Un remake de Rebecca écrit par Steven Knight et produit par DreamWorks

Posté par vincy, le 12 février 2012

Ne nous révoltons pas tout de suite. Certes, Rebecca d'Hitchcock est un classique, réputé par conséquent intouchable. Aussi quand DreamWorks et Working Title Films annoncent qu'ils vont en faire un remake, on serait tenté par crier au sacrilège.

Mais les studios ont aussi confirmé qu'ils avaient désigné Steven Knight comme scénariste pour adapter le livre de Daphne DuMaurier, à l'origine du film d'Hitchcock. Knight est l'auteur de films comme Dirty Pretty Things et Les Promesses de l'ombre. Après une première version, il a abandonné l'adaptation du Symbole perdu, le best-seller de Dan Brown, préférant se consacrer à sa première réalisation pour le cinéma, Hummingbird.

Le classique d'Alfred Hitchcock date de 1940. Il s'agit du premier film américain du Maître,  avec Laurence Olivier et Joan Fontaine. Il avait reçu l'Oscar du meilleur film (et celui de la meilleure photo, en plus de 9 autres nominations). L'histoire, un conte gothique, est celle d'un veuf qui tombe amoureux d'une jeune demoiselle de compagnie. Mais le fantôme de la défunte épouse qui l'a précédée hante le château et les esprits qui y habitent.

Judith Anderson, gouvernante perpétuelle de « Rebecca »

Posté par benoit, le 4 novembre 2008

judithanderson.jpgDans le domaine de Manderley, une silhouette sombre aux traits et aux cheveux tirés semble flotter et apparaît sans bruit comme une figure de cartoon macabre. Si Mme Danvers, la gouvernante des lieux, s’ingénie à torturer la nouvelle Lady de Winter (la sublime Joan Fontaine, à gauche sur la photo), c’est par amour pour Rebecca, sa maîtresse disparue. Gardienne de sa mémoire, elle règne sur la chambre de la défunte. Morbide jusqu’au fétichisme, elle remet en place une brosse à cheveux telle une relique. Caresse sur sa joue une fourrure des plus douces. Plonge ses doigts dans une lingerie si fine que la peau s’y dévoile. Dévorée par le souvenir, Mme Danvers finit par incendier Manderley pour que personne ne prenne la place de Rebecca.

À mi-chemin entre le drame romantique et le film noir et gothique, Rebecca est la première réalisation de Hitchcock à Hollywood. Adapté d’un roman de Daphné du Maurier, le personnage central de l’intrigue - bien que secondaire - est celui de Mme Danvers interprété à la perfection par Judith Anderson. Ce rôle tragique est complexe. Il traduit non seulement le désarroi d’une domestique frustrée par la mort de sa maîtresse, mais symbolise aussi le rejet de la société tout entière envers les amours homosexuelles. D’où son statut de gouvernante qui la condamne à rester dans l’ombre et à périr dans les flammes comme une sorcière.

Judith Anderson (à droite sur la photo), de son vrai nom Frances Margaret Anderson-Anderson, voit le jour le 10 février 1897 à Adelaide, en Australie. Elle débute au théâtre à Sydney, puis émigre aux Etats-Unis en 1918. Son incarnation de Lady Macbeth sur les planches new-yorkaises dans les années 1930 la fait entrer dans la légende. En 1940, Alfred Hitchcock l’engage pour incarner Mme Danvers dans Rebecca. Elle est nommée à l’Oscar du meilleur second rôle féminin qu'elle ne remporte pas. Judith Anderson se spécialise alors dans les personnages de femme sévère, de matrone vicieuse au physique revêche. Elle campe la rivale de Gene Tierney dans Laura (1944) d'Otto Preminger, la mère torturée de La Vallée de La Peur (1947) de Raoul Walsh avec Robert Mitchum. Elle interprète toutefois un personnage bienveillant, celui de Big Mama dans La chatte sur un toit brûlant (1958) de Richard Brooks aux côtés de Paul Newman et d’Elizabeth Taylor. Judith Anderson meurt le 3 janvier 1992.