Une série issue de l’univers Jason Bourne

Posté par vincy, le 20 août 2018

Depuis le troisième épisode de la franchise Jason Bourne, Universal a toujours eu en tête de décliner l'univers de l'assassin-soldat amnésique créé par Robert Ludlum. Une bible avait été élaborée afin d'étendre la marque. Cela avait permis la production d'un film sans Matt Damon, Jason Bourne : L'héritage avec Jeremy Renner. Une nouvelle étape vient d'être franchie avec le développement d'une série pour USA Network, Treadstone.

Treadstone, on le rappelle est l'un des projets de la CIA pour constituer une armée d'agents spéciaux, des tueurs d'élite dont le cerveau est lavé et leur détermination à tuer sans failles. On découvre au fil des épisodes que d'autres opérations toutes aussi opaques et peu déontologiques ont été lancées par l'agence d'espionnage américaine, comme Blackbriar, Outcome et LARX.

La première saison suivra une myriade d'agentes dormantes autour de la planète, qui sont mystérieusement remis en service pour se lancer dans des missions fatales. La production, assurée par Universal Cable, débutera en 2019. L'écriture a été confiée à Tim Kring (créateur des séries Strange World, Heroes et Touch) et le pilote sera réalisé par Ramin Bahrani (99 homes, Fahrenheit 451).

La franchise a rapporté 1,6 milliard de dollars dans le monde. Si Universal rêve toujours d'un sixième film, Matt Damon a confié qu'il ne reprendrait sans doute pas du service, considérant que le public allait se lasser de son personnage.

Double prix pour le scénario de Call Me By Your Name

Posté par vincy, le 12 février 2018

La Writers Guild of America a décerné ses prix ce week-end. Sans surprise, Call Me By Your Name a triomphé dans la catégorie scénario adapté tandis que Get Out a remporté le prix du scénario original.

Les WGA Awards ont aussi récompensé Jane (documentaire), The Handmaid's Tale (série dramatique et nouvelle série), Veep (série comique), Flint (téléfilm ou série original), Big Little Lies (téléfilm ou série adapté), Time's Arrow (animation), Horizon Zero Dawn (jeu vidéo). James L. Brooks a été honoré par un Laurel Award pour l'ensemble de sa carrière.

C'était un week-end faste pour Call Me By Your Name et The Handmaid's Tale puisque ils ont aussi été distingués par les USC Libraries Scripter Awards, prix remis à la bibliothèque de l'Université de Californie du sud et qui récompense à la fois l'auteur et l'adaptateur. Ainsi c'est Andre Aciman pour son roman (Appelle-moi par ton nom) et James Ivory pour son scénario qui ont reçu le prix côté cinéma, et Margaret Atwood (La servante écarlate) et Bruce Miller côté télévision. Francis Ford Coppola a été honoré par un prix pour sa carrière.

Mosaic de Steven Soderbergh sera-t-il le futur de la série télévisée?

Posté par vincy, le 23 janvier 2018

Mosaic débarque en France. Depuis le 23 janvier à 20 h 40 sur OCS City (diffusion sur cinq soirs d’affilée), la création de Steven Soderbergh est conçue comme une application interactive, avec en star Sharon Stone.

Mosaic est une enquête sur le meurtre d'une auteure célèbre dans une station de ski chic de l'Utah. Sans l'interactivité qui permet d'approfondir l'intrigue ou d'enrichir les personnages, cela pourra paraître un peu plat. Mais il y a au moins la curiosité de retrouver Sharon Stone, 60 ans et bientôt à l'affiche de The Disaster Artist, dans le rôle d'Olivia Lake, l'écrivaine mondaine et cougar qui est tuée, se régalant de ses répliques garces qu'elle partage avec son meilleur ami gay ou avec son miroir.

Ce n'est pas un jeu vidéo. Ce n'est pas une série. Ce n'est pas un film.
Mais c'est une fiction : 7h50 au total. Le spectateur est maître à bord: il choisit un personnage, un point de vue, des bonus (éléments enrichissants le récit). En France, pourtant, on ne le verra que dans un format de série, avec six épisodes dont le réalisateur a choisit la trame et la construction.

Aux Etats-Unis, en revanche, HBO exploite le procédé innovant du réalisateur tel qu'il l'a imaginé. Le scénariste Ed Solomon a signé là un script de 507 pages où chaque détail, révélation est pensé et placé au bon endroit (en s'aidant de post-its de différentes couleurs collés à un mur). Pour le cinéaste, c'est un retour à l'expérimentation et surtout sa réponse à un système hollywoodien qui ne se remet pas en question et banalise de plus en plus la narration. Après avoir regardé chaque segment - quelques minutes seulement ou d'autres aussi longs qu'un épisode de télévision standard - les spectateurs le point de vue qu'ils veulent suivre et où ils veulent aller ensuite. Ceux qui veulent tout savoir peuvent regarder les deux options avant de passer à autre chose.

Cette arborescence complexe est peut-être plus révolutionnaire que la 3D, pour l'instant assez décevante. Ecrite de manière linéaire, l'application a ensuite été déconstruite, en partant à chaque fois d'une introduction incarnée par le personnage de Sharon Stone. Car le péril était qu'un spectateur manque l'introduction d'un nouveau personnage, un dialogue crucial ou un indice essentiel à l'enquête. L'autre défi était de tourner certaines scènes sous plusieurs angles.

Le tout a quand même coûté 20M$. Soderbergh a tourné Mosaic il y a y a deux ans à Park City, QG du Festival de Sundance, en 49 jours. Au générique on retrouve Paul Rubens, Garrett Hedlund, Beau Bridges et Frederick Weller. Par ailleurs, le nouveau film de Steven Soderbergh, Unsane, sera en compétition au prochain festival de Berlin.

Hippocrate décliné en série TV

Posté par vincy, le 28 novembre 2017

Hippocrate avait été l'un des succès surprises de l'année 2014. le film, avec Vincent Lacoste et Reda Kateb, avait séduit 915000 spectateurs en France. 7 fois nommé aux César de 2015 (dont un César du meilleur second-rôle pour Kateb), le film avait aussi récolté le Valois d'or du festival d'Angoulême.

Selon Le Film français, son réalisateur Thomas Lilti a démarré le tournage hier de la série adaptée du film. Créée pour Canal+, elle sera divisée en huit épisodes de 52 minutes. Le tournage s'étendra jusqu'au 30 avril 2018 à Paris et dans sa région.

Au générique, l'hebdomadaire professionnel a recensé Louise Bourgoin, Karim Leklou, Alice Belaïdi, Zacharie Chasseriaud, Anne Consigny, Éric Caravaca, Géraldine Nakache et Jackie Berroyer.

Dans un hôpital public en périphérie d’une grande ville, suite à des mesures sanitaires, les médecins titulaires du service de médecine interne se retrouvent confinés chez eux pour 48h. Trois internes inexpérimentés et un médecin légiste, qui ne se connaissent pas encore, vont devoir faire bloc pour gérer seuls le service et les malades. Mais la quarantaine se prolonge…

Outre Hippocrate, Thomas Lilti a déjà réalisé Les yeux bandés et Médecin de Campagne (1,5 million de spectateurs l'an dernier). Son prochain film, Première année, tourné au printemps, réunit Vincent Lacoste, William Lebghjil et Alexandre Blazy, et retrace la première année d'études de médecine. Le Pacte prévoit de sortir le film le 12 septembre 2018.

Downton Abbey en format grand écran

Posté par vincy, le 27 octobre 2017

Le tournage commencera en septembre 2018. On a le temps de voir venir. Mais une chose est certaine, la série télévisée culte Downton Abbey sera adaptée pour le cinéma. Après six saisons de 2010 à 2015, 4 Golden Globes et 14 Emmy Awards, NBCUniversal a donné son feu vert.

Le créateur de la série Julian Fellowes a confirmé que le budget était bouclé, et qu'il avait finalisé le scénario bien avant d'avoir l'accord des producteurs. L'histoire devrait se dérouler avant la seconde Guerre mondiale, bien après le dernier épisode de la série, qui finissait en 1925.

Downton Abbey suit la vie de la famille Crawley et de leurs domestiques entre le 15 avril 1912, date du naufrage du Titanic, et le 31 décembre 1925 à Downton Abbey, demeure anglaise située dans le Yorkshire.

Les héritiers de Downton Abbey ayant péri lors du naufrage du Titanic, la famille Crawley se retrouve face à un dilemme : le domaine doit intégralement être transmis à un héritier mâle, puisque le titre de Comte de Grantham, le domaine et la fortune de la famille étant indissociables. Les trois filles ne peuvent donc pas prétendre au titre et à l'héritage. Matthew Crawley, un lointain cousin, se retrouve ainsi choisi comme nouvel héritier.

Le casting était composé, entre autres de Hugh Bonneville, Elizabeth McGovern, Dan Stevens, Laura Carmichael, Maggie Smith, Samantha Bond, Shirley MacLaine, Paul Giamatti, Jim Carter ou encore Phyllis Logan.

Cartoon Forum 2017 : une 28e édition qui a tenu ses promesses

Posté par MpM, le 17 septembre 2017

Beau succès pour la 28e édition du Cartoon Forum, rencontres professionnelles consacrées aux projets de séries animées pour la télévision, qui se tenait du 11 au 14 septembre à Toulouse. Marc Vandeweyer l'a confirmé lors de la conférence de presse de clôture, si le nombre de participants était stable par rapport à l'année précédente (environ 950 producteurs, investisseurs, diffuseurs, acheteurs et plateformes SVoD/VoD), les salles où étaient présentés les projets étaient elles plus remplies que d'habitude.

En tout, 82 projets provenant de 23 pays ont été présentés aux participants venant de 40 pays. D'après un communiqué officiel, les diffuseurs et investisseurs ont évalué le cartoon Forum 2017 comme "la meilleure édition en termes de qualité de projets avec une grande diversité de genres, contenus, graphismes et de publics". Et c'est vrai qu'on a vu tous les styles : animation adulte trash avec Chicken of the dead et La survie de l'espèce (adaptation de la bande dessinée chez Futuropolis), projets artistiques ambitieux avec Romantismes et Mr Passenger, séries classiques pour pré-ados avec Les quatre de Baker street (par Folivari, d'après la bande dessinée éditée par Vents d'Ouest) et Sol & Liv (un projet polonais inspiré de mythes et légendes slaves et scandinaves), mignonneries charmantes avec Botos Family (un projet sud-coréen d'animation de marionnettes de petits chats, ) et Zibilla (un spécial de 26 minutes autour d'une petite zébrelle ostracisée, par la réalisatrice Isabelle Favez)...

Au petit jeu des statistiques, on constate que c'est le projet Stinky dogs proposé par Dandeloo, Folivari et PANIQUE! qui a eu, de loin, le plus de succès auprès des professionnels. Il s'agit d'une adaptation des livres jeunesses de Colas Gutman et Marc Boutavant à l'Ecole des loisirs portée par les réalisateurs Vincent Patar et Stéphane Aubier. Il est suivi de près par L'odyssée de Shooom (dont nous vous parlions mercredi) de Picolo Pictures et Les culottées d'Agat Films & cie, l'adaptation par Sarah Saidan des livres de Pénélope Bagieu chez Gallimard (voir notre article).

Parmi les grandes tendances de cette 28e édition, on peut ainsi noter la prépondérance des projets d'adaptation (à ceux déjà cités, il faut notamment ajouter Akissi, d'après l'ouvrage de Marguerite Abouet et Mathieu Sapin chez Gallimard ainsi que Mister paper et Tatsu Nagata's weird and wonderful world dont nous vous parlions ici) et la maigre représentation des projets à destination d'un public adulte (seulement 6 projets cette année). Enfin, on a pu constater que très peu de séries jouaient la carte de récits feuilletonnants, les épisodes autonomes et indépendants étant majoritairement privilégiés, de même que les formats plutôt courts (autour de 10 minutes).

La grande question est désormais de savoir combien de ces projets verront effectivement le jour. En 27 éditions, 711 ont été financés pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. Ce qui correspond à 37% des projets présentés, et 42% si l'on se focalise seulement sur les dix dernières années. Autant dire qu'on risque d'être déçus, et frustrés, de ne jamais découvrir sur petit écran certains de ces concepts, de ces personnages et de ces univers qui nous avaient charmés.

Cartoon Forum 2017 : autant en emportent les projets

Posté par MpM, le 15 septembre 2017

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas au Cartoon Forum de Toulouse qui a vu défiler plus de 80 projets de séries animées en seulement trois jours ! Lors de la dernière journée, quatre pitchs ont plus particulièrement retenu notre attention, dont trois qui sont des adaptations de livres pré-existants.

MIMI ET LISA
Production : Fool Moon et Maur Film
Réalisatrice : Ivana Šebestová

Mimi, la petite fille aveugle, et sa copine Lisa sont de retour ! Après une série télévisée, des livres, un DVD et même un film sorti en salles en avril 2016, les deux héroïnes slovaques s'apprêtent à revenir dans un "spécial" de 26 minutes intitulé Christmas lights Mystery. Les deux amies inséparables devront donc voyager dans le temps pour découvrir ce mystère des lumières de Noël et changer le passé pour illuminer le présent.

Dans un univers toujours aussi coloré et magique, les petites héroïnes font preuves d'imagination et de courage pour vivres des aventures acidulées prônant immanquablement des valeurs de tolérance et de vivre ensemble.

Le plus : on aime l'univers graphique très travaillé du projet, qui évoque parfois l'esthétique ultra-colorée des vitraux.
Le bémol : quoique de très bonne facture, ce nouvel épisode des aventures de Mimi et Lisa ne brille pas spécialement par l'originalité de son scénario.
A savoir : Mimi et Lisa est réalisé en 2D, selon une technique proche du papier découpé qui mêle tissus, crayons de couleur et aquarelles.

AUTANT EN EMPORTE LE TEMPS
Production : Amopix
Réalisateur : Mathieu Rolin

Aux côtés d'une équipe d'archéologues, le spectateur (entre 6 et 11 ans) découvre le principe des fouilles et enquête sur les civilisations passées. Chaque épisode fait découvrir une période spécifique et apporte à la fois des éléments historiques, des précisions de vocabulaire et des informations sur le métier d'archéologue. Le pilote laisse entrevoir une série très instructive qui se veut à la fois ludique et très scientifique, abordant aussi bien les traditions vestimentaires des Gaulois que leur habitudes alimentaires, ou encore la définition du carpologue (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une spécialité archéologique qui s'appuie sur la connaissance et l'étude des graines et des fruits).

Elle s'accompagne de jeux qui permettent aux enfants d'approfondir les sujets traités dans chaque épisode et de renforcer leurs connaissance.

Le plus : on est enthousiaste devant le contenu intelligent et riche proposé par le pilote.
Le bémol : un graphisme 3D pas très soigné et des dialogues lourdingues entre les personnages, censés apporter un contrepoint humoristique, pourraient limiter la portée de la série.
A savoir : c'est le comédien français Patrick Préjan (qui s'est notamment spécialisé dans le doublage) qui prête sa voix au narrateur.

MISTER PAPER
Production : A private view, Beast animation, Viking film et Ketnet VRT
Réalisateur : Steven De Beul & Ben Tesseur

Adapté des livres Meneer Papier d'Elvis Peeters et Gerda Dendooven, Mister paper met en scène un bonhomme de papier qui, armé de ses ciseaux , crée et fabrique son univers au fur et à mesure de ses besoins. Avec beaucoup de poésie et de tendresse, il vit des aventures minuscules plutôt destinées aux plus jeunes.

Le plus : l'atmosphère calme et tranquille tranche avec l'hystérie hachée de certaines séries télé.
Le bémol : il y a un risque que le concept minimaliste devienne répétitif et lassant.
A savoir : le film sera réalisé en 2,5 D, car le papier et le carton sont animés directement devant la caméra et que les feuilles peuvent parfois se plier ou se froisser, apportant une notion de volume.

TATSU NAGATA'S WEIRD AND WONDERFUL WORLD
Production : 99% Animation
Réalisateur : Fabrice Fouquet

C'est encore une adaptation qui a retenu notre attention, celle des Sciences naturelles de Tatsu Nagata par Thierry Dedieu (Seuil jeunesse), un important succès d'édition jeunesse qui compte 34 albums. Cette série en 2D (imaginée dans un format de 52 fois 7 minutes) suit Tatso Nagata, personnage scientifique dynamique à la curiosité et aux capacités d'analyse gigantesques, qui vit des aventures mêlant comédie et sciences naturelles.

On y retrouve à la fois le cheminement d'investigations scientifiques sur des cas concrets de problèmes écologiques et des thèmes forts liés à la préservation de l'environnement. Le trait, épuré et très graphique, respecte celui de la BD, et donne au projet un aspect moins enfantin qui convient parfaitement à la cible (8-11 ans).

Le plus : on a beaucoup aimé le pilote (traitant des moustiques) qui adopte le ton idéal (à la fois humoristique et instructif) pour une série ludo-éducative efficace.
Le bémol : bien qu'elle s'appuie sur un succès d'édition, la série peut, aux yeux des investisseurs, représenter une prise de risque en raison de sa volonté de dépouillement et de pédagogie.
A savoir : Tatsu Nagata est un véritable scientifique japonais (chercheur, expert mondial des mutations des batraciens, professeur honoraire du "Tokyo Scientific Institute") qui collabore avec les éditions Seuil Jeunesse dans le cadre de la série inspirée de son travail. On peut le retrouver sur son blog en français.

« Doctor Who » devient une femme : Jodie Whittaker !

Posté par kristofy, le 18 juillet 2017

Un proverbe dit qu'un héros ne meurt jamais, et s'il change parfois de physique selon les acteurs pour l'incarner à l'écran, il reste toujours un homme, blanc, hétérosexuel; comme par exemple James Bond (même si le web s'amuse à imaginer pour son costume Idriss Elba ou Gillian Anderson, ça n'arrivera jamais...).

Un premier pas vient d'être franchi avec Docteur Who qui après avoir été un homme depuis plus de cinquante ans à la télévision durant plus de 800 épisodes (c'est la série avec un héros de science-fiction la plus longue de l'histoire de la télé) sera (enfin) interprété par une femme : la comédienne Jodie Whittaker !

Jodie Whittaker est surtout connue à travers la série Broadchurch (dont la saison 3 sera bientôt diffusée), mais c'est surtout une actrice de cinéma qui a joué avec la crème des talents britannique. On l'a remarquée dans St Trinian's avec Colin Firth (qui a révélé Gemma Aterton), dans Attack the block de Joe Cornish (qui a révélé John Boyega de la nouvelle trilogie Star Wars), Un jour avec Anne Hathaway, Get Santa de Christopher Smith avec Jim Broadbent, la femme de Jude Law dans Black Sea de Kevin Macdonald, et elle vient de terminer le tournage du prochain film de Paddy Considine Journeyman.

Une actrice familière du Festival de Dinard

Certains des ses films ne sont malheureusement pas sortis en France, mais saluons le Festival du film Britannique de Dinard de les avoir sélectionné comme Good Vibration (en 2012) ou Hello Carter (en 2013) : Jodie Whittaker est devenue ainsi une familière de Dinard où elle avait même été membre du jury de Catherine Deneuve en 2014. L'année dernière en 2016 le festival avait fait découvrir son film Adult life skills où elle tient le premier rôle, qui lui avait valu par ailleurs une nomination de meilleure actrice aux British Independent Film Award.

La voici donc en Docteur Who, ce héros populaire britannique qui est à la télévision l'équivalent de James Bond au cinéma. James Bond 007 contre Dr. No date de 1962. La série Docteur Who est apparue en 1963 avec William Hartnell. Mais la série a surtout pris de l'ampleur au niveau international grâce à ses récents interprètes, David Tennant ou Matt Smith. Au total, 12 acteurs l'ont interprété. La série qui avait connu un essoufflement est relancée depuis une dizaine d'années avec beaucoup plus de succès au point d'avoir figuré dans le top des 100 meilleurs programmes de la télévision britannique. La série est diffusée sur BBC en Angleterre et sur France 4 en France: un épisode spécial pour son 50ème anniversaire avait été diffusé presque en même temps dans une centaine de pays. Malgré son humour, son dernier interprète, Peter Capaldi, aurait été jugé un peu trop âgé (en comparaison avec les acteurs précédents). D'où le renouvellement et rajeunissement du casting: Jodie Whittaker a 35 ans. Le Docteur Who est à l'origine un extraterrestre qui peut voyager dans le temps et l'espace, et s'il est blessé ou trop vieux, son corps se régénère pour reprendre vie sous une autre apparence : le combat pour aider l'humanité peut donc continuer avec un héros qui sera une héroïne...

L'annonce a été faite avec une courte vidéo diffusée ce 16 juillet, qui a été immédiatement très commentée. Le premier épisode avec Jodie Whittaker sera diffusé à l'approche de Noël :

James Franco s’invite chez les Coen

Posté par vincy, le 15 juillet 2017

James Franco As I Lay Dying

James Franco alterne films indépendants, réalisations undergrounds et comédies populaires moyennes depuis quelques années. Pas de quoi surfer sur le carton de Oz (2013) et du premier opus de La Planète des singes (2011). A bientôt 40 ans, l'acteur n'a pas signé de succès important depuis quatre ans.

A force de se disperser, de préférer un petit rôle chez les copains ou une commande dans un film médiocre, l'étoile de la star a un peu pâlit. D'autant que son petit frère, Dave, lui a porté un petit coup de vieux.  Mais avec le nombre de films qu'il vient de tourner et le nombre de projets en cours, l'acteur semble vouloir rebondir. Le projet le plus excitant est sans aucun doute The Ballad of Buster Scruggs, le western en six épisodes des frères Coen, aux côtés de son ami Tim Blake Nelson. Il jouerait dans le deuxième épisode de cette mini-série écrite et réalisé par les frères Coen, produite par Annapurna Television. Chaque épisode raconterait une histoire différente. Un film pourrait être envisagé.

Franco, comme de nombreuses stars aujourd'hui, mise sur le petit écran. On le verra aussi dans la série HBO The Deuce, où il incarnera deux frères jumeaux.

Planning chargé

Au cinéma, il a récolté un succès critique au South by Southwest Festival avec son film The Disaster Artist. Le film sortira en décembre afin de viser les palmarès de fin d'année. Don't Come Back from the Moon de Bruce Thierry Cheung vient d'être présenté au Festival de Los Angeles.

Sinon il a terminé, en tant que cinéaste, Zéroville, avec Megan Gox, Will Ferrell et Dave Franco. Il a deux autres réalisations en cours de production. Comme acteur, on le verra dans Blood Heist de Jenna Cavelle, prévu en avant-première à Fantasia à Montréal et dans le thriller The Vault de Dan Bush. Avec Bruce Thierry Cheung, il a aussi tourné un film SF avec Milla Jovovich, Lucy Liu et Snoop Dogg, Future World. On attend toujours, du même cinéaste, son Kill the Czar, annoncé depuis deux ans.

Cannes 2017 : nos retrouvailles avec David Lynch

Posté par MpM, le 25 mai 2017

On était prêt à aller beaucoup plus loin que Cannes pour retrouver David Lynch derrière une caméra, et accessoirement découvrir la 3e saison (attendue près de 25 ans) de Twin Peaks. Et finalement c'est bien sur la Croisette qu'aura lieu l'avant-première des deux premiers épisodes de la nouvelle série, juste avant sa diffusion sur Showtime et Canal Plus.

Le réalisateur américain, qui n'a plus tourné pour le cinéma depuis 2006 (Inland Empire), à l'exception de quelques courts métrages et d'un documentaire sur la méditation transcendantale, est un ancien habitué du Festival, avec lequel il a tissé une relation bien particulière.

C'est en 1990 qu'il fait sa première apparition à Cannes, certes identifié comme un réalisateur singulier et presque expérimental (Eraserhead), mais également auréolé d'une nomination aux Oscars et de plusieurs prix pour Elephant man et Blue velvet. Le relatif échec de l'adaptation du Dune de Frank Herbert en 1984 est déjà oublié.

Sailor et Lula est donc sélectionné en compétition et, pour un "coup d'essai", c'est un coup de maître avec Palme d'or à la clef, décernée par le jury de Bernardo Bertolucci. Il faut reconnaître qu'il y a dans le 5e long métrage de Lynch tous les éléments constitutifs de son cinéma si singulier: une atmosphère étrange, des personnages venimeux et troubles, une sensualité exacerbée, des références au film de genre comme au Magicien d'Oz... et une réappropriation toute personnelle de l'ensemble.

Au même moment, Lynch triomphe sur le petit écran avec la série Twin Peaks créée avec Mark Frost, et qui révolutionne durablement le genre. Pendant deux saisons, les spectateurs se rongent les sangs en suivant cette enquête policière pour le moins atypique dans la ville imaginaire et trouble de Twin Peaks. Savoir qui a tué Laura Palmer ne calme nullement les fans qui réclament une suite. Ils auront droit à un prequel, le long métrage Twin Peaks, Fire walks with me (1992), justement sélectionné à Cannes en 1992. Mais une 3e saison de la série culte semble compromise.

David Lynch fait à nouveau le voyage à Cannes avec Une histoire vraie en 1999, un road-movie tendre et léger en tondeuse en gazon qui tranche avec toute son oeuvre, puis le somptueux et trouble Mulholland drive en 2001, qui constitue sa dernière sélection en compétition.

Cette année-là, il remporte un Prix de la mise en scène (ex-aequo avec les frères Coen pour The Barber) qui ressemble à un lot de consolation. Le jury mené par Liv Ullman lui a (injustement) préféré le drame familial La chambre du fils de Nanni Moretti. C'est pourtant le polar inquiétant et mystérieux de Lynch qui a marqué les esprits. Pendant des mois, les esprits s'échauffent pour tenter de percer à jour les passages les plus cryptés du film.

L'année suivante, il préside le jury cannois et décerne la Palme au Pianiste de Roman Polanski. Dès lors, il se fait plus rare sur la Croisette comme ailleurs. On le retrouve dans le documentaire Films de minuit : de la marge au courant principal de Stuart Samuels (en séance de minuit en 2005) puis dans le film collectif Chacun son cinéma en 2007, dont il réalise un segment à l'occasion du 60e Festival. Il aura donc fallu attendre dix ans pour le retrouver sur le tapis rouge cannois, comme un retour aux sources.

Au fond, David Lynch aurait-il eu une telle aura sans Cannes ? Dans quelle mesure la Palme d'or de 1990 a-t-elle contribué à son succès ? C'est évidemment difficile à dire, mais on a l'intuition que les deux parties ont trouvé leur intérêt dans cette relation. Lynch en recevant une consécration par ses pairs, élevant son cinéma hybride au rang de cinéma d'auteur noble, le Festival en montrant sa capacité à faire une place à une nouvelle vague de réalisateurs plus audacieux et singuliers (Soderbergh, les Coen, Tarantino...).

C'est encore le cas cette année puisque Cannes s'offre le buzz lié au retour de la série culte, tout en surfant sur l'intérêt exponentiel et non démenti pour ce genre fictionnel depuis maintenant plus de dix ans. A l'heure où certains s'offusquent de retrouver Netflix en compétition, la présence cannoise de la série Twin Peaks parait, elle, complètement légitime. L'annonce n'a même pas vraiment surpris tant il était évident pour tout le monde que Cannes ne pouvait pas passer à côté de ce grand retour lynchien.

Alors, à quoi faut-il s'attendre ? Le mystère plane évidemment autant autour de ce nouveau Twin Peaks qu'à l'intérieur de la ville elle-même. David Lynch lui-même n'en dit pas grand chose : "certaines choses ont changé, d'autre restent identiques". On sait malgré tout qu'il s'agit bien d'une suite, réalisée par le cinéaste himself, et qu'elle est censée se passer effectivement 25 ans après les événements originaux. Le casting impressionnant compte notamment Kyle MacLachlan qui reprend son rôle de Dale Cooper, mais aussi des stars comme Naomi Watts, Monica Bellucci ou Tim Roth.

Vu le twist d'envergure sur lequel s'achevait le dernier épisode, on peut s'attendre à peu près à tout. Et c'est pour ça que l'on est aussi impatient de ces retrouvailles cannoises. D'autant qu'elles pourraient bien être les dernières sur la Croisette, Lynch ayant avoué au Sydney morning telegraph qu'il ne reviendrait probablement jamais au long métrage.