César 2012 : record d’audience pour une cérémonie longue et ratée

Posté par vincy, le 25 février 2012

Le palmarès, qui ne peut pas nous satisfaire évidemment, n'aura pas surpris grand monde - hormis peut-être la défaite de Maïwenn dans la catégorie réalisateur et le triomphe d'Omar Sy face à Jean Dujardin dans a catégorie acteur. Ces 37e César ont offert peu de moments mémorables durant les 2h45 de cérémonie au Théâtre du Châtelet. Pourtant Canal Plus a rassemblé 3,9 millions de téléspectateurs, soit 18% d'audience. Un record d'audience, et plus d'un million de téléspectateurs supplémentaires par rapport à l'an dernier.

La soirée commençait relativement bien avec un montage où l'animateur Antoine De Caunes, pas mauvais mais un peu tiède, s'incrustait dans quelques films césarisables (mais pas tous, hélas) et une transition entre la séquence de danse de Polisse à l'écran puis sur la scène, avec JoeyStarr et ses quelques pas de danse au public. Puis tout a déraillé. Des présentations trop longues, des textes mal rythmés, pas très bien écrits (les gags s'éternisaient) offrant de grands moments de solitudes aux intervenants, ont plombé l'ambiance. Malgré le talent de certains, difficile de rattraper ces baisses de tempo. D'autant que les discours des gagnants étaient souvent maladroits, peu inspirés et l'émotion manquait souvent.

Sans compter quelques dérapages en direct (Mathilde Seigner gâchant le César de Michel Blanc en faisant acte de favoritisme pour JoeyStarr), une série de présentations ratées (mention spéciale à celle d'Alexandre Astier) ou des plantages involontaires (qui pouvait comprendre le franglais de Michel Gondry quand il rendait hommage à Kate Winslet?).

On sauvera cependant quelques séquences :  l'arrivée sur scène de Kate Winslet (quelles formes), le beau montage en l'honneur d'Annie Girardot, la vanne sur Megaupload, deux trois discours (Michel Blanc, Omar Sy, la monteuse de Polisse), l'humour décalé de Sara Forestier, le clin d'oeil de Valérie Lemercier, la surprise rédemptrice de Mathieu Kassovitz (qui avait enflammé Twitter en insultant les Césars, comme Dany Boon les avait critiqué violemment avant de venir en remettre un). On peut aussi avoir été charmé par la tentative de Julie Ferrier de nous faire rire avec le dressage d'animaux...

L'intervention la plus drôle fut sans conteste celle de Laurent Lafitte, génial Maître de Cérémonie des Molières l'an dernier, et qui nous aura fait regretté de ne pas être celui des Césars cette année : en remettant le César du meilleur film étranger, il commence à égrainer la liste des nommés dans la catégorie du meilleur français dans une actrice américaine (avec une forte connotation sexuelle assez réjouissante, vidéo).

Reste le côté "fashionista". On ne jouera pas les critiques capillaires (le roux de Bérénice Bejo) ou vestimentaires (la robe de Carmen Maura). Mais notons cette année que les décolletés étaient plongeants. Un défilé de seins était offert à tous les regards (et certaines poitrines auraient affolé le téléspectateur si l'écran était en 3D : Aure Atika, Valérie Bonneton, Sylvie Testud, Kate Winslet ...). C'est sans doute l'explication à ce record d'audience digne de Miss France.

Après Le nom des gens, Michel Leclerc lance Télé-gaucho avec Sara Forestier et Eric Elmosnino

Posté par vincy, le 3 avril 2011

Un succès à la Semaine de la critique l'an dernier à Cannes, 800 000 spectateurs dans les salles, deux César (meilleure actrice et meilleur scénario original) : Le nom des gens aura marqué les esprits, et pas seulement à cause de la présence de l'ancien premier ministre Lionel Jospin au générique. Autant dire que dorénavant le scénariste et réalisateur Michel Leclerc a le vent en poupe.

Il n'a eu aucun mal à réunir les deux césarisés de l'année : son actrice fétiche, Sara Forestier, et le Gainsbourg de Joann Sfar, Eric Elmosnino pour Télé-gaucho, co-écrit avec Thomas Lilti (réalisateur de Les yeux bandés). Le casting se compose aussi d'Emmanuelle Béart, qui revient à la comédie, Maïwenn et l'une des révélations de LOL, Félix Moati.

Le film a été écrit avant le scénario du Nom des gens. Le tournage débutera fin juillet.

Cesar 2011 : audience historique, cérémonie académique

Posté par MpM, le 27 février 2011

Après une édition 2010 assez catastrophique, les Cesar 2011 ont réalisé vendredi soir leur deuxième meilleure audience historique sur Canal+ en rassemblant 2,944 millions de téléspectateurs, soit une part d'audience de 14,5% sur la France contre 1,7 million de téléspectateurs et 9,1% de part d'audience l'an dernier. Le record date de 2005 avec 3,3 millions de téléspectateurs.

Et pourtant, cette soirée n'a pas brillé par son inventivité ou son rythme, s'essoufflant au bout de deux heures et souffrant de nombreux temps morts. Comme d'habitude, est-on tenté d'écrire, même si la cérémonie a semblé cette année tenter d'aller droit à l'essentiel. Antoine de Caunes a alterné vrais bons mots et piques faciles, Jodie Foster a été impeccable en maîtresse de cérémonie classe, Quentin Tarantino s'est un peu facilement réfugié derrière une émotion qui le laissait "sans mots"... Chez les remettants comme chez les lauréats, pas vraiment de coups d'éclat. On retiendra la pirouette inattendue de Sara Forestier qui a prétendu avoir interprété une "pute politique" dans Le nom des gens alors qu'à l'époque elle était vierge et n'y connaissait rien en politique (!), l'arrivée sur scène d'une Leïla Bekhti bouleversée (et empêtrée dans une incroyable robe, trop longue et trop décolletée), la bonhommie de Michael Lonsdale recevant son premier Cesar... C'est un peu comme si vrais jolis moments avaient alterné avec flottements et ennui.

Côté palmarès, on assiste pour une fois à une belle répartition des prix entre favoris et outsiders, chacun étant récompensé pour ses points forts, et non de manière systématique. Ainsi ne peut-on que se réjouir du César du meilleur espoir pour Edgar Ramirez qui crève l'écran dans Carlos, du meilleur acteur pour Eric Elmosnino qui campe un Gainsbourg plus vrai que nature, du meilleur scénario original pour Le nom des gens qui a fait l'effet d'une petite bouffée d'air frais dans le paysage cinématographique... Par ailleurs, Des hommes et des Dieux était en effet le film de l'année, et Roman Polanski a prouvé une nouvelle fois qu'il est un incroyable réalisateur, même "en taule".

Après on a le droit d'avoir des regrets : où est Tournée, qui était l'autre film-surprise de 2010 ? Tout le monde a salué la métamorphose de Laetitia Casta en Bardot mais elle est absente du palmarès. Catherine Deneuve était formidable en Potiche, et on peut trouver injuste de lui avoir préféré Sara Forestier... et ainsi de suite. Dans tout cela, il y a des éléments objectifs et une grosse part de subjectivité. Subjectivité partagée avec les votants,  qui ont dû faire des choix.

Bien sûr le palmarès 2011 ne reflète-t-il pas toute la diversité du cinéma français, puisque de nombreux bons films en étaient exclus dès le départ, mais au moins tente-t-il de représenter, parmi les nommés, des courants variés et tous passionnants. Et en cela, il est déjà meilleur que certains autres.

Victor : « C’est la misère, là… »

Posté par vincy, le 5 octobre 2009

victor.jpg « Soyez pas trop gentille Alice, les hommes aiment les salopes. »

L'histoire : Alice est stagiaire au magazine Global . Son voisin, Victor, un vieux monsieur, va être expulsé dans un mois. Elle décide de passer une petite annonce pour lui trouver une famille d'accueil. Mais le nombre de réponse donne l'idée à Courcelle, le rédacteur en chef, d'en faire un concours avec un feuilleton autour de ce miséreux. Global choisit parmi les familles postulantes (et avides des 150 000 euros pour le vainqueur) les Saillard.

Notre avis : Comédie sympathique réalisée comme un téléfilm du lundi soir, Victor sauve sa dignité cinématographique grâce à Pierre Richard – son personnage, ses dialogues, son jeu. Un tel degré de fantaisie chez ce vétéran de la comédie permet de dynamiter une plate mise en scène avec un simple jonglage de verre. Entre Incorrigible façon Bébel ou Boudu style Simon, ce misérable un peu fourbe et gentiment anar enchante dans ce monde brutal, pourtant pas très réaliste. Poète au langage d’un autre temps, au regard un peu cynique, il ne va jamais très loin dans la méchanceté.

Manquant de cruauté, le film, en plus, est bricolé de clichés. La rédaction du journal ressemble à un décor de sitcom, jusqu’au jeu de Lambert Wilson, à côté de la plaque. Les bourgeois du XVe arrondissement sont bien campés par le duo pêchu et un peu largué Duléry / Célarié. Mais rien ne tient sur la longueur. Les rebondissements sont mous et les cataclysmes bien sages. Le script se découd au fur et à mesure, oubliant de temps en temps sa candide qui tenait de fil conducteur.

Puisque nous sommes dans une société où les gens libres sont ceux qui s’en vont avant d’être virés, on peut aussi être libre d’aller voir ailleurs si Pierre Richard y est.

BIFFF 2009, au début tout va bien…

Posté par denis, le 14 avril 2009

humains.jpgChaud chaud les premiers jours du festival, ce week end ayant réservé son lot d’hémoglobine et de meurtriers en tout genre. Après des « Chroniques mutantes » bien bourrines et un slasher naturaliste déviant en la personne de Dying breed, la première grosse poilade, involontaire, fut découverte avec Humains. Survival français réalisé à quatre mains, ce long métrage accumule les tares et les erreurs sans jamais prendre conscience du naufrage total dans lequel il s’enlise. Porté par un Philippe Nahon qui malheureusement disparaît au bout de 20 minutes, il reste alors Dominique Pinon mais aussi Lorent Deutsch et Sara Forestier (sic), le spectateur a le droit à une ballade dans la foret suisse pour découvrir des traces d’ossements pouvant bouleverser toute l’histoire de l’humanité. Et c’est parti pour des dialogues aussi vides qu’ineptes, des péripéties pas crédibles une seule seconde, des monstres qui sortent tout droit de La guerre du feu, le tout magnifié par une mise en scène d’une ignorance abyssale. C’est bien simple, les plans de coupe sont parmi les pires jamais vu dans un film doté d’un budget conséquent, et la photo gagne à être dans un dépliant touristique. Et dire que ce film a le droit à une sortie en salles…

La suite de la programmation fut bien plus réjouissante avec le polar coréen The chaser, petite perle noire ébène malgré sa longueur, et Cold prey 2, slasher norvégien dont Ecran noir a déjà parlé lors du Festival du cinéma nordique à Rouen Puis vint la fameuse nuit horrifique où chaque fantasticophiles a pu s’en prendre plein les mirettes. Au choix My bloody valentine, remake très généreux en meurtres à la pioche, applaudi par le public même si au bout d’une heure et demi il aurait été de bon ton de venir à bout de cette histoire de minier fou. Sortant d’ici peu de temps sur nos écrans français, Meurtres à la St Valentin (traduction française) arrivera peut être à se faire une petite place au box office, ce remake étant calibré autant pour les jeunes que pour les nostalgique de l’original.

Un film de zombies nazis dans les montagnes norvégiennes, digne d’être diffusé un dimanche soir sur TF1

Arrive ensuite Splinter, variation sur la contamination à travers des échardes poussant à l’intérieur des corps. Petite production développant son histoire dans un seul décor, ce film offre quelques séquences peu ragoûtantes mais tourne rapidement à vide, la faute à un script pas assez développé et à une caméra qui, pour palier au manque de moyens, rend les séquences d’horreur quasi illisibles. Un p’tit direct-to-dvd à mater donc un samedi soir entre potes (d’ailleurs ça tombait bien on était samedi soir !).

Enfin la crème de la soirée, le film tant attendu, la pelloche de la mort qui tue avec un coup de tatane dans les parties, le merveilleux, l’incroyable, l’unique, oui ! vous aurez bien évidemment deviné, c’est Deadsnow, un film de zombies nazis dans les montagnes norvégiennes, digne d’être diffusé un dimanche soir sur TF1 tellement les zygomatiques et les intestins sont mis à contribution. En vrac : des courses de luge aux effets pyrotechniques hallucinants, des dialogues olympiens, du sexe scato, du démembrement propre et sanguinolent, du snowsurf, des sensations pures avec les produits laitiers, et encore d’autres trucs qui font de Deadsnow une bête de festival en fin de nuit mais qui, il est vrai, n’aura sûrement pas le droit à sa case horaire sur TF1. Pourtant tout le monde sait que ses dirigeants sont de grands défenseurs du bon goût…

Contrebalançant avec ses œuvres précédentes, la projection dimanche du dernier opus de Shinya « Tetsuo » Tsukamoto, Nightmare detective 2, confirma le goût du monsieur pour l’étrange et sa capacité à rendre un film éthéré voire lunaire. Confiné entre les rêves et la réalité, le réalisateur propose une réflexion passionnante sur la mort, la maternité et la conscience d’exister, grâce à une mise en scène confondant le spectateur dans ce qu’elle donne à voir et un acteur à mi chemin entre le zombie et le noctambule. Une bien belle curiosité atmosphérique avec un réel talent de mise en scène.

Dans les prochains jours sont à attendre un Rape and revenge, le dernier film de José Mojica Marins et d’autres surprises dont Ecran noir vous tiendra bien évidemment au courant.

L’autre émoi : portraits intimes de comédiens

Posté par MpM, le 14 mars 2009

l’autre émoiPour obtenir de ses interlocuteurs des propos vraiment personnels et intimes, la réalisatrice Raphaëlle Catteau a imaginé en 2006, pour la première série de l’Autre émoi, un dispositif original et novateur d’auto-interview. Concrètement, elle met l’acteur face à lui-même en lui demandant tout d’abord de répondre, en tant que comédien, à une série de questions sur sa vie et son travail, puis d’interpréter un personnage de journaliste qui poserait ces questions. Au montage, cela donne un fascinant dialogue entre deux facettes bien distinctes (par le biais notamment de costumes, voire de voix ou d’accent différents) d’une seule et même personne.

Diffusée depuis le début de l’année sur TPS star, la 2e saison de cette excellente série propose des rencontres avec treize comédiens aussi variés que Jean-Pierre Darroussin, Florence Foresti ou encore Arié Elmaleh, qui abordent tous sensiblement les mêmes thèmes : méthode de travail, distance avec le personnage, influence de son vécu personnel pour expliquer son choix de carrière, doutes et joies du métier de comédien… C’est tour à tour drôle et émouvant, farfelu et profond, léger et complexe, témoignant de la belle relation de confiance que Raphaëlle Catteau a su tisser avec ses interlocuteurs.

Et même si le dispositif du dédoublement de personnalité pourrait paraître artificiel, surtout quand certains comédiens s’inventent des personnages de journalistes Autre émoiparticulièrement hauts en couleurs (mais peut-être y-a-t-il du vécu derrière tout ça…), qu’il s’agisse du fan compulsif imaginé par Thierry Frémont ou de l’anglo-saxonne ultra-stressée composée par Sara Forestier, il n’en est rien. Les deux points de vue que cela donne sur chaque comédien se complètent et se répondent en effet avec une certaine justesse. Le choix de l’interviewer (un professeur pour Bernard Campan, une réincarnation d’Henry Chapier pour Antoine Duléry, une sorte de Johnny Depp rocker pour Stéphane Rousseau…) n’est d'ailleurs jamais innocent, en disant parfois presque aussi long sur le comédien que ses propres paroles.

Chaque épisode vaut la peine d’être vu indépendamment des autres, mais il est également passionnant de dresser des parallèles entre les réactions des différents protagonistes. Ainsi ne faut-il pas manquer le best-of (programmé le dernier week-end de mars) permettant de revivre les meilleurs moments, fous rires, répliques inopinées et propos enflammés de ces treize rencontres. Sara Forestier qui vante le métier de comédien comme "expression dans sa forme la plus entière", Antoine Duléry avouant que son premier public a été composé d’arbres, Aïssa Maïga qui peut tout jouer ("Si on me demande de jouer une pute, je peux la trouver… en moi"), Bernard Campan racontant sa première tentative de suicide, Thierry Frémont qui au début de sa carrière voulait "être extraordinaire tout le temps", Mathias Mlekuz et ses exercices de diction loufoques pour combattre le trac, Bruno Lochet qui a besoin de croire en son personnage pour l’interpréter, Hafsia Herzi en pleine démonstration de danse orientale, Mélanie Laurent qui déclare s’effacer totalement derrière le personnage au moment où elle joue… Autant de sensations, de vécu et de convictions qui constituent une plongée fascinante et souvent instructive dans l’univers mystérieux du jeu et de la création.
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Les derniers épisodes de la saison 2 sont diffusés chaque dimanche soir sur TPS star jusqu’au 29 mars.
Extraits et informations sur le site de Canal+.

Serge Gainsbourg, une vie héroïque : France Gall

Posté par vincy, le 3 mars 2009

france gallsara forestier

Aubret, Deneuve, Adjani, Faithfull, Mercier, Hardy, Paradis et même sa fille Charlotte... Il en aura fait chanter des actrices, des icônes pop et rock. Mais sa plus longue collaboration, en dehors de Jane Birkin, fut celle avec France Gall.

Elle fut évidemment marquante pour la chanteuse puisque grâce aux compositions de Gainsbourg, Gall eut un prix de l'Eurovision ("Poupée de cire poupée de son"), un tube contreversé ("Les sucettes à l'anis")... Grâce à lui, elle fut surtout l'une des rares interprètes des années 60 à posséder son propre répertoire, sans avoir à chanter des tarductions de succès anglo-saxons.

C'est Denis Bourgeois qui a demandé à Gainsbourg d'écrire pour l'adolescente. La carrière du compositeur était au plus bas face à la deferlante des yé-yés. Gall va lui permettre de mélanger le jazz et la pop, d'êre un auteur reconnu. Dès leur première chanson "N'écoute pas les idoles", puis "Baby Pop" ou "Laisse tomber les filles", leur duo rencontrera le public entre 1964 et 1966.

C'est la jeune Sara Forestier (césarisée pour L'esquive) qui va jouer cette idôle des jeunes dans Serge Gainsbourg, une vie héroïque, de Joann Sfar.