Cannes 70 : place aux jeunes avec la Cinéfondation !

Posté par cannes70, le 24 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-55. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Lorsqu'on pense à Cannes, on a souvent en tête l'image d'un Festival d'"habitués" qui auraient la "carte" et qui réapparaîtraient d'année en année dans une sélection ou une autre. C'est oublier bien vite que certains de ces "habitués" ont été des réalisateurs débutants révélés par le Festival. Mais c'est surtout ignorer l'important volet cannois consacré à la recherche, la découverte et l'accompagnement de nouveaux talents, et que l'on résume assez vaguement par le terme "Cinéfondation". Derrière cette appellation se cachent en réalité trois programmes distincts qui créent à eux-seuls une importante pépinière de talents.

Films d'école


L'aspect le plus connu est celui de la Sélection de la Cinéfondation qui présente chaque année pendant le Festival de Cannes entre quinze et vingt courts métrages d'école venus du monde entier, de la Bosnie-Herzégovine au Vénézuela en passant par l'Egypte, Singapour ou l'Australie. Depuis sa création par Gilles Jacob en 1998, cette section a accueilli plus de 320 films issus d'une centaine d'écoles.

« La Cinéfondation est un extraordinaire espoir pour nous tous, parce qu’elle veut dire que le cinéma a un avenir. Dans la vingtaine de films qui sont visibles à Cannes et qui arrivent du monde entier, je suis sûr qu’il y en a trois ou quatre qui vont nous révéler de grands cinéastes. Alors on sème pour l’avenir, et c’est le but de notre Cinéfondation. Elle s’impose déjà et on attend qu’elle devienne la pépinière des nouveaux talents. Rien ne compte plus pour moi aujourd’hui » expliquait Gilles Jacob en 2003 au site cineuropa.org.

Presque quinze ans plus tard, on a suffisamment de recul pour confirmer que la Cinéfondation a vu éclore depuis sa création une jolie vague de nouveaux réalisateurs passionnants à suivre, de Claire Burger à Nadav Lapid en passant par Deniz Gamze Ergüven ou Emmanuelle Bercot, tous sélectionnés avec leur film d'école, et qui depuis ont eu les honneurs d'une ou plusieurs sélections, d'une caméra d'or (Claire Burger, pour Party girl), de plusieurs César (un pour Claire Burger, deux pour Deniz Gamze Ergüven) et, en ce qui concerne Mustang, d'une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger.

Ecriture en résidence

En parallèle, la Cinéfondation propose une résidence destinée aux jeunes réalisateurs en cours d'écriture d'un premier ou deuxième long métrage de fiction, à raison de deux sessions (de quatre mois et demi) par an. Parfois surnommé la "Villa Médicis du cinéma", ce programme créé en 2000 a déjà aidé plus de deux cents cinéastes, dont environ 60% ont pu tourner leur film. Tous sont choisis en fonction de leur parcours (courts métrages ou premier long) et de la qualité de leur projet.

Par exemple, le Srilankais Vimukthi Jayasundar a été sélectionné à la résidence en 2003 avec La Terre abandonnée qui lui a valu la caméra d'or lors de sa sélection à Un certain regard en 2005. Michel Franco a lui écrit Après Lucia (son deuxième long) lors de son passage à la résidence. Le film a ensuite remporté le Prix Un certain regard en 2012.

Dernier exemple frappant, c'est à la résidence que Laszlo Nemes a développé Le Fils de Saul, qui a ensuite gagné le Grand prix (Cannes 2015) et l'Oscar du meilleur film étranger (2016).

Projets à accompagner

Enfin, l'atelier de la Cinéfondation sélectionne, chaque année depuis 2005, une quinzaine de projets de longs métrages. L'idée est d'accompagner les réalisateurs (débutants ou plus confirmés, comme Tsai Ming-Liang sélectionné en 2007 avec son 10e film car il ne parvenait pas à financer son projet par ailleurs) dans l'élaboration pratique de leur projet, qu'il s'agisse de coproduction ou de simple recherche de financement. Cela passe concrètement par des rendez-vous organisés avec des producteurs, des distributeurs et des Fonds d'aides.


Depuis ses débuts, l'Atelier a permis le développement de 186 projets, dont 145 sont terminés et 14 sont actuellement en pré-production. Parmi les plus emblématiques, on retrouve Elève libre de Joachim Lafosse (ensuite sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs), Milk de Semih Kaplanoglu (sélectionné à Venise et annonciateur de Miel qui gagna l'Ours d'or à Berlin en 2010) ou encore Augustine d'Alice Winocour (sélectionné à la Semaine de la Critique et nommé au César du meilleur film).

Le pari est donc gagné pour la Cinéfondation, qui a réussi en moins de vingt ans à devenir un acteur incontournable dans la découverte, le suivi et l'accompagnement de nouveaux réalisateurs. Et demain ? En 2009, Georges Goldenstern, directeur de la Cinéfondation,  avouait envisager d'autres pistes pour parfaire ce travail de défrichage : "Je souhaiterais que d’autres initiatives apparaissent dans le but de continuer à aider les réalisateurs. J’ai des idées (la production, la distribution, le script doctoring, …), mais je ne sais pas encore laquelle suivre." expliquait-il à Format Court. Presque dix ans plus tard, il reste toujours beaucoup à inventer pour permettre aux nouvelles générations d'accéder au devant de la scène.

Mais puisque le sujet est vaste, rendez-vous demain ! A J-54, on vous parlera plus précisément de quinze réalisateurs passés avec succès par la Cinéfondation.

Marie-Pauline Mollaret pour Ecran Noir

Cannes : « Les nouveaux horizons du Cinéma » dans les salles de cinéma

Posté par MpM, le 3 avril 2014

Pour fêter sa 10e édition, l'Atelier de la Cinéfondation du festival de Cannes lance "Les nouveaux horizons du Cinéma", un cycle de projections qui se dérouleront dans une cinquantaine de salles en France entre le 18 et le 29 avril prochain. "Cette initiative, parrainée par la réalisatrice Claire Denis, a pour ambition de faire découvrir une nouvelle génération de cinéastes internationaux découverts et soutenus par la Résidence ou l’Atelier de la Cinéfondation" explique le communiqué. L'opération est amenée à se renouveler chaque année.

La sélection, entièrement composée de films tournés par des réalisateurs qui sont passés par la Résidence et l’Atelier de la Cinéfondation, se compose de neuf films dont Despues de Lucia de Michel Franco (Prix Un Certain Regard à Cannes en 2012), Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (sélectionné à Un Certain regard en 2012), Fifi hurle de joie de Mitra Farahani (sélectionné à Berlin en 2013), ou encore Rêves d'or de Diego Quemada-Díez (Prix d'interprétation à Un Certain Regard en 2013).

Trois inédits figurent également dans la programmation, dont The Weight of Elephants de Daniel Borgman, et Frontier Blues de Babak Jalali.

"L'enjeu réel, au-delà du cycle, est d'offrir une nouvelle visibilité à un cinéma naissant - plus que jamais sacrifié par le rythme des sorties - et, à quelques semaines du Festival de Cannes, de mettre en lumière le rôle de la Cinéfondation tout au long de l'année, focalisée sur l'accompagnement et le développement de premiers films", explique la Cinéfondation.

Les internautes ont la possibilité de réserver la séance de leur choix dans les salles participantes sur le site iLikeCinema.com.

- Rêves d’or de Diego Quemada Diez (Mexique) - Prix d’interprétation Un Certain Regard Cannes 2013
- Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (Maroc) - Un Certain Regard Cannes 2013
- Despues de Lucia de Michel Franco (Mexique) - Prix Un Certain Regard Cannes 2012
- Fifi hurle de joie de Mitra Farahan (Iran) - Panorama Berlinale 2013 - Cinéma du réel 2013
- Chroniques d’une cour de récré de Brahim Fritah (Maroc) - Cinémed 2013
- La sociedad del semaforo de Ruben Mendoza (Colombie) - Festival d’Amiens 2013
- Carne de Perro de Fernando Guzzoni (Chili) - Cinélatina Toulouse 2013, Festival de la Rochelle 2013
- The Weight of Elephants de Daniel Borgman (Nouvelle-Zélande) - Forum Génération Berlinale 2013
- Frontiers Blues de Babak Jalali (Iran) - Locarno 2009

Résidence de la Cinéfondation : 10 bougies et plusieurs dizaines de films

Posté par MpM, le 9 mars 2010

residence.jpgPour son 10e anniversaire, la Résidence de la Cinéfondation du festival de Cannes fait le point sur son action. Depuis 2000, 65% des projets accompagnés par l'institution ont été tournés, et la plupart du temps distribués. Un chiffre qui se porte à 95% si l'on prend en compte les 24 longs métrages actuellement au stade de la pré-production.

Sont notamment passés par ce véritable tremplin professionnel Emily Young (Kiss of life), Djamshed Usmonov (L'ange de l'épaule droite), Lucrecia Martel (La nina Santa, La femme sans tête, tous deux sélectionnés en compétition officielle à Cannes), Vimukthi Jayasundara (caméra d'or à Cannes en 2005 avec La terre abandonnée), Jaime Rosales (La soledad, Un tir dans la tête) et Nadine Labaki (Caramel).

Depuis le 1er mars, six nouveaux lauréats sélectionnés parmi 200 candidats ont à leur tour rejoint le programme : Yaelle Kayam (Israélienne, 31 ans), Dominga Sotomayor (Chilienne, 25 ans), Franco Lolli (Colombien, 27 ans), Daniel Joseph Borgman (Néo-Zélandais, 29 ans), Michel Franco (Mexicain, 30 ans) et Cristian Jiménez (Chilien, 35 ans). Ce dernier est le seul à avoir déjà un long métrage à son actif (Ilusiones Opticas sorti en février 2010).

Jusqu'au 15 juillet, les six réalisateurs profiteront ainsi de l'infrastructure de la Résidence pour écrire leur scénario et préparer le tournage de leur film. Avant, qui sait, de fouler le tapis rouge cannois sur les traces de leurs aînés...