Cannes 2019 : Céline Sciamma décroche la Queer Palm avec Portrait de la jeune fille en feu

Posté par wyzman, le 25 mai 2019

C’était l’un des événements les plus attendus hier soir, l’annonce des lauréats de la 10e édition de la Queer Palm.

Un palmarès logique

Et c’est donc au film de Céline Sciamma Portrait de la jeune fille en feu qu’est revenu la Queer Palm, le prix qui, depuis 2010, a pour ambition de récompenser les films qui traitent intelligemment d’une thématique altersexuelle. Porté par Adèle Haenel et Noémie Merlant, Portrait de la jeune fille en feu traite de l’intense complicité qui se crée entre une peinture et jeune femme qui vient de sortir du couvent et s’apprête à se marier. C'est la première fois qu'une réalisatrice remporte ce prix et la troisième fois que la Queer Palm distingue un film de la compétition.

Parmi les autres films en compétition, on trouvait notamment Douleur et gloire de Pedro Almodóvar, Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, Matthias et Maxime de Xavier Dolan, Rocketman de Dexter Fletcher, Port Authority de Danielle Lessovitz ou encore And Then We Danced de Levan Akin.

Côté courts métrages, le jury 2019 a par également récompensé Vasilis Kekatos pour La distance entre le ciel et nous, film proposé en sélection officielle.

Pour rappel, le jury de cette 10e édition était présidé par l’actrice Virginie Ledoyen et composé par Claire Duguet (directrice de la photographie), Kee Yoon Kim (actrice), Filipe Matzembacher (réalisateur) et Marcio Reolon (réalisateur). Lors des éditions précédentes, ce sont Girl de Lukas Dhont, 120 battements par minute de Robin Campillo et Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz qui ont raflé le prix en ce qui concerne les longs métrages. Chez les courts, The Orphan de Carolina Markowicz et Les Îles de Yann Gonzalez sont les lauréats les plus récents.

Cannes 2019 : Pedro Almodóvar, Xavier Dolan et Céline Sciamma en lice pour la Queer Palm

Posté par wyzman, le 28 avril 2019

Une fois n’est pas coutume, le comité d’organisation de la Queer Palm vient de dévoiler sa sélection de longs et courts métrages retenu pour le Festival de Cannes 2019. Créée par le journaliste Franck Finance-Madureira, la Queer Palm a depuis 2010 pour ambition de récompenser un film traitant avec brio une thématique altersexuelle.

Pour l’édition 2019, le comité a commencé par dévoiler une première liste de 16 longs et 7 courts métrages. Côté longs, on retrouve sans surprise Douleur et gloire de Pedro Almodóvar, Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, Matthias et Maxime de Xavier Dolan, Portrait de jeune fille en feu de Céline Sciamma, Rocketman de Dexter Fletcher ou encore Zombi Child de Bertrand Bonello. Côté courts, La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos et Grand Bouquet de Neo Yoshigai devraient faire beaucoup de bruit.

Présidé par l’actrice Virginie Ledoyen, le jury de la Queer Palm comptera en son sein les Français Claire Duguet (directrice de la photographie) et Kee Yoon Kim (actrice) et les Brésiliens Filipe Matzembacher (réalisateur) et Marcio Reolon (réalisateur). Lors des éditions précédentes, ce sont Girl de Lukas Dhont, 120 battements par minute de Robin Campillo et Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz qui ont raflé le prix en ce qui concerne les longs métrages. Chez les courts, The Orphan de Carolina Markowicz et Les Îles de Yann Gonzalez sont les lauréats les plus récents.

LONGS METRAGES

Sélection officielle
Douleur et gloire de Pedro Almodóvar (compétition)
Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin (compétition)
Matthias et Maxime de Xavier Dolan (compétition)
Bacurau de Kleber Mendonça Filhio et Juliano Dornelles (compétition)
Frankie d’Ira Sachs (compétition)
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (compétition)
Rocketman de Dexter Fletcher (hors-compétition)

Un Certain Regard
Beanpole de Kantemir Balagov
Port Authority de Danielle Lessovitz
Liberté d’Albert Serra
Adam de Maryam Touzani

Quinzaine des Réalisateurs
And Then We Danced de Levan Akin
Zombi Child de Bertrand Bonello
Tlamess d’Ala Eddine Slim

Semaine de la Critique
Tu mérites un amour de Hafsia Herzi

ACID
Indianara d’Aude Chevalier-Beaumel et Marcello Barbosa

COURTS METRAGES

La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos (Sélection officielle)
Jeremiah de Kenya Gillespie (Cinéfondation)
Slozhnopodchinennoe d'Olesya Yakovleva (Cinéfondation)
Grand Bouquet de Nao Yoshigai (Quinzaine des Réalisateurs)
Journey through a body de Camille Degeye (Semaine de la Critique)
The Manila Lover de Johanna Pyykkö (Semaine de la Critique)
She runs de Qiu Yan (Semaine de la Critique)

Cannes 2018 : Girl de Lukas Dhont décroche la Queer Palm

Posté par wyzman, le 19 mai 2018

"C'est une évidence !" Voilà ce que l'on a pu entendre de manière très distincte hier soir, lors de l'annonce du gagnant de la Queer Palm 2018. Pour cette neuvième édition, les organisateurs avaient décidé de déménager leur traditionnelle soirée sur le rooftop du Five Seas Hotel. Un choix couillu !

Mais s'il y en a qui avait de quoi sourire, c'était bien Lukas Dhont, le réalisateur de Girl. Le Belge a en effet remporté la Queer Palm avec son premier long métrage qui traite de la transition d'un jeune danseur vers le sexe féminin. Brillamment pensé autour d'une double quête, ce film présenté à Un Certain Regard était reparti quelques heures plus tôt avec un prix d'interprétation pour Victor Polster, l'acteur principal. Du côté des courts métrages, le prix Queer Palm Hornet est revenu à The Orphan de la réalisatrice brésilienne Carolina Markowicz.

Pour rappel, Girl fait suite à 120 battements par minute (2017), Les Vies de Thérèse (2016), Carol (2015) et Pride (2014). Le film de Lukas Dhont avait pour principaux adversaires Carmen et Lola d'Arantxa Echevarria, Cassandro the Exotico de Marie Losier, Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez, Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré et Rafiki de Wanuri Kahiu.

Cannes 2018: A Queer Eye

Posté par vincy, le 11 mai 2018

Une Palme d'or pour La vie d'Adèle, deux Grands prix du jury pour Juste la fin du monde et 120 battements par minute, un prix de la mise en scène Un certain regard pour L'inconnu du lac, sans oublier Carol, Les vies de Thérèse, Kaboom... le festival de Cannes depuis quelques années a suivi le mouvement sociétal et cinématographique (les Oscars ont récompensés Moonlight l'an dernier, Une femme fantastique et Call Me By Your Name cette année): l'homosexualité et plus globalement la culture Queer se sont invités dans les sélections comme dans les palmarès. Les cinéastes, hétéros ou LGBTQI, y trouvent des sujets forts pour des genres variés et des films engagés.

2018 ne fait pas exception. Le queer sera à la mode. Il sera même banalisé, ce qui ne peut que nous satisfaire. Il sera aussi "transgenre".

Yann Gonzalez nous plongera ainsi dans le milieu porno gay de la fin des années 1970 avec Un couteau dans le cœur (compétition), tandis que Christophe Honoré nous conviera à une romance dramatique gay (et homoparental) du début des années 1990 avec Plaire, Aimer et courir vite (aussi en compétition). Les amours (de jeunesse) tourneront aussi dans L'amour debout de Michaël Dacheux (Acid). A bas les étiquettes!

Côté beaux mecs (et tendance marginal) on sera séduit par les plastiques Felix Maritaud et Eric Bernard dans Sauvage de Camille Vidal-Naquet (Semaine de la critique). Dans un registre plus homoérotique qu'homosexuel, Diamantino de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt se concentrera sur le culte du corps masculin d'un sportif (en l'occurrence celui de Carloto Cotta). Le sport et le corps sont aussi à l'honneur du documentaire de Marie Losier, Cassandro, The Exotico (Acid). Ici on plonge dans l'univers des catcheurs gays.

Mais peut-être que l'histoire qui nous touchera le plus est celle des deux frères, dont l'un est homosexuel, dans Euphoria de Valeria Golino (Un certain regard), avec Riccardo Scamarcio et Valerio Mastandrea...

C'est d'ailleurs toujours à Un certain regard que l'un des films les plus attendus sera projeté: Rafiki de Wanuri Kahiu. Parce que c'est le premier film kényan en sélection officielle. Parce qu'il a été censuré dans son pays après l'annonce de sa sélection. Parce que c'est une histoire d'amour entre deux femmes qui ne peuvent pas étaler leurs sentiments en plein jour. Et dans la même sélection, avec Girl de Lukas Dhont, on évoquera le genre grâce à une adolescente qui veut devenir danseuse étoile, mais qui est née dans le corps d'un garçon.

Les amours saphiques seront aussi projetés à la Quinzaine des réalisateurs avec Carmen y Lola d’Arantxa Echevarria, une histoire d'amour entre deux jeunes gitanes dans un milieu où là aussi l'homosexualité est un tabou. Et qu'attendre de Climax de Gaspar Noé, qui met le plaisir au centre de tout, cet hédonisme revendiqué et sans limites?

On le voit: le genre, la sexualité, l'homophobie, l'homoparentalité, la pornographie, et bien entendu l'amour sont présents dans des films venus de partout et formellement différents. Et on peut aller plus loin avec le frontal A genoux les gars (Antoine Desrosières, Un certain regard) qui s'affirme le film le plus féministe de la saison, L'ange (Luis Ortega, Un certain regard), dont le personnage de tueur est pour le moins ambivalent ou encore Manto (Nandita Das, Un certain regard), biopic sur un écrivain célèbre accusé plusieurs fois de pornographie...

Mais assurément le film le plus queer du 71e festival de Cannes (en séance spéciale) est un documentaire de Kevin Macdonald (Le Dernier Roi d'Écosse), qui six ans après Marley (sur Bob Marley), s'intéresse à Whitney (sur la diva Whitney Houston). Rien de gai mais cette icône gay (et pop) devrait être l'une des vedettes des dancefloors cannois. Une Queen pour célébrer la culture queer, pour aimer, sans préjugés.

Cannes 2017 : 120 battements par minute décroche la Queer Palm

Posté par wyzman, le 27 mai 2017

Il y a quelques minutes seulement, le jury de la 8ème Queer Pam a rendu son verdict. Présidé par le réalisateur Travis Mathews, celui compte en son sein le journaliste Didier Roth-Bettoni, la réalisatrice Lidia Leber Terki, le directeur du festival de cinéma LGBT de Tel Aviv Yair Hochner et la responsable de programmation de la section Panorama du Festival de Berlin Paz Lazaro.

Et c'est sans grande surprise qu'ils ont choisi de remettre la Queer Palm à 120 battements par minute de Robin Campillo. Véritable coup de cœur de la presse lors de cette 70ème édition du festival de Cannes, 120 BPM (comme l'appellent les initiés) traite des premières actions des militants d'Act-Up dans le Paris des années 1990. Celui où il fallait lutter jour après jour face à l'indifférence liée au sida. En compétition pour la Palme d'or, 120 battements par minute n'était pas passé inaperçu lors de sa présentation officielle, le samedi 20 mai.

Pour expliquer ce choix, le président du jury a tenu à rappeler que : "120 battements par minute est un film dont les interprétations sont poignantes et l'émotion très forte. On est plus forts ensemble !" Côté courts métrages, c'est Les Iles de Yann Gonzalez, présenté en séance spéciale à la Semaine de la critique, qui reçoit les honneurs du jury.

Cannes 2017 – les lieux du festival : bienvenue au Vertigo!

Posté par vincy, le 26 mai 2017

C'est le lieu le plus "off" mais pas le moins "in". Depuis la disparition du Zanzibar, rue d'Antibes, à deux pas des marches du Théâtre Debussy, le Club 7 a repris le flambeau. ici pas de bière en extérieur pour papoter être journalistes des films du festival, ou débattre, comme c'était le cas avec le bar "gay" cannois. Le Club 7 a été investit par l'équipe de la Queer Palm. Il ouvre tard le soir, et encore plus tard quand il est privatisé pour des équipes de films.

Au départ, il s'appelait la Dame de Pique. Il est devenu le Vertigo. Mais le concept est le même. Un club avec un bar au milieu, vite cerné par les buveurs, un petit espace lounge où on peut s'assoir, de la musique et des lumières de boîte de nuit, une scène, par laquelle il faut passer pour aller aux toilettes. Et pendant le show, pas question d'avoir envie de faire pipi. On ne danse plus sur la scène, on regarde la scène.

© vincy thomasLà, des hommes travestis font des playbacks de chanson pop connues. Ça amuse tout le monde, femmes et hommes, hétéros et homos. Du distributeur palmé au journaliste d'un grand média de la presse écrite, de l'attaché de presse qui veut décompresser au stagiaire de la boîte de production qui a donné rendez-vous sur Grindr, en passant par quelques personnalités qui viennent faire escale entre deux soirées (Xavier Dolan par exemple).

Le Vertigo est un mélange de genres. Un peu kitsch. Un peu hype. Un peu secret, caché au fond d'une impasse). Un peu connu (on y fait même la queue à partir de deux heures du matin). On y discute, on y drague, on s'y amuse. C'est aussi là, qu'après la remise de la Queer Palm, on célèbre la fin du festival, avant la remise du Palmarès officiel.

Jusqu'à l'an dernier, Miss Koka, assise sur un tabouret au bar, ou debout sur scène, à balancer ses vannes, faisait le show à elle toute seule. On ne peut pas parler du Vertigo sans l'évoquer. Cette Miss connue de tous sur la Côte d'Azur s'appelait Philippe Frédière. Il est mort cet hiver. Les nuits au Vertigo ne sont plus vraiment pareil cette année.

Daily Cannes: colis suspect, 120 battements par minute et marches militantes

Posté par cynthia, le 20 mai 2017

Une alerte à la bombe a chamboulé le festival. La projection presse du Redoutable a été retardée de trois quart d'heure, le temps de faire reculer les centaines de journalistes, puis de les faire revenir en salle Debussy, après le passage des Démineurs. Conséquence, projetée dans la même salles, la séance officielle de Wind river a pris ainsi une demi heure de retard. L'activité cannoise à repris sa routine, doucement mais sûrement. Car pendant ce micro-événement, dans l'auditorium Lumière, était projeté officiellement le coup de cœur du Festival.

En ce samedi 20 mai, ce sont les larmes qui sont en vedette. Le film qui a foudroyé la rédaction (et en fait à part les journaux de droite comme Le Figaro, Le Point et La Croix, à peu près toute la presse française) c'est 120 battements par minute. On comprend que les journalistes de la presse réac aient été choqués: une sodomie, une branlette entre mecs et une euthanasie, ça fait beaucoup pour leur esprit étriqué.

La conférence de presse du jour : 120 battements par minute de Robin Campillo

Silence religieux dans la scène, la profession a dû mal à se remettre de la baffe considérable que ce film nous a mis (lire notre critique). Un film sur le sida, le mouvement Act Up, la communauté LGBT, les morts qui tombent sous le virus... Un film qui dénonce l'hypocrisie autour de cette maladie considérée comme une honte et longtemps suggérée comme contagieuse rien qu'avec une poignée de main, c'est une première! Car ici on parle d'une œuvre aussi politique qu'intime.

"Généralement lorsque l'on fait ce genre de film, on tend vers l'émotion. Moi j'ai voulu aller vers le côté froid." dit son réalisateur, Robin Campillo, lors de la conférence de presse. Pourtant, même si c'est la froideur de la maladie qui est montrée, l'émotion est constamment palpable au point d'avoir fait dire à une journaliste amie: "Notes pour plus tard : penser à ne plus jamais mettre de mascara avant un film de Campillo...".

Robin Campillo ajoutera d'ailleurs que "l'émotion ressort de ces moments un peu glacials." Claque pour le public mais aussi pour son équipe. Adèle Haenel avoue ne pas avoir hésité avant de dire oui pour le rôle (secondaire pourtant): "j'ai tout de suite été très emballée par le projet, ça m'a enthousiasmé!" Quant à Antoine Reinartz, qui a fait chavirer notre cœur tant il est beau et charismatique, il confesse qu'il y avait une vrai communauté sur le tournage : "c'était un vrai lieu de démocratie, un lieu de débat!" Le réalisateur, également président de l'association des élus contre le Sida et ancien d'Act up, souhaiterait d'ailleurs voir bouger les choses grâce à son œuvre: "J'espère que des films comme celui-là vont aider à démontrer que pour que les politiques agissent, il faut la pression des gens!"

Le focus du jour : l'équipe de 120 battements par minute

Comment faire un focus sur une sublime star alors que le film de Robin Campillo nous a offert la plus belle montée des marches de la semaine?

"Le silence, c'est la mort", "assez", "Tchétchénie", voilà ce que l'on pouvait lire sur les pancartes qu'arboraient le jury de la Queer Palm sur le tapis rouge lors de la montée des marches de 120 battements par minute. Des pancartes dénonçant le calvaire des homosexuels dans ce pays d'Europe orientale, qui scandalise la communauté internationale et plonge les grands de ce monde dans le silence. Peut-être qu'enfin les choses vont se remuer afin d'arrêter ce massacre inhumain!

Le tweet du jour

Un résumé de l'ambiance après la projection de 120 battements par minute.

Cannes 2017 : André Téchiné et Robin Campillo sélectionnés pour la Queer Palm

Posté par wyzman, le 4 mai 2017

Une semaine pile poil après avoir présenté l'affiche de la 8ème édition, les organisateurs de la Queer Palm viennent de dévoiler la liste des 7 longs-métrages et 6 courts qu'ils ont sélectionnés sur le site de TÊTU, magazine partenaire de l'événement. Créée par le journaliste Franck Finance-Madureira en 2010, la Queer Palm récompense depuis les films célébrant l'altersexualité. Et à en juger par cette nouvelle sélection, Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz (lauréat 2016) et Carol de Todd Haynes (lauréat 2015) n'ont qu'à bien se tenir.

Au programme de cette nouvelle édition, on trouvera donc : Coby de Christian Sonderegger, film documentaire proposé par l'ACID sur le changement de sexe de Suzanna, 23 ans ; They en séance spéciale sur un ado qui se cherche ; Marlina the murderer in four acts sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs sur une jeune veuve plus que déterminée à s'émanciper ; Nothingwood, documentaire également présenté à la Quinzaine des réalisateurs sur un cinéaste afghan. Mais ce n'est pas tout ! Il faudra aussi compter sur 120 battements par minute de Robin Campillo en compétition officielle et qui traite de la rencontre entre deux militants d'Act-Up Paris ; Nos années folles d'André Téchiné, en séance spéciale, sur un vrai déserteur (campé par Pierre Deladonchamps) qui a dû se travestir pour survivre ; How to talk to girls at parties de John Cameron Mitchell (hors-compétition), qui raconte les péripéties de trois jeunes Anglais à la fin des années 1970.

Côté courts-métrages, la sélection parrainée par le réseau gay Hornet compte un film français (Les Iles), un israélien (Heritage), un croate (Cherries), un franco-portugais (Mauvais Lapin), un polonais (The best fireworks ever) et un nord-américain (Möbius).

Cette année, le jury de la Queer Palm sera présidé par Travis Mathews et comptera en son sein le journaliste Didier Roth-Bettoni, la réalisatrice Lidia Leber Terki, le directeur du festival de cinéma LGBT de Tel Aviv Yair Hochner et la responsable de programmation de la section Panorama du Festival de Berlin Paz Lazaro.

Chéries-Chéris et le Marais Film Festival dans les starting-blocks

Posté par vincy, le 4 novembre 2016

Les deux festivals de films LGBT parisiens vont s'enchaîner en novembre. Le 2e Marais Film Festival se déroulera au cinéma Luminor, du 8 au 15 novembre. Chéries-Chéris, 22e festival du film lesbien, gay, bi, trans +++ de Paris, se tiendra de son côté du 15 au 22 novembre et les projections auront lieu au MK2 Quai de Seine et au MK2 Beaubourg.

Le Marais Film Festival fera son ouverture avec le film allemand Center of My World (Die Mitte der Welt) de Jakob M. Erwa, qui sortira en Allemagne le 10 novembre.

Sinon le MFF a fait une partie de son marché au Festival du Film de Guadalajara mais aussi à la Berlinale. Les longs métrages sélectionnés sont En la gama de Claudio Marcone, prix du meilleur film hispanophone au Festival de Miami en 2015, La visita, histoire d'un transsexuel par le chilien Mauricio López Fernández (2015), Dyke Hard, délire suédois signé Bitte Andersson (2014), Nasty Baby de Sebastian Silva, Teddy Award à Berlin et diffusé au Champs-Elysées Film Festival en 2015, Departure de Andrew Steggall, primé à Cabourg et Dinard en 2015, Fronteras de l'espagnol Mikel Rueda, Teenage Kicks de l'australien Craig Boreham, Taekwondo des argentins Marco Berger et Martin Farina, Portrait of a Serial Monogamist des canadiens John Mitchell et Christina Zeidler (Canada, 2015), Esteros de Papu Curotto (Argentine, 2016) et Bare de l'américaine Natalia Leite, prix du jury à Las Vegas en 2015.

Le MFF ressortira aussi quelques films LGBT sortis cette année: Brooklyn village d'Ira Sachs, Grand prix à Deauville et déjà sorti en salles, le brésilien D'une famille à l'autre d'Anna Muylaert Moi, Olga de de Tomás Weinreb et Petr Kazda, prix de la mise en scène à Berlin et sélectionné à Berlin cette année , Les amants de Caracas du vénezuélien Lorenzo Vigas, Lion d'or l'an dernier (et sorti en mai en France) et Black Stone du sud-coréen Roh Gyeong-Tae, sélectionné à Rotterdam.

Par ailleurs, le festival 2016 rendra hommage au réalisateur culte Derek Jarman, en diffusant quatre de ses films en version restaurée inédite : Sebastiane, film gay culte co-réalisé avec Paul Humfress et Derek Jarman, dont on fête les 40 ans de sa sortie Jubilee, La Tempête et Last of England. Par ailleurs un focus mettra en lumière dédié l'âge d'or hollywoodien à travers 4 documentaires et la mini-série brésilienne The Nest sera diffusée en intégralité.

Enfin la clôture se fera avec Studio 54, Director's cut, de Mark Christopher, version allongée de 44 minutes du film culte des années 1999.

Pour Chéries-Chéris, l'ouverture sera sous le signe du King Cobra de Justin Kelly , biopic sur la star du porno Brent Corrigan, coproduit et interprété par James Franco. Un événement en soi. On se félicitera aussi d'une Masterclass avec Bruce LaBruce (et trois de ses films projetés). Une autre masterclass avec Olivier Ducastel et Jacques Martineau, accompagnée de Mala Noche de Gus Van Sant, aura lieu le 17 novembre.

La compétition rassemble le magnifique film L’Ornithologue de João Pedro Rodrigues, Prix de la mise en scène au dernier festival de Locarno, Jours de France de Jérôme Reybaud, You’ll Never Be Alone (Nunca vas a estar solo) du chilien Alex Anwandter, deux films autrichiens - Brothers of the Night (Brüder der Nacht) de Patric Chiha et Tomcat (Kater) de Hänld Klaus, Teddy Award à la Berlinale 2016 - Je te promets (Te prometo anarchia) du mexicain Julio Hernández Cordón, Closet Monster du canadien Stephen Dunn, Barash de l'israélien Michal Vinik, Arianna de l'italien Carlo Lavagna, Prix de la meilleure actrice aux Venice Days 2016, et Köpek du turc Esen Isik.

Lionel Soukaz, figure du cinéma homosexuel français, underground et militant, animera deux séances spéciales suivies de débats autour des films Habibi (1974) et Guy and co (2015).

On ajoute une thématique "Voguing", des séances spéciales de films érotiques et un panorama qui comprend Like Cattle Towards Glow, Where Horses Go to Die, You Can't Escape Lithuania, Tu m’as tellement manqué (Fair Haven), Les Démons meurent à l'aube, Sur les traces de ma mère, Au bord de la rivière (Drown River) et une flopée de docus dont Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz, Queer Palm du dernier Festival de Cannes.

Last but not least, champagne pour la clôture avec Absolutely Fabulous : le film. Hélas sans Eddy et Pasty, sans doute trop occupées avec Kate Moss.

Cannes 2016: La Queer Palm pour « Les vies de Thérèse »

Posté par vincy, le 22 mai 2016

Le jury de la Queer Palm, présidé par les réalisateurs Oliver Ducastel et Jacques Martineau, entourés de la réalisatrice Emilie Brisavoine, du directeur du festival MixBrasil Joao Federici, et journaliste Marie Sauvion, a décerné la 6e Queer Palm à un documentaire, Les vies de Thérèse, réalisé par Sébastien Lifschitz (césarisé pour Les invisibles), présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Les prix ont été décernés samedi soir au Silencio de Cannes, avant que la fête se prolonge avec Miss Coca au Vertigo.

Pour consacrer une année où "les films du festival ont offert une grande diversité de personnages féminins, forts, indépendants, différents, résistants", en évoquant "le désir féminin, si longtemps nié et réprimé", le jury a donc opté pour une oeuvre se concentrant sur "une femme et ses combats, mêlant vie privée et engagement politique, balayant les époques, questionnant la sexualité, bousculant les rôles que la société nous impose." Les vies de Thérèse raconte en effet les multiples facettes de l'existence Thérèse Clerc, décédée le 16 février 2016, une "femme qui a su, en traçant son propre chemin, nous ouvrir la voie, nous rappelant sans cesse combien notre désir et notre sexualité peuvent et doivent nourrir notre combat pour une société plus juste."

La Queer Palm du court-métrage a de son côté été attribuée à Gabber lover d'Anna Cazenave-Cambet, un film de coming out "où l'on apprend à faire face à son désir, à lui donner enfin libre court. Gabber lover est un film dont nous ne doutons qu'il apportera un message libérateur aux jeunes spectateurs."

Le jury a tenu à rappeler que la 69e édition du festival a "beaucoup montré de cunnilingus et le jury de la Queer Palm à l'unanimité tient à saluer les réalisatrices et réalisateurs qui ainsi contribuent à la promotion d'une pratique sexuelle nettement plus agréable à regarder que les rapides et franchement machistes coïts auxquels la sexualité des personnages de cinéma s'est longtemps cantonnée. Les beaux personnages féminins du festival nous ont rappelé qu'il fallait toujours faire face et souvent affronter les autres, la société et soi-même pour se construire et façonner autant que faire se peut notre propre destin."