Deauville 2020 : The Nest trois fois primé

Posté par kristofy, le 13 septembre 2020

Ce 46ème Festival du cinéma américain de Deauville a connu des salles "pleines de monde et belles de monde". La menace du coronavirus a provoqué une diminution logique du nombre de festivaliers pendant cette dizaine de jours, soit une fréquentation en baisse de 37%. Avec l'invitation à y découvrir aussi des films qui avaient été sélectionnés par les festivals de Cannes et Annecy qui n'avaient pas pu se tenir, le message symbolique était d'aller voir des films, collectivement , sur grand écran, après un été catastrophiques pour les exploitants : "le cinéma nous y retournons, et nous y retournerons". Pour l'instant, la fréquentation est en baisse 65% cette année en France.

Le cœur du Festival de Deauville reste sa compétition, avec, cette année 15 films (dont 7 premiers films et 8 films de réalisatrices). On y comptait quelques grands noms de cinéastes (Kelly Reichardt, Miranda July, Jonathan Nossiter, Alan Ball, Sean Durkin). "La sélection que nous avions a juger était riche, varié, et d'un très bon niveau", et pour tous, ce sont les mêmes films qui étaient favoris : First Cow, Lorelei, The Assistant, Holler, Uncle Franck...

Les jurys ayant la mission de remettre un prix devaient forcément faire un choix difficile. On comprend mieux que certains prix se soient dédoublés avec des mentions.  Malgré leurs différences de production (des premiers films avec des amis débutants, d'autres films avec des gros budgets et des célébrités, chaque œuvre méritait un prix d'interprétation. S'il y avait eu des prix d'interprétation Carrie Coon dans The Nest et Pablo Schreiber dans Lorelei auraient été au palmarès. D'ailleurs, plus que des intentions de mises en scène ou des sujets de scénario, un critère influençant l'arbitrage semble avoir été l'interprétation.

The Nest de Sean Durkin cumule trois récompenses. Le réalisateur avait été révélé avec Martha Marcy May Marlene primé à Sundance et à Cannes,  sorti début 2012. En fait hormis un court prologue, tout le film The Nest se passe à Londres : un entrepreneur dans la finance (Jude Law) vient de déménager avec sa femme (Carrie Coon) et ses deux enfants dans une immense et antique maison avec un grand parc où va se construire une écurie; mais sa femme découvre que leur compte en banque est vide et que ses mensonges et leur vie luxueuse ne sont plus tenables. L'unité familiale s'en trouve ébranlée.

Grand prix : The Nest de Sean Durkin
Prix du jury ex-aequo : First Cow de Kelly Reichardt et Lorelei de Sabrina Doyle

Prix de la Révélation : The Nest de Sean Durkin
Mention Prix de la Révélation pour sa mise en scène : The Assistant de Kitty Green

Prix du Public : Uncle Franck d’Alan Ball
Prix de la critique : The Nest de Sean Durkin

A noter que la grande majorité des 15 films en compétition (et les meilleurs) n'ont pas encore de date de sortie déterminée en France. Uncle Franck d’Alan Ball (scénariste de American Beauty, et des séries Six Feet Under et True Blood!) sera visible sur la plateforme Amazon Prime Video, et curieusement, ce sont les plus déroutants qui sont prévus en salles: Kajillionaire de Miranda July le 30 septembre et Last Words de Jonathan Nossiter le 21 octobre.

Deauville 2020 : razzia de films américains (et d’ailleurs)

Posté par kristofy, le 3 septembre 2020

La menace du Covid-19, ou plutôt les contraintes des mesures de précaution contre ce coronavirus, aura provoqué depuis ce printemps 2020 l'annulation de nombreux festivals de cinéma (et de musique, et autres manifestations culturelles). Les règles de réduction des déplacements et de respect des distanciations ont été abandonnées pour remplir de nouveau les trains, les entreprises, les écoles, les lieux de tourisme, et donc aussi certains festivals. En cette rentrée de septembre, le festival de Venise est donc maintenu (avec un contrôle de la température de tous) tout comme le Festival du Cinéma Américain de Deauville (avec comme partout masque et gel, et des sièges qui doivent rester libres). A un détail près: à cause des quatorzaines imposées par certains pays, les voyages internationaux restent assez restreints.

A quoi va ressembler ce 46e Festival de Deauville sans aucune grande star internationale pour venir en soirée sur le tapis rouge ? En fait, il s'annonce dans la continuité des années précédentes avec une razzia de nouveaux films (et aussi des rétrospectives), avec pour maître-mot le plaisir de la découverte :  « Cette édition ne dérogera pas à notre volonté éditoriale de montrer la diversité et l’originalité de la cinématographie américaine. Ainsi sur 15 films sélectionnés en compétition, 7 sont des premiers films et 8 sont des films de réalisatrices ». Peu importe si certains gros studios ont reporté la sortie de leurs plus gros films (Mulan, Top gun 2, Sans un bruit 2, Fast and furious 9...), quantité de films sont en attente de sortir et il y en aura beaucoup à Deauville !

Jury idyllique

Ces films seront à découvrir en présence du jury présidé par Vanessa Paradis, avec, autour d'elle, Yann Gonzalez, Zita Hanrot, Delphine Horvilleur, Vincent Lacoste, Mounia Meddour, Sylvie Pialat, Bruno Podalydès, Oxmo Puccino. Le Jury Révélation sera emmené par Rebecca Zlotowski, entourée de Luàna Bajrami, Mya Bollaers, Arnaud Rebotini et Antoine Reinartz.

Films en Compétition : The Assistant de Kitty Green (Berlin 2020), First Cow de Kelly Reichardt (Berlin 2020), Giants Being Lonely de Grear Patterson (Venise 2019), Holler de Nicole Riegel, Kajillionaire de Miranda July, Last Words de Jonathan Nossiter (un film 'Cannes 2020'), Lorelei de Sabrina Doyle, Love is Love is Love d'Eleanor Coppola, Minari de Lee Isaac Chung (Grand Prix de Sundance 2020), Shiva Baby d'Emma Seligman, Sophie Jones de Jessie Barr, Sound of Metal de Darius Marder, Uncle Frank d'Alan Ball, The Violent Heart de Kerem Sanga, The Nest de Sean Durkin.

Une sélection éclectique

Films en Avant-première : Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal en clôture, Critical thinking de John Leguizamo, Wendy de Benh Zeitlin, Bad Education de Cory Finley, Don't tell a soul de Alex McAulay, Resistance de Jonathan Jakubowicz, Sons of Philadelphia de Jérémie Guez, The Professor and the Madman de Farhad Safinia, Wander de April Mullen.

Les Documentaires : Billie de James Erskine, Kubrick par Kubrick de Gregory Monro, Leap of Faith : William Friedkin on The exorcist de Alexandre O. Philippe, Deauville et le rêve américain de Daphné Baiwir, Kirk Douglas, l'indompté de Hubert Attal, Pierre & Lescure de Maxime Switek et Philippe Lézin, The last Hillbilly de Diane-Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe, Weed & Wine de Rebecca Richman Cohen

Des films pas forcément américains

De plus le Deauville sera aussi la vitrine de certains autres films ayant été sélectionnés par d'autres festivals n'ayant pas pu se tenir comme d'habitude comme Annecy et l'animation et Cannes.

Films ayant été sélectionnés par Annecy : Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé, Lupin III: The First de Takashi Yamazaki, Petit vampire de Joann Sfar.

Films ayant été sélectionnés par Cannes, au nombre de 9 : ADN de Maïwenn, Des Hommes de Lucas Belvaux, Les Deux Alfred de Bruno Podalydès, A Good Man de Marie-Castille Mention-Schaar, Last Words de Jonathan Nossiter, Rouge de Farid Bentoumi, Slalom de Charlène Favier qui recevra le Prix d’Ornano-Valenti 2020, et 2 films de genre avec un loup-garou dans Teddy de Ludovic et Zoran Boukherma et des zombies dans Peninsula de Yeon Sang-ho.

Cette année le Festival américain va rendre un hommage à Kirk Douglas (avec 12 films). LePrix du 46e Festival à Barbet Schroeder, qui se livrera lors d'une masterclass (avec 6 de ses films).

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46e Festival de Deauville
du 4 au 13 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

[2019 dans le rétro] 40 talents au top

Posté par vincy, le 31 décembre 2019

Le cinéma serait une grande famille. Mais alors façon Downton Abbey. Bien recomposée. Cette année, nombreux sont ceux qui ont su s'imposer dans nos mémoires de cinéphiles, au box office, et surtout à l'écran. Sur les écrans devrait-on dire. Le grand et celui chez soi. Il n'y a plus vraiment de distinction avec la déferlante Netflix, la hausse de la VàD et le succès de masse de certaines fictions télévisuelles. Sans oublier l'écran web, où Adèle Haenel a révélé la première grande affaire #MeToo du cinéma français. Son courage et sa clairvoyance en ont fait un événement marquant de l'année, rebattant les cartes des rapports hommes/femmes dans la profession. Adèle Haenel a été un symbole, pas seulement parce qu'elle a été la jeune fille en feu mais bien parce qu'elle (nous) a mis le feu. Ouvrant les portes anti-incendie à une nécessaire mise à plat. Elle n'a pas joué, cette fois-ci, ni misé pour voir. Elle a abattu ses cartes et déjoué les bluffs de certains.

Trois mondes

Ce sont les patronnes de l'année. Des impératrices dans leur genre. Olivia Colman, avec un Oscar en février pour La favorite, a incarné une reine au bord de la folie, avant de nous éblouir dans les habits d'une autre reine dans la troisième saison de The Crown. Régnante indétrônable sur le cinéma français, Catherine Deneuve continue inlassablement de tourner. Et pour ceux qui doutent encore de sa maestria, il suffit de la voir dans La vérité, où elle déploie tout son talent, sans se soucier de son image, dans une fausse mise en abime d'elle-même. Quant à Scarlett Johansson, elle a brillé (tragiquement) dans le dernier Avengers, plus gros hit de l'année, mais c'est bien son éclectisme qui la rend si spécifique par rapport au reste du cast de Marvel, tournant un second-rôle dans la comédie décalée Jojo Rabbit et poussant son niveau de jeu vers les plus grandes dans Marriage Story.

Les combattants

Ils sont à la fois au sommet du côté du box office, dans leur genre, et engagés, par leurs choix cinématographiques comme par leur parole en promo. Ainsi Adèle Haenel n'a plus sa langue dans sa poche, et fait preuve d'une franchise salutaire, tout en étant sublimée en amoureuse énigmatique dans Portrait de la jeune fille en feu, plus beau film LGBT de l'année. Corinne Masiero affirme ses idées de gauche, cartonne avec son Capitaine Marleau sur France 3 et dans Les Invisibles au cinéma, film sur les exclus. Ladj Ly prend sa caméra pour nous tendre un miroir sur notre société en décomposition avec Les Misérables, sans juger. François Ozon, auréolé d'un grand prix à Berlin avec Grâce à Dieu, a aussi livré un film qui ouvre les yeux, cette fois-ci sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique, et leurs conséquences sur l'existence des victimes. En s'aventurant chez les Juifs ultra-orthodoxes de Tel Aviv, Yolande Zauberman, avec M, ne montre pas autre chose: abus sexuels, dévastation psychique, rejet des victimes... De la même région, avec sa fable burlesque et absurde, It must be Heaven, Elia Suleiman poursuit son inlassable lutte pour la paix des peuples dans un monde de plus en plus aliéné et sécuritaire. Avec courage, Waad al-Kateab a filmé Alep sous les bombes dans Pour Sama, exposant l'horreur de la guerre en Syrie.

Naissance des pieuvres

De nombreux nouveaux talents ont émergé, soit autant de promesses cinématographiques. Côté réalisateurs, Levan Akin et Kirill Mikhanovsky, révélés à la Quinzaine des réalisateurs avec respectivement Et puis nous danserons et Give Me Liberty,  ont justement soufflé un vent de liberté autour de "marginaux" avec une vitalité jouissive, que ce soit pour aborder l'homosexualité dans un pays homophobe ou l'exclusion du rêve américain. Côté animation, deux coups de maîtres très loin des standards hollywoodiens ont emballé la critique et fait preuve d'un renouveau esthétique et narratif:  Jérémy Clapin avec J'ai perdu mon corps et Ayumu Watanabe avec Les enfants de la mer. Côté acteurs, on retiendra, la beauté et le charisme de Luca Marinelli dans Martin Eden et Maud Wyler, actrice touche-à-tout et sensible vue dans Alice et le maire, la série Mytho et surtout Perdrix. Sans oublier Mati Diop, qui, avec Atlantique, est l'incarnation de cette promesse de cinéma tant souhaitée, en mariant la fable fantastique, l'épopée romantique et le drame socio-politique avec audace. C'est d'ailleurs le mot qui leur conviendrait le mieux, à chacun.

En liberté !

Ils sont déjà bien installés en haut de l'affiche, et pourtant, ils parviennent encore à nous surprendre. Ils ont tous ce grain de folie nécessaire pour accepter des projets divers ou des films sans barrières. Ils ont tous excellés à des niveaux différents. Qui aurait pu deviner il y a quelques mois qu'Eva Green en astronaute dans Proxima trouverait son plus beau rôle ou que Chiara Mastroianni dans Chambre 212 serait étincelante comme jamais avec un personnage pas très moralement correct? De la même manière, le futur Batman, Robert Pattinson, avec le radical et barré The Lighthouse, et l'éternel OSS 117, Jean Dujardin, hors des sentiers battus dans Le Daim et parfait en contre-emploi dans J'accuse, ont démontré que leur statut ne les bridait pas dans leurs envies de cinéma. Car c'est bien à cela qu'on reconnaît les grands: passer d'une famille à l'autre, sans se soucier des étiquettes. A l'instar d'Anaïs Demoustier (Alice et le maire, Gloria Mundi) et d'Elisabeth Moss (La servante écarlate, Us, Les Baronnes, Her Smell) qui sont à chaque fois justes et convaincantes, peu importe le genre. C'est ce qu'a fait durant toute sa carrière Fanny Ardant, rare césarisée pour un rôle de comédie, dont on perçoit le bonheur de jouer dans La belle époque, elle qu'on ne considère plus comme "bankable". Cette liberté que chacun s'autorise a permis d'ailleurs à la réalisatrice Rebecca Zlotowski de signer à la fois Une fille facile, véritable œuvre personnelle sur le féminin contemporain, et Les sauvages, l'une des meilleures séries françaises, qui plus est politique, de ces dernières années.

120 battements par minute

Ils nous ont fait vibrer avec leur "cinéma". Evidemment, Bong Joon-ho, Palme d'or avec Parasite, est le premier d'entre eux. Son thriller social, dosé parfaitement avec un zest d'horreur et un soupçon de comédie, a été le film palpitant de l'année. Dans le mélange des genres, entre western et drame social, Kleber Mendonça Filho n'est pas en reste avec Bacurau, où le spectacle et le culot sont toujours au service du récit. Tout comme Diao Yinan qui n'hésite pas à revisiter le film noir pour en faire une œuvre d'art avec Le lac aux oies sauvages. Ces films, sous leurs aspects politiques, démontrent qu'il y a encore du grand cinéma possible. C'est d'ailleurs ce que rappelle Martin Scorsese avec son ambitieux The Irishman, coûteux, long, surdimensionné, et presque grandiose, et avec ses prises de paroles coup de poing qui ont créé un débat passionnant sur le 7e art, entre industrie et vision d'auteur. Cette vision intime et personnelle, on la retrouve chez Nadav Lapid qui nous a enthousiasmé avec son film puzzle, Synonymes (Ours d'or), où chaque scène, chaque plan étonne par son imprévisibilité. Et puis, on aurait pu citer Pedro Almodovar, mais c'est son double, Antonio Banderas qui reste dans nos rétines. Douleur et Gloire lui offre une variation infinie sur le même thème, renouant ainsi avec la quintessence de son métier, tout en se révélant sans pudeur, et avec maturité.

Les ogres

Chacun à leur manière, ils ont dévoré l'écran, à chacune de leurs apparitions. Joaquin Phoenix est littéralement le Joker. Le perfectionnisme de l'acteur et la folie de son personnage sont d'ailleurs palpables chez Lupita Nyong'o (Us, Little Monsters) ou chez Christian Bale (Vice, Le Mans 66). Leur exigence n'a rien à envier à ceux qui suivent, mais ils captent la lumière, envahissent l'image et contribuent beaucoup à la réussite de leurs films. On pourrait donc en dire autant, dans des registres un peu moins flamboyants de Mahershala Ali (Green Book, True Detective, Alita : Battle Angel) et de Adam Driver (Marriage Story, The Dead don't die, Star Wars IX). Tous s'imposent par leur prestance physique et leur précision de jeu, peu importe le style de films ou la nature de leurs personnages. Mais en dehors des acteurs, il y a aussi d'autres métiers qui exigent gourmandise, leadership et puissance. On ne peut pas ignorer parmi cette famille Kevin Feige, patron des films Marvel, qui en trois films a rapporté 5 milliards de dollars dans le monde, affirmé son emprise sur le line-up de Disney (y compris Star Wars) et semblé avoir trouvé la martingale pour transformer les super-héros en machines à cash.

Confession d'un enfant du siècle

Guillaume Canet aura réussi un brelan d'as avec Nous finirons ensemble (2,8M d'entrées, 3e plus gros succès de sa carrière), Au nom de la terre (2M d'entrées), et La belle époque (1,3M d'éntrées). Réalisateur ou acteur, cette année fut la sienne, sans qu'il se compromette dans des comédies aux affiches bleutées et criardes. En incarnant un agriculteur dépressif, il a su toucher un large public provincial qui va rarement au cinéma. Après le carton du Grand bain, l'an dernier, il s'est imposé comme l'un des rares talents bankables du cinéma français devant et derrière la caméra. On lui a depuis confié les manettes du prochain Astérix.

Les héros ne meurent jamais

Qu'il soit astronaute au premier plan dans le crépusculaire Ad Astra de James Gray ou doublure cascade d'une vedette sur le déclin dans le jubilatoire Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino, Brad Pitt, 56 ans, est toujours aussi magnétique, beau et cool. Une star de catégorie A, qui remplit un peu toutes les cases précédentes, à la fois ogre et libre, combattant et enfant du siècle (précédent). Il a son style. Capable de s'exhiber torse-poil comme au temps de Thelma et Louise ou de rivaliser avec "Bruce Lee" dans une séquence de combat culte. Il ne semble pas vieillir. Mais il choisit ses films (il se fait rare, a refusé toutes les productions avec super-héros) et surtout ses cinéastes (sa filmographie devient un panthéon assez admirable). De la même manière, comme producteur avec sa société Plan B, il sélectionne des projets engagés, politiques ou sociétaux à l'instar du beau Si Beale Street pouvait parler de Barry Jenkins, du percutant Vice d'Adam McKay et du touchant Beautiful Boy de Felix Van Groeningen.

[J'accuse] Polanski sur la sellette, des séances annulées et des élus qui veulent censurer

Posté par vincy, le 19 novembre 2019

Après son exclusion des Oscars, Roman Polanski pourrait être évincé des organisations professionnelles françaises. Depuis les révélations de Valentine Monnier, qui accuse le cinéaste de l'avoir violée dans les années 1970 alors qu'elle avait 18 ans, le malaise se répand dans toute la profession. Cela n'empêche pas son dernier film, J'accuse de prendre la première place du box office cette semaine avec 376000 spectateurs en 5 jours, soit son meilleur démarrage en plus de 30 ans. Le film fait déjà quatre fois mieux que le résultat final de sa précédente réalisation, D'après une histoire vraie, et a également dépassé le box office total de La Vénus à la fourrure, sorti en 2013.

Reste que la polémique enfle. la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) a décidé d'instituer de nouvelles règles : tous membres condamnés ou poursuivis pour des infractions sexuelles conduiront à la suspension du réalisateur. "Quarante ans se sont passés entre la première affaire qui concerne Roman Polanski et aujourd’hui. Je pense que le monde a beaucoup changé en quarante ans. Les crimes sont les mêmes, mais la façon dont ils sont perçus a énormément changé" a déclaré le président de l'ARP, Pierre Jolivet. Clairement, il a précisé que Roman Polanski serait concerné par une suspension.

Le changement de statut sera proposé au vote lors de la prochaine assemblée générale; dont la date n'a pas encore été fixée.

Depuis la prise de parole d'Adèle Haenel, concernant le réalisateur Christophe Ruggia, qui devrait être prochainement exclu de la SRF, le milieu du cinéma tente de réagir pour lutter contre le harcèlement sexuel. Le nom de Polanski est autrement plus symbolique, de par sa notoriété et la multiplicité des affaires qui le visent. La SRF, justement, a, par la voix de Rebecca Zlotowski, membre du Conseil d'administration et co-créatrice du Collectif 5050, "aussi appelé, aux côtés d’autres organisations d’auteurs et du Collectif 5050, à des États généraux sur les questions des abus sexuels et des harcèlements dans notre industrie, dans le but d’aboutir à une charte, un code de conduite commun, et des mesures spécifiques." L'Académie des César refuse toujours de s'exprimer sur ce cas.

Cependant, pour l'instant, ce sont les exploitants qui sont en première ligne sur le front. L'avant-première de J'accuse au mythique Champo, un des rares cinémas dirigé par une femme, Christiane Renavand, a ainsi été annulée par une manifestation de féministes. D'autres militantes féministes ont fait interrompre puis annuler des séances à Rennes et à Saint-Nazaire ce week-end.

Censure politique en Seine-Saint-Denis

Et ce n'est pas fini puisque cet après-midi, nous avons appris que les élus d'Est Ensemble, intercommunalité qui regroupe 9 villes, ont ordonné, contre l'avis des cinémas, la déprogrammation de J'accuse dans les six sites qu'elle gère à Pantin (le Ciné 104), Bagnolet (le Cin'Hoche), Bondy (le Ciné Malraux), Bobigny (l'Ecran Nomade), Romainville-Noisy le Sec (le Trianon) et Montreuil (le Méliès). Cette décision fait suite à la réclamation de la maire socialiste de Bondy, Sylvine Thomassin, et a été soutenue par l'ensemble des groupes politiques: "On est effarées que l'administration des salles se permette une telle diffusion, sans demander ce que les politiques en pensent" a-t-elle expliqué. On est effaré que des élus se croient encore autorisé à interdire un film. Il s'agit d'un cas inédit de censure "officielle".

[Censure. Nom féminin, du latin censura. Examen préalable fait par l'autorité compétente sur les publications, émissions et spectacles destinés au public et qui aboutit à autoriser ou interdire leur diffusion totale ou partielle. (En France, les films doivent comporter un visa de censure, le visa d'exploitation, délivré par le ministre de la Culture après avis d'une commission.]

Le président d'Est Ensemble, le socialiste Gérard Cosme, a cependant communiqué qu'il "paraissait peu crédible et peu souhaitable que la programmation relève d'un comité d'élus ou même du président", choisissant ainsi "la liberté de programmation artistique" aux établissements. Un revirement radical, qui va à l'encontre du vote des élus qu'il préside donc. Sagement, il refuse donc de déprogrammer le film mais demande aux cinémas d'organiser "un débat en présence des associations et des élus qui le souhaitent et qui se sont exprimés en faveur de la déprogrammation". Or, les directeurs des cinémas n'ont pas attendus les élus pour débattre autour du film et du cinéaste.

Dans le cadre de la projection du film de Polanski, deux débats étaient prévus au Méliès: "Choisir de voir ou non le dernier Polanski ?", avec les associations féministes Nous Toutes et Collage Féminicide et "L'Affaire Dreyfus et l'antisémitisme d'hier et d'aujourd'hui" avec la Ligue des Droits de l'Homme. Adèle Haenel avait elle-même initié et milité pour des débats encadrant le film.

Avant l'annulation de la déprogrammation, le directeur artistique du Méliès, Stéphane Goudet s'était exprimé sur Facebook pour alerter ceux qui ne prennent pas la mesure d'une telle censure: "Nous demandons dès à présent à nos élus la liste des cinéastes dont nous n'aurons plus le droit de programmer les films et la définition de leurs critères. Un comité de vérification de la moralité des artistes programmés est-il prévu, puisque la liberté individuelle des spectateurs n'est pas suffisante ? L'interdiction doit-elle être étendue aux délits, et si oui lesquels ? Nous souhaitons également savoir quel sort sera réservé aux écrivains et peintres condamnés pour crimes dans les bibliothèques d'Est Ensemble. Selon toute vraisemblance, les livres de Céline et Althusser, les DVD de Max Linder, Brisseau, voire Woody Allen (plus besoin ici de décision de justice), les disques de Michael Jackson et les ouvrages sur Le Caravage et Gauguin devraient être retirés des rayonnages."

Lire aussi : Voir ou ne pas voir « J’accuse »

Parité, égalité, diversité : le cinéma s’engage derrière le collectif 5050

Posté par redaction, le 18 novembre 2019

En pleine affaires Haenel et Polanski, les Assises sur la parité, l'égalité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel, organisées par le Collectif 50/50 en partenariat avec le CNC tombaient à pic jeudi dernier. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a d'ailleurs fait le déplacement, tant le sujet est désormais au cœur du secteur. Rappelant qu'il serait toujours du côté des créateurs pour leur liberté de créer, le ministre a concédé qu'il fallait redistribuer les pouvoirs et renforcer les moyens. Mais surtout il a annoncé le conditionnement du versement de "toutes les aides du CNC" au "respect d’obligations précises en matière de prévention et de détection du harcèlement sexuel". De plus il a assuré la mise en place d’une cellule d’alerte à destination des victimes de violences sexuelles dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma dès le 1er janvier 2020.

Car pour le ministre, toutes les affaires qui secouent actuellement le cinéma français sont avant tout les symptômes de la faillite d'un système. Deux ans après #MeToo, la société française semble enfin prendre la mesure des dérives de sa culture patriarcale. Certains se désoleront de cette moralisation voire du puritanisme ambiant, de cette américanisation des mœurs. Mais la France est encore loin des Etats-Unis concernant son rapport au sexe. On ne boycotte pas Gauguin. J'accuse de Roman Polanski a attiré 500000 spectateurs lors de sa première semaine. On peut encore montrer des fesses, un pénis ou des seins sans être interdits aux moins de 16 ans. Les rares appels au boycott sont suivis de peu d'effets, même si quelques ligues religieuses font modifier le classement des films où la sexualité est explicite.

Il était en revanche nécessaire et urgent que la profession se dote de règles et protège ceux et celles victimes de harcèlement ou de violences. Que le créateur soit libre, c'est ce qu'on peut espérer. Que le prédateur qui est potentiellement en lui, puisse agir en toute impunité, on peut légitimement ne pas l'excuser. Dominique Boutonnat, Président du CNC, soutient ainsi la création de sessions spécifiques de formation pour accompagner les professionnels afin de prévenir et agir face à des comportements inappropriés, sur les tournages comme lors de la promotion d'un film.

Lors de ces Assises, deux annonces ont été faites. Tout d'abord, la mise en place d'une Charte pour l'inclusion dans le Cinéma et l'audiovisuel pour adapter la loi française à l "inclusion rider" américain et l'appliquer dans les contrats français. Cette charte a été signée par neuf syndicats (producteurs, agents, cinéastes, scénaristes...). Cette charte est accompagnée d'une base de données de professionnels issus des minorités, la Bible 5050.

Ensuite, la mise en place d'une autre Charte pour la parité et la diversité dans les sociétés des distribution, d'édition et d'exploitation cinématographique. "La diversité c'est un constat, l'inclusion c'est un acte" a rappelé la réalisatrice Rebecca Zlotowski. Cette charte a été signée par 40 sociétés de distribution, d'exploitants et d'édition. La circuit CGR a signé la charte lors des Assises.

Le collectif 5050 propose par ailleurs la nomination systématique d'un référent sur les plateaux de tournages, l'inscription d'un rappel à la loi sur le harcèlement dans les contrats, l'implication des assureurs du secteur pour prendre en charge le dommage économique lié à un arrêt de tournage à cause d'un cas de harcèlement, l'inscription de la hotline 3939 "Violences Femmes Info" sur les feuilles de route par les sociétés de production.

Cela ne résoudra pas tous les problèmes (homophobie et racisme sont un peu mis à l'écart), mais en intégrant le concept de discrimination positive et en prenant acte des violences faites aux femmes, il semblerait que le cinéma français se réforme et assimile enfin l'émancipation des femmes.

Cannes 2019 : Le palmarès de la Quinzaine des Réalisateurs

Posté par wyzman, le 23 mai 2019

C’est donc Alice et le Maire qui le remporte le Label Europa Cinemas décerné au meilleur film européen de la section, et considéré comme le prix le plus important de la Quinzaine. Second long-métrage de Nicolas Pariser, Alice et le Maire est une comédie politique dans laquelle Fabrice Luchini incarne le maire de Lyon, qui, à court d'idées nouvelles, demande à une brillante jeune philosophe, Alice Heimann (Anaïs Demoustier) de lui en donner. Le film sortira le 2 octobre.

En ce qui concerne le prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs, celui-ci a été a été décerné ce soir par Dominique Sampiero (scénariste membre de la commission cinéma de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques), au film de Rebecca Zlotowski Une fille facile dont le scénario est co-écrit avec Teddy Lussi-Modeste. Très attendu sur la Croisette le quatrième long-métrage de la scénariste et réalisatrice française raconte les vacances que passent ensemble deux cousines. Sofia (Zahia Dehar) s'épanouit en laissant les hommes qu'elle fréquente l'entretenir tandis que Naïma (Mina Farid) tente de savoir de quoi son avenir sera fait. Le film sera visible en salle dès le 28 août.

Label Europa Cinemas : Alice et le Maire de Nicolas Pariser
Prix SACD : Une fille facile de Rebecca Zlotowski
Prix Illy du court métrage : Stay awake, be ready de Pham Thien An
Carrosse d'or : John Carpenter

Cannes 2019 : une 51e Quinzaine des Réalisateurs très ouverte sur le monde

Posté par wyzman, le 23 avril 2019

C’est aujourd’hui que Paolo Moretti dévoilait la sélection de cette 51e Quinzaine des Réalisateurs. Comme l'a rappelé le délégué général de la Quinzaine, sur les 24 longs métrages sélectionnés, 16 verront leur(s) auteur(s) débarquer sur la Croisette pour la première fois.

Des films audacieux, de grands noms présents

"La Quinzaine des Réalisateurs a aussi ce rôle de faire exister de nouveaux réalisateurs" a précisé Paolo Moretti avant d'indiquer que Robert Pattinson et Willem Dafoe sont particulièrement attendus dans The Lighthouse de Robert Eggers, "un film qui se passe sur une île lointaine et mystérieuse du 19e siècle". De son côté, Oleg de Juris Kusietis s’intéresse à la descente aux enfers d’un homme rattaché à l’Union européenne et est déjà annoncé comme "l’une des découvertes de cette sélection". Pour son 2e long métrage, Shahrbanoo Sadat fait se dérouler l'action de The Orphanage à Kaboul "et joue avec l’influence du cinéma hollywoodien". Notons que Wounds de Babak Anvari raconte "le vertige et les cauchemars provoqués par les nouvelles technologies" et que Yves de Benoît Forgeard narre l’étrange relation d’un homme avec son frigo intelligent.

Longs métrages
Le Daim de Quentin Dupieux | France | Film d’ouverture
Alice et le Maire de Nicholas Pariser | France
And then We Danced de Levan Akkin | Suède, Géorgie
Ang Hupa de Lav Diaz | Philippines, Chine
Koirat Eivät Käyta Housuja (Dogs Don’t Wear Pants) de Jukka-Pekka Valkeapää | Finlande, Lettonie
Canción sin nombre (Song without a Name) de Melina León | Pérou, Suisse
Ghost Tropic de Bas Devas | Belgique
Give Me Liberty de Kirill Mikhanovsky | Etats-Unis
Hatsukoi (First Love) de Takashi Miike | Japon, Royaume-Uni
The Lighthouse de Rovert Eggers | Canada, Etats-Unis
Lilian d’Andreas Horwath | Autriche
Oleg de Juris Kursietis | Lettonie, Belgique, Lithuanie
On va tout péter (Blow It to Bits) de Lech Kowalski | France
The Orphanage de Shahrbanoo Sadat | Danemark, Afghanistan
Les Particules de Blaise Harrison | Suisse, France
Perdrix d’Erwan Le Duc | France
Por el dinero (For the Money) d’alejo Moguillansky | Argentine
Sem seu sangue (Sick Sick Sick) d’Alice Furtado | Brésil, Pays-Bas, France
Tlamess d’Ala Eddin Slim | Tunisie, France
Huo Zhe Chang Zhe (To Live to Sing) de Johnny Ma | Chine, France
Une Fille facille (An Easy Girl) de Rebecca Zlotowski | France
Wounds de Babak Anvari | Etats-Unis
Zombi Child de Bertrand Bonello | France
Yves de Benoît Forgeard | France | Film de clôture

Séances spéciales
Masterclass de Robert Rodriguez suivie de Red 11 | Etats-Unis
The Staggering Girl de Luca Guadagnino | Italie

Courts et moyens métrages
Deux sœurs qui ne sont pas soeurs (Two Sisters Who Are Not sisters) de Beatrice Gibson | Royaume-Uni, Allemagne, France
Grand Bouquet de Nao Yoshigai | Japon
Je te tiens de Sergio Caballero | Espagne
Movements de Dahee Jeong | Corée du Sud
Olla d’Ariana Labed | France, Royaume-Uni
Piece of Meat de Jerrold Chong et Huang Junxiang | Singapour
Plaisir fantôme (Ghost Pleasure) de Morgan Simon | France
Hay tinh thuc va san sang (Stay Awake, Be Ready) d'An Pham | Vietnam, Corée du Sud, Etats-Unis
That Which is to come is just a promise de Flatform | Italie, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande

Exposition
Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang - Go Where You Look! | Trois installations VR

Cannes 2018 : Le Festival s’engage pour la parité femmes-hommes

Posté par wyzman, le 14 mai 2018

Les amoureux du Festival de Cannes le savent, 82 femmes ont monté les marches samedi soir pour dénoncer les inégalités salariales dans une industrie qui ne seraient rien sans elles. Parmi celles-ci, on pouvait facilement reconnaître Cate Blanchett, Kristen Stewart, Agnès Varda, Jane Fonda, Marion Cotillard, Salma Hayek, Sofia Boutella ou encore Leïla Bekhti. Qu'elles soient actrices, réalisatrices ou encore scénaristes, leur présence sur les marches ce samedi 12 mai relève d'un acte historique.

En parallèle de cette manifestation, le CNC tenait aujourd'hui une table ronde intitulée "5050 pour l'égalité femmes-hommes". Le but de cette table ronde, à l'instar de la montée des marches du week-end dernier, était de sensibiliser médias et public sur les problèmes de parité inhérents à l'industrie cinématographique mais également au Festival de Cannes. Autour e cette table, se trouvaient des représentantes de Time's Up US, Time's Up UK, Dissenso Commune (Italie), CIMA (Espagne) et Greek Women's wave (Grèce). Le débat était animé par Céline Sciamma et Rebecca Zlotowski qui ont fièrement introduit la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen.

Cette dernière, venue tout droit de la maternité où sa 13e petite-fille venait de naître, a tenu à remettre les pendules à l'heure, apportant de nouveau son soutien aux créatrices des mouvements #MeToo, #TimesUp mais également #5050x2020 (prononcez "50-50 by 2020" soit "50-50 d'ici 2020"). Ce collectif créé et constitué par des personnalités telles que Rebecca Zlotowski, Justine Triet, Bertrand Bonello, Toni Marshall, Marie-Ange Luciani, Caroline Benjo, Adèle Haenel, Léa Seydoux, Pierre Deladomchamps a pour ambition de facilité l'égalité femmes-hommes dans le milieu du cinéma.

Le clou de cette table ronde étant bien évidemment la signature d'une charte par le Festival de Cannes ainsi que ses sections parallèles (Quinzaine des réalisateurs et Semaine de la critique). Cette charte vise à accélérer le processus de parité dans les festivals de cinéma, de la programmation à la sélection en passant par les jurys (sans pour autant avoir recours à de la discrimination positive). Thierry Frémaux, vivement critiqué pendant le débat, a annoncé que l'initiative allait être proposée à tous les festivals de cinéma internationaux. En outre, cette charte a pour but de "rendre transparente la liste des membres des comités de sélection et programmateurs" afin d'"écarter toute suspicion de manque de diversité et de parité".

Pour découvrir l'intégralité de cette table ronde, rendez-vous ici.

Venise 2017: les jurys au complet

Posté par vincy, le 24 juillet 2017

La 74e Mostra de Venise (30 août - 9 septembre) révèlera sa sélection jeudi. En attendant, le Festival a dévoilé l'intégralité de ses quatre jurys.

Compétition officielle
Présidente: Annette Bening
Michel Franco (réalisateur, Mexique), Edgar Wright (réalisateur, Royaume Uni), Ildikó Enyedi (réalisatrice, Hongrie), Yonfan (réalisateur, Taïwan), Rebecca Hall (actrice, Royaume Uni), Anna Mouglalis (actrice, France), Jasmine Trinca (actrice, Italie), David Stratton (critique, Australie).

Section Orrizonti
Président: Gianni Amelio
Rakhshan Banietemad (réalisateur, Iran), Ami Canaan Mann (réalisatrice, Etats-Unis), Mark Cousins (réalisateur, Irlande), Fien Troch (réalisatrice, Belgique), Rebecca Zlotowski (réalisatrice, France), Andres Duprat (scénariste, Argentine).

Lion du future (Prix Luigi De Laurentiis)
Président: Benoît Jacquot
Geoff Andrew (auteur, enseignant, Royaume Uni), Albert Lee (producteur, Hong Kong), Greta Scarano (actrice, Italie), Yorgos Zois (réalisateur, Grèce)

Venice Virtual Reality
Président: John Landis
Céline Sciamma (actrice, France), Ricky Tognazzi (réalisateur, Italie)

Venise 2016: Sorrentino, Zlotowski, Falardeau, Jacquot, Loznitsa et Fuqua hors compétition

Posté par vincy, le 28 juillet 2016

La 73e édition du Festival de Venise, du 31 août au 10 septembre, a dévoilé sa sélection officielle, et donc les films hors-compétition et en séances spéciales. Au canadien Villeneuve en compétition, on peut ajouter la présence de son compatriote Philippe Falardeau (actuellement à l'affiche avec Guibord s'en va-t-en guerre), lui aussi avec un film américain, quelques blockbusters hollywoodiens, dont le remake des Sept mercenaires qui fera aussi l'ouverture du Festival de Toronto. Le dernier film de Benoît Jacquot, adaptation d'un roman de Don DeLillo, côtoie, en séances spéciales cette fois Planétarium de Rebecca Zlotowski, boudé par les sélections cannoises. Lily Rose-Depp et Natalie Portman devraient faire sensation. L'Asie reprend quelques couleurs avec un thriller sud-coréen attendu et un manga japonais. le plus surprenant reste l'avant-première de la série TV pour HBO The Young Pope, réalisée par Paolo Sorrentino.

Séances spéciales :

The Young Pope (épisode 1 et 2) de Paolo Sorrentino
Planetarium de Rebecca Zlotowski  Séance spéciale

Fictions :

The Bleeder de Philippe Falardeau
The Magnificent Seven d’Antoine Fuqua
Hacksaw Ridge de Mel Gibson
The Journey de Nick Hamm
A jamais de Benoît Jacquot
Gantz :O de Yasushi Kawamura (Japon) film d’animation
Miljeong (The Age of Shadows) de Jee woon Kim
Monte d’Amir Naderi
Tommaso de Kim Rossi Stuart

Documentaires :

Our War de Bruno Chiaravalloti, Claudio Jampaglia, Benedetta Argentieri
I called him Morgan de Kasper Collin
One more time with feeling (3D) de Nick Cave
Austerlitz de Sergei Loznitsa
Assalto al cielo de Francesco Munzi
Safari d'Ulrich Seidl
American Anrchist de Charlie Siskel