué de toute morale extérieure. Chaque personne, seule ou en groupe, est livrée au plaisir d'un chef. Dans Shame, le personnage joué par Michael Fassbender se perd dans le monde du sexe à cause de son addiction et termine dans un plan classique avec deux jeunes femmes. Pas vraiment de plaisir, seulement une souffrance morale cachée par une passion fugitive. L'homme assouvit ici non pas un fantasme mais une pulsion. Froideur et malaise transparaissent à travers cette scène qui fait partie d'une succession de plans décadents pour le personnage. Pas si éloigné, on trouve The doom generation de Gregg Araki où le trio finit allongé sur le drapeau américain avant que le tout prenne une tournure dramatique et débouche sur la haine causée par des regards extérieurs. Sans conteste, le plan à trois peut donc être vu comme l'affranchissement de codes sexuels habituels, affichant ainsi des goûts montrés comme douteux voire une débauche immorale.

Toujours dans le milieu adulte plutôt libertin mais cette fois-ci comme célébration du plaisir sexuel, Shortbus propose un trios les plus mémorables avec un couple gay décidant d'accueillir l'acteur/chanteur Jason Brannan dans une scène d'érotisme grandiose; chant d'hymne américain dans les fesses compris. Original, d'autant plus que le film comporte un propos sur l'Amérique post-11 septembre. À noter également : 2 garçons, 1 fille, 3 possibilités (intitulé à juste titre Threesome outre Atlantique), long-métrage qui s'inscrit dans la lignée de ces films pour ados visant le fantasme de la cohabitation et ses multiples possibilités. Non loin du précédent se trouve Sexcrimes avec un célèbre triangle orchestré par Neve Campbell et Denise Richards et qui a dû exciter nombre de pré-pubères. Les campus ont définitivement la cote en terme d'exploration sexuelle des jeunes adultes. On note aussi American psycho où Christian Bale s'en donne à coeur joie dans une scène de sexe à trois assez machiste et narcissique, le personnage s'observant les muscles dans la glace pendant l'acte.

Le plan à trois étant un désir affiché de recherche de plaisirs autres que ceux conventionnels, il appartient à l'initiation sexuelle, qui attire forcément les adolescents. Dans Ken Park, les ados explorent leur sexualité jusqu'à plus soif (jeu de mot douteux), et une jolie scène vient conclure cette utopie sexuelle entre amis tourmentés. Évoquons aussi Kaboom de Gregg Araki, réalisateur dont la filmographie est une mine d'or d'exploration sexuelle, qui proposait un plan à trois spécial fête d'anniversaire. Quoi de mieux comme cadeau après tout que de se faire offrir par son amie un mec convoité pour une bonne tranche de baise avec les yeux bandés ? Difficile alors de ne pas citer également The Dreamers de Bertolucci qui, bien qu'il n'y ait aucun plan à trois explicite, comporte un trio d'adolescents explorant leurs plaisirs dans une ambiance soixante-huitarde avec jeux sexuels autour de plaisirs cinéphiliques : réjouissant. Et puisque l'on en vient donc à évoquer les couples qui maladroitement tentent de se former au sein d'un trio d'adolescents, on peut évoquer ces mêmes problèmes chez les adultes avec La chair et le diable de Clarence Brown, ou encore le célèbre Jules et Jim, des précurseurs dans le genre qui donnent aujourd'hui à voir des films très libres comme Les amours imaginaires ou encore Les chansons d'amour et bien d'autres qui, à l'instar de ce dernier, virent très souvent à l'impossibilité de bien s'entendre au delà de deux. C'est déjà si difficile de construire un couple, alors un trouple...

Evidemment, la liste n'est pas exhaustive. Même Woody Allen s'y est frotté (Vicky Cristina Barcelona). Apparu dans les années 60 avec la libération sexuelle, le phénomène a pris de l'ampleur, y compris dans les séries TV, dans les années 2000. Entre adultes consentants ou bien adolescents à la libido et aux moeurs très libres, le ménage et le plan à trois se font donc indéniablement de plus en plus présents dans le cinéma depuis deux décennies. De nos jours le problème n'est plus tant le jugement social péjoratif ou les maladies sexuellement transmissibles mais le cœur et les sentiments. Le ménage à trois est une forme d'amour de moins en moins marginale. Mais, comme toute chose nouvelle et relativement émergente, elle est complexe à appréhender, et difficile à assumer. Reste alors le sexe à trois, plus libre, même si sa représentation cinématographique comporte plusieurs aspects, mélioratifs comme péjoratifs. Représentations qui présagent encore de bonnes tranches d'amusements sexuels dans des films à venir.

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le trouple selon ELLE
Le polyamour
Le trouple selon TÊTU

Le cul de James Franco, « le rebelle », en couverture de Flaunt

Posté par vincy, le 26 octobre 2011

Le magazine californien Flaunt, spécialisé dans la mode et la culture, peut désormais crâner en mettant James Franco en couverture. Ou plutôt son cul, slip baissé. Déjà soupçonné de flirter avec les fantasmes homos, Franco joue les provocateurs en exhibant ses fesses, surmontées du titre du magazine en tatouage. De quoi se vanter...

Est-ce que cela méritait un article sur ce blog très sérieux? Si l'on parle simplement de cette image exhibitionniste, non. Mais il ne faudrait pas passer à côté du véritable sujet. James Franco a lui même réalisé le dossier - The Orgiastic Education of James Franco - qui lui ait consacré : la direction artistique, en collaboration avec Adarsha Benjamin, comme les photographies. La star de La Planète des singes semble beaucoup plus sage dans les pages intérieures. Dans un univers coloré, tantôt flashy tantôt saturé, entre érotisme et séances de travail, il révèle un comédien studieux, joyeux et curieux. On se croirait même à la fac. On est davantage dans l'art contemporain que dans la réinterprétation d'influences cinématographiques.

Franco dévoile surtout une partie de son exposition accompagnant son nouveau court métrage, Rebel, d'après La fureur de vivre de Nicholas Ray. Franco assume : il veut transgresser les genres, les préjugés, alterne la débauche choquante et les moments comateux et songeurs.

Désormais chorégraphe, réalisateur, documentariste, auteur, animateur des Oscars, mannequin pour Gucci, professeur à l'Université de New York, ce touche-à-tout a trois films prêts à sortir, et tourne actuellement Oz : The Great and Powerful. Où il incarne le magicien d'Oz dans ce nouveau délire de Sam Raimi.

Venise 2011, la citazione del giorno : Michael Fassbender, un exhibitionniste pudique

Posté par vincy, le 4 septembre 2011

"J'étais gêné parfois mais heureusement je n'ai pas eu à refaire les scènes". Michael Fassbender a du tourner nu la plupart des scènes du dernier film de Steve McQueen (Hunger), Shame en compétition à Venise. Il incarne Brandon, jeune cadre new-yorkais, addict au sexe dont le quotidien. "Ce qui se passe avec Brandon et le sexe, c'est la même chose pour beaucoup de gens que nous avons rencontrés avec l'alcool, la cocaïne, la nourriture ou le téléphone". Sauf que le sexe filmé avec violence et sans concession, ce n'est pas la même chose que la drogue ou l'alcool, bizarrement.