Edito: Hollywood-sur-Yangtsé

Posté par redaction, le 5 avril 2018

C'est un petit phénomène qui amène de grandes répercussions. Le box office du marché chinois a dépassé, pour la première fois, celui du marché nord américain au premier trimestre. Les recettes en Chine ont atteint 3,17 milliards de dollars contre 2,85 milliards de $ en Amérique du nord. Et pour enfoncer le clou, Ready Player One, le dernier Spielberg a rapporté 62M$ durant ses premiers jours d'exploitation en Chine contre 53M$ en Amérique du Nord.

Le déclin de l'Empire américain? Oui, certainement. La démographie joue en faveur des marchés émergents et particulièrement de l'Asie, qui s'équipe à grande vitesse en multiplexes tout en produisant des films à gros budgets locaux. En 2017, selon le rapport tout chaud de la MPAA, le box office mondial a atteint un record de 40,6 milliards de dollars de recettes (seulement les ventes de tickets, on ne parle pas de pop corn et de sodas). Une hausse de 5%, à relativiser puisque le nombre d'écrans a augmenté de 8%. La Chine a porté cette dynamique alors que le marché nord américain fléchissait de 2% (11,1 milliards de $) où un tiers des recettes nord-américaines provient dues films du top 10. Une concentration inquiétante.

Pire, le nombre de billets vendus aux USA et au Canada est en baisse de 6% (1,24 milliard d'entrées), soit le plus bas niveau depuis 1995, tandis que le marché des loisirs à domicile progressait de 11% entre 2016 et 2017. La hausse du prix du billet - et notamment des films 3D - de 24% en 10 ans a limité la casse pour les studios qui affichent les recettes et non les entrées, mais elle a aussi fait fuir des spectateurs, et notamment les plus jeunes qui se détournent des salles. Le cinéma reste un loisir plus populaire (3 nord-américains sur quatre ont été au ciné l'an dernier) que les parcs d'attraction et les stades sportifs, mais rivalisent de moins en moins avec les plateformes de streaming à la maison. Une autre donnée est à souligner: ce sont les caucasiens qui vont le moins souvent au cinéma. Et les hispanophones et asiatiques qui y vont le plus.

A l'inverse les marchés chinois, japonais, indiens et sud-coréens, tout comme les marchés britanniques et français, continuent d'être attractifs: le cinéma y reste un loisir dominant. L'Asie voit ses recettes progresser de 44% en cinq ans! Hors USA-Canada, sur les 20 pays les plus "cinéphages", 7 sont en Asie, 9 en Europe, 3 en Amérique latine et un en Océanie.

Résultat, le marché nord-américain ne représente plus que 27% du box office mondial contre 30% en 2013. Bien sûr, Hollywood reste dominant. Depuis le début de l'année, sur les 17 films ayant dépassé les 100M$ de recettes mondiales, 13 sont produits ou coproduits par un studio américain. Mais 4 sont chinois. Operation Red Sea et Detective China Town 2 ont rapporté plus de 500M$ de recettes, loin devant Cinquante nuances plus claires ou le Labyrinthe 3. Jusque là ce genre de recettes monstrueuses étaient réservées aux productions US. Ce n'est plus le cas.

En 2017, sur les 33 films ayant franchi le cap des 300M$ de recettes mondiales, seulement deux ont rapporté davantage en Amérique du nord que dans le reste du monde et 10 ont fait plus de 75% de leurs recettes hors Amérique du Nord. Depuis le début de l'année, parmi les 15 plus grosses recettes, seul Black Panther a rapporté davantage en Amérique du nord (51,1% de ses recettes), mais 8 films ont fait l'essentiel de leur box office hors Amérique du nord.

Tout cela va contribuer à des choix stratégiques pour les studios: casting multi-ethniques, tournages à l'extérieur du pays, coproductions avec l'Asie et l'Amérique latine, mœurs acceptables dans les autres cultures. Ce renversement de "pouvoir" ne sera pas anodin pour les blockbusters. Désormais les dollars se lèvent à l'Est.

9 visages à ne pas manquer en 2018: Tye Sheridan et Hannah John-Kamen

Posté par wyzman, le 26 décembre 2017

Dire que Tye Sheridan et Hannah John-Kamen ont des parcours différents est un doux euphémisme. A 21 ans, le premier semble destiné à un très bel avenir. Lui est né au Texas et a été élevé par une mère propriétaire d'un salon de beauté et un père coursier chez UPS ; elle est un pur produit anglais de 28 ans, passionnée de danse. Elle a d'ailleurs longtemps pratiqué le jazz, la salsa et les claquettes. Tandis que Tye Sheridan a décroché son premier rôle dans un film de Terrence Malick largement applaudi par la critique (The Tree of Life), les amateurs de jeux vidéo connaissent surtout Hannah John-Kamen pour sa voix, qu'elle a notamment prêtée Dark Souls 1 et 2.

Salué pour ses performances dans Mud, Joe, Entertainment ou Dark Places, Tye Sheridan a vécu une année 2017 plus que trépidante. Après s'être parfaitement approprié le personnage de Cyclope dans X-Men Apocalypse, on lui a demandé de rempiler tandis que le drame militaire The Yellow Birds et le thriller Grass Stains lui ont permis d'asseoir son statut d'étoile montante du cinéma indépendant. De son côté, Hannah John-Kamen peut se vanter d'avoir écumé les séries de qualité : Misfits et Black Mirror en 2011, White Chapel et The Hour en 2012, Cucumber et Banana en 2015. L'an dernier, vous avez pu la voir entre autres dans Killjoys, The Tunnel et même Game of Thrones.

Mais c'est bien en 2018 que ces deux-là exploseront. Normalement. Dès le 28 mars, ils seront à l'affiche Ready Player One, le nouveau film de science-fiction de Steven Spielberg, adapté du roman éponyme. Mise en ligne il y a une semaine, la bande annonce a déjà été vue par plus de 12 millions de curieux. S'il faudra patienter jusqu'au 31 octobre pour retrouver Tye Sheridan sous les traits de Cyclope dans X-Men : Dark Phoenix, notez bien que Hannah John-Kamen, elle, sera le 14 mars aux côtés d'Alicia Vikander dans le reboot de Tomb Raider et le 18 juillet dans Ant-Man et la Guêpe ! De quoi les transformer pour de bon en idoles des jeunes.

Steven Spielberg de nouveau intéressé par le futur virtuel

Posté par vincy, le 26 mars 2015

Il vient de terminer Le Pont des Espions, qui sortira en octobre, et va commencer le tournage de The BFG (Le Bon Gros géant), prévu dans les salles en juillet 2016. Steven Spielberg ne chôme plus. Après avoir hésité sur de nombreux projets (certains qu'il a abandonnés, d'autres qui ont été jugés trop risqués), le cinéaste enchaîne les films.

Warner Bros a confirmé hier soir que le réalisateur voulait filmer l'adaptation de Ready Player One (Player One en français), le livre de science-fiction d'Ernest Cline (2011), ancien slammeur passé à l'écriture de romans (le deuxième, Armada, sort cet été et a déjà été optionné par Universal).

Dans les années 2040, un jeune homme, Wade Watts, veut échapper à la misère et au climat étouffant en se réfugiant dans "l'Oasis", un monde totalement virtuel: les gens y vivent désormais davantage que dans le monde réel. Mais le créateur de cet univers ludique et idyllique, récemment décédé, a signé un testament original: une chasse au trésor. Le vainqueur aura accès à son héritage colossal. Il faut donc détecter les failles des jeux vidéos et battre des records à Pac-Man parmi les multiples défis à relever. Wade décide de se lancer dans cette compétition où les joueurs sont prêts à tout.

Le scénario a été écrit par Zak Penn (Avengers, L'Incroyable Hulk, X-Men L'affrontement final, Inspecteur Gadget). La Warner a longtemps caressé l'idée de proposer le film à Christopher Nolan et Robert Zemeckis, selon Variety. Steven Spielberg s'est de lui-même proposé pour filmer l'histoire.

Pour l'instant, aucun casting, aucune date de tournage. Le film ne devrait pas sortir au cinéma avant l'été 2017, un créneau où Warner Bros manque cruellement de grosses productions.