Bilan 2014: la France, la très bonne élève du cinéma en Europe

Posté par redaction, le 5 mai 2015

L'Observatoire européen de l'audiovisuel a fournit ses données provisoires pour le continent concernant l'année 2014.

La France et la Turquie bons élèves, le retour de l'Espagne

© oeaPremier élément: les recettes brutes des salles dans l’Union européenne ont connu en 2014 une légère hausse de 0,6 % pour atteindre 6,32 milliards d’EUR. Il s’agit du deuxième résultat le plus faible sur les cinq dernières années. Les recettes ont particulièrement chuté en Italie et en Allemagne, alors qu'elles ont augmenté en France, en Espagne et en Pologne. Comme en 2013, la courbe des recettes brutes des salles suit celle de la fréquentation, qui connaît une modeste croissance de 0,7 % et se situe à 911 millions de places vendues, soit environ 6,5 millions de plus qu’en 2013.
En nombre d'entrées la France reste le plus gros marché européen avec 208M de spectateurs, devant la Russie (hors calcul), le Royaume Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. La Turquie (hors calcul) connaît la plus forte croissance et devance la Pologne.
Sur les 36 marchés analysés, deux ont une part de marché nationale supérieure à 30% (la Turquie avec 58% et la France avec 44%). La république Tchèque, l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, le Royaume Uni, l'Italie, la Lituanie, les Pays Bas, la Pologne, la Suède et la Norvège limitent la casse avec plus de 20% de part de marché pour les films nationaux.

Deux films français dans le Top 10, des scores décevants pour Hollywood

© oeaDeuxième point: Le derniers volet de The Hobbit et le troisième épisode de The Hunger Games sont en tête des box-offices de l’Union européenne, avec respectivement 22,7 millions de spectateurs et 20,1 millions de tickets vendus. Juste derrière se trouve Dragons 2. Au total, 9 suites ou spin-off se classent dans le Top 20 des films les plus fréquentés. Pire, seuls trois films européens ont réussi à se faire une place au soleil: Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? (5e avec 17,1 millions d'entrées), Lucy (6e, avec 15,2 millions d'entrées) et Ocho apellidos vascos (18e, avec 9,3 millions d'entrées et plus gros succès historique du cinéma espagnol). Tout le reste du Top 20 est américain ou coproduit avec les Etats-Unis. 16 films ont dépassé les 10 millions de spectateurs. Cependant, les superproductions hollywoodiennes ont attiré largement moins de spectateurs que les champions des années précédentes, généralement au dessus des 35 millions d'entrées.

Le cinéma français domine dans un marché europhile

© oeaCe qui conduit à un troisième constat: La part de marché des films européens atteint 33,6 %, soit un record depuis 1996. 12 films ont même dépassé les 3 millions d'entrées en 2014. Outre les deux champions français cités plus haut et le carton du film espagnol, des films comme Paddington, Supercondriaque ou la suite de The Inbetweeners ont fédéré plus de 5 millions de spectateurs. Le cinéma français est en pleine forme avec 5 films dans le Top 10 et 10 dans le Top 20. Certains ont fait l'essentiel de leurs recettes en France et en Wallonie, mais d'autres ont connu le succès dans plusieurs pays. Le cinéma britannique place 3 films, les cinémas allemand et espagnol 2 chacun, les cinémas belge, suédois et polonais un chacun. Quatre films de ce Top 20 sont sortis en 2013 et un gros tiers n'était pas encore sorti dans tous les gros marchés.

Plus de films produits et plus de salles numérisées

Quatrième donnée: Avec 1603 longs métrages (y compris les documentaires), la production de films dans l’Union européenne poursuit sa progression, après avoir déjà atteint un record l'an dernier avec 1587 longs métrages. 32% d'entre eux sont des coproductions.

Enfin, dernière observation; La numérisation des écrans est presque achevée puisque 92 % du parc de l’Union européenne étaient convertis fin 2014, contre 14% en 2010 et 87% en 2013. Il reste quelques points noirs comme la République Tchèque, la Grèce et les pays Baltes.

Emma Thompson fait la grève de l’impôt

Posté par vincy, le 27 février 2015

emma thompsonDans la presse britannique, l'annonce a fait l'effet d'une petite bombe à fragmentation. Emma Thompson, actrice multi-oscarisée, et son époux, Greg Wise, ont déclaré ne pas vouloir payer leurs impôts tant que les personnes impliquées dans le scandale financier de la banque HSBC (#SwissLeaks) ne seront pas jugées.

"J'arrête de payer mes impôts jusqu'à ce que chacun paye les siens" a expliqué Greg Wise à l'Evening Standard, ajoutant qu'il considère les impôts comme essentiels à la vie publique. Prêt à risquer la prison, le couple, écoeuré par les révélations sur les pratiques de fraude fiscale organisées par la banque HSBC, espère que leur exemple sera suivi et que ce mouvement de rébellion fiscale conduira le gouvernement britannique à poursuivre les responsables de cette fraude mondiale.

Plus d’un millier de clients britanniques de HSBC sont soupçonnés de fraude fiscale et le gouvernement britannique n'a, pour l'instant, pris aucune disposition juridique ou administrative pour récupérer l'argent manquant.

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Lire aussi: Le prix à payer, documentaire implacable qui dénonce les salles affaires de type #SwissLeaks

En compétition à Cannes, ils ont cartonné dans leurs pays

Posté par vincy, le 14 janvier 2015


Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) débarque sur les écrans français ce mercredi 14 janvier. En compétition à Cannes, le film a cartonné dans son pays. Et pas seulement aux Premios Sur, les Oscars argentins remis début décembre, où il a récolté 15 prix sur 21 nominations. Les nouveaux sauvages a surtout attiré 3,4 millions de spectateurs, ce qui en fait le plus gros succès argentin de l'Histoire. Il a tenu deux mois au top du box office, et a battu tous les blockbusters hollywoodiens cette année. En 2009, dernière année où un film argentin a dominé le box office local, Dans ses yeux avait séduit moitié moins de spectateurs.

Mais ce n'est pas le seul film cannois à avoir cartonné dans son pays. Ainsi la Palme d'Or Winter Sleep, avec 1,7M$ de recettes se classe 35e dans le top annuel, ce qui est exceptionnel pour un film d'auteur de cette durée. Mr Turner de Mike Leigh est le plus gros succès du réalisateur au Royaume Uni avec 9,4M$ de recettes et une honorable place dans le Top 50 (là encore malgré sa durée). Mommy de Xavier Dolan est aussi le plus gros succès du jeune cinéaste dans son Québec. Avec 355 000 entrées, il est même le film québécois le plus populaire de l'année.

Par ailleurs, des films comme Deux jours une nuit ou Leviathan sont de loin les champions nationaux à l'étranger.

Mais il y a toujours une exception à la règle. Malgré un Grand prix du jury à Cannes, Les merveilles a subit une grosse déconvenue en Italie, ne récoltant même 1 million d'euros de recettes.

Steak (R)évolution: un documentaire cuit à point

Posté par vincy, le 5 novembre 2014

steak (r-evolution franck ribiere

Synopsis: Steak (R)évolution parcourt le monde à la découverte d'éleveurs, de bouchers et de chefs passionnés. Loin des élevages intensifs et des rendements industriels, une révolution est déjà en marche ; la bonne viande rouge devient un produit d'exception, voire de luxe. Mais où se trouve le meilleur steak du monde ?
Franck Ribière et son boucher favori, Yves-Marie Le Bourdonnec, partent rencontrer les nouveaux protagonistes de la filière, généreux, attachants et écologistes, pour essayer de comprendre ce qu'est une bonne viande. Les nouveaux enjeux du marché ne sont pas toujours là où on les attend.
Steak (R)évolution est un film gourmand et politiquement incorrect sur la viande "haute couture".

Notre avis: Avec Steak (r)évolution, Franck Ribière signe un documentaire sur la viande. Le film n'est pas là pour nous faire devenir végétarien puisqu'il valorise la bonne viande. De même, ce n'est pas un calvaire à regarder pour ces mêmes végétariens puisqu'il ne s'agit pas d'un brûlot critique contre le steak.

Franck Ribière signe plutôt un hymne à la bonne bouffe, à opposer à cette malbouffe qui nous fait oublier le goût et les saveurs. Il n'est pas non plus béat devant le produit en soulignant bien que l'abus de viande nuit à la santé.

Le propos de Steak (r)évolution est ailleurs. D'Argentine au Brésil, d'Espagne en Corse, des Îles britanniques aux Etats-Unis, du Japon au Québec, il fait le tour du monde des Chefs, bouchers, éleveurs: toutes ces personnes qui sont en contact avec le boeuf. Véritable cours scientifique sur les différentes races (passionnant), c'est avant tout un cri d'amour pour des "artisans". Ceux qui perpétuent une tradition (l'élevage non intensif, la qualité du produit final) ou qui élèvent la simple bavette au rang de plat inoubliable. C'est un véritable portrait transfrontalier d'une profession et de sa passion, qui rappelle les documentaires de Jonathan Nossiter (Mondovino). Le boeuf n'est pas le même selon les pays. Il ne se consomme pas de la même manière non plus.

Ce qu'il en ressort compte peu. Si vous êtes carnivore, vous ferez juste attention à la viande que vous achetez. Steak (r)évolution est avant tout une prise de parole, alertant sur les méfaits d'une alimentation industrielle, expliquant la difficulté d'un travail complexe, vantant la prédominance d'un produit quand il est de qualité.

Le réalisateur opère un véritable désossage de la filière, dans son meilleur aspect. Ici, nulle ferme des 1000 vaches, aucun MacDo, pas de Charal. Le documentaire est avant tout sociologique: l'impact d'un aliment dans notre culture, une profession de l'agriculture, un regard sur les usages d'un produit identique qui diffère selon les peuples.

L'évolution a bien eu lieu au fil des siècles. Les races se sont mélangées, elles sont désormais mieux vérifiées. Les morceaux de boeufs conduisent à des variations culinaires infinies. La révolution arrivera sans doute bientôt: l'élevage est nocif pour l'environnement et le végétarisme gagne des parts de marché. La viande sera peut-être un produit de luxe pour les prochaines générations. En attendant, du boeuf de Kobé, au 500 grammes de protéines à Buenos Aires, du T-Bone américain au bourguignon en France, le boeuf est incontestablement le meilleur ami de l'Homme depuis qu'il a découvert que, cuit, c'était délicieux. Avec ou sans sel, sauce, poivre ou autres condiments et accompagnements.

George Clooney s’attaque au scandale du Murdochgate

Posté par vincy, le 4 septembre 2014

george clooney

Après le joli succès de The Monuments Men (154M$ dans le monde), George Clooney va réaliser Hack Attack, son sixième long métrage. Il avait exploré les coulisses de la télévision, le cirque politique d'une élection, le business du sport et l'art en tant de guerre. Voilà qu'il s'attaque au scandale des écoutes britanniques, aussi nommé Murdochgate, qui a touché le show-biz, les élus, et même la royauté.

Pour ce film, la star va adapter l'enquête du journaliste Nick Davies autour du piratage téléphonique organisé par l'empire médiatique de Rupert Murdoch, News Corp. Son travail a fait couler le vénérable et sensationnaliste News of the World, après 168 ans de parution. Hack Attack: How the Truth Caught Up with Rupert Murdoch a été publié cette année au Royaume Uni.

Dans un communiqué, George Clooney, fils de journaliste rappelons-le, indique qu'il y a dans cette histoire "tous les éléments - mensonge, corruption, chantage - aux plus hauts niveaux du gouvernement par les plus grands journaux de Londres."

Le tournage devrait débuter en 2015 (d'ici là Monsieur Clooney sera un homme marié et sortira Tomorrowland, le prochain film de Brad Bird).

Dinard 2012 : le British Film Institute à l’heure numérique

Posté par vincy, le 4 octobre 2012

Le British Film Institute lancera d’ici fin 2013 un lecteur internet permettant d’accéder à 10 000 films, à la demande, issus de ses archives. Manière de démocratiser le catalogue de la principale organisation dédiée au cinéma britannique.

Cela reste une infime partie des archives du BFI, qui entreposent 450 000 films dans le Warkwickshire.

Par ailleurs, Greg Dyke, président de l’établissement, a annoncé que 10 000 films seront numérisés d’ici 2017, choisis par un des experts et le vote du public. Espérons que les experts compenseront les manques cinéphiles des citoyens britanniques concernant certaines œuvres pas forcément populaires mais essentielles pour le patrimoine cinématographique britannique.

Le BFI, qui a récupéré les missions du UK Film Council, fermé par le gouvernement de David Cameron, compte investir 620 millions d’euros en cinq ans pour produire davantage de films, avec l’obligation d’augmenter la part de marchés des films anglais, qui varie de 20 à 30% en moyenne selon les années.

Danny Boyle, Saigneur des anneaux des Jeux Olympiques

Posté par vincy, le 28 juillet 2012

Orchestrée par le réalisateur Danny Boyle, assisté par Stephen Daldry, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres n'a pas fait dans la demi-mesure : des stars, 10 000 figurants, 23 000 costumes et un budget total évalué à 34,5 millions d'euros.

Baptisé "Isle of Wonder", le spectacle n'avait pourtant rien de merveilleux. Gros barnum patriotique où les anachronismes (et oublis de l'histoire digne d'un révisionnisme positif) en faisait une pièce montée (certes verdoyante et plantée de drapeaux) souvent indigeste, le show devait être difficile à comprendre pour les spectateurs du stade. Pour les téléspectateurs (à qui ce divertissement était destiné), entre films pré-tournés, reconstitution en "live" et rituels obligatoires (le défilé des athlètes a bien plombé l'ambiance), c'était surtout très long...

Ce que l'on peut reprocher à Boyle, c'est d'avoir fait côtoyer le pire avec le meilleur, sans avoir fait le tri. La trame sonore est sans doute ce qu'il y a eu de mieux : un régal jouissif pour les oreilles. Insufflant du punk, du rock, de la pop, du hip-hop, le cinéaste était dans son élément. D'ailleurs, on reste bien plus convaincu par ses virgules audiovisuelles que par sa mise en scène pesante comme un pudding congelé. L'histoire du pays s'est ainsi transformée en foire kitsch médiévale avant de basculer dans l'ère industrielle en fer fondu. Ces anneaux incandescents dans le ciel était sans doute l'idée la moins inspirée et la plus banale qui soit. Un peu plus et on nous plaçait les sponsors au détour d'une séquence subliminale...

Toute la première partie, déroulée par un Kenneth Branagh tempêtant hors-jeu, a démontré que le Royaume Uni avec des chansons, des comédiens, mais aucun sens du bon goût artistique. Heureusement, ils ont aussi de l'humour. Rowan Atkinson, alias Mister Bean, jouant du Vangélis (Les chariots de feu) façon David Guetta (une note, toujours la même), nous a amuéé avec un sketche où la triche est autorisée. Au second degré, il y a aussi David Beckham en pilote de hors-bord sur la Tamise, style James Bond avec sa belle ou pub de parfum cheveux au vent - on hésite tellement c'était peu crédible et assez risible. Mais le summum est évidemment l'arrivée en taxi au Palais de Buckingham de 007, le "vrai", c'est-à-dire Daniel Craig. Pour la première fois, la Reine d'Angleterre a accepté d'apparaître dans une (courte) oeuvre de fiction, escortée par l'espion au service d'elle-même, sa Majesté. Une façon peu royale d'arriver au stade : un saut en parachute d'un hélicoptère. Insolite, classe et drôle.

En réutilisant tous les mythes britanniques, Boyle a montré que la culture de son pays était universelle, de Shakespeare à J.K. Rowling (présente en personne, accompagnée d'un Voldemort gigantesque) en passant par "Alice au pays des merveilles" et Mary Poppins. La séquence "enfance" n'était pas réellement séduisante ni dynamique. Boyle fut plus inspiré avec celle sur la jeunesse, avec les réseaux sociaux, la télévision et la musique en valeurs étalon. Fouillis mais pêchu.

On peut regretter que son hommage au cinéma ait été si bâclée (Chaplin, 4 mariages et un enterrement, une auto-citation avec Trainspotting), que la comédie musicale ait été oubliée. Que l'ensemble était finalement assez laid ou trop niais, selon les tableaux. Cette cérémonie boursouflée s'est cependant achevée avec une véritable belle idée : des pétales enflammés s'élevant à l'unisson vers le ciel d'un stade prêt à déclencher son feu d'artifice pour ne former qu'une seule torche, gigantesque. Révérence et référence à Mordor et Tolkien.

Hélas après trois heures de spectacle et de défilé, le téléspectateur n'avait plus le courage de s'enflammer. Comme un gros blockbuster aussi vite vu qu'oublié, Boyle nous aura plus ennuyé qu'excité.

Bilan 2011 : Tour du monde des champions du box office

Posté par vincy, le 23 janvier 2012

Les box office annuels des différents marchés cinématographiques se suivent, mais ne se ressemblent pas. Il y a les pays complètement inféodés à Hollywood, ceux qui offrent un cinéma si puissant qu'ils résistent très bien aux studios américains. Ainsi les champions de l'année ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Etat des lieux, et tour du monde.

MONDE
1er : Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie avec 947,1 millions de $ dans le monde (hors Amérique du nord).
1er film non anglosaxon (et 21e au global) : Intouchables avec 174,6 millions de $.
1er film asiatique (et 31e au global) : Hankyu densha (Hankyu Railways - A 15-minute Miracle) avec 118,8 millions de $.
Deux autres films non anglosaxons se classent dans le Top 50 international : Rien à déclarer (44e) et The Inbetweeners Movie (48e). Au total 22 films non hollywoodiens s'invitent dans le Top 100.

AFRIQUE DU SUD

Seul pays où Twilight 4, 1ere partie arrive en tête avec 3,899 millions de $ dans un pays où Hollywood domine le Top 30.

ALLEMAGNE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie a rapporté la somme de 78,043 millions de $. Mais le cinéma allemand se défend bien avec une comédie, Kokowääh en troisième place (42,932 millions de $).

ARGENTINE

Cars 2 en tête avec 11,996 millions de $ au box office. Le premier film "local" est Un cuento chino (12e du classement avec 4,417 millions de $). Les deux sont distribués par Disney.

AUSTRALIE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie, triomphe, logiquement dans ce pays du Commonwealth envahit par Hollywood, avec 51,329 millions de $ aux box office.

BELGIQUE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie s'impose avec 9,983 millions de $ mais de justesse puisque le deuxième, le presque belge Tintin de Spielberg, a cumulé 9,890 millions de $. En troisième place, on retrouve le film franco-belge Rien à déclarer (8,990 millions de $). Le premier film 100% belge est Bullhead, 8e du classement, avec 4,335 millions de $ de recettes.

BRÉSIL

Presque chauvins ces brésiliens. Le film en tête est pourtant américain puisqu'il s'agit du dessin animé de la Fox, Rio. Du nom de la ville brésilienne qui sert de cadre aux aventures des volatiles exotiques. Le film a rapporté 42,946 millions de $, loin devant le premier film brésilien, Cilada.com, 14e du classement avec 17,113 millions de $.

CHINE (HORS HONG KONG)

Un peu plus ouvert aux productions américaines, le marché chinois résiste avec une inflation de gros budgets chinois. Ainsi Transformers 3 : Dark of the Moon a gagné le titre de champion de l'année avec 172,86 millions de $, loi devant ses deux premiers poursuivants. In extremis, c'est un film chinois qui obtient la médaille d'argent : The Flowers of War, de Zhang Yimou, avec Christian Bale (photo), doté de moyens hollywoodiens, a dépassé les 97 millions de $  de Kung-fu Panda 2. The Flowers of War est sorti à la fin de l'année et devrait encore voir sa fréquentation augmenter avec les congés du nouvel an. En ayant franchi la barre des 2 milliards de $, le marché cinématographique chinois est devenu le troisième plus important au monde derrière les USA et le Japon.

CORÉE DU SUD

Transformers 3 n'a pas eu de rivaux à sa hauteur puisque le film y a rapporté 69,068 millions de $. Mais en 2e et 3e films les plus populaires sont coréens, comme les 2/3 du Top 20. Preuve de la vitalité locale. En 2e place on retrouve Sseo-ni (Sunny) avec 50,765 millions de $, et en 3e position, Choi-jong-byeong-gi Hwal (War of the Arrows) avec 50,295 millions de $. Les trois films ont dépassé les 7 millions de spectateurs.

ESPAGNE

Cette fois-ci, le héros local Torrente (pour Torrente 4) s'impose loin devant ses rivaux toutes nationalités confondues avec 29,031 millions de $. Torrente 3 en 2005 n'était arrivé que 4e, Torrente 2, malgré un triomphe incontestable était 2e en 2001 (derrière un autre film espagnol, les autres) ; seul le premier Torrente était leader en 1998.

INDE

C'est le film bollywoodien Bodyguard qui a supplanté tous les films mêmes les plus attendus ou importants. Le film, avec la star Salman Khan, avait réalisé la meilleure première semaine dans l'histoire du cinéma indien. Au total, il a ramassé plus de 43,7 millions de $ au box office.

ITALIE

Le cinéma italien est en vedette cette année puisque le film le plus populaire est une production nationale. Che bella giornata a récolté 59,370 millions de $.

JAPON

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie au Japon ce n'est rien de moins que la 2e plus grosse recette mondiale du film, derrière les Etats-Unis. 124,332 millions de $ pour le magicien. Et c'est un autre magicien, japonais ce coup-ci, qui signe le plus gros succès local de l'année : les Studios Ghibli avec La colline aux coquelicots est 4e du B.O. 2011 avec 56,029 millions de $.

MEXIQUE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie leader incontestable dans un pays où le cinéma national a disparu du box office. Le dernier épisode de la saga a rapporté 34,164 millions de $.

PAYS BAS

Adaptation d'une série TV ultra-populaire, Gooische vrouwen (Jardins secrets) est devenu le plus gros hit de l'année chez nos amis les bataves avec 21,517 millions de $.

POLOGNE

Là aussi c'est un film local qui prend la tête du box office annuel : Listy do M. (Lettres au Père Noël) a cumulé 12,605 millions de $ de recettes.

ROYAUME-UNI

C'est le seul pays où les trois premiers films sont "nationaux" même si le premier d'entre eux a largement bénéficié de moyens hollywoodiens et le deuxième d'une part importante de financement américain. Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie s'est enrichi de 117,228 millions de $. Le discours d'un roi, Oscar du meilleur film, a empoché 74,878 millions de $. Quant à The Inbetweeners Movie a surpris les blockbusters hollywoodiens en enregistrant 71,1789 millions de $ dans ses caisses.

RUSSIE

C'est Pirates des Caraïbes 4 (La fontaine de Jouvence) qui a séduit le plus de russes dans les salles. Le film a encaissé 63,662 millions de $ de recettes. Le premier film russe est 8e du classement, lui aussi distribué par Disney : Vysotskiy. Spasibo, chto zhivoy (Vysotsky: Thank God I'm Alive), pourtant sorti en fin d'année, a déjà encaissé 27,79 millions de $.

TURQUIE

C'est une suite à un gros succès local qui a séduit les Turcs. Eyyvah eyvah 2 a ramassé 20,506 millions de $. Il est sorti dans l'indifférence en France.

Les nouveaux horizons de StudioCanal

Posté par vincy, le 29 septembre 2011

StudioCanal, la filiale cinéma de Canal+ créée en 1986 sous le nom de Canal + production, a signé un accord avec le fonds d'investissement britannique Anton Capital Entertainment, dirigé par Sébastien Raybaud et Mark Field-Marsham, afin de produire une centaine de films sur trois ans. Ce "deal" permet à StudioCanal de recevoir 150 millions d'euros sur trois ans, ce qui concernera une centaine de films. StudioCanal alignera 350 millions d'euros. ACE financera donc environ 30% de chaque film international, avec une logique de partage complet des risques et des recettes. StudioCanal garde le pouvoir d'accorder ou non le feu vert aux films en développement.

La filiale de Canal + devient ainsi une "minimajor", un studio européen. Le studio pourra être plus réactif dans ses choix et facilitera l'acquisition de droits. La priorité reste le marché européen : il est présent sur les trois plus gros marchés, la France, le Royaume Uni et l'Allemagne.

StudioCanal devient donc l'Astérix de l'Empire hollywoodien avec une quarantaine de films produits par an (contre 15-25 pour chaque "major" américaine) et les deux tiers de ses revenus réalisés hors de France. La société devrait afficher une croissance de 10% cette année pour atteindre un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros. Sa rentabilité (14%) est exceptionnelle pour le secteur.

Le groupe mise sur une stratégie différente de celle des studios américains qui exploitent directement leurs contenus sur tous les supports, mais qui les obligent à produire des blockbusters coûteux avec des frais de distribution, d'exploitation et de marketings toujours plus élevés.

Olivier Courson, patron de la filiale de Canal +, veut développer principalement quatre styles de films : le cinéma indépendant international, le cinéma familial, les films de genre de qualité et la production locale événementielle (des films d'auteurs à budget moyen mais avec un potentiel populaire).

Le Festival d’Edimbourg dans une zone de turbulences

Posté par vincy, le 27 août 2011

Le festival du film d'Edimbourg, l'un des événements culturels britanniques les plus importants, apprend une bien mauvaise nouvelle deux mois après sa dernière édition. Le British Film Institute (BFI) lui retire son soutien financier. La subvention de 1,8 million de livres sterling (sur trois ans) accordée par le UK Film Council, désormais disparu dans les coupes budgétaires du gouvernement de David Cameron (voir actualité du 27 juillet 2010), ne serait pas reconduite par la nouvelle entité compétente, le BFI.

Tout n'est peut-être pas perdu puisque le BFI doit annoncer pour 2012 la nouvelle stratégie qu'il destine pour aider le cinéma anglais.

Cela arrive au pire moment pour le Festival. Baisse du nombre d'avant-premières, pas de projections de gala, absence de stars, et plus généralement moins de film (une soixantaine cette année)... le Festival a perdu son glamour, mais cherche à se rassurer autour d'une orientation artistique toujours aussi rigoureuse, très axée sur les films d'auteur (Tomboy et Angèle & Tony cette année étaient sélectionnés).

Le Festival a pu profiter d'une aide de Creative Scotland (400 000 livres sterling) pour 2012. L'événement devrait aussi accueillir l'arrivée d'un nouveau directeur artistique réputé.

Le Festival célébrait sa 65e édition en juin 2011, avec en point d'orgue l'avant-première mondiale du Roi Lion en 3D.