Cannes 2010 : La nostra vita et Draquila séduisent le public italien

Posté par vincy, le 1 juin 2010

Sorti la semaine précédant sa présentation cannoise, le documentaire de Sabina Guzzanti, Draquila, l'Italie qui tremble, a trouvé son public. Le film a déjà attiré 250 000 spectateurs (1,4 millions d'euros de recettes) et s'accroche au Top 10.

La nostra vita, dont l'acteur Elio Germano a remporté le prix d'interprétation masculine, est sorti durant le Festival de Cannes. 4e du box office local, il a déjà séduit 300 000 spectateurs (1,7 millions d'euros de recettes).

Ces bons scores sauvent la face d'un cinéma envahit par les productions hollywoodiennes. Notons d'ailleurs la présence en 11e place du film d'Abbas Kiarostami, qui se déroule en Toscane et est en partie parlé en italien, Copie Conforme, qui a dépassé les 30 000 curieux.

De même, le film Le Quattro volte de Michelangelo Frammartino, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs, est entré 17e lors de son premier week-end d'exploitation, avec 3 300 entrées.

Cannes 2010 – la seconde phrase du jour : Sabina Guzzanti

Posté par vincy, le 13 mai 2010

Le Ministre de la Culture italien a boycotté le Festival de Cannes à cause de son documentaire, Draquila. Pour Sabina Guzzanti, "l'Italie d'aujourd'hui n'est pas une dictature, mais n'est plus une démocratie". "Ce pays est en train de vivre une phase de transition qui le fait passer de l'état de démocratie à quelque chose d'autre qui n'a pas encore de nom. En Italie, l'information est manipulée et le taux de corruption est assez élevée."

Cannes 2010 : les stars font leur charity-business

Posté par vincy, le 13 mai 2010

Point de Sharon Stone cette année au gala de l'Amfar (elle tourne Largo Winch 2), mais Russell Crowe reviendra à Cannes le 20 mai pour Haïti.

Lors d'une soirée de bienfaisance au VIP Room, la fondation Artists for Peace and Justice défendra la cause de ce pays frappé par un tremblement de terre catastrophique en janvier dernier. On devrait y croiser Paul Haggis, Naomi Watts, Michelle Rodriguez et Timbaland a prévu de donner un concert privé.

Loin de la Croisette, Kevin Costner vient d'annoncer qu'il se rendrait aujourd'hui dans le golfe du Mexique pour soutenir les victimes de la marée noire qui se propage dans les eaux de la Louisiane (et un peu au-delà).

Ironiquement, c'est aussi aujourd'hui que le documentaire cinglant de Sabina Guzzanti sur les conséquences du tremblement de terre de L'Aquila est projeté au festival. Draquila montre, au début du film, le défilé de vedettes politiques et de stars comme George Clooney, dans ce lieu dévasté. Passage médiatique obligé, engagé, sincère ou opportuniste, peu importe : cela n'a pas empêché le gouvernement de Berlusconi de faire ce qu'il voulait avec les décombres et la détresse des victimes.


Cannes 2010 : Bellocchio fait la leçon de cinéma et le ministre italien de la culture boycotte le Festival

Posté par vincy, le 8 mai 2010

Une leçon italienne

marco bellocchioLa leçon de cinéma du 63e Festival de Cannes sera orchestrée par le cinéaste italien Marco Bellocchio< le 19 mai (à 17h, salle Bunuel). Bellocchio est un habitué de la Croisette. Dix de ses films ont été sélectionnés : La Mouette (hors compétition, 1977), Le Saut dans le vide (compétition, 1980), Henry IV le roi Fou (compétition, 1984), Le diable au corps (Quinzaine des réalisateurs, 1986), Rêve de papillon (Un certain regard, 1994), Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist (compétition, 1997), La nourrice (compétition, 1999), Le sourire de ma mère (compétition, 2002), Le metteur en scène de mariages (Un certain regard, 2006) et Vincere (compétition, 2009). Ce dernier a reçu hier huit prix David di Donatello (les César italiens), dont celui du meilleur réalisateur.

En acceptant l'invitation du Festival, Bellocchio  a déclaré que "la chose la plus précieuse qu’un réalisateur puisse enseigner à ceux qui veulent faire ce métier c’est le travail avec les acteurs et les actrices… Tout le monde peut enseigner la technique mais la manière de faire interpréter un personnage que vous avez imaginé par un être humain vivant est un don de la nature. On peut toutefois l’apprendre, en partie, d’un metteur en scène qui ne se soustrait pas au risque d’un échec… Il est impossible de garantir une jolie fin à toute relation humaine… "

Une censure italienne

Dans le même temps, on apprenait que le ministre italien de la Culture, Sandro Bondi, ne se rendrait pas au Festival, en raison de la sélection hors-compétition (en séance spéciale) de Draquila - l'Italie qui tremble, film de la satiriste bien connue Sabina Guzzanti (Viva Zapatero!). Bête noire de Silvio Berlusconi, son "mocumentaire" dénonce l'emprise des proches du premier ministre italien sur les projets de reconstruction de la ville de L'Aquila, après le tremblement de terre qui a ravagé la ville. "Ce film est une réflexion sur la dérive autoritaire de ce pays", ajoute-t-elle. Le ministre a qualifié l'oeuvre de "film de propagande qui offense la vérité et le peuple italien dans son entier."

Ecran Noir s'offusque donc  à son tour devant l'insulte ministérielle fait à la création artistique et à la liberté d'expression. Rappelons que Sandro Bondi, girouette politique passée du Parti Communiste Italien à Forza Italia (le parti populiste de droite de Berlusconi, avait déjà fait scandale avec ses déclarations lors du festival de Locarno où était projeté Il sol dell’avvenire de Gianfranco Pannone. Le documentaire retraçait la naissance de « la première génération » des Brigades Rouges en Emilie-Romagne et traitait de la dimension communiste. Il avait alors été choqué que ce film, "apologie du terrorisme et offense à la mémoire des victimes" ait pu recevoir une légère aide financière de la part d’une commission du Ministère de la Culture aux temps du précédent gouvernement Prodi.