Mad Max Fury Road: le choix détonnant de la critique international

Posté par vincy, le 2 septembre 2015

Le grand prix de la Fipresci - qui sera remis lors de la cérémonie de clôture du festival de San Sebastian le 26 septembre - va être remis cette année à... Mad Max Fury Road. Etonnant non? C'est la première fois qu'un blockbuster américain remporte ce prix des prix, qui nous avait plutôt habitué à honorer des films d'auteurs ou du cinéma américain indépendant (Paul Thomas Anderson, Richard Linklater, Terrence Malick). Anderson, avec Almodovar et Haneke, sont les seuls à avoir été primés deux fois depuis la création du prix en 1999.

C'est la première fois aussi qu'un cinéaste australien, ici George Miller, remporte cette récompense. Et c'est surtout la 11e fois qu'un film présenté à Cannes gagne ce prix.

Pourtant face à Mad Max Fury Road (hors compétition à Cannes), le choix était pointu et appréciable:  Le fils de Saul de László Nemes (Grand prix du jury à Cannes), The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (Prix de la mise en scène à Cannes), Taxi Téhéran de Jafar Panahi (Ours d'or à Berlin)

Le Fils de Saul: 4 prix à Cannes et l’adoubement de Claude Lanzmann

Posté par vincy, le 26 mai 2015

le fils de saul

Le distributeur Ad Vitam est l'un des grands vainqueurs du 68e Festival de Cannes avec deux prix pour Paulina (Grand prix Nespresso de la Semaine de la Critique, Prix FIPRESCI des sections parallèles), deux prix pour The Assassin (Prix de la mise en scène, prix Cannes Soundtrack), un prix pour Mustang (Label Europa Cinema). Et, record du Festival, 4 prix pour Le fils de Saul, premier film de Laszlo Nemes: Grand prix du jury, Prix FIPRESCI de la compétition, Prix François Chalais et Prix Vulvain de la CST pour le son.

Prévu dans les salles françaises pour novembre prochain, Le fils de Saul, produit par Films distribution, et déjà acquis pour les Etats-Unis par Sony Pictures Classics qui veut en faire un oscarisable, aurait pu être sujet à polémique. Mais Cannes, encore plus cette année, n'avait pas goût à la polémique. Deux films hués en projection presse et aucune passion, même pour le sulfureux Love de Gaspar Noé. Désormais tout est évacué en un tweet souvent excessif à la sortie de la salle. Au milieu de cette apathie, on aurait pu s'attendre à des débats de fonds, des échanges argumentés virulents autour de quelques oeuvres comme Dheepan ou Le fils de Saul, ne serait-ce que par leur sujet.

35mm argentique

En d'autres temps, Le Fils de Saul aurait fait s'écharper les festivaliers autour de son histoire: en octobre 44, à Auschwitz-Birkenau, Saul Ausländer, membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolés du reste du camp, devant aidé les nazis dans leur plan d'extermination, au sein même des crématoriums et des chambres à gaz, sait qu'il n'a pas d'autre choix que de s'évader: sinon, il sera, comme ses camarades, exécutés. Le procédé cinématographique est puissant: Saul est quasiment de tous les plans, au premier plan même. On devine les atrocités de cette industrie à la chaîne de la mort, mais l'image est constamment floue en arrière plan. On voit sans voir. Laszlo Nemes ne voulait pas que son film soit beau, ni séduisant, ni un film d'horreur. Saul devait être notre unique lien, à nous spectateurs: il ne fallait pas dépasser ses capacités de vision, d'écoute et de présence. "Nous avons voulu utiliser la pellicule argentique 35 MM [dont il a fait l'éloge en recevant son Grand prix dimanche dernier] et un processus photochimique à toutes les étapes du film" explique-t-il pour justifier sa démarche. Il a utilisé un format restreint, un objectif de 40 mm, plutôt que le scope.

Les rouleaux d'Auschwitz

"Je ne voulais pas montrer l'horreur de face, ne surtout pas reconstituer l'épouvante en entrant dans une chambre à gaz tandis que les gens y meurent". Ce qui n'empêche pas Saul, et nous avec, d'y rentrer pour débarrasser les corps, nettoyer, effacer les traces. Laszlo Nemes a eu l'idée du Fils de Saul, lors du tournage de L'Homme de Londres, de Bela Tarr, dont il était l'assistant réalisateur. A l'occasion d'une semaine "off", il achète un livre, Des voix sous la cendre, édité par le Mémorial de la Shoah (disponible en France au Livre de poche). Plus connu sous le nom des "rouleaux d'Auschwitz", ce recueil de textes écrits par des Sonderkommando, retrouvés enterrés et cachés, décrivent le quotidien et l'organisation du camp, les règles de fonctionnement et les tentatives de résistance.

Pour Lanzmann, Nemes a inventé quelque chose

En commençant à travailler sur son scénario, avec Clara Royer, il a lu d'autres témoignages et a revu les séquences sur les Sonderkommando dans Shoah de Claude Lanzmann, oeuvre somme et référence. Lanzmann a souvent eu la parole très critique vis-à-vis des films qui s'attaquaient à l'Holocauste. A commencer par La Liste de Schindler de Steven Spielberg. Dans un entretien à Télérama, Lanzmann s'explique: "J'aime beaucoup Steven Spielberg et ses films mais quand il a réalisé La Liste de Schindler il n'a pas suffisamment réfléchi à ce qu'était le cinéma et la Shoah, et comment les combiner. Le Fils de Saul est l'anti-Liste de Schindler. Il ne montre pas la mort, mais la vie de ceux qui ont été obligés de conduire les leurs à la mort. De ceux qui devaient tuer 400 000 personnes en trois ou quatre mois."

Lanzmann refuse son image de juge-arbitre sur le cinéma et la Shoah: "Je ne suis pas un excommunicateur, ni un type qui condamne d'avance. On propose au festival de Cannes un film hongrois sur les commandos spéciaux d'Auschwitz, je n'ai aucune raison de ne pas le voir." Ne tarissant pas d'éloges sur le réalisateur du Fils de Saul, il affirme que "László Nemes a inventé quelque chose. Et a été assez habile pour ne pas essayer de représenter l'holocauste. Il savait qu'il ne le pouvait ni ne le devait. Ce n'est pas un film sur l'holocauste mais sur ce qu'était la vie dans les Sonderkommandos. (...) Ce que j'ai toujours voulu dire quand j'ai dit qu'il n'y avait pas de représentation possible de la Shoah, c'est qu'il n'est pas concevable de représenter la mort dans les chambres à gaz. Ici, ce n'est pas le cas."

Berlin 2015: Panahi, Hartley, Guzman, Muylaert, Schipper parmi les premiers récompensés

Posté par vincy, le 14 février 2015

Que Horas Ela Volta?

La Berlinale 2015 a déjà dévoilé la plupart de ses prix, hormis ceux du jury de la compétition (lire les pronostics) et celui du meilleur premier film. Dans la section Panorama, la brésilienne Anna Muylaert a remporté le grand prix, en plus du prix Cicae. L'Allemand Sébastien Schipper avec Victoria, l'un des favoris de la compétition, a aussi fait coup double avec un prix du public et un prix des cinémas d'art et essais allemand. On notera parmi les cinéastes en compétition que le chilien Patricio Guzman et l'iranien Jafar Panahi ont été distingués respectivement par le jury écuménique et la critique internationale.

Sélection Panorama

Prix du public du meilleur film: Que Horas Ela Volta? (The Second Mother), Anna Muylaert, Brésil
2e place pour Stories of Our Lives, Jim Chuchu, Kenya
3e place pour Härte (Tough Love), Rosa von Praunheim, Allemagne

Prix du public du meilleur documentaire: Tell Spring Not To Come This Year, Saeed Taji Farouky et Michael McEvoy, Royaume Uni
2e place pour The Yes Men Are Revolting, Laura Nix, Andy Bichlbaum et Mike Bonanno, Etats-Unis
3e place pour Iraqi Odyssey, Samir, Suisse

Prix Fipresci

Compétition: Taxi, Jafar Panahi, Iran
Panorama: Paridan az Ertefa Kam (A Minor Leap Down), Hamed Rajabi, Iran
Forum: Il gesto delle mani (Hand Gestures), Francesco Clerici, Italie

Jury écuménique

Compétition: El botón de nácar (Le bouton de nacre), Patricio Guzmán, Chili
Panorama: Ned Rifle, Hal Hartley, Etats-Unis
Forum: Histoire de Judas, Rabah Ameur-Zaïmeche, France

Prix des cinémas d'art et d'essai CICAE

Panorama: Que Horas Ela Volta?, Anna Muylaert, Brésil
Forum: Zurich, Sacha Polak, Allemagne

Label Europa Cinemas

Mot Naturen, Ole Giæver et Marte Vold, Norvège

Prix des lecteurs du Berliner Morgenpost

Victoria, Sebastian Schipper, Allemagne

Prix des lecteurs du Tagesspiegel

Flotel Europa, Vladimir Tomic, Danemark

Prix des lecteurs de LSE - The Siegessäule

Zui Sheng Meng Si, Chang Tso-Chi, Taïwan

Prix de la Guilde des cinémas d'art et d'essai allemands

Victoria, Sebastian Schipper, Allemagne

Prix de la Paix

The Look of Silence, Joshua Oppenheimer, Etats-Unis

Sélection Generation 14plus

Grand Prix: The Diary of a Teenage Girl, Marielle Heller, Etats-Unis
Mention spéciale: Nena, Saskia Diesing, Pays-Bas
Prix spécial du jury: Politische Bildung (Federal Agency for Civic Education): Coach, Ben Adler, France
Mention spéciale: Tuolla puolen (Reunion), Iddo Soskolne et Janne Reinikainen, Finlande

Boyhood, film de l’année pour la critique internationale

Posté par redaction, le 8 septembre 2014

Est-ce vraiment une surprise? Boyhood de Richard Linklater a été reconnu comme meilleur film de l'année par la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRZESCI). 533 membres de la fédération ont désigné ce film réalisé sur douze ans comme leur favori, loin devant les trois autres finalistes: Ida de Pawel Pawlikowski, Grand Budapest Hotel de Wes Anderson et Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan.

Ours d'argent du meilleur réalisateur au dernier festival de Berlin, et joli succès public international (30 millions de $ au B.O.mondial), le film est encore à l'affiche en France, plus de 6 semaines après sa sortie.

Richard Linklater recevra son prix au Festival du film de San Sebastian, le 19 septembre. Boyhood sera projeté à cette occasion.

Le réalisateur américain succède à Abdelattif Kechiche (La vie d'Adèle). Depuis la création de ce Grand prix en 1999, ont été récompensés Pedro Almodovar (Tout sur ma mère, Volver), Paul Thomas Anderson (Magnolia, There Will Be Blood), Jafar Panahi (Le cercle), Aki Kaurismäki (L'homme sans passé), Nuri Bulge Ceylan (Usak/Loin), Jean-Luc Godard (Notre musique), Kim Ki-duk (Locataires), Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours), Michael Haneke (Le ruban blanc, Amour), Roman Polanski (The Ghost Writer) et Terrence Malick (The Tree of Life).

Cannes 2014 : les favoris de la Fipresci

Posté par vincy, le 28 mai 2014

Le jury des critiques internationaux (Fipresci) présents au 67e Festival de Cannes a rendu son verdict vendredi dernier.

En compétition, la Palme d'or Sommeil d'hiver de Nuri Bilge Ceylan a été plébiscitée. À Un certain regard, c'est Jauja de Lisandro Alonso qui a séduit. Pour les sélections parallèles - Quinzaine des réalisateurs et Semaine de la critique - Les combattants de Thomas Cailley a remporté leurs suffrages.

De leur côté, les autres membres de la Fipresci présents à Cannes avaient la possibilité de noter les films tout au long du Festival. Si l'on regarde le tableau précis des votes on constate que les goûts des critiques "lambda" sont relativement proches de ceux des jurés. Avec 4,00 de moyenne, le film de Nuri Bilge Ceylan domine de peu Mommy de Xavier Dolan (3,94), Leviathan d'Andrey Zvyagintsev (3,79) et Mr. Turner de Mike Leigh (3,61). Trois films ont été rejetés avec une note inférieure à la moyenne : Captives d'Atom Egoyan (1,65), The Search de Michel Hazanavicius (1,88) et Saint Laurent de Bertrand Bonello (2,06).

Côté Un Certain Regard, la meilleure moyenne (4,40) revient en revanche à White God de Kornél Mundruczó, qui d'ailleurs à reçu le Prix du meilleur film dans cette sélection. Jauja, qui a empoché le prix de la Fipresci, n’atteint que 3,38. Trois autres films - Force majeure (Turist), Amour fou et Le sel de la terre - tutoyaient les scores du gagnant. C'est là toute la différence entre une distinction purement chiffrée et de vraies délibérations.

A noter malgré tout que le vainqueur des sélections parallèles remporte à la fois la meilleure note dans le tableau des critiques et le prix décerné par le jury Fipresci. Là encore, la profession se retrouve.

Toutefois, au-delà de ces constatations, on remarque surtout que les journalistes accrédités sont loin de voir tous les films, y compris en compétition. Un comble.

Berlin 2014 : Boyhood reçoit deux prix avant le Palmarès final

Posté par vincy, le 15 février 2014

poster 64e festival de berlin 2014Prix de la Guilde des cinémas art & essai allemands
- Boyhood, de Richard Linklater

Prix Fipresci / critique internationale :
- Compétition : Aimer, Boire et Chanter, de Alain Resnais
- Panorama : Hoje eu quero voltar sozinho (The Way He Looks), de Daniel Ribeiro
- Forum : Forma, de Ayumi Sakamoto

Prix CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d’Art et d’Essai)
- Panorama : Kuzu (The Lamb), de Kutlu? Ataman
- Forum : She's Lost Control, de Anja Marquardt

Prix Label Europa Cinemas
- Blind, de Eskil Vogt

Prix du jury écuménique
- Compétition : Kreuzweg (Stations of the Cross), de Dietrich Brüggemann
Mention spéciale : '71, de Yann Demange
- Panorama : Calvary, de John Michael McDonagh
Mention spéciale : Triptyque de Robert Lepage, Pedro Pires
- Forum : Sto spiti (At Home), de Athanasios Karanikolas

Prix ARTE international
Emir Baigazin (Kazakhstan)

Prix des lecteurs du Berliner Morgenpost
- Boyhood, de Richard Linklater

Venise 2013 : Stephen Frears récolte plusieurs prix avant le palmarès de la compétition

Posté par vincy, le 7 septembre 2013

stephen frears judy dench steve coogan philomena venise 2013Anna Odell, Amos Gitai, Alexandros Avranas, Alessandro Rak, Uberto Pasolini, Matteo Oleotto, Frederick Wiseman, Emma Dante et Jean Denizot repartiront du 70e Festival de Venise avec plusieurs prix, remis avant ceux de la compétition officielle ce samedi soir. Xavier Dolan reviendra au Canada avec un seul, mais le plus prestigieux des prix parallèle : celui de la critique internationale. Les Français sont relativement absent de cette foison de prix vénitiens. En revanche, Stephen Frears réalise une razzia impressionnante avec 7 distinctions de jurys différents. Film préféré des critiques comme du public, Philomena aura été le grand coup de coeur des festivaliers cette année.

FIPRESCI Award
Meilleur film (compétition) : Tom à la ferme de Xavier Dolan
Meilleur film (sélections parallèle) : The Reunion (Återträffen) de Anna Odell

SIGNIS Award
Philomena de Stephen Frears
Mention spéciale: Ana Arabia by Amos Gitai

Leoncino d'Oro Agiscuola per il Cinema Award
Sacro GRA de Gianfranco Rosi
Cinéma pour UNICEF mention à Philomena de Stephen Frears

Francesco Pasinetti Awards
Meilleur film : Still Life de Uberto Pasolini
Meilleurs acteurs : Elena Cotta, Alba Rohrwacher, Antonio Albanese
Mention spéciale : Maria Rosaria Omaggio dans Walesa. Man of Hope
Mention spéciale : Il terzo tempo de Enrico Maria Artale

Brian Award
Philomena de Stephen Frears

Queer Lion Award

Philomena de Stephen Frears

Arca CinemaGiovani Award
Meilleur film : Miss Violence de Alexandros Avranas
Meilleur film italien : L'Arte della Felicità de Alessandro Rak

CICT - UNESCO “Enrico Fulchignoni” Award
At Berkeley de Frederick Wiseman

Christopher D. Smithers Foundation Award
Joe de David Gordon Green

CICAE - Cinema d’Arte e d’Essai Award
Still Life de Uberto Pasolini

FEDIC Award
Zoran, il mio nipote scemo de Matteo Oleotto
Mention spéciale : L’arte della felicità de Alessandro Rak

Fondazione Mimmo Rotella Award
L’intrepido de Gianni Amelio

Future Film Festival Digital Award
Gravity de Alfonso Cuarón
Mention spéciale : The Zero Theorem de Terry Gilliam

P. Nazareno Taddei Award
Philomena de Stephen Frears

Lanterna Magica (CGS) Award
L’intrepido de Gianni Amelio

Open Award
Serena Nono (Venezia salva)

Lina Mangiacapre Award
Via Castellana Bandiera de Emma Dante
Mention spéciale : Traitors de Sean Gullette et aux activistes Femen pour Ukraina Ne Bordel de Kitty Green<

Mouse d'Oro Award
Meilleur film (compétition) : Philomena de Stephen Frears
Meilleur film (hors compétition) : At Berkeley de Frederick Wiseman
Mention spéciale : Jiaoyou (Stray Dogs) de Tsai Ming-liang
Mention spéciale : Die andere heimat – Cronik einer sehnsucht de Edgar Reitz.

UK-ITALY Creative Industries Award – Best Innovative Budget
Il terzo tempo de Enrico Maria Artale
Medeas de Andrea Pallaoro
Kush de Shubhashish Bhutiani

Gillo Pontecorvo Award – Arcobaleno Latino
Meilleur film :Con il fiato sospeso de Costanza Quatriglio
Gillo Pontecorvo Award – Arte e Industria : Walter Veltroni

Young Jury Members of the Vittorio Veneto Film Festival
Philomena de Stephen Frears
Mention spéciale pour un premier film : Via Castellana Bandiera de Emma Dante

“Civitas Vitae prossima” Award
Still Life de Uberto Pasolini

Green Drop Award
Ana Arabia de Amos Gitai

Soundtrack Stars Award
Best Soundtrack Award : Via Castellana Bandiera de Emma Dante
Mention spéciale : Ryuchi Sakamoto (Le vent se lève)

Schermi di Qualità Award
Zoran, il mio nipote scemo de Matteo Oleotto

Ambiente WWF Award
Amazonia de Thierry Ragobert

RaroVideo – International Critics’ Week Award
Zoran, il mio nipote scemo de Matteo Oleotto

Europa Cinemas Label Award

La belle vie de Jean Denizot
Mention spéciale : Alienation de Milko Lazarov

Fedeora Awards
Giornate degli Autori – Venice Days
Meilleur film : Bethlehem de Yuval Adler
Meilleur nouveau réalisateur : Milko Lazarov (Alienation)
Mention spéciale : La belle vie de Jean Denizot

Settimana Internazionale della Critica – Venice International Film Critics Week
Meilleur film : Class Enemy de Rok Bicek
Meilleure image : Inti Briones pour Las Niñas Quispe de Sebastián Sepúlveda
Mention spéciale : Giuseppe Battiston, acteur de Zoran, il mio nipote scemo de Matteo Oleotto
Mention spéciale : Anna Odell pour son travail complet (The Reunion)

Award for Best Euro-Mediterranean film

Miss Violence de Alexandros Avranas

Bianchi Award
Enzo d’Aló

INTERFILM Award for Promoting Interreligious Dialogue
Philomena de Stephen Frears

Cannes 2013 : Lettre à Jafar Panahi – jour 11

Posté par MpM, le 25 mai 2013

l'image manquante de Rithy PanhCher Jafar,

Tu étais le grand absent de ce festival 2013, et pourtant tu n'as pas été oublié. En recevant le grand prix Un Certain Regard pour son magnifique film L'image manquante, le cinéaste Rithy Panh te l'a dédié, dans un geste d'une élégance folle.

Si Asghar Farhadi reçoit lui aussi un prix pour le Passé, aura-t-il à son tour une pensée pour toi ? Jusqu'à présent, il n'a guère mentionné ton nom, mais avoue que ça aurait de la gueule en plein théâtre lumière, devant les médias du monde entier...

Ton autre compatriote Mohammad Rassoulof, qui a reçu le prix Fipresci pour Les manuscrits ne brûlent pas, a quant à lui rendu hommage à tous ceux qui ont pris le risque de travailler avec lui. En accord avec les membres de l'équipe restés en Iran, il n'a cité aucun nom. Toutefois, on a senti que cela lui pesait de récolter seul tous les honneurs pour un film qui, plus que tout autre, n'aurait pu se faire sans l'engagement, l'abnégation et la loyauté d'un groupe soudé de personnes prêtes à prendre tous les risques pour qu'il existe.

Lecce 2013 : un palmarès équilibré

Posté par MpM, le 16 avril 2013

LecceOn peut souvent déduire la physionomie d'une compétition à la seule lecture de son palmarès. A Lecce, lors du 14e festival du cinéma européen, il semble qu'aucune grande tendance ne se soit vraiment dégagée, chaque jury récompensant des œuvres distinctes.

Et c'est vrai qu'aucun film ne sortait du lot, à l'exception notable du captivant (mais radical) Rêve et silence de Jaime Rosales, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs en 2012.

Paradoxalement, le film s'est avéré trop exigeant pour recevoir le moindre prix : dans chaque jury, il s'est en effet trouvé au moins un membre pour le détester. Et c'est vrai qu'on peut être surpris par l'approche très formelle du réalisateur catalan qui utilise presque systématiquement le plan fixe et situe hors champ une partie importante de l'action.

Au lieu d'être de simples décors, les lieux deviennent alors des personnages à part entière. Les protagonistes du film, eux, sont des êtres de passage qui vont et qui viennent, parlent, regardent, pleurent, en un mot vivent, à la fois dans et hors du cadre.

C'est donc un film bien plus consensuel qui a remporté l'Olive d'or (photo ci-dessous). Loving de Slawomir Fabicki décortique comment un jeune couple en apparence très amoureux en arrive à se faire la guerre.

Une étude de mœurs pas toujours très subtile qui oppose deux stéréotypes traditionnels : d'un côté une femme angélique et compréhensive et de l'autre un homme borné et jaloux. Passé la moitié du film, ça ne fonctionne plus, le scénario s'enfonçant dans les clichés sans vraiment explorer son sujet.

Le jury international, composé de la productrice Grazia Volpi, de l'actrice Maya Sansa, de la responsable de l’institut du film néerlandais Claudia Landsberger, du directeur du festival du film de Kiev Andriy Khalpakhchi et de l'acteur Leon Lucev, a par ailleurs récompensé Silent ones, un premier film esthétiquement ambitieux mais au scénario un peu creux, par un très logique prix de la meilleure photographie et Trois mondes de Catherine Corsini par un prix du scénario qui ferme les yeux sur les quelques passages ratés du film.

The almost man de Martin Lund repart quant à lui avec le prix spécial du jury, qui a voulu couronner le talent de l'acteur principal et la tonalité humoristique du film, portrait peu flatteur d'un homme de 35 ans en pleine crise identitaire.

De son côté, le jury Cinéeuropa s'est laissé séduire par The dead and the living de Barbara Albert, un road movie à travers l'Europe à la recherche d'un passé douloureux et indicible lié à la seconde guerre mondiale. Un film qui cherche à dire beaucoup de choses d'un coup, ce qui est rarement une bonne chose, mais qui se distingue par une bande-son très réussie.

Enfin, c'est Ships (photo ci-contre) de la cinéaste turque Elif Refig qui a reçu le prix Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique). Impressionnant par sa maîtrise cinématographique et esthétique, ce premier long métrage marque l'émergence d'une nouvelle réalisatrice pleine de promesses.

Les personnages en quête d'identité y semblent des enfants qui construisent leur propre univers, comme un refuge à l'intérieur du monde. Pour eux, l'aspiration au voyage devient aussi bien espoir et désespoir que rêve et désillusion.

Au final, presque tous les films sélectionnés sont ainsi repartis avec quelque chose, à l'exception donc du film espagnol Rêve et silence, d'un film russe particulièrement misérabiliste (Living de Vasily Sigarev) et d'un film grec pas mal fichu mais un peu poussif (11 meetings with my father de Nikos Kornilios).

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Le palmarès complet

Olive d'or du meilleur film
Loving de Slawomir Fabicki (Pologne)

Prix de la meilleure photographie
Silent ones de Ricky Rijneke (Pays-Bas)

Prix du meilleur scénario
Trois mondes de Catherine Corsini (France)

Prix spécial du jury
The almost man de Martin Lund (Norvège)

Prix du meilleur acteur
Wolfram Koch pour Our little differences de Sylvie Michel (Allemagne)

Prix du meilleur acteur dans un second rôle
Roland Rába dans Silent ones de Ricky Rijneke (Pays-Bas)

Prix Cinéeuropa
The dead and the living de Barbara Albert (Autriche)

Prix FIPRESCI
Ships d'Elif Refig (Turquie)

Cinecibo Award
Il pasticciere de Luigi Sardiello (Italie)

Emidio Greco Award
Tiger boy de Gabriele Mainetti (Italie)

Puglia show award
Matilde de Vito Palmieri (Italie)

Special Jury Mention
Rumore bianco d'Alessandro Porzio (Italie)

Ships est un film impressionnant pour sa maîtrise cinématographique et esthétique. Il marque l'émergence d'une nouvelle réalisatrice pleine de promesses qui aborde le thème de l'odyssée, c'est-à-dire du voyage, à la fois comme espoir et désespoir et comme rêve et désillusion. Les personnages en quête d'identité y semblent des enfants qui construisent leur propre univers, comme un refuge à l'intérieur du monde.

Amour, Grand prix Fipresci de l’année

Posté par vincy, le 6 septembre 2012

Palme d'or, le film de Michael Haneke Amour a été honoré aujourd'hui par le Grand Prix Fipresci, la fédération internationale des critiques de films. 225 critiques de cinéma du monde entier ont voté.

Choix assez logique. Rappelons que Le Ruban blanc, également Palme d'or, avait également reçu ce prix la même année. Double doublé donc pour Haneke.

Le prix sera remis à l'acteur basque Ramon Agirre, en l'absence du réalisateur, lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de San Sebastian, le 21 septembre. Agirre interprète le mari de la concierge de l'immeuble où vit le couple Trintignant/Riva.

Le Grand Prix Fipresci a récompensé les années précédentes Pedro Almodóvar, Paul Thomas Anderson, Jafar Panahi, Kim Ki-duk, Aki Kaurismäki, Nuri Bulge Ceylan, Jean-Luc Godard, Cristian Mungiu, Roman Polanski et Terrence Malick.

La Fipresci remet un prix dans chaque festival où elle peut-être présente. Depuis le début de l'année, 19 prix ont été remis à des films turc, albanais, brésilien, suédois, britannique, kazakh, italien, tchèque, ukrainien, ...