Confinement: le streaming en pleine forme, la chronologie des médias obsolète

Posté par vincy, le 2 avril 2020

Les confinés que nous sommes passent de plus en plus de temps sur les écrans (4h29 quotidiennement en mars de consommation télévisuelle, soit 44 minutes de plus qu'en mars 2019). La SVod explose.

La dernière semaine de mars, en France, 5 millions de confinés étaient branchés sur une plateforme, contre 2,7 millions il y a un an. En une semaine, le nombre de programmes regardés est passé de 14,8 millions à 18 millions, avec, en tête, la 3e saison (plutôt réussie) d'Elite sur Netflix et la dernière saison de The Walking Dead sur OCS. Netflix est le grand vainqueur de cette période : l'application a été téléchargée deux fois plus dans le monde, ses séries occupent toutes les places du Top 10 des consultations, les souscriptions ont doublé au minimum, s'accaparant les deux tiers de la consommation de Svod. Des séries comme Peaky Blinders, Stranger Things, Messiah, Riverdale occupent le terrain jusque dans les recherches Google. Et l'arrivée de la 4e saison de La Casa de Papel cette semaine va dynamiter les compteurs.

Dans le contexte, et en l'absence de salles de cinéma, il était urgent que la chronologie des médias s'adapte en France. Car, on le voit bien, hormis les feuilletons quotidiens sur les grandes chaînes nationales, les créations françaises sont inexistantes. Alors même que la vidéo à la demande profite elle aussi d'une forte croissance grâce à des initiatives comme La Toile ou des plateformes de niche comme La Cinetek, Queerscreen, Tënk ou Bref cinéma. D'autant que Canal + a du arrêter la gratuité mardi : on n'évite aucune guéguerre en France. Les chaînes concurrentes (TF1, M6) et des ayant-droits se sont plaints de cette opération destinée à valoriser les contenus de Canal (dont d'excellentes séries françaises comme Baron noir, Hippocrate, Le bureau des légendes ou la deuxième saison de L'amie prodigieuse qui commence se soir) en période de confinement au détriment de leurs intérêts (fortement fragilisés depuis le début de la crise sanitaire qui touche le pays).

Sorties anticipées en vod

Hier soir, le Conseil d’administration du CNC a finalement décidé la mise en place de nouvelles mesures pour faire face à cette période exceptionnelle.

La loi d'urgence sanitaire du 23 mars a donné la possibilité au président du CNC, Dominique Boutonnat, d’accorder des dérogations aux films encore en salles le 14 mars pour des sorties anticipées en vidéo à la demande. 25 demandes ont été déposées dans ce sens selon le Film Français, 11 selon Le Monde. Aux Etats-Unis, où il n'y a pas de chronologie des médias, les poids lours de l'hiver ont déjà été mis en ligne. Dernier en date, La Reine des neige 2 qui a avancé sa diffusion en vod de trois semaines.

Restait à savoir ce qu'il advenait des films qui devaient sortir après la date de confinement (18 mars, 25 mars, ...). Le CNC a officialisé la dispense de remboursement des aides du CNC, conditionnés à leur sortie en salles. Autrement dit, si tous les ayant-droits sont d'accord pour diffuser le film en vidéo à la demande, et non pas en salles de cinéma, les producteurs et distributeurs pourront toucher ces aides tout en évitant une exploitation au cinéma. C'est un premier pas en avant, qui montre que la chronologie des médias n'est plus si sacrée.

Souveraineté, exception culturelle et soft power

Alors que Disney + débarque le 7 avril et que le gouvernement parle de souveraineté nationale à tout bout de champs, il serait temps de faire prévaloir l'exception culturelle française, notion un peu oubliée, pour que les confinés, prisonniers chez eux, aient un accès simple et efficace, ôté de toute logique dogmatique à un contenu le plus varié possible. Mettre à disposition dans les foyers dès maintenant des films récents n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. On peut au moins sauver certains films prévus en début de printemps dans les salles, qui ont peu de chance de pouvoir lutter contre l'inflation de sorties lors du déconfinement, en les proposant à un public naturellement captif. Il s'agit de montrer les œuvres et d'assurer des recettes pour des productions qui risquent de n'avoir ni l'un ni l'autre quand les cinémas seront rouverts.

Et c'est toujours mieux que de laisser les Français face à une offre principalement américaine.

Ce n'est pas une question de souveraineté, mais de soft power. Les références culturelles et les habitudes de la demande se forgent d'abord dans l'offre. Pourquoi pas les sagas de Pagnol, les comédies avec Louis De Funès ou les Tontons flingueurs. Mais le cinéma et la télévision française peuvent aussi montrer qu'ils peuvent rivaliser avec des productions étrangères. Même si personne n'oserait ici Sex Education (Netflix), Game of Thrones (OCS) ou les Vikings (Amazon).

On en revient à l'audace et à l'écriture, mais c'est un autre débat.

#jerestechezmoi et je regarde quoi?

Posté par vincy, le 18 mars 2020

Attention. Le temps d'écran doit être limité. On vous recommande de bouger (il y a de bons cours de gym en ligne), de lire (même des livres numériques), de cuisiner (pas que des spaghettis). Mais il faut bien occuper les journées.

France 2 proposera tous les jours après le journal de 13H un film patrimonial français avec dès lundi Jean de Florette suivi mardi de Manon des sources. Et chaque lundi soir, France 5 reprend sa case "Place au cinéma" avec pour commencer Tchao Pantin le 16 mars dernier, suivi de Tootsie le 23 mars. Le groupe maintient ses rendez-vous cinéma du dimanche soir (sur France 2 et France 4), le film pour toute la famille du mercredi soir sur France 4 et le film du jeudi soir sur France 3.

Canal + a annoncé le passage en clair (gratuit) de la chaîne cryptée sur toutes les box. En bonus, les chaînes thématiques sont accessibles sans contrepartie pour ses abonnés. De quoi récupérer des films (récents tels Parasite) et séries (originales) tels Sauvages, Hippocrate, Baron Noir, Le bureau des légendes....

L'Institut national de l'audiovisuel offrira dès mercredi et pendant trois mois, un accès gratuit à sa nouvelle plateforme de streaming Madelen, soit 13000 contenus patrimoniaux (séries, fictions, documentaires, concerts mais aussi courts métrages...). L'abonnement sera de 2,99€.

Orange offre à ses abonnés jusqu'au 31 mars l'accès aux quatre chaînes OCS (OCS Max, OCS City, OCS Choc et OCS Géants) et à Boomerang, Tiji, Boing, Toonami et Canal J (mais pas à leurs services à la demande). Pour les non abonnés, l'offre OCS (qui comprend le catalogue HBO pour le moment, mais aussi de grands classiques du cinéma et des séries comme La servante écarlate) peuvent profiter d'une offre spéciale à 4,99 euros par mois pendant quatre mois, au lieu de 11,99 euros.

N'oublions pas Open Culture et ses 1150 films disponibles: Classiques, westerns, films muets, films rares… Et c'est gratuit!

Enfin, on vous recommande évidemment La Cinetek et ses bijoux cinéphiliques. Plusieurs offres : 2,99€ par mois sans engagement, 30€ pour 12 mois, 59€ pour 12 mois et 12 films, ou à la carte avec chaque film à 2,99€.

Et sinon il y a Netflix, bien entendu. La plateforme vient de lancer les nouvelles saisons d'Elite et de Ozark. La Casa de Papel arrive d'ici deux semaines. Et d'ici fin avril, on attend Extraction, le nouveau blockbuster avec avec Chris Hemsworth.

Coronavirus: SERIES MANIA annulé

Posté par vincy, le 11 mars 2020

series mania"La direction de SERIES MANIA annonce l’annulation de l’ensemble du festival (festival public, Series Mania Forum et Dialogues de Lille) qui devait se dérouler du 20 au 28 mars à Lille et dans la région Hauts-de-France" annonce un communiqué envoyé ce mercredi 11 mars dans la matinée. Pas de report, contrairement à Canneseries, décalé en octobre.

80000 festivaliers et plus de 3000 professionnels étaient attendus, dont une grande partie de l'étranger. Alors que le coronavirus frappe l'Europe fortement, les événements populaires s'annulent les uns après les autres. Il reste l'énigme du Festival de Cannes en mai, qui veut sans doute compter sur la remontée des températures du printemps pour que le virus soit moins virulent, même si de nombreux festivaliers américains et asiatiques ne viennent pas.

Le festival lillois prend ainsi compte de l'interdiction de tout rassemblement de plus de 1000 personnes et des nombreuses restrictions qui s'appliquent aux déplacements de nos participants français et internationaux.

Rendez-vous en 2021

"C'est une décision difficile, en particulier pour notre public de festivaliers qui avait déjà massivement réservé ses places, mais qui s'impose compte tenu du contexte international actuel", déclare Rodolphe Belmer, président de SERIES MANIA. "Dans cette période délicate, nous sommes très sensibles au soutien constant de tous nos partenaires français et internationaux, et nous tenons à les remercier chaleureusement" ajoute-t-il.

Laurence Herszberg, directrice générale, "donne d'ores et déjà rendez-vous en 2021 au public, aux professionnels, aux décideurs politiques et de l'industrie, pour une nouvelle édition", qui, assure-t-elle sera "encore plus ambitieuse et rayonnante".

Julianne Moore dans une série écrite par Stephen King

Posté par vincy, le 1 mai 2019

A l'affiche aujourd'hui de Gloria Bell, Julianne Moore est attendue sur la Croisette avec The Staggering Girl, moyen-métrage de Luca Guadagnino en clôture de la Quinzaine des réalisateurs. En attendant la sortie éventuelle de Bel Canto, elle sera aussi à l'affiche cet automne de La femme à la fenêtre, thriller de Joe Wright, adapté du best-seller éponyme, avec Amy Adams et de The Glorias: A Life on the Road, de Julie Taymor, où elle incarne, avec Alicia Vikander, la féministe Gloria Steinem.

L'actrice, récompensée aux Oscars, à Berlin, Venise et Cannes (grand chelem qu'elle partage avec Juliette Binoche, Jack Lemmon et Sean Penn), vient de signer pour produire, avec J.J. Abrams, et interpréter la série dramatique Lisey's Story, qui sera diffusée sur Apple.

Cette série en 8 épisodes est adaptée du livre de Stephen King, traduit en français sous le titre Histoire de Lisey (publié en 2007 et vendu à 150000 exemplaires dans l'Hexagone). L'auteur écrira la série, ce qui est assez rare.

L'histoire raconte celle de Lisey, qui, pendant 25 ans, a partagé les secrets et les angoisses de son mari Scott, un célèbre romancier, extrêmement complexe et tourmenté. Deux ans après sa mort, elle se décide à fouiller ses archives et à explorer le lieu terrifiant où il puisait son inspiration. C'est un monde ténébreux qu'elle va découvrir, en faisant face à des réalités sur son mari défunt, tout ce qu'elle avait enfoui et oublié...

Ce sera la première série où Julianne Moore tiendra la vedette. Elle a pourtant débuté sur le petit écran, en jouant dans une vingtaine d'épisodes du soap As the World Turns ou dans des téléfilms avant que sa carrière cinématographique n'explose en 1993-1995. Elle a aussi participé en guest à la sitcom 30 Rock durant 7 épisodes. En 2012, elle avait interprété la politicienne Sarah Palin dans Game Change de Jay Roach (pour HBO aux USA). Moore avait remporté le Golden Globe de la meilleure actrice dans un téléfilm ou une minisérie, le Emmy Award et le Screen Actors Guild Award dans cette même catégorie

Des séries Star Wars, Marvel et Pixar pour vendre la plateforme Disney +

Posté par vincy, le 11 novembre 2018

Disney lancera fin 2019 sa plateforme de streaming Disney+. Ce nouveau venu dans l'univers déjà chargé du streaming (Amazon, Netflix, Apple, etc...) va devoir convaincre qu'il est plus intéressant que les autres. Car les portefeuilles ne sont pas extensibles. Difficile pour un foyer de s'abonner à plus de deux services de streaming. Or, avec les plateformes nationales (en France celle de Canal + et celle à venir Salto), le marché se sature tout seul...

Mais Disney a de bons arguments. Disney + sera la marque familiale du groupe en SVàD, fédérant ainsi les contenus estampillés Disney, Star Wars, Marvel, Pixar et National Geographic (que Disney récupère en fusionnant avec la Fox). Cela comprendra aussi bien du contenu des catalogues de ces marques que des créations liées à ces labels.

Dès le début 2019, le groupe lancera la production d'une série tirée du long métrage Rogue One: A Star Wars Story. Dans ce prequel, le comédien Diego Luna reprendra son personnage de Cassian Andor. Une autre série issue de l'univers Star Wars, The Mandalorian, sera réalisée par Jon Favreau. La série aura pour héros un guerrier solitaire, un Mandalorien, appartenant à un clan de combattants ancestral (Boba Fett et Jango Fett portent une armure mandalorienne, et se déroulera entre les Épisodes VI et VII.

Loki, le frère de Thor chez Marvel, aura sa série. Tom Hiddleston reprendra son rôle (même s'il est officiellement décédé dans le dernier Avengers). Idem pour les héros Pixar de  Monstres et Cie qui auront le droit à leur série animée, après deux longs métrages, en 2001 et 2013.

Cartoon Forum 2018 : nos projets d’unitaires télé préférés

Posté par MpM, le 19 septembre 2018

Parmi les nombreux projets découverts pendant les trois jours du Cartoon Forum 2018, certains ont plus particulièrement retenus notre attention, en toute subjectivité. Il n'y a plus qu'à espérer, maintenant, qu'ils verront le jour ! Petit tour d'horizon des "unitaires" (c'est-à-dire des courts métrages indépendants, qui ont toutes les chances de bénéficier d'une sortie en salles en plus de leur diffusion télé) que l'on attend avec impatience !

*** Opération Père Noël (Folimage et Lunamine) ***


Réalisateur : Marc Robinet / Auteur : Alain Gagnol

Pour qui ? : un public familial
De quoi ça parle ? : Un petit garçon trop gâté réclame pour Noël... le Père Noël lui-même. Lorsqu'il se rend compte de son erreur, il fait tout pour la réparer et sauver la magie de Noël.

Pourquoi on aime : Après L'enfant au grelot en 2004 et Neige et les arbres magiques en 2015, Folimage est de retour avec un nouveau court métrage de Noël, qui devrait comme les précédents bénéficier d'une sortie en salles. Avec Alain Gagnol au scénario et Samuel Ribeyron au graphisme, le projet part sous les meilleurs auspices, malgré une intrigue plutôt classique. Le travail sur les ambiances (notamment de neige et de brouillard) et l’utilisation de techniques mixtes (dessins et papiers découpés) laissent espérer une oeuvre poétique et délicate, formellement aboutie.

*** Tufo (Les contes modernes et Showlab) ***


Réalisatrice : Victoria Musci (qui avait réalisé Giggino 'o Bello lors de son cursus à la Poudrière)

Pour qui ? : public familial

De quoi ça parle ? : Il s'agit de l'histoire vraie de Ignazio Cutro, un entrepreneur sicilien qui s'est opposé à la Mafia pendant des années et a réussi à leur tenir tête malgré les menaces contre sa famille.

Pourquoi on aime : Tufo est un projet ambitieux qui se démarque largement des projets généralement plus légers présentés lors du Cartoon. En mettant en scène le combat héroïque d'Ignazio Cutro, aujourd'hui encore sous protection permanente, la jeune réalisatrice Victoria Musci aborde en effet un sujet d'actualité brûlant, avec l'espoir de montrer que les choses peuvent changer. Ses choix formels (notamment l'idée d'utiliser des images en prise de vues réelles comme arrière-plan) laissent présager un film complexe et puissant.

*** Maman pleut des cordes (Laïdak Films et Dandeloo) ***


Réalisateur : Hugo de Faucompret (qui avait réalisé Automne dans le cadre de la collection "En sortant de l'école" consacrée à Apollinaire)

Pour qui ? : Les 6-11 ans

De quoi ça parle ? : Jeanne passe les vacances chez sa grand-mère pendant que sa maman, qui est dépressive, se soigne. La petite fille se plaît dans son nouvel environnement et se fait de nouveaux amis, mais lorsqu'elle comprend qu'elle peut aider sa mère à aller mieux, elle décide de partir la chercher.

Pourquoi on aime : Sur le papier, Maman pleut des cordes est à la fois touchant et drôle, mais surtout assez mystérieux avec ses personnages étranges et son graphisme singulier. Le mélange des genres (le drame intime, l'insouciance de l'enfance, le climat fantastique) est une prise de risque qu'il faut saluer, surtout dans le cadre d'une fiction à destination du jeune public.

*** A bear named Wojtek (The illuminated Film Company et Filmograf) ***


Réalisateur : Iain Gardner

Pour qui ? : un public familial

De quoi ça parle ? : Il s'agit d'une histoire vraie, celle de Wojtek, un ours syrien adopté par des soldats polonais pendant la deuxième guerre mondiale, qui combattit avec eux sur le front, et termina sa vie au Zoo d’Édimbourg.

Pourquoi on aime : Plus qu'une histoire de guerre, le projet s'attache à raconter l'amitié qui lia Wojtek avec Peter Prendys, l'un des soldats de son bataillon, et de proposer un message d'espoir et de fraternité en une période troublée de repli sur soi et de rejet de l'autre. Pour la société polonaise Filmograf qui est à l'origine du projet, Wojtek, qui fait partie de l'Histoire nationale polonaise, peut aujourd'hui plus que jamais être le symbole d'une forme d'ouverture et d'appel au vivre ensemble. Visuellement, le court métrage s'annonce somptueux, avec un important travail réalisé sur les couleurs (vives) et les textures duveteuses et foisonnantes obtenues à l'aide de craies et peintures traditionnelles sur papier.

*** Noah's tree (FilmFabriq) ***


Réalisateur : Peter Vacz (dont on avait adoré le court métrage Le lapin et le cerf, sorti en programme dans Les animaux farfelus en 2015)

Pour qui ? : un public familial

De quoi ça parle ? : Noah (10 ans) vit très mal les disputes permanentes de ses parents, et souffre d'anxiété chronique qui se manifeste par de violentes douleurs dans la poitrine. Après une crise de panique, il se retrouve dans une forêt magique où les arbres sont capables de parler...

Pourquoi on aime : Le nouveau projet de Peter Vacz est extrêmement personnel puisqu’il s’inspire de sa propre famille à travers une intrigue qui mêle éléments dramatiques, motifs de comédie et contexte fantastique. Réalisé avec des marionnettes, dans une animation qui se veut à la fois réaliste et stylisée, il abordera notamment les risques du repli sur soi et la nécessité d’exprimer ses émotions. Forcément intrigant.

Cartoon Forum 2018 : l’animation TV entre dynamisme et incertitude

Posté par MpM, le 14 septembre 2018

Rendez-vous professionnel incontournable de la rentrée, le Cartoon Forum est le lieu idéal pour découvrir le ton et les tendances des programmes d'animation des années à venir. Pendant trois jours se succèdent en effet les présentations des projets de séries ou "unitaires" (ces programmes uniques qui ont un format court métrage) qui pourraient venir agrémenter les grilles des chaînes françaises et internationales en 2019 ou 2020. Ces présentations, qui rivalisent souvent d'humour et d'imagination, avec parfois décors, chorégraphies et même déguisements, sont destinées aux producteurs, diffuseurs et investisseurs susceptibles d'investir, et par là-même de faire aboutir les projets. Ce qui, sur ses 10 dernières années, a été le cas pour 44% d'entre eux.

Cette année, le Cartoon Forum s'est ouvert dans une ambiance pleine d'incertitude, suite à la décision du gouvernement (en juin dernier) de fermer la chaîne de télévision France 4, destinée à la jeunesse, et de ce fait toujours en demande de nouveaux programmes animés. Cette disparition annoncée d'une source importante de financement de l'animation intervient par ailleurs au moment où la chaîne Canal +, qui finance elle aussi largement le cinéma et la télévision, se porte mal, et alors que la prise de pouvoir de Netflix sur un nombre de croissant de programmes alimente inquiétudes et fantasmes.

Bien sûr, l'arrivée d'un nouveau financeur du secteur est une bonne nouvelle. Mais le statut particulier de Netflix, qui n'est pas contraint d'investir dans l'audiovisuel français, contrairement aux chaînes de télévision, fait grincer un nombre exponentiel de mâchoires. D'autant que l'on peut s'interroger sur le type de projets que la plate-forme de streaming consentira à financer : programmes formatés ou projets audacieux.

Cette tension générale, palpable dans les propos tenus par les professionnels, intervient justement à un moment où l'animation française semble ne s'être jamais portée aussi bien. Les studios recrutent pratiquement à flux tendus, et les élèves sortant de la centaine d'écoles (ou cursus) en animation sur tout le territoire viennent harmonieusement combler des besoins exponentiels. Probable corolaire de ce dynamisme, les budgets des productions semblent eux-aussi en hausse, peut-être notamment pour revoir à la hausse les salaires d'animateurs qui ont désormais le choix entre les projets, et n'acceptent plus de travailler dans n'importe quelles conditions.

Une situation florissante pour l'animation européenne en général que vient confirmer Marc Vandeweyer. "On croit dans les talents européens, dans la possibilité qu'ils ont de monter leurs propres projets, au lieu de seulement travailler pour ceux des autres." Mais lui aussi exprime son incertitude sur l'avenir. "J'espère que France Télévisions continuera de jouer son rôle de premier coproducteur européen, car une équipe de foot joue forcément moins bien sans son meilleur joueur." Quant à Netflix, dont la délégation était cette année plus forte que les années précédentes, "il faut attendre de voir ce qu'ils financent" déclare-t-il philosophiquement.

Quoi qu'il en soit, cette 2e édition a été l'occasion de constater l'arrivée d'une nouvelle génération de réalisateurs, souvent identifiés dans le monde du court métrage, comme Hugo de Faucompret (issu des Gobelins, et réalisateur d'Automne pour la collection En sortant de l'école consacrée à Apollinaire) ou Peter Vacz (réalisateur du fameux Le lapin et le cerf sorti en salles en 2015 dans le programme Les animaux farfelus), ainsi que de projets destinés à un public d'adultes ou de jeunes adultes (Selfish écrit et réalisé par Nicolas Trotignon & Mathieu Vernerie, qui se moque de nos addictions numériques ; Tufo de Victoria Musci, l'histoire vraie d'un Sicilien s'étant opposé à la mafia, ou encore Dans ta face de Ève Ceccarelli, qui lutte avec humour contre toutes les formes de harcèlement).

Reste bien sûr à savoir si les diffuseurs vont suivre cette tendance de séries animées pas forcément destinées aux enfants. Quoi qu'il en soit, on a très envie de découvrir rapidement certaines d'entre elles sur nos petits écrans, comme on vous l'expliquera prochainement dans un article sur nos différents coups de coeur.

2017 dans le rétro: les séries qu’il fallait voir !

Posté par wyzman, le 26 décembre 2017

2017 touchant presque à sa fin, il est temps pour nous de faire un tour sur ce que cette année nous a offert en termes de séries. Qu'elles soient nouvelles ou de retour, bonnes ou extrêmement bonnes, les séries qui suivent ont marqué 2017. Scénarios atypiques, personnages captivants, intrigues impressionnantes... Ces programmes ont été largement commentés, souvent à juste titre. Pour éviter toute jalousie, nous les avons rangées par ordre alphabétique.

13 Reasons Why - saison 1 (Netflix). Mise en ligne le 31 mars, le show créé par Brian Yorkey et adapté du roman de Jay Asher a longtemps été présenté comme "la série de Selena Gomez", simple productrice. Centré sur les 13 cassettes qu'une adolescente harcelée et violentée (Hannah) laisse à l'un de ses amis (Clay), 13 Reasons Why a permis de mettre en lumière l'important taux de suicide chez les adolescents. La mise en scène est impeccable, à l'instar de la bande originale. Mais c'est bien le jeu de ses acteurs (Dylan Minnette, Katherine Langford, Alisha Boe, Brandon Flynn, Miles Heizer) qui en a fait le teen show le plus réaliste que l'on ait jamais vu. Intense et dense, 13 Reasons Why reviendra en 2018 pour une deuxième saison qui ne s'intéressera plus directement au calvaire de Hannah mais aux répercussions des viols et des accusations de viol de la première salve d'épisodes. Si vous ne l'avez pas commencée, un conseil : foncez !

American Gods - saison 1 (Starz). Mêlant drame et fantasy, American Gods est l'un des plus gros ovnis de l'année. Un ancien détenu (Ombre) devient le garde du corps d'un étranger rencontré dans un avion (Voyageur). Ensemble, ils vont sillonner les Etats-Unis à la recherche d'anciens dieux et de personnages issus du folklore afin de mener une lutte sans merci contre Internet, les médias, l'automobile, etc. Vous l'aurez compris, American Gods est une série sacrément barrée mais qui a le mérite de nous offrir des scènes de sexe d'anthologie. A l'image de cette scène onirique entre Omid Abtahi et Mousa Kraish qui a nécessité d'être retournée. Pour info, c'est la première fois que deux hommes musulmans ont un rapport aussi explicite à la télévision américaine. Après avoir "trouvé où étaient les trous", l'équipe d'American Gods s'est vantée d'avoir tourné la scène de sexe la plus chaude depuis Sense8.

Big Little Lies - saison 1 (HBO). Niveau sexe, la série écrite par David E. Kelley et réalisée par Jean-Marc Vallée n'a pas démérité. Portée par Reese Witherspoon, Nicole Kidman et Shailene Woodley, Big Little Lies s'intéresse au quotidien bouleversé de trois mères de famille (Madeline, Celeste, Jane) après qu'un meurtre a eu lieu au cours d'une soirée caritative. Ecriture précise, réalisation soignée, Big Little Lies n'a eu de cesse d'être commentée et évoquée par la presse et sur les réseaux sociaux en raison des scènes de sexe sulfureuses et violentes de Nicole Kidman et Alexander Skarsgard ainsi que pour la relation toxique qu'ils ont ont brillamment mise en scène. Nommée 6 fois aux Golden Globes, 5 fois aux Critics's Choice Awards et 4 fois aux SAG Awards, Big Little Lies peut se vanter d'avoir décroché 16 nominations aux derniers Emmy Awards. Un phénomène qui n'est pas sans rappeler Game of Thrones et qui a valu à ce qui ne devait être qu'une mini-série une saison 2...

Dear White People - saison 1 (Netflix). Pour s'assurer que la série adaptée de son film serait entre de bonnes mains, Justin Simien a fait appel à la crème de la crème : lui-même. Aidé à la réalisation par Barry Jenkins (Moonlight), Justin Simien a poursuivi ce qu'il avait entamé trois ans plus tôt. Sa série traite ainsi des rivalités et crises identitaires entre étudiants blancs et noir sur le campus de Winchester. Plus poussée et aboutie que le film, la série Dear White People a le mérite d'avoir su changer quelques acteurs-clés : Tessa Thompson laisse place à Logan Browning, Tyler James Williams est remplacé par DeRon Horton tandis que Gabe n'est plus joué par Justin Dobies mais par John Patrick Amedori. Plus que jamais ancrée dans la réalité, Dear White People propose même une parodie de Scandal plus vraie que nature !

Game of Thrones - saison 7 (HBO). La série la plus commentée de ces dernières années était de retour cet été pour une salve réduite d'épisodes. Au lieu des traditionnels 10 épisodes, ce sont finalement 7 sacrés bébés qui ont tenu les fans captivés. Marquée par des hacks de HBO et des leaks d'épisodes, cette septième saison a vu se produire la mort des Frey, la mise à mal des Sand, l'alliance de Daenerys avec les frère et sœur Grejoy ainsi que le retour au pouvoir de Cersei Lannister. Handicapée par des sauts temporels majeurs, cette fournée a été l'occasion d'assister à la naissance d'une romance longtemps rêvée par les fans et à la mort d'un personnage on ne peut plus haï. Suivi par plus de 12 millions d'aficionados, le dernier épisode a quant à lui offert à HBO un record d'audience ainsi que les prémisses d'une saison 8 immanquable en 2019.

How to Get Away with Murder - saisons 3 et 4 (ABC). Constamment bousculés par la performance exceptionnelle de Viola Davis, on en oublie souvent que celle-ci est épaulée par une brochette d'acteurs au talent certain et qui portent également le programme. Brillants et courageux, les scénaristes ont signé des intrigues sensationnelles : disparition d'un personnage principal, grossesse compliquée, destruction d'une carrière, réhabilitation, etc. Tout ça en gardant le même ton, très sombre, et en explorant davantage leurs personnages plus complexes les uns que les autres. Sur une chaîne nationale américaine, cela a tout du jamais-vu !

Riverdale - saisons 1 et 2 (The CW). Disponible sur Netflix au lendemain de sa diffusion en prime-time, on oublie souvent que Riverdale est bien une série de The CW, la chaîne qui nous a offert entre autres Gossip Girl, 90210, The Vampire Diaries, Arrow, The 100 et Jane The Virgin. En s'intéressant aux aventures d'Archie Andrews, un adolescent beau gosse qui vit dans une ville paisible jusqu'à la mort de Jason Blossom, autre lycéen populaire, Riverdale a offert au teen soap un virage twinpeaksien. Bourrée d'imperfections voire d'incohérences, Riverdale est tout de même parvenue à générer de véritables débats sur le body shaming, les agressions sexuelles et la drogue auprès des adolescents. Avec son esthétique rétro et ses acteurs au physique de mannequin, Riverdale offre une dose hebdomadaire de fous rires et de moments WTF.

Star Trek Discovery - saison 1 (CBS All Access). Produit d'appel de la plateforme de streaming de CBS, DIS (pour les fans) est la 7e série issue de l'univers Star Trek. Située une dizaine d'années avant l'action de la série originale, Star Trek Discovery a fait du bruit en raison de son casting diversifié : héroïne noire, femme capitaine asiatique, couple homosexuel, romances interraciales, etc. Semblable à un Stargate sur le plan de la narration, la série de Bryan Fuller (Hannibal, American Gods) et Alex Kurtzman (Edge of Tomorrow, La Momie) a rapidement su trouver son public. Les 9 premiers épisodes ont été proposés sur le même modèle que Riverdale (diffusion sur le site-mère puis le lendemain sur Netflix) tandis que les 6 prochains arriveront début 2018.

Stranger Things - saison 2 (Netflix). Une chose est sûre, la série de science-fiction horrifique aura fait le bonheur des internautes. Complètement fans de la première saison, ils sont jetés en masse sur la seconde, certes moins réussie mais tout aussi captivante. Le Démogorgon laisse cette fois place à des créatures plus nombreuses et plus dangereuses... Avec ses influences et ses références aux univers créés par Steven Spielberg, John Carpenter ou encore Stephen King, Stranger Things a su brasser un public large. Les plus de 30 ans y voient un retour en enfance quand les moins de 30 ans y ont trouvé un objet rétro, loin de la politisation actuelle des programmes audiovisuels. Si Winona Ryder risque de voir son rôle de mère un brin folle lui coller à la peau pendant un moment, retrouver "Onze" et sa bande d'amis demeure un régale.

The Good Fight - saison 1 (CBS All Access). Série dérivée de The Good Wife, le premier bébé de la plateforme de streaming de CBS n'a pas tardé à dépasser sa grande sœur. Plus féministe et audacieuse, The Good Fight est parvenue en seulement 10 épisodes à éclipser The Good Wife en travaillant plus frontalement sur la limite entre bien et mal et sur l'importance d'avoir la loi de son côté. Grâce à Rose Leslie (Game of Thrones) et Justin Bartha (Very Bad Trip), l'intrigue principale s'est offerte un coup de jeune quand la réalisation et l'écriture ont gardé sobriété et finesse. Plus politique que jamais, The Good Fight débute avec la victoire de de Donald Trump. Une victoire vécue "en direct" par Christine Baranski, la véritable star de The Good Wife qui a bien fait de patienter le temps d'avoir sa propre série. La saison 2 débute le 4 mars 2018.

Outre ces 10 séries, d'autres ont également retenu notre attention. A commencer par House of Cards ! Si les frasques de Kevin Spacey ont sonné la fin de la série, la cinquième saison a permis à Claire Underwood de monter encore et toujours en puissance. Et ça, on ne peut que valider - surtout lorsque l'on sait que c'est désormais son interprète, la géniale Robin Wright qui tiendra les reines de la sixième et ultime saison. A côté, Legion a parfaitement tenu la route. Nouvelle série Marvel diffusée sur FX, le programme de Noah Hawley s'est attiré les grâces de la presse spécialisée américaine. L'autre série Marvel à ne pas manquer, c'est bien évidemment Runaways, dont la saison est actuellement en cours de diffusion sur Hulu. Produite par Josh Schwartz et Stephanie Savage (Gossip Girl, Dynasty), Runaways dispose d'un rythme bien à elle et d'acteurs au charme certain.

Cette année, il ne fallait pas non plus manquer Mindhunter, la nouvelle-née de Netfix signée Joe Penhall, réalisée en partie par David Fincher et produite par Charlize Theron. Très loin de son rôle de gay trentenaire à la recherche du grand amour, la star de Looking Jonathan Groff se mue ici en agent du FBI particulièrement couillu. Toujours à la recherche d'un nouveau hit pouvant combler prendre la relève de Game of Thrones, HBO a dégainé The Deuce, drame historique issue de l'esprit de David Simon (The Wire, Treme). The Deuce s'intéresse à la montée du porno dans le New York des années 1970. Au casting, on retrouve James Franco et Maggie Gyllenhaal. Les amateurs d'action pure seront déçus, les historiens ravis.

Enfin, impossible de ne pas évoquer la série féministe de cette année : The Handmaid's Tale. Adaptée du roman éponyme, la série de Bruce Miller raconte comment, dans un futur proche, une secte a pris le pouvoir aux Etats-Unis et tente de lutter contre le faible taux de natalité en catégorisant les femmes, démises de leur statut de citoyenne. Dure mais nécessaire, le programme a fait un tabac dans les mêmes cérémonies de remises de prix que Big Little Lies !

The Shape of Water et Big Little Lies en tête des nominations aux Golden Globes 2018

Posté par wyzman, le 11 décembre 2017

Comme chaque année, les nominations pour les Golden Globes ont créé de véritables surprises. Call Me By Your Name (3), Lady Bird (4), The Post et The Shape of Water partant déjà favoris côté cinéma, ces quatre films n'ont fait qu'asseoir leur statut d'incontournables dans la course aux Oscars. Rappelons néanmoins que les résultats des Golden Globes n'ont aucune incidence sur les nominations des Oscars puisque ce sont 93 membres de la Hollywood Foreign Press Association qui élisent les lauréats des Golden Globes et non l'Académie américaine.

Pas une seule femme côté réalisatrice. La Fox triomphe côté nominations.

The Shape of Water part cependant grand favori avec 7 nominations, un Lion d'or à Venise, et un film mélangeant un genre grand public à un sujet politique. L'autre grand triomphateur de ces nominations est la Fox. Avec son studio Fox Searchlight et la 20th Century Fox, la société cumule 27 nominations (dont 6 pour The Post (Pentagon Papers) et autant pour Three Billboards, véritable surprise de la sélection). Sony, toutes filières confondues, suit, de loin avec 12 citations. On remarque aussi les 3 nominations pour All the Money in the World à peine finalisé par Ridley Scott, soit autant que Dunkerque, qui partait comme un champion depuis l'été. En revanche Wonder Woman, Detroit et Wind River ont été snobés et Get out doit se contenter de deux petits prix. Les réalisatrices ou cinéastes issus de la diversité ont globalement été oubliés. C'est d'autant plus choquant que cette année tous les palmarès les distinguent un à un. Par ailleurs, aucun film français n'est dans la liste cette année, ce qui est très rare.

Côté télévision, HBO domine avec 12 nominations, devant Netflix (9, auxquelles on peut ajouter 3 nominations en cinéma). Big Little Lies est large leader avec 6 citations devant les 4 de Feud: Bette and Joan. Twin Peaks (une seule citation) et Veep (zéro pointé) sont les grands perdants.

D'un point de vue plus général, notons que toutes les œuvres ayant eu un lien de près ou de loin à une histoire de harcèlement ont été évincées.

La 75e cérémonie des Golden Globes se tiendra le 7 janvier prochain à Beverly Hills et sera présentée par Seth Myers.

FILMS

Meilleur film, drame

Call Me by Your Name
Dunkirk
The Post
The Shape of Water
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

Meilleur film, comédie ou musical

The Big Sick
Get Out
The Greatest Showman
I, Tonya
Lady Bird

Meilleur acteur, drame

Timothée Chalamet, Call Me by Your Name
Daniel Day-Lewis, Phantom Thread
Tom Hanks, The Post
Gary Oldman, Darkest Hour
Denzel Washington, Roman J. Israel, Esq.

Meilleur acteur, comédie

James Franco, The Disaster Artist
Hugh Jackman, The Greatest Showman
Daniel Kaluuya, Get Out
Ansel Elgort, Baby Driver
Steve Carell, Battle of the Sexes

Meilleur actrice, drame

Jessica Chastain, Molly’s Game
Sally Hawkins, The Shape of Water
Frances McDormand, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Meryl Streep, The Post
Michelle Williams, All the Money in the World

Meilleure actrice, comédie

Judi Dench, Victoria & Abdul
Margot Robbie, I, Tonya
Saoirse Ronan, Lady Bird
Emma Stone, Battle of the Sexes
Helen Mirren, The Leisure Seeker


Meilleur réalisateur

Guillermo del Toro, The Shape of Water
Martin McDonagh, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Christopher Nolan, Dunkirk
Ridley Scott, All The Money in the World
Steven Spielberg, The Post

Meilleur acteur dans un second rôle

Willem Dafoe, The Florida Project
Armie Hammer, Call Me by Your Name
Richard Jenkins, The Shape of Water
Sam Rockwell, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Christopher Plummer, All the Money In the World

Meilleure actrice dans un second rôle

Mary J. Blige, Mudbound
Hong Chau, Downsizing
Allison Janney, I, Tonya
Laurie Metcalf, Lady Bird
Octavia Spencer, The Shape of Water

Meilleur scénario

The Shape of Water
Lady Bird
The Post
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
Molly’s Game

Meilleure bande originale

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri
The Shape of Water
Phantom Thread
The Post
Dunkirk

Meilleure chanson originale

“Home”, Ferdinand
“Mighty River”, Mudbound
“Remember Me”, Coco
“The Star”, The Star
“This Is Me”, The Greatest Showman

Meilleur film en langue étrangère

Une femme fantastique
First They Killed My Father
In the Fade
Faute d'amour
The Square

Meilleur film d'animation

The Boss Baby
The Breadwinner
Coco
Ferdinand
Loving Vincent

SERIES

Meilleure série, drame

The Crown
Game of Thrones
The Handmaid’s Tale
Stranger Things
This is Us

Meilleure série, comédie

Black-ish
The Marvelous Mrs. Maisel
Master of None
SMILF
Will & Grace

Meilleure mini-série ou film de télévision

Big Little Lies
Feud: Bette and Joan
Fargo
Top of the Lake: China Girl
The Sinner

Fargo

Meilleur acteur, drame

Sterling K. Brown, This is Us
Freddie Highmore, The Good Doctor
Bob Odenkirk, Better Call Saul
Liev Schreiber, Ray Donovan
Jason Bateman, Ozark

Meilleur acteur, comédie

Anthony Anderson, Black-ish
Aziz Ansari, Master of None
Kevin Bacon, I Love Dicke
William H. Macy, Shameless
Eric McCormack, Will & Grace

Meilleure actrice, drame

Elisabeth Moss, The Handmaid’s Tale
Claire Foy, The Crown
Mandy Moore, This Is Us
Maggie Gyllenhaal, The Deuce
Caitriona Balfe, Outlander

Meilleure actrice, comédie

Alison Brie, GLOW
Rachel Brosnahan, The Marvelous Mrs. Maisel
Debra Messing, Will & Grace
Issa Rae, Insecure
Pamela Adlon, Better Things
Frankie Shaw, SMILF

Meilleur acteur dans une mini-série ou un film de télévision

Robert De Niro, The Wizard of Lies
Kyle MacLachlan, Twin Peaks
Jude Law, The Young Pope
Ewan McGregor, Fargo
Geoffrey Rush, Genius

Meilleure actrice dans une mini-série ou un film de télévision

Nicole Kidman, Big Little Lies
Reese Witherspoon, Big Little Lies
Jessica Lange, Feud: Bette and Joan
Susan Sarandon, Feud: Bette and Joan
Jessica Biel, The Sinner

Meilleur acteur dans un second rôle dans une mini-série ou un film de télévision

Alfred Molina, Feud
Alexander Skarsgard, Big Little Lies
David Thewlis, Fargo
David Harbour, Stranger Things
Christian Slater, Mr. Robot

Meilleure actrice dans un second rôle dans une mini-série ou un film de télévision

Laura Dern, Big Little Lies
Ann Dowd, The Handmaid's Tale
Chrissy Metz, This Is Us
Michelle Pfeiffer, The Wizard of Lies
Shailene Woodley, Big Little Lies

Golden Globe Ambassador

Simone Garcia Johnson

Festival des Séries: il y aura forcément des morts!

Posté par vincy, le 25 mars 2017

Lille a été sélectionnée pour accueillir le festival des séries voulu par le ministère de la Culture et de la Communication, après une sélection type "jeux olympiques" où, en finale, seule la ville nordiste et Paris étaient en concurrence.

Un événement à 4,4 millions d’euros (puis 5 millions selon Xavier Bertrand, président de la région), ce n'est pas inutile pour la métropole de Martine Aubry, qui a échoué depuis 20 ans à installer une manifestation culturelle internationale pérenne (si on ne compte pas la grande braderie).

Lille publique, Cannes privée

Pourtant, le choix officialisé hier laisse dubitatif. Ce Festival international des séries qui se veut le "Cannes" du genre, qui était convoité par Paris mais aussi Bordeaux, Nice et ... Cannes!, a beau avoir fait consensus auprès des organisations d'auteurs, de producteurs, de distributeurs ou encore des diffuseurs, on va émettre quelques doutes. Certes, la ville est très bien située en Europe (mais très mal reliée par l'aérien, dépendant de Paris et de Bruxelles). Certes, elle dispose de nombreux studios créatifs (jeux vidéos, publicité, infographies...) et d'une politique audiovisuelle dynamique (Le Fresnoy notamment), mais elle n'a jamais été identifiée comme une capitale européenne audiovisuelle ou de congrès.

Mais ne soyons pas rabat-joie: Lille est une ville formidable, attirante, généreuse humainement et festive. Le premier festival est prévu pour le printemps prochain. Rappelons que le printemps est chargé en événements cannois... "Il s’agit de mettre sur pied une grande compétition de référence internationale, qui donne à voir la diversité de la création de séries dans le monde comme le fait le Festival de Cannes pour le cinéma, mais qui soit également un projet culturel ouvert à tous les publics et qui puisse vivre toute l’année "explique-t-on au ministère. Ne nous leurrons pas: le festival marchera si des stars américaines de séries HBO-Netflix-Showtime-& co viendront. Le budget est confortable et l'Etat y contribuera à hauteur de 20%.

Canal + reste sur la Croisette

Malheureusement pour Lille, les Gaulois n'aiment plus forcément les décisions centralisatrices venues d'en haut. Et Cannes, dès son éjection avant la finale, a décidé de lancer un événement concurrent. En se payant, au passage, Fleur Pellerin, ancienne ministre de la Culture (priceless) comme présidente de son Festival et Canal + comme partenaire. Sans compter que la Croisette, qui accueille déjà le plus grand festival de film du monde, le MIP TV et le MIP com, dispose ainsi d'une notoriété mondiale auprès des professionnels de l'audiovisuel (en plus d'une offre hôtelière abondante). Récemment le maire LR David Lisnard, a indiqué que "Ce projet est un enjeu stratégique vital pour l'économie de la ville. Nous l'avons imaginé et nous le mûrissons depuis 2011. Il ne nous échappera pas."

La date? Le printemps 2018 aussi, en marge du Marché international des programmes de télévision (MIPTV), en collaboration avec le géant international des salons et congrès Reed Midem. Une conférence de presse de présentation se tiendra le 3 avril.

Séries Mania piégée

Cette bisbille pourrait à terme s'achever sur un match entre "public" et privé". Mais on s'étonne que l'Etat n'ait pas préféré labellisé son grand festival des séries sur un festival déjà existant. Que va-t-il se passer pour Séries Mania (Paris, en avril) et Séries Séries (Fontainebleau, en juin)? Le premier est unanimement reconnu par la profession et se paye même le luxe d'une couverture quotidienne dans les journaux professionnels américains. Le second a une légitimité historique.

Si le ministère et les collectivités territoriale autour du projet lillois espèrent aller chercher des compétences humaines au sein de ces deux événements, d'autres craignent surtout une vampirisation meurtrière. A l'AFP, Bruno Julliard, en charge de la culture à Paris, explique que la décision du ministère de la Culture va se "traduire par le résultat inverse à l'objectif recherché à l'origine, à savoir trois festivals de séries concurrents sur le territoire français." Traduisons: l'Etat ne pourra pas aider financièrement trois festivals, dont deux qui concurrencent son propre projet. Est-ce que Séries Mania (40000 spectateurs, 700000 euros d'aides du CNC) et Séries Séries (2500 spectateurs, 600 professionnels) peuvent se passer des aides de l'Etat? Car le ministère ne s'en cache pas: les crédits vont bien aller se concentrer sur le festival lillois, même si Séries Séries a soutenu la candidature de Lille.

Avec quatre événements, dont trois au printemps, sur le même thème et avec les mêmes ambitions, chacun avec ses atouts et ses handicaps, une chose est certaine: il y aura au moins un mort, si ce n'est deux ou trois.