Cannes 2019: la parité avance progressivement dans les festivals selon Delphyne Besse (collectif 50/50)

Posté par wyzman, le 20 mai 2019

Dimanche 19 mai, au 72e Festival de Cannes, a eu lieu la première édition de “Women on the Move” organisée par la Commission européenne.

Le collectif 50/50 y a présenté leur première évaluation de la charte en faveur de la parité et de l'inclusion dans les festivals de films ainsi que les prochaines étapes.

Le Festival de Cannes a été le premier festival à signer cette charte il y a un an en présence de la Commissaire Gabriel, chargée de l’économie et de la société numériques. Depuis 46 autres festivals l’ont signée, dont Rome, Venise, Annecy, Angers, Séries Mania, Les Arcs, Berlin, Londres, Namur, San Sebastian et Locarno.

À l’occasion de cette première édition, la Commission a aussi publié un guide sur les meilleures pratiques de l'industrie audiovisuelle visant à renforcer la parité – initiatives dont la charte fait partie.

Enfin, aux côtés du collectif 50/50, la Commission a annoncé le lancement de l'étude européenne sur les femmes critiques de cinéma, dont les résultats devraient être dévoilés l'année prochaine.

Delphyne Besse, cofondatrice de Collective 50/50, a excepté de réponde à nos questions.

Ecran Noir: Quelles mesures sont-elles envisageables pour augmenter le nombre de femmes aux postes-clés de festivals ?

Delphyne Besse: La Charte pour l’Egalité que nous avons fait signer à Cannes l’an dernier (aujourd’hui paraphée par une cinquantaine de manifestations) prévoit que les festivals s’engagent à atteindre la parité au sein de leurs comités de direction. Sans mettre d’échéance précise car nous voulons inciter et non contraindre, mais cela permet une prise de conscience progressive. Depuis l’an dernier le festival de Locarno a nommé une directrice artistique, Berlin a opté pour une co-direction, tout comme Toronto avec l’arrivée de Joana Vicente. Les choses avancent progressivement.

EN: Quels sont les ambitions ou les objectifs de 50/50 dans les mois où les années à venir ?

DB : Nous voulons continuer à agir comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant, en posant des constats chiffrés à partir desquels nous tirons des analyses et proposons des mesures concrètes à mettre en place à court ou moyen terme. Nos chantiers prioritaires, outre l’étude critiques que nous avons lancée en partenariat avec MEDIA, sont de travailler sur la filière distribution et exploitation, et élargir notre combat pour la parité à l’inclusion au sens plus large, notamment à travers une réflexion sur les possibilités d’adaptation en France du modèle américain de l’inclusion rider.

EN: Comment expliquer et enrayer les disparités entre femmes et hommes critiques de cinéma ?

DB: Il faut inciter les rédactions des grands médias à faire de la place à de nouvelles voix, à s’interroger sur l’égalité au sein de leurs rédactions et à assigner les critiques de manière plus équitable.Les syndicats de critiques pourraient aussi s’intéresser au parcours qui mène à la profession, de façon à comprendre ce qui limite l’accès des femmes, peut être mener des actions de sensibilisation dans les filières journalistes et les écoles de cinéma. Et les festivals peuvent aussi jouer un rôle en facilitant l’accès à des journalistes sous-représentés. Les festivals de Sundance et Toronto ont déjà mis en place des initiatives similaires, en accréditant un ratio plus important de critiques issus de la diversité. Et comme l’a très justement souligné Brie Larson c’est une responsabilité qui incombe aussi aux attachés de presse, qui peuvent jouer un rôle proactif et s’engager.

EN: Y a-t-il une quelconque forme de progrès avec la sélection de cette année ?

DB: Nous nous réjouissons que la compétition comporte 4 films réalisés par des femmes (un record qui n’est pas inédit cependant) et aussi de la sélection du film de Ladj Ly qui œuvre depuis longtemps pour plus de diversité dans notre cinéma. Il y a encore beaucoup de chemin à faire mais la tendance est là et nous comptons bien continuer à agir pour accélérer la marche vers l'égalité partout où c’est possible.

EN: Une Palme d’or remise à une femme, est-ce un signe de progrès ?

DB: Pourquoi seulement une ? Il est grand temps que les réalisatrices entrent durablement dans l’histoire !

160 cinéastes européens demandent une politique européenne ambitieuse pour le 7e art

Posté par vincy, le 19 février 2018

Droits d’auteur, piratage, territorialité, financement, fiscalité, diffusion : à l'occasion de l'intervention de la Commissaire européenne Mariya Gabriel au Festival de Berlin, plus de 160 cinéastes européens listent dans une tribune trilingue publiée sur le site de l'ARP (Société civile des auteurs réalisateurs-producteurs) leurs priorités à l’heure où la Commission de Bruxelles doit rendre des arbitrages sur sa politique médias.

"La culture européenne est la mise en commun de toutes les singularités, façons d’être et de voir, traditions, langues et histoires propres à chaque pays. A l’heure du Brexit et des nationalismes montants, l’Europe doit comprendre que sa force demeure dans sa capacité de dialogue entre union et identités spécifiques. C’est notre force et non pas notre faiblesse : ne pas comprendre cette dualité nous mènera à notre perte" rappelle cette tribune en préambule

"Cinéastes, nous portons le projet d’une véritable Europe de la création, guidée par l’Exception culturelle. Nous sommes convaincus que le numérique est une chance immense pour la création et la circulation des œuvres : la diversité peut ainsi être exposée dans chaque Etat-Membre, auprès de tous les spectateurs. Il n’y a pas de petit ou grand état européen de la création ; il y a une formidable richesse de regards" expliquent les signataires, parmi lesquels les frères Dardenne, Costa Gavras, Claude Lelouch, Abderrahmane Sissako, Agnès Joaui, Cédric Klapisch, Euzhan Palcy, Michel Ocelot, Bertrand Tavernier, Fatih Akin, Joachim Trier, Bela Tarr, Cristian Mungiu, Isabel Coixet, Ursula Meier, John Boorman, Ken Loach...

Ils affirment qu'"Une grande Europe de la Création est possible si nous affirmons, au cœur de l’économie numérique, la défense de droits fondamentaux, et un partage de valeurs équilibré entre tous les acteurs de la chaîne."

Droit d'auteur et piratage

Pour eux, "le projet de directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique est une occasion unique d’assurer aux auteurs une rémunération juste, proportionnelle et inaliénable lorsque leurs films et œuvres audiovisuelles sont regardés sur des plateformes numériques. Il est temps de mettre en place un mécanisme européen qui garantisse aux auteurs une juste rémunération pour l’exploitation à la demande de leurs œuvres partout en Europe."

"Une plateforme ou un diffuseur qui tire profit de la diffusion d’une œuvre ne peut en aucun cas s’exonérer de contribuer au financement de la création. Dans le cadre de la directive sur les Services de Médias Audiovisuels (SMA), assurons-nous que chaque acteur qui diffuse des œuvres pour les spectateurs d’un Etat-Membre, par quelque mode que ce soit (plateforme, télévision payante ou en clair, hertzien ou numérique, etc.), obéisse impérativement aux règles de ce pays" exigent-ils, réaffirmant par la même occasion que "le principe du pays de destination permettra à chaque Etat-Membre de définir librement l’investissement de tous les acteurs (y compris les plateformes) dans la production d’œuvres nationales, et de conduire ainsi sa politique culturelle au service de la diversité des œuvres. Par ailleurs, le taux de 30% d’œuvres européennes dans les catalogues des plateformes numériques – inscrit dans cette révision de la directive, reste un plancher, laissant aux Etats-Membres toute la latitude de fixer un seuil plus élevé."

Signes inquiétants

"Nous défendons par ailleurs l’idée d’une Europe respectueuse du principe de territorialité, qui refuse qu’une œuvre soit diffusée sur des territoires pour lesquels les droits n’ont pas été acquis. Dans le cadre du règlement Câble-Satellite, garantissons aux créateurs, et aux cinématographies les plus fragiles, les moyens nécessaires au financement de leurs œuvres et combattons toute stratégie de contournement" attendent les producteurs, cinéastes et comédiens auteurs de ce texte.

Ils rappellent, en matière de financement que le programme de financement européen Media "est déjà un des plus petits programmes financés par la Commission européenne et le seul consacré à notre secteur" et "pourraient être encore réduits". "Conscients de son soutien déterminant, tant pour les films que pour les publics qui les découvrent, renforçons et pérennisons ce programme emblématique de l’attachement européen au cinéma" demandent-ils.

Dans le même temps, ils remarquent que les GAFAN (Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix) et certains acteurs globaux accentuent "la concurrence déloyale entre acteurs vertueux et non vertueux". Ils réclament que "L’Europe, si elle veut garder une place majeure dans l’avenir, se doit d’inventer des lois adaptées au monde numérique d’aujourd’hui, afin d’imposer des règles équitables : dans le cas contraire, cela reviendrait à créer, au sein même de l’Union, des « paradis anti-culturels », chevaux de Troie d’une culture dominante."

La quadrature du cercle de la diffusion

Enfin, pour que "Le cinéma, dans toute sa diversité, (irriguent) l’ensemble des territoires", ils proposent d'inventer "un outil européen de référencement des œuvres" qui "encouragerait la circulation des films dans les Etats-Membres où ils seraient encore indisponibles plusieurs années après la sortie initiale." "Travaillons avec les plateformes. Encourageons-les à éditorialiser le cinéma européen et à le valoriser auprès des millions de spectateurs des Etats-Membres. Sur ces services, lors des transpositions en lois nationales, soyons ambitieux et allons, pays par pays, au-delà du plancher de 30% d’œuvres européennes bientôt imposé par la réglementation européenne".

Ils souhaiteraient aussi la création d'un "Festival des cinéastes européens présentant les œuvres primées de chaque pays, et voyageant d’une capitale européenne à l’autre, faisons la promotion de nos plus belles créations. Invitons le public à plébisciter la diversité européenne."

Cette mobilisation n'est pas nouvelle. Régulièrement, à Berlin, Cannes (la dernière date de mai dernier, avec une grande partie de signataires en commun et de nombreuses revendications similaires), ou Venise, les professionnels lancent des appels, des pistes de réflexions, des tribunes pour faire pression sur une Europe relativement absente sur le plan des idées et souvent soumises à des acteurs transnationaux. Le programme Europe Créative ne pèse que 1,46 milliard d'euros pour la période 2014-2020. Rappelons que Netflix va investir 8 milliards de dollars cette année pour la création de contenus originaux.

Austria / Autriche

Barbara Albert

Belgium / Belgique

Dominique Abel, Lucas Belvaux, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Fiona Gordon, Frédéric Sojcher, Felix Van Groeningen

Bulgaria / Bulgarie

Vera Chandelle, Kristina Grozeva, Tonislav Hristov, Kamen Kalev, Vesela Kazakova, Veselka Kiryakova, Stefan Komandarev, Dimitar Kotsev-Shosho, Milko Lazarov, Tsvetodar Markov, Ilian Metev, Mina Mileva, Elitsa Petkova, Ralitsa Petrova, Mila Turajlic, Vania Rainova, Mira Staleva, Petar Valchanov, Pavel Vesnakov, Maya Vitkova-Kosev, Rositsa Vulkanova

Croatia / Croatie

Hrvoje Hribar, Danilo Šerbedžija

Cyprus / Chypre

Tonia Mishiali

Denmark / Danemark

Ole Christian Madsen, Annette K. Olesen, Christina Rosendahl, Birgitte Stærmose

Finland / Finlande

Saara Saarela

France

Jean Achache, Jérémy Banster, Patricia Bardon, Luc Béraud, Charles Berling, Julie Bertuccelli, Gérard Bitton, Sophie Blondy, Bertrand Bonello, Patrick Braoudé, Catherine Breillat, Dominique Cabrera, Christian Carion, Jean-Michel Carré, Olivier Casas, Elie Chouraqui, Etienne Comar, Catherine Corsini, Dominique Crèvecoeur, Audrey Dana, Edouard Deluc, Claire Denis, Dante Desarthe, Léon Desclozeaux, Jérôme Diamant-Berger, Evelyne Dress, Jacques Fansten, Joël Farges, Frédéric Fonteyne, Philippe Garrel, Costa Gavras, Jacques-Rémy Girerd, Eugène Green, Robert Guédiguian, Agnès Jaoui, Thomas Jenkoe, Lou Jeunet, Arthur Joffé, Pierre Jolivet, Cédric Klapisch, Gérard Krawczyk, Jeanne Labrune, Eric Lartigau, Michel Leclerc, Philippe Le Guay, Claude Lelouch, Jean Marboeuf, Nathalie Marchak, Tonie Marshall, Radu Mihaileanu, Jonathan Millet, Steve Moreau, Philippe Muyl, Olivier Nakache, Michel Ocelot, Euzhan Palcy, Martin Provost, Raphaël Rebibo, Christophe Ruggia, Céline Sallette, Jean-Paul Salomé, Tessa-Louise Salomé, Pierre Salvadori, Manuel Sanchez, Jean-Pierre Sauné, Pierre Schoeller, Arnaud Sélignac, Joël Séria, Charlotte Silvera, Abderrahmane Sissako, Bertrand Tavernier, Cécile Telerman, Danièle Thompson, Eric Tolédano, Arnaud Viard

Germany / Allemagne

Fatih Akin, Emily Atef, Reza Bahar, Peter Carpentier, Nicole Gerhard, Jochen Greve, Brita Knöller, Fabian Massah, Hans-Christian Schmid, Tobias Siebert

Greece / Grèce

Elina Psykou

Hungary / Hongrie

Bela Tarr

Iceland / Islande

Benedikt Erlingsson, Fridrik Thor Fridriksson

Italy / Italie

Giovanni Amelio, Francesca Archibugi, Marco Bellocchio, Cristina Comencini , Emanuele Crialese, Matteo Garrone, Fabio Grassadonia, Luca Guadagnino, Daniele Luchetti, Francesca Marciano, Mario Martone, Ivano de Matteo, Sandro Petraglia, Antonio Piazza, Giuseppe Piccioni, Marco Risi, Gabriele Salvatores, Valia Santella, Stefano Sardo, Andrea Segre, Alberto Simone, Silvio Soldini, Massimo Spano, Marco Tullio Giordana, Carlo Verdone, Daniele Vicari

Latvia / Lettonie

Ieva Romanova

Lithuania / Lituanie

Arunas Matelis

Netherlands / Pays-Bas

Martijn Winkler

Norway / Norvège

Sverre Pedersen, Joachim Trier

Poland / Pologne

Karolina Bielawska, Jacek Bromski, Agnieszka Holland, Malgorzata Szumowska

Romania / Roumanie

Catalin Mitulescu, Cristian Mungiu, Corneliu Porumboiu

Slovenia / Slovénie

Klemen Dvornik

Spain / Espagne

Juan Antonio Bayona, Pablo Berger, Isabel Coixet, José-Luis Cuerda, José Luís García Sánchez, Manuel Gutierrez Aragón, Javier Rebollo, Emilio Ruiz Barrachina, David Trueba, Fernando Trueba, Felipe Vega

Sweden / Suède

Elisabet Gustafsson, Christina Olofson

Switzerland / Suisse

Ursula Meier

United-Kingdom / Royaume-Uni

John Boorman, Simon Brook, Dan Clifton, Stephen Frears, Ken Loach, Rebecca O’Brien, Sir Alan Parker, Paul Powell, Charles Sturridge, Carole Tongue, Susanna White

Une journée Europe Créative à Paris

Posté par vincy, le 9 novembre 2013

Le Relais Culture Europe est le Media Desk France, accompagné des équipes du programme Media de Strasbourg, organisent le 12 novembre une journée de présentation du programme Europe Créative de la Commission européenne, qui remplacera Media pour la période 2014-2020. La journée Europe Créative se tiendra au Centre Pompidou.

La matinée est consacrée à "Quelle Europe culturelle à l’horizon 2020 ?", une série de conférences et débats autour des objectifs et des enjeux de ce nouveau programme. L'après midi est dédiée aux "Ateliers « MEDIA » & « Culture »", permettant de prendre connaissance des axes spécifiques aux 2 volets du programme. L’Atelier MEDIA portera plus spécifiquement sur les soutiens à la Production Indépendante et à la Distribution.

"Les débats ainsi que l’atelier MEDIA seront filmer et disponible dans les jours qui suivent la manifestation sur cette page" mentionne le communiqué de Media France.

Selon l’accord trouvé entre les 3 structures de l’Union, Europe Créative sera doté de 1,462 milliard d’euros pour la période 2014-2020. Soit :
- 824 millions d’euros d’aides consacrés au secteur cinématographique et audiovisuel (actuellement couvert par le programme MEDIA)
- 455 millions d’euros à la culture
- 184 millions d’euros pour un nouveau volet trans-sectoriel qui comprendra notamment un mécanisme de garantie financière pour les secteurs culturels et créatifs.

Cependant, le programme Europe Créative doit encore être voté par le Parlement européen ce mois-cipour être adopté. Les premiers appels à propositions Europe Créative pourraient alors être lancés avant la fin de l’année.

Cannes 2011 : l’Europe fête les 20 ans du programme MEDIA

Posté par vincy, le 16 mai 2011

Après 6 mois de crise, de lobbying (voir actualité du 16 février dernier) et finalement de happy ending, le programme d'aide au cinéma de la Commission européenne, connu sous le nom de MEDIA, a pu fêter ses 20 ans au Festival de Cannes.

Ce programme a représenté en deux décennies l'équivalent de 1,5 milliard d’euros dans l’industrie du cine?ma europe?en.

Pour marquer l'événement, la Commissaire européenne à la Culture Androulla Vassiliou a monté les marches pour la projection dimanche soir de The Artist, accompagne?e du Ministre franc?ais de la Culture et de la Communication Fre?de?ric Mitterrand, et surtout de 20 cine?astes invite?s pour la célébration de cet anniversaire : Theo Angelopoulos (Gre?ce), Lucas Belvaux (Belgique), Le?a Binzer (Gre?ce), Jochem De Vries (Pays-Bas), Costa Gavras (France), Bent Hamer (Norve?ge), Laurent Heynemann(France), Kamen Kalev (Bulgarie), Ole Christian Madsen (Danemark), Arunas Matelis (Lituanie), Olivier Masset-Depasse (Belgique), Radu Mihaileanu (Roumanie-France), Catalin Mitulescu (Roumanie), Adela Peeva (Bulgarie), Michael Radford (Grande-Bretagne), Paolo Sorrentino (Italie), Petr Vaclav (Re?publique Tche?que) et Jaco Van Dormael (Belgique).

Un dîner les a réunis par la suite.

Ce même jour, Mme Vassiliou a remis exceptionnellement deux prix MEDIA du Talent europe?en 2011. Vira?g Zombora?cz (Hongrie) et Hanna Sko?ld (Sue?de) pour leurs films Afterlife et Granny’s Dancing on the Table. Vous pouvez voir les courts-métrages de la première sur son compte Vimeo. Elle a fait partie du Berlinale Talent Campus en 2010. A 27 ans, cette cinéaste en devenir est intéressée par la lutte des sexes, l'érotisme, la peur de la mort et l'angoisse existentielle. Afterlife, son projet ici primé, est une comédie "réaliste et magique" à propos d'un homme qui a toujours que son fils était un fantôme, jusqu'au jour où il en est vraiment un. La seconde, issue du collectif Nasty Old People, a imaginé un film transmédia, récompensé par le prix ARTE's Power to the The Pixel. A partir d'histoires sur le thème de l'identité, des origines, de la sexualité, du pouvoir, de la solitude, Granny’s Dancing on the Table va devenir un film et un jeu vidéo, en plus de performances réelles dans des lieux publiques. L'histoire commencera avec le tremblement de terre de Messine, en Sicile, en 1908. Elle reposera sur des contributions ouvertes à tous.

Lors de la remise des prix, la Commissaire a espérer voir ces deux films à Cannes très rapidement. MEDIA a aidé douze films ayant reçu la Palme d'or. Cette année, 20 films, dont sept réalisés par des français, sont présents toutes sélections confondues : Amodovar, Bonello, les Dardenne, Kaurismäki, Mihaileanu, Moretti, Sorrentino, Von Trier, Honoré, entres autres, ont bénéficié du programme.

Aujourd'hui, lundi 16 mai, la Commissaire et les 20 cine?astes europe?ens ont rendez-vous pour ba?tir ensemble l’avenir du programme à la veille de son renouvellement. Mme Vassiliou espère rassurer l'industrie : « Des inquie?tudes ont e?te? exprime?es ces derniers mois et je souhaite balayer ces craintes une fois pour toutes. Le programme MEDIA sera maintenu dans la dure?e. Nous sommes de?termine?s a? poursuivre sur cette lance?e afin d’e?tendre le champ des activite?s du Programme MEDIA tout en ame?liorant son efficacite?. »

Le programme européen MEDIA survivra-t-il au delà de 2014?

Posté par vincy, le 16 février 2011

Que va devenir le programme MEDIA (*), qui fête ses 20 ans cette année, après 2014? La commission à tendance très libérale de José Manuel Barroso aurait la volonté de fusionner MEDIA avec d'autres programmes.

L'inquiétude commence à se transformer en angoisse. Une déclaration commune des responsables des différentes "CNC" européens a été envoyée au Président de la Commission et à la Commissaire en charge de la Culture, la cypriote Androulla Vassiliou.

En jeu : le budget de MEDIA et ses missions, très utiles pour les coproductions européennes et les films d'auteur. C'est l'identité même du cinéma européen qui serait mise en danger. Une diversité menacée qui amènerait un renforcement des studios et une concentration des moyens, et par conséquent un affaiblissement des prises de risque.

Il faudra attendre fin février pour connaître les premiers arbitrages budgétaires en vue de travailler sur le budget 2014-2018 et du programme Europe 2020.

Il est temps de paniquer. La Commission européenne a fait clairement savoir depuis quelques mois qu'elle allait réorganiser sa politique d'aides. Or MEDIA avait lancé une consultation fin septembre afin de se défendre face aux coupes prévues par Barroso. Résultats : en novembre, MEDIA alertait les professionnels français car l'organisme avait reçu trop peu de réponses. Un désintérêt de la profession? On n'ose y croire, à moins d'avoir une courte vue.

La remise en cause du programme provient aussi de ce faible nombre de réponses, qui n'encourage pas la Commission à vouloir reconduire le programme, ainsi remis en cause. Pas faute d'avoir été prévenus. Certes, MEDIA a peu communiqué; certes, le lobbying n'a pas été assez intense; mais les producteurs français ont)ils conscience de l'importance de ce programme, qu'ils sont bien heureux de trouver pour des films exigeants? Actuellement le programme MEDIA est financé jusqu'en 2013. Pour son exercice 2007-2013, il a reçu 755  millions d'euros. Pour exemple, en 2010, 11 films présentés à Venise et 20 films à Cannes avaient reçu son soutien.

Une audition publique concernant "Le futur des programmes MEDIA" se tiendra le 18 mars à Bruxelles (inscription).

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*MEDIA est le programme de soutien de l'UE pour l'industrie audiovisuelle européenne. MEDIA intervient à la fois en amont et en aval de la production: en cofinançant la formation continue des professionnels, le développement de projets de production (films, téléfilms, documentaires, animations et multimédias), la distribution et la promotion des œuvres  européennes...

La « Europa Film Treasures » ou la cinémathèque gratuite sur Internet…

Posté par geoffroy, le 14 février 2009

paul nadarEn juillet 2008, une nouvelle plate-forme de diffusion cinématographique a vu le jour sur la toile. Tout d’abord décliné sous la forme d’une offre de coffrets DVD, le projet s’est orienté, il y a maintenant deux ans, vers un formidable pari culturel unique en Europe. Cette évolution tout autant stratégique, qu’éditoriale – même s’il ne faut pas occulter son aspect économique – a permis la création d’un fond de référencement et de consultation en ligne dynamique aussi précieux qu’il demeure aujourd’hui indispensable. Ainsi, les Trésors des Archives Européennes deviennent la première cinémathèque interactive à proposer des joyaux oubliés ou jadis perdus du 7e art consultables gratuitement par les internautes.

Un homard dans le projecteur 

A l’origine du projet, il y a Serge Bromberg. Ce passionné de cinéma, collectionneur, restaurateur de vieux films, directeur artistique du Festival international du film d'animation d'Annecy et président-fondateur de Lobster Films, a compris l’extraordinaire potentiel d’une telle interface d’information accessible pour tous, qu’ils soient chercheurs, cinéphiles ou bien simples visiteurs d’un jour.

En proposant la (re)découverte du Patrimoine européen d’un art aussi universel, l'EFT offre une pluralité de regards sur un siècle d’images et dont le Programme Nadar, film réalisé par Paul Nadar en 1896, en est le porte étendard chronologique. Rendu possible par un effort d’investissement aussi bien public (la subvention européenne du Programme Média représente 50% du financement total ; aide substantielle du CNC) que privé (l’opérateur Orange assurant un rôle de sponsoring), le site met à disposition des films sans contrepartie financière.

Fort d’un partenariat unique avec pas moins de 28 cinémathèques venues de toute l’Europe (Russie inclus), l'EFT propose aujourd’hui un fond cinématographique regroupant 76 films diffusés en VoD au format Streaming (non téléchargeable) et en version originale. Le travail entre les différentes cinémathèques est systématiquement mis en avant. Il y a effort d'exhaustivité au travers des genres proposés . La qualité des films diffusés provient de la veille qualitative entres les cinémathèques, l’EFT et Lobster Films, qui peut conduire, le cas échéant, à effectuer un travail de restauration visuelle et sonore des films. L’harmonisation des différentes interfaces linguistiques et la cohérence éditoriale du site s'illustre à travers des fiches pratiques (origine, histoire et détails techniques des 76 films référencés). Ces paramètres révèlent une volonté non feinte de toucher un large public en faisant du Patrimoine cinématographique un vecteur de culture, de divertissement et de recherche.

Des films qui ont l'âge de la retraite

La programmation comporte 70% de films européens (quota imposé par le Programme Média) et doit proposer un sous-titrage d’au moins trois langues (le site en offre cinq avec le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien). Les films, majoritairement de format court, s’échelonnent de 1896 à 1999 mais doivent avoir les autorisations des ayants droit (il faut attendre soixante dix ans pour que les œuvres tombent dans le domaine public) pour être diffusés légalement sur le site. C’est pour cette raison que la plupart des films datent d’avant 1950. la joie de vivre

Depuis le lancement du site au Festival de La Rochelle le 3 juillet dernier, l’apport reste irrégulier (dans ce domaine, l’Europa Film Treasures dépend beaucoup des cinémathèques) et doit, là aussi, se plier à un quota d’heures ou de titres/an fixé par le Programme Média. Si l’idée d’établir, à terme, un fond de plusieurs milliers de titres n’est pas envisagé, le choix des films (origine, genre ou durée) doit correspondre à un cahier des charges précis en lien avec l’idée de proposer un cinéma dit de Patrimoine. C’est tout l’enjeu du travail d’éditorialisation de Lobster Films, coordinateur du projet et véritable interlocuteur avec les cinémathèques participantes.

Dans ce cadre, la principale difficulté, comme aime à le souligner Serge Bromberg, n’est pas « tant de trouver des vieux films et de les restaurer, mais c’est de leur trouver un public ». A ce titre, L’European Film Treasures à tout pour devenir cette ouverture nouvelle et enrichissante à même de séduire un public curieux et surtout désireux de découvrir des films qui, sans l’existence de cette plate-forme, resteraient à moisir au fond d’un tiroir. Brynony Dixon, conservateur des archives du British Film Institute, considère, ni plus ni moins, que L’European Films Treasures est «en bonne position pour faire ce qui pourrait être les plus importantes archives de films en Europe ».

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Le site internet
photos : Le programme Nadar, de Paul Nadar, 1896 et La joie de vivre, de Anthony Gross et Hector Hoppin, 1934