Lady Bird grand vainqueur des National Society of Film Critics

Posté par vincy, le 7 janvier 2018

Le National Society of Film Critics a choisi Lady Bird de Greta Gerwig comme meilleur film, mais aussi comme meilleur réalisation, meilleur scénario et meilleur second-rôle féminin pour Laurie Metcalf. Une belle razzia. Si le palmarès historique de cette association de critiques a rarement été en phase avec les Oscars (4 "matchs" entre 1980 et 2010), soulignons que ces deux dernières années ils ont touché juste en récompensant Spotlight et Moonlight.

Il ne reste donc que quelques miettes pour les autres films. Daniel Kaluuya (Get Out) reçoit le prix du meilleur acteur, Sally Hawkins (La forme de l'eau) comme meilleure actrice et Willem Dafoe (The Florida Project) comme meilleur second-rôle masculin.

Les critiques de la NSF ont récompensé le documentaire d'Agnès Varda et JR, Visages Villages, Roger Deakins pour l'image de Blade Runner 2049 et le film roumain de Cristian Mungiu Baccalauréat pour le film étranger. Le documentaire de Ben Russell Good Luck a été distingué comme film expérimental.

Une suite pour Sicario

Posté par vincy, le 23 septembre 2015

benicio del toro sicarioS'il y avait bien une suite qu'on n'attendait pas, c'était celle de Sicario. Le thriller autour du trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis signé Denis Villeneuve, et en compétition au dernier festival de Cannes, ne s'arrêtera pas là où on le croyait.

Lionsgate développe actuellement une suite centrée sur l'un des personnages, le plus énigmatiques du film sans aucun doute, celui incarné par Benicio del Toro, au passé trouble et à l'avenir mystérieux, une fois sa vengeance accomplie.

Taylor Sheridan, scénariste du premier film, est impliqué dans ce projet, tout comme Villeneuve, même si on ignore ses intentions en tant que cinéaste.

L'annonce a été faite après la sortie américaine du film, qui a emballé la critique américaine depuis sa présentation à Cannes au point de voir Emily Blunt parmi les finalistes dans la catégorie de l'Oscar de la meilleure actrice. En salles depuis vendredi, ce Traffic sauce 2015, presque un film de guerre, a impressionné les experts hollywoodiens avec plus de 400000$ de recettes dans six cinémas, soit la plus grosse moyenne par copie de l'année.

Lionsgate ne vise pas seulement l'Oscar de la meilleure actrice puisque le studio fera campagne pour que le film soit nommé dans plusieurs catégories, dont film, réalisateur, image (pour Roger Deakins, douze nominations et zéro statuette), musique, acteur principal et second-rôle masculin.

Le film sort en France le 7 octobre.

Cannes 2015 : Hommage à Roger Deakins, chef op des frères Coen, de Denis Villeneuve et de Sam Mendès

Posté par kristofy, le 23 mai 2015

Pour sa 3e édition, le Prix Pierre Angénieux Excellens in Cinematography, remis hier au Festival de Cannes, a rendu hommage à un directeur de la photographie. Après Philippe Rousselot et Vilmos Zsigmondn c'est le britannique Roger Deakins, directeur de la photographie de Barton Fink la Palme d'or des frères Coen, qui a été honoré. Cette année, Deakins est en compétition en tant que directeur de la photographie de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve.

12 fois nommé à l'Oscar, Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique en reconnaissance de son travail depuis ses débuts en 1975, Deakins a été directeur de la photographie de films comme 1984 de Michael Radford, Les évadés de Frank Darabont, La dernière marche de Tim Robbins, Kundun de Martin Scorsese, Un homme d’exception de Ron Howard, Le village de M. Night Shyamalan, Jarhead et Les noces rebelles de Sam Mendès, L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford de Andrew Dominik, Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis, Rango de Gore Verbinski, Invincible de Angelina Jolie, et de 11 films de Joel et Ethan Coen. Les images du James Bond Skyfall n c’est aussi lui.

Pour cet hommage à Cannes plusieurs invités qui ont travaillé avec lui se sont succédés sur scène pour évoquer une anecdote sur le chef opérateur:  Irène Jacob, Dennis Villeneuve, Jake Gyllenhaal, Frances McDormand, les frères Coen. Un montage d’extraits de ses films a été montré durant la cérémonie prouvant que Roger A. Deakins a su créé un style visuel, très léché, presque perfectionniste, de nombreux films que l'on a tous vus, avec une manière sans pareil de capter les ombres d'un visage et de magnifier n'importe quel paysage.

Les Critiques de Los Angeles sacrent Haneke et Carax

Posté par vincy, le 10 décembre 2012

amour haneke riva trintignantCe n'est pas la première fois que les critiques de Los Angeles décernent leur prix du meilleur film à un cinéaste étranger. Mais la Los Angeles Film Critics Association a frappé fort en mettant à quasi égalité trois films dans son palmarès : la Palme d'or cannoise Amour de Michael Haneke (meilleur film, meilleure actrice), Holy Motors, le film de Leos Carax, lui aussi en compétition à Cannes (meilleur film étranger, finaliste meilleur acteur) et The Master (meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur second rôle féminin, meilleur décor, finaliste pour l'image et la musique).

Haneke rejoint ainsi Milos Forman, Louis Malle, John Boorman, Christine Edzard, Mike Figgis, Mike Leigh et Ang Lee parmi les non-américains à remporter le prix du meilleur film. C'est cependant la première fois qu'un film francophone est ainsi récompensé. Haneke avait déjà reçu le prix du meilleur film étranger en 2005 pour Caché. Cette année, dans cette catégorie, Leos Carax a été distingué. Il est le 9e cinéaste français à recevoir cet honneur.

Les critiques angelinos ont privilégié les films d'auteur. Lincoln est complètement absent. Bigelow est tout juste finaliste en tant que cinéaste. Hathaway et Waltz sont également finalistes pour des productions plus hollywoodiennes. Le cinéma indépendant est largement favorisé.

Ceci dit, les Critiques de L.A. ont rarement récompensé les futurs gagnants des Oscars. Ils restent une excellente indication pour les futures nominations.

Le palmarès :
Meilleur film : Amour, de Michael Haneke ; Finaliste : The Master, de Paul Thomas Anderson
Meilleur réalisateur : Paul Thomas Anderson (The Master) ; Finaliste : Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty)
Meilleur acteur : Joaquin Phoenix (The Master) ; Finaliste : Denis Lavant (Holy Motors)
Meilleure actrice ex-aequo : Jennifer Lawrence (Happiness Therapy) et Emmanuelle Riva (Amour)
Meilleur second rôle féminin : Amy Adams (The Master) ; Finaliste : Anne Hathaway (The Dark Knight Rises et Les Miserables)
Meilleur second rôle masculin : Dwight Henry (Les bêtes du sud sauvage) ; Finaliste : Christoph Waltz (Django Unchained)
Meilleur scénario : Chris Terrio (Argo) ; Finaliste : David O. Russell (Happiness Therapy)
Meilleur film en langue étrangère : Holy Motors ; Finaliste : Footnote
Meilleur documentaire : The Gatekeepers ; Finaliste : Searching for Sugar Man
Meilleur film d'animation : Frankenweenie ; Finaliste : It's Such a Beautiful Day (court métrage)
Meilleure image : Roger Deakins (Skyfall) ; Finaliste : Mihai Malaimare Jr. (The Master)
Meilleur montage : Dylan Tichenor et William Goldenberg (Zero Dark Thirty) ; Finaliste : William Goldenberg (Argo)
Meilleurs décors : Jack Fisk et David Crank (The Master) ; Finaliste : Adam Stockhausen (Moonrise Kingdom)
Meilleure musique : Dan Romer et Benh Zeitlin (Les bêtes du sud sauvage) ; Finaliste : Jonny Greenwood (The Master)
Prix Douglas Edwards pour le film/vidéo indépendant ou expérimental : Leviathan

Skyfall : l’abécédaire de Skyfall ou 26 facettes du nouveau James Bond

Posté par vincy, le 16 octobre 2012

A comme Aston Martin : vedette du dernier acte de Skyfall, rutilante et désuète, élégante et parfait gadget pour le final explosif.

B comme Bardem : Raoul Silva, un méchant pas comme les autres. Un brin psychopathe, un zest homo (il faut le voir caresser les cuisses de James Bond) et oedipien à souhait. Javier Bardem, faux blond, fait son show, flirtant avec son personnage de No Country for Old Men.

C comme Casino : grand classique de la franchise. Ce coup-ci pas besoin de jouer à Macao. Juste l'occasion de toucher les jackpots. C'est la première fois que 007 vient en Chine en s'offrant deux étapes : outre le casino de Macao, l'espion fait escale à Shanghai.

D comme Disque dur : l'enjeu initial de tout la série de dévastation, destruction et autres poursuites du film. D comme Dommage que ce fil conducteur se perde en route. Plus personne n'en parle et ne cherche à le récupérer au bout d'une heure.

E comme Eve : le prénom de la très jolie agent du MI6 dont le patronyme ne sera révélé qu'à la fin du film. Clairement, elle n'est pas à l'aise sur le terrain... Une planque dans un bureau lui conviendra mieux.

F comme Fiennes : nouvel arrivant dans la bureaucratie britannique. Ralph Fiennes est l'intermédiaire ambivalent et un peu raide entre le Ministre de la défense et M. Il perd ses cheveux, prend du ventre, mais il a un certain flegme aussi pour annoncer une mise à la retraite que pour prendre un flingue.

G comme Girls : il n'y en a qu'une dans cet épisode. Sorte de Geisha des temps modernes qui s'offrira une douche torride avec 007. S'il n'y avait pas M (en même temps, l'adage se confirme, toutes des p... sauf ma mère), ce serait sans aucun doute le Bond le plus misogyne de la série.

H comme Hashima : île japonaise abandonnée et désolée qui sert de QG au méchant. Ce décor impressionnant a déjà servi de cadre à Battle Royale II. Autrefois l'endroit le plus dense de la planète, cela fait près de 40 ans que les immeubles et bâtiments sont laissés au vent et à l'air marin.

I comme Istanbul : cadre du long prologue de Skyfall, avec poursuites en auto, moto et train, entre Grand Bazar et rues animées. Le prologue est radicalement différent (tout comme l'épilogue) puisqu'il nous fait croire à une fin plutôt qu'à un début. C'est la troisième fois que Bond visite la ville turque après Bons baisers de Russie et Le monde ne suffit pas.

J comme James : il prononce son nom au casino de Macao. Bond est un héros fatigué, presque hors-service, une épave pour certains. Mais sa volonté et sa loyauté lui feront surmonter tous ses handicaps. Daniel Craig avouait avant le tournage, qu'à 43 ans, lui-même ne se sentait plus capable de fournir les exigences physiques qu'imposent le personnage.

K comme Kleinman (Daniel) : Il a déjà réalisé six génériques pour la série (dont GoldenEye et Casino Royale). Il revient pour le générique de cet épisode, chanté par Adèle, avec des couteaux qui deviennent des tombes de cimetière, des dragons chinois, des jeux de miroirs et autres tests de Rorschach... Graphique, comme au bon vieux temps...

L comme comme Londres : la capitale britannique est la victime principale du méchant : explosion du MI6, attentat dans le métro, attaque dans un tribunal...

M comme M : M (parfaite Judi Dench, qui reprend son rôle pour la 7e fois) comme Mise à la retraite mais pas avant d'avoir accompli sa Mission. M comme Mistake (dès le prologue, la panique lui fait commettre une grosse bourde), comme Ministre (qui veut sa peau), comme Menace (de l'intérieure), comme Moteur du film (c'est la cible), comme Match (contre l'ennemi, qu'il soit bureaucratique, terroriste, ou simplement l'âge), comme Méfiance (qui pourrait faire confiance à quelqu'un capable de mettre les intérêts de l'Etat au dessus de ceux des individus), comme Menteuse (pour le bien de tous), comme Maman (voir R comme réplique), comme Mort (il y en a pas mal mais une seule nous surprendra).

N comme note : 3,5 sur 5. Assurément le meilleur de la trilogie avec Craig et l'un des meilleurs Bond grâce à sa mise en scène à la fois spectaculaire et léchée, une image magnifique de Roger Deakins, de beaux effets visuels, un rythme soigné, entre moments d'émotion et scènes d'action. Regrettable que le scénario oublie le disque dur au passage (après nous avoir bien fait monter la pression avec la révélation d'agents infiltrés) et se concentre sur une simple histoire de vengeance.

O comme Olympiques : le véritable buzz autour de Skyfall a débuté lors de la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres, où Daniel Craig fut le premier des agents fictifs à rencontre la vraie Reine d'Angleterre. Côté olympiades, James Bond n'aurait pas été champion de tir cette année...

P comme placement produits : 29 millions de livres sterling en différentes publicités introduites dans le film, de Virgin Atlantic à Audi en passant par Omega, Literary Review, Range Rover et même Heineken.

Q comme Q : il a rajeunit. Désormais interprété par l'assez sexy Ben Whishaw (Le parfum, Bright star), il est aussi geek (champion des hackers) que traditionaliste (il aime boire du thé en pyjama). Finit le temps des stylos qui explosent, la radio émettrice est le top du top. Son premier rendez-vous avec Bond se déroule dans un musée, à contempler un tableau. Mélancolique et classe.

R comme réplique : si le film en est rempli, avec sous entendus grivois ou constats du déclin de l'empire de l'espionnage, poèmes cités au tribunal ou mot cinglant résumant bien la situation, sns compter les réflexions sur l'âge de 007, la meilleure reste celle que Bardem murmure en parlant de M : "Maman a été très vilaine". Tout le film est là. En une phrase.

S comme Skyfall : le titre du film provient du nom du manoir écossais familial de James Bond. C'est le lieu choisi par Mendes pour le final pétaradant de l'épisode. Un peu délabré, paumé, pas franchement accueillant (mais gardé par Albert Finney tout de même), c'est aussi là que sont enterrés les parents de 007 ("les orphelins sont les meilleures recrues" rappelle M), dont la mère a un nom furieusement français (Monique Delacroix).

T comme traumatismes : véritable séance freudienne, Skyfall déroule les traumas de chacun. Bond et la mort de ses parents, Silva et sa haine/amour vis-à-vis de M et du MI6, M et ses angoisses liées aux responsabilités, erreurs, choix qu'elle a du faire. Tout le monde est vulnérable, dépendant ou méfiant. Et tous auraient besoin d'une bonne séance de divan.

U comme un autre? : comme dans l'ancien temps, le carton final célèbre le 50e anniversaire de la franchise et affirme que James Bond reviendra. Mais avec qui?

V comme véhicules : une moto, une jeep, un train, une audi noire, un 4x4, un ascenseur, un yacht, des hélicoptères, un métro, une aston martin, une camionnette de police... il y a de quoi être transporté.

W comme Walther PPK : l'un des rares gadgets du film. Mais attention, celui-ci a une reconnaissance palmaire. Un petit émetteur radio pour se géolocaliser et pour le reste Bond devra faire appel à ses connaissances en bricolage façon MacGyver/Agence tous risques.

X comme XXIII : 23e James Bond sous la bannière d'Eon productions. Peu d'inquiétudes sur les recettes au box office, le film cartonnera. D'un point de vue "chronologique", il se situe avant Dr. No. La trilogie avec Daniel Craig aurait ainsi pu s'intituler James Bond : les origines. Maintenant que la boucle est bouclée, que faire?

Y comme Yin et Yang : le film fonctionne par duos. Craig/Harris, Dench/Fiennes, Craig/Dench (par deux fois), Craig/Whishaw, Craig/Marlohe, Craig/Bardem, Dench/Bardem (par deux fois), Bardem/Craig, Craig/Finney, Dench/Finney, Craig/Fiennes. Les deux font la paire. Construction plus mécanique que quantique.

Z comme Zéro Zéro Sept : 50 ans après on ne s'en lasse pas.

James Bond : début du tournage de Skyfall lundi prochain

Posté par vincy, le 3 novembre 2011

Skyfall. Tel est le titre du 23e James Bond officiel qui sortira le 24 octobre 2012 en France, le 26 octobre 2012 au Royaume Uni et en Irlande (le 9 novembre aux USA). Annoncé aujourd'hui de manière officielle, le titre du nouveau 007 a été accompagné de confirmations sur le casting et les lieux de tournages.

A l'affiche, aux côtés de Daniel Craig, nous retrouverons Javier Bardem, Ralph Fiennes (voir notre actualité Deux méchants catégorie A pour le prochain James Bond), Judi Dench alias M (dont le passé va ressurgir et bousculer la loyauté de 007), Naomie Harris et la française Berenice Marlohe (photo) en James Bond Girls, Helen McCrory, Ben Whishaw et le vénérable Albert Finney.

Sam Mendès commencera le tournage lundi. Le film nous emmènera à Londres, en Chine (a priori dans des lieux jamais visités par Bond comme Shanghai), à Istanbul (déjà au coeur de deux épisodes de la série), et en Ecosse. Rien de très exotique (voir la la liste des destinations) et surtout cela annule les deux rumeurs persistantes : New York et l'Inde (dont le gouvernement avait protesté contre la mauvaise image des trains nationaux qui auraient été véhiculés par le film).

La production a engagé le grand chef opérateur neuf nommé aux Oscars Roger Deakins (True Grit, L'assasinnat de Jesse James.., No country for old men, Kundun, fargo, Jarhead, Revolution Road, Les noces rebelles, ...).

Le scénario a été écrit par Neal Purvis et Robert Wade (on leur doit Le Monde ne suffit pas, Meurs un autre jour, Casino Royale, Quantum of Solace et les deux Johnny English) en collaboration avec John Logan (Lincoln, Hugo Cabret, Rango).