Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere 2012 récompensent Bérénice Béjo et Joey Starr

Posté par cynthia, le 14 juin 2012

C'est ce lundi, dans le prestigieux cadre du Shangri-la hôtel à Paris, que s'est tenue la cérémonie de remise des prix Romy Schneider et Patrick Dewaere qui récompensent chaque année deux acteurs prometteurs. Pour l'édition 2012, ce sont donc Bérénice Béjo et l'ex-rappeur Joey Starr qui ont logiquement été distingués.

Les deux lauréats, qui ont reçu leur prix des mains des deux parrains de la cérémonie 2012, Gérard Jugnot et Karol Rocher, ont été sélectionnés par un jury de journalistes de cinéma pour avoir autant marqué l'année cinématographique. L'une en ayant littéralement retourné l'Amérique aux côtés de Jean Dujardin dans The Artist, et l'autre en ayant ému la France entière dans Polisse.

Maîtresse de cérémonie à Cannes, nommée aux Oscars et récompensée par un César de la meilleure actrice pour son rôle de starlette du muet (puis du parlant), la belle brunette qui sait manier les claquettes n'est plus un simple "meilleur espoir féminin". Celle qui concourrait face à Leila Bekthi, emporte le prix haut la main, succédant ainsi à Anaïs Demoustier.

Pour Joey Starr, l'ex leader du groupe de rap NTM, c'est la consécration. Alors que toute la France et une partie de la profession ont été bouleversées par son rôle dans Polisse; pour lequel il a été nommé au César du meilleur second rôle masculin (deux ans après sa nomination pour le même César pour Le bal des actrices), l'acteur qui enchaîne les films reçoit le prix qui manquait à sa carrière si bien reconvertie.

The Artist, Intouchables et Polisse films préférés des Français en 2011

Posté par vincy, le 23 février 2012

Selon l’Observatoire du Public des Films de Médiamétrie, le film français préféré du public (parmi les nommés aux Césars) est évidemment Intouchables avec la note jamais atteinte de 9,2 sur 10. Suivi de Polisse, favori des Césars avec 13 nominations, et The Artist, en lice pour 10 Oscars, qui suscitent tous deux la note de 8,2 sur 10.

Médiamétrie a aussi enregistré le "buzz" en ligne de ces films. Par exemple, sur Twitter, The Artist s’arroge 46% de part de conversation (effet Oscars + Dujardin), Intouchables 32% et Polisse 15%.

L'institut explique : "Ce buzz fait désormais partie intégrante de la vie d’un film, devenant le « bouche à oreille » numérique de notre époque. Médiamétrie a étudié les conversations générées sur Internet - blogs, forums, réseaux sociaux, médias traditionnels en ligne - par les films et les acteurs et actrices depuis l’annonce des nominations aux César le 27 janvier 2012."

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L’Observatoire du Public des Films permet d’obtenir le profil du public de tous les films ayant réalisé au moins 300 000 entrées, soit environ 130 films par an, ainsi que leur appréciation depuis septembre 2008. 48 600 interviews réalisées par internet (système CAWI) entre le 6 février 2011 et le 14 février 2012, constituant un échantillon représentatif des spectateurs « 12 derniers mois » âgés de 6 ans et plus. BuzzMetrics mesure et analyse l’e-réputation des marques et des entreprises. Il effectue une recherche approfondie des commentaires et avis publics des internautes sur les réseaux sociaux, les blogs, les forums ainsi que les plateformes de micro-blogging via une technologie propriétaire.

Trois trophées du Film Français pour Intouchables

Posté par vincy, le 15 février 2012

Le Film français a remis ses 19e Trophées hier soir. Les prix récompensent chaque année les champions du box office, mais pas seulement : des jurys ont aussi leur mot à dire dans certaines catégories et les lecteurs du magazine désignent la personnalité de l'année.Quant au Trophée du public, il est choisi parmi les 15 plus gros succès français de l'année et élu par les internautes des sites du groupe de la chaîne de télévision.

Innovation pour l'édition 2012 : un Trophée d'honneur et un Trophée Unifrance films, pour le film français ayant attiré le plus de spectateurs à l'étranger.

Résultat des courses : Intouchables emporte logiquement trois Trophées. The Artist a été récompensé pour son duo producteur-réalisateur. Et Maïwenn a été élue par les lecteurs du magazine (c'était notre vote aussi) comme personnalité de l'année!

Trophée d’honneur : Costa-Gavras pour l’ensemble de son œuvre.

Trophée des Trophées (champion du box office) : Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano

Trophée de la personnalité de l’année : Maïwenn, élue par les lecteurs du Film français

Trophée du prix du public TF1 : Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano

Trophée du Film français (champion du box office) : Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano

Trophée de la première œuvre (champion du box office) : Case départ de Thomas Ngijol, Fabrice Éboué et Laurent Steketee

Trophée Unifrance Films : Rien à déclarer de Dany Boon

Trophée du duo révélation (jury) : Alix Delaporte - Hélène Cases (Lionceau Films) pour Angèle et Tony

Trophée du duo cinéma (jury) : Michel Hazanavicius - Thomas Langmann (La Petite Reine) pour The Artist

Trophée de l’exploitant : Richard Derobert – Mégaroyal à Bourgoin-Jallieu (Rhône-Alpes)

Césars 2012 : la guerre est déclarée

Posté par vincy, le 27 janvier 2012

Toutes les nominations aux Césars 2012
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6 films sur 7 dans la catégorie reine : les sélections du festival de Cannes ont fournit l'essentiel des nominations pour les Césars 2012. Polisse, prix du jury, arrive en tête avec 13 nominations (dont 7 pour les interprètes!), devant L'exercice de l'Etat (11), The Artist (10) et Intouchables (9). Car le film le plus populaire de l'année, et le 2e film le plus populaire du cinéma français, n'a pas été oublié, y compris dans des catégories souvent oubliées pour les comédies.

C'est l'autre enseignement de cette liste : les films nommés ont été des films à succès. Est-ce parce que les spectateurs n'ont pas si mauvais goût? Professionnels et publics se rejoignent cette année. Cela veut aussi dire que des oeuvres plus radicales n'ont pas trouvé grâce aux yeux des votants : Hors Satan par exemple, ou encore le magnifique Tomboy ; ou encore L'apollonide, qui n'est dans aucune grande catégorie ; même Guédiguian et Hansen-Love ont semblé avoir été oubliés. Pater pourrait être l'exception (meilleur film et meilleur réalisateur) et on pourrait regretter l'absence de Lindon dans les nominations. Mais Polisse, The Artist, Intouchables ont ont trouvé un large public, Le Havre et L'exercice de l'Etat ont séduit au delà des espérances. On retrouve le même phénomène dans la catégorie du meilleur film étranger.

Ce qu'on retiendra surtout c'est évidemment la touche féminine de cette édition 2012. Deux films réalisées par des femmes, Polisse et La guerre est déclarée, squattent les catégories artistiques et techniques. Idem pour les nominations au César du meilleur premier film. Même si elles restent minoritaires, les réalisatrices ont montré que le vent frais qui souffle sur le cinéma français venait d'elle. Les deux films ont des sujets très différents : mais ils sont tournés avec une vraie liberté, une envie d'aller au plus près de la vérité, et sans ennuyer. Au contraire, elles cherchent l'émotion, à travers des visages ou des images. Mais dans les deux cas c'est un cinéma vif, réalisé un peu en marge du système, et surtout très personnel qui est reconnu.

Les 37e Césars rendront hommage à Annie Girardot, honoreront Kate Winslet et seront présidés par Guillaume Canet.

Prix Lumières pour The Artist, Polisse, Les neiges du Kilimandjaro et Incendies

Posté par vincy, le 13 janvier 2012

Les films cannois ont toujours la cote, palmarès après cérémonies. Les Prix Lumières n'ont pas dérogé à cette règle de l'année 2011. A croire que les autres films, les non sélectionnés sur la Croisette, n'ont pas existé.

Avec deux prix chacun, The Artist et Polisse confirment leur avantage pour les prochains César. Le premier, dont l'équipe était à Los Angeles pour assister dimanche à la soirée des Golden Globes où il est nommé six fois, a gagné le prix Lumières du meilleur film et de la meilleure actrice (Bérénice Béjo) - il faut ajouter une mention spéciale pour le chien ; le second, prix du jury à Cannes, a été distingué pour sa réalisation (Maïwenn) et sa photo (Pierre Aïm).

C'est la huitième fois qu'un film présenté à Cannes gagne le prix Lumières du meilleur film.

Autres films cannois récompensés, Les neiges du Kilimandjaro pour son scénario et L'Apollonide pour ses quatre comédiennes dans la catégorie espoir féminin.

Parmi les rescapés de cette invasion cannoise, il y a deux Denis : notons Denis Ménochet, meilleur espoir masculin dans Les adoptés, le premier long de Mélanie Laurent, et Incendies du canadien Denis Villeneuve, meilleur film francophone.

La 17e cérémonie des prix Lumières avait lieu vendredi 13 janvier à l'Hôtel de Ville de Paris. Les votants sont issus de la presse étrangère installée en France, à l'instar des Golden Globes américains qui sont les résultats des votes des journalistes étrangers à Hollywood. Cette année, un hommage a été rendu au réalisateur, producteur et scénariste Francis Veber.

Prix Lumière 2012 : un parfum de Cannes (et de classe)

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Les films cannois se taillent la part du lion dans la liste des nominations des 17e prix Lumière (correspondants de la presse étrangères). Seulement 11 citations, sur 40, ne sont pas reliées à un film présenté au festival de Cannes.  Les vainqueurs seront connus le 13 janvier. Notons la mention spéciale au chien de The Artist, fantaisie bienvenue dans ce long calvaire de remises de prix qui s'annonce.

Meilleur film

L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
The Artist de Michel Hazanavicius
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
Le Havre d'Aki Kaurismäki
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Meilleur réalisateur

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Michel Hazanavicius pour The Artist
Aki Kaurismäki pour Le Havre
Maïwenn pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleur scénario

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Robert Guediguian et Jean-Louis Milesi pour Les neiges du Kilimandjaro
Michel Hazanavicius pour The Artist
Maïwenn et Emmanuelle Bercot pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleure actrice

Bérénice Bejo dans The Artist
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni dans Les bien-aimés
Valérie Donzelli dans La guerre est déclarée
Marina Fois et Karin Viard dans Polisse
Clothilde Hesme dans Angèle et Tony

Meilleur acteur

Jean Dujardin dans The Artist
Olivier Gourmet dans L’exercice de l’Etat
JoeyStarr dans Polisse
Omar Sy dans Intouchables
André Wilms dans Le Havre

Meilleur espoir féminin

Alice Barnolle dans L’Apollonide…
Adèle Haenel dans L’Apollonide…
Zoé Heran dans Tomboy
Céline Sallette dans L’Apollonide…
Anamaria Valtoromei dans My Little Princess

Meilleur espoir masculin

Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Raphaël Ferret dans Présumé coupable
Denis Menochet dans Les adoptés
Mahmoud Shalaby dans Les hommes libres

Meilleur film francophone (hors France)

Curling de Denis Cote (Canada)
Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (France, Liban, Italie)
Incendies de Denis Villeneuve (Canada)
Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique, France, Italie)
Les géants de Bouli Lanners (Belgique, Luxembourg, France)

Le guide de la rentrée (2) : 15 films français qui vont marquer l’automne

Posté par MpM, le 9 septembre 2011

On continue notre exploration d'un automne qui sera résolument cinématographique (voir 15 films incontournables venus du monde entier), avec ce focus (une fois encore subjectif) sur 15 films français qui vont marquer les derniers mois de 2011. Pas de doute, le cinéma français réserve lui aussi de beaux moments, avec pas mal d'auteurs confirmés, et, on l'espère, quelques jolies surprises !

La fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
Sortie le 14/09
Le trio franco-belge a choisi la ville du Havre (comme Aki Kaurismaki, voir ci-dessous) pour imaginer un conte de fées ultra-moderne, poétique et hilarant, où les solitudes les plus universelles (des immigrés clandestins, un veilleur de nuit...) finissent par se rejoindre. Comme toujours, l'humour visuel des trois complices fait mouche, tandis que leur propos inhabituellement engagé justifie la mélancolie douce-amère sous-jacente.

L'Apollonide - souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
Sortie le 21/09
Un film qui risque de partager les spectateurs, entre chronique de la fin d'une époque et étude étonnante d'un microcosme pas banal. La maison close selon Bonello est un lieu hors du monde, oppressant et fugacement sordide, mais surtout sensuel et voluptueux. Il en tire une œuvre ultra-esthétique qui déjoue les conventions narratives et plonge le spectateur dans un onirisme fascinant.

Un été brûlant de Philippe Garrel
Sortie le 28/09
La frontière de l'aube ne nous avait pas convaincus : trop esthétisant, pas assez sincère. Raison de plus pour attendre avec impatience le nouveau film, sélectionné à venise, de Philippe Garrel, cinéaste incandescent et sensible. En l'occurrence, cette nouvelle variation sur le sentiment amoureux et ses enchevêtrements sentimentaux, à défaut de nous séduire, nous envoûtera par son duo Louis Garrel et Monica Bellucci.

Notre paradis de Gaël Morel
Sortie le 28/09
Il y a de quoi être intrigué par le nouveau film de Gaël Morel, situé dans le milieu de la prostitution masculine, et suivant la cavale de deux amants criminels. L'acteur-réalisateur assume d'emblée la violence et la radicalité du film, pour lequel il ne s'est posé aucune limite. On est prévenu.

The Artist de Michel Hazanavicius
Sortie le 12/10
Le duo gagnant de la série OSS117 parviendra-t-il à convaincre son public de se déplacer en masse pour un film muet et en noir et blanc ? Bien que The artist ait fait sensation au dernier festival de Cannes, où jJan Dujardin a reçu le prix d'interprétation, pas sûr que l'aspect "premier degré" du scénario, et son absence presque totale de recul par rapport au genre auquel il veut rendre hommage, ne soit pas un handicap auprès des fans habituels d'Hazanavicius.

Polisse de Maïwen
Sortie le 19/10
Cette plongée fascinante dans le quotidien d'une brigade de protection des mineurs aborde de façon quasi documentaire les crimes les plus graves (inceste, pédophilie, exploitation...), et donne un aperçu glaçant des réalités crues d'un pays à la dérive. Misère sociale et culturelle, perte de repères, injustice... Un instantané édifiant de la France en 2011.

Hors Satan De Bruno Dumont
Sortie le 19/10
Dérangeant et brutal, le cinéma de Bruno Dumont creuse film après film la question de l'humanité. Ce nouvel opus, âpre mais plus lumineux que d'ordinaire, observe avec distance et minimalisme la relation étrange qui lie une jeune fille et celui qui devient peu à peu son ange gardien. Non sans un certain humour, le cinéaste livre une parabole radicale parfaitement ancrée dans son époque.

Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
Sortie le 26/10
Pour leur deuxième long métrage (en compétition à Venise) réalisé en commun, Marjane Satapi et Vincent Paronnaud passent au cinéma "live", avec acteurs (entre autres Mathieu Amalric, Jamel Debbouze, Chiara Mastroianni...) et caméra, mais tout de même parsemé de séquences d'animation. Même si le propos est résolument moins politique que dans Persépolis, on est impatient de découvrir cette nouvelle évocation d'un Iran méconnu.

L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller
Sortie le 26/10
Dans la veine des films "politiques" sortis au premier semestre, L'exercice de l'état décortique les mécanismes du pouvoir, et son exercice rendu si difficile par le clientélisme. En ne s'inspirant ouvertement d'aucun personnage réel, Pierre Schoeller donne à son propos une portée universelle qui l'élève de la simple dénonciation à la réflexion de société. Et rend le parcours de ce ministre coincé entre ses ambitions et ses idéaux à la fois édifiant et passionnant. LE film politique de l'année.

Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine
Sortie le 09/11
Anne Fontaine réunit un homme et une femme aussi opposés que les personnages de cinéma savent l'être. D'un côté Isabelle Huppert en bourgeoise à la tête d'une fondation d'art contemporain, de l'autre Benoît Poelvoorde en paumé alcoolique. On peut ajouter André Dussollier et Virginie Efira au générique. Au-delà des stéréotypes, ces deux-là avaient peut-être une vraie raison de se rencontrer...

Toutes nos envies de Philippe Lioret
Sortie le 09/11/
Forcément, deux ans après Welcome, on attend beaucoup du retour au cinéma de Philippe Lioret. D'autant qu'après s'être intéressé à la situation des immigrés clandestins, et aux poursuites pénales contre ceux qui les aident, le réalisateur se tourne cette fois vers le drame du surendettement. S'inspirant librement du roman d'Emmanuel Carrère D'autres vies que la mienne, il semble une fois encore toucher du doigt un sujet violemment d'actualité.

L'Ordre et la morale de Mathieu Kassovitz
Sortie le 16/11
Pour son retour derrière la caméra, Mathieu Kassovitz s'empare du drame d'Ouvéa. On est en 1988, en Nouvelle Calédonie, et à quelque semaines de l'élection présidentielle, un groupe d'indépendantistes kanak prend en otage 30 gendarmes. Entre documentaire politique et film de guerre, Kasso, en grande forme, sans doute très inspiré, réalise un film où l'humanisme est broyé par un système : les sauvages ne sont pas ceux que l'on croit.

Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
Sortie le 16/11
Nouveau conte social pour Robert Guédiguian, qui fait un bilan des consciences et des idéaux sociaux de sa jeunesse. Si le ton est désenchanté (le combat n'est pas près d'être fini), il reste malgré tout une étincelle d'optimisme qui réaffirme la solidarité et l'entraide comme valeurs inconditionnelles et non négociables. Un film qui préfigure certains débats à l'élection présidentielle, avec sa touche de poésie romanesque qui en fait son film le plus intéressant depuis des lustres.

Les Adoptés de Mélanie Laurent
Sortie le 23/11
Après plusieurs courts métrages, Mélanie Laurent passe au long, avec cette histoire de femmes et de famille. Certains n'y verront qu'une raison de relancer la polémique stérile autour de "l'hyperactivité" de la jeune femme, très exposée depuis début 2011 (plusieurs films à l'affiche, un album de chanson, un rôle prestigieux de maîtresse de cérémonie à Cannes...), mais à Ecran Noir, on se réjouit surtout de découvrir l'univers personnel de l'une des comédiennes les plus passionnantes de sa génération. Il sera présenté en avant-première à Saint-Jean-de-Luz.

L'Art d'aimer d'Emmanuel Mouret
Sortie le 23/11
De film en film, on a appris à apprécier l'univers décalé, romanesque et léger d'Emmanuel Mouret, entre marivaudages et comédie romantique. Avec ce 6e long métrage au titre évocateur, il poursuit une oeuvre atypique qui se nourrit d'un humour burlesque et d'une rigueur formelle délicieusement surannée.

Le havre d'Aki Kaurismaki
Sortie le 21/12
Le cinéaste finlandais est venu tourner en France un film chaleureux, engagé et optimiste qui croque avec justesse les contradictions (universelles) de notre pays. Avec son style inimitable, très théâtral, il offre une leçon de solidarité en même temps qu'un savoureux moment de cinéma.

Paris Cinéma 2011 : jury et programmation de la 10e édition

Posté par MpM, le 15 juin 2011

On connaît désormais la composition du jury de la neuvième édition du Festival Paris Cinéma, chargé de récompenser un des huit films de la Compétition internationale.  Ce sont donc les comédiennes Lubna Azabal et Pauline Lefèvre (Voir la mer), l'acteur Mathieu Demy et les réalisateurs Thierry Jousse (Les invisibles) et Gilles Marchand qui auront la lourde charge de distinguer le meilleur de la "création indépendante contemporaine" représentée dans la sélection.

Parmi les films en lice, on retrouve La guerre est déclarée de Valérie Donzelli (qui a fait sensation à Cannes), The prize de Paula Markovitch, présenté en compétition à Berlin, ou encore Sur la planche, le premier long-métrage de fiction de l'ancienne  journaliste indépendante marocaine Leila Kilani, dont les documentaires sur les années de plomb au Maroc ont été très remarqués.

Comme chaque année, la compétition se double par ailleurs de sections thématiques et de rétrospectives. Le cinéma mexicain sera ainsi à l'honneur au travers d'une sélection de plus d'une soixantaine de titres, et des "clins d’œil" seront également consacrés aux cinématographies japonaises et philippines.

Côté hommage, c'est au tour de Jerzy Skolimowsky, Isabella Rossellini, Michael Lonsdale et Gael Garcia Bernal de faire l'objet d'une programmation spéciale.

En outre, on ne compte plus les avant-premières prestigieuses qui font la part belle aux films cannois (Melancholia de Lars von Trier, We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay, Et maintenant on va où de Nadine Labaki, Hors Satan de Bruno Dumont, La piel que habito de Pedro Almodovar...) et aux grosses sorties de l'été (Cars2, Super 8, Les contes de la nuit...).

A noter enfin que c'est Polisse de Maïwenn, tout auréolé de son prix du jury à Cannes qui fera l'ouverture, tandis que Le moine de Dominik Moll, refusé par Cannes, sera présenté en clôture.

A un an de son 10e anniversaire (le cap le plus difficile pour un festival), Paris Cinéma applique donc une nouvelle fois la recette qui a fait son succès en mélangeant cinéma d'auteur et cinéma populaire, œuvres confidentielles inédites et classiques à redécouvrir. Une diversité et une richesse qui attirent chaque année un public varié (et donc toujours plus nombreux),  permettant à la manifestation de s'imposer comme le rendez-vous parisien légitime pour tous les amoureux du 7e art.

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Paris cinéma 2011
Du 2 au 13 juillet 2011
Informations et programme complet sur le site de la manifestation

Cannes 2011 : un Palmarès contestable qui ternit une très belle édition

Posté par vincy, le 22 mai 2011

Retrouvez tous les prix du 64e Festival de Cannes.

C'était un magnifique Festival. Des films généreux, variés, souvent bons, et même très bons, rarement complètement ratés. Il y avait un réel plaisir à aller au cinéma trois, autre, cinq fois par jours cette année. On y reviendra dans un bilan par sélection. A la hausse : Un certain regard, à la baisse : la Quinzaine des réalisateurs.

Hélas, le palmarès est très loin de nos attentes. Les plus beaux films, les plus grandes interprétations ont été oubliées. Alain Cavalier, Aki Kaurismäki, Sean Penn, Tilda Swinton et Pedro Almodovar sont les grands absents de cette liste de primés. C'est d'autant plus étonnant pour Le Havre, de Kaurismäki, qu'il était l'un des trois grands favoris des festivaliers, ayant même reçu le prix de la critique internationale.

Ce jury a préféré un certain cinéma : plutôt confus dans sa narration, rarement maîtrisé de bout en bout, écrasé par une esthétique impressionnante. La Palme d'or en est le symbole parfait. The Tree of Life fut une déception tant le message manichéen est broyé par une complaisance du cinéastes à se noyer dans de belles images au message qui nous laisse perplexe. Ainsi, le Lars Von Trier est cent fois plus beau et émouvant. D'ailleurs Melancholia, tout comme The Artist, méritaient un prix, ce n'était pas forcément pour leur interprétation. Le énième prix pour les Dardenne et leur Gamin au vélo, avec une oeuvre plus lumineuse mais si prévisible, répétant déjà tout ce qu'ils ont déjà dit, valorise un film certes bien fait mais qui n'a rien d'exceptionnel. Quant à l'autre Grand prix, Il était une fois en Anatolie, qui est aussi vénéré que détesté, c'est une caricature de film d'auteur, hermétique et ennuyeuse.

Nous nous consolerons avec trois prix : le scénario pour l'habile dialogue philosophique (et ludique) de Footnote, le prix du jury pour l'imparfait mais attachant Polisse et surtout le prix de la mise en scène à Nicolas Winding Refn pour Drive : logique, évident, incontestable.

Le palmarès ne doit donc pas gâcher cette belle fête que fut Cannes cette année, malgré l'actualité extérieure, les polémiques intérieures. Le plus important est d'avoir aimé les films, et désormais de vous faire partager nos coups de coeur quand ils sortiront en salles. La meilleure façon de conjurer ce palmarès, c'est que le public aille voir ceux qui ont été appréciés dans les les salles mais boudés par le jury.

Cannes 2011 : peu de sexe dans la sélection

Posté par vincy, le 14 mai 2011

Enfants envahissants, maris absents, boulots prenants, amour malade... sans oublier un pape qui de toute façon empêcherait toute copulation illégitime  et une Jeanne d'Arc forcément pucelle : il n'y a pas beaucoup de scènes chaudes à se mettre sous les yeux en ce début de festival de Cannes.

A la Semaine de la Critique, avec The Slut (photo), il y a bien cette israélienne adepte de l'amour libre, presque nymphomane, à moins qu'elle ne soit simplement généreuse. Un hédonisme radical qui contraste avec l'abstinence vue ailleurs.

Dans We Need to talk about Kevin, on a le droit à un accouplement extatique mais furtif, bien moins long que la scène exhibitionniste où le fils se masturbe sous les yeux de sa mère.

Dans Polisse, Frédéric Pierrot, qui aime s'éclater au lit avec sa femme, préfère là se disputer avec elle et débander aussitôt. Même Joey Starr, parfois en slip, semble ne vouloir montrer que sa manière d'embrasser langoureusement Maïwenn.

Cette impudeur est moins présente dans La guerre est déclarée. Le couple Donzelli et Elkaïm n'est pas effrayé par l'immense "open kiss" où chacun embrasse qui il veut, lors d'un anniversaire. Cela reste un coup de langue.

Et côté coup de langue, on optera davantage pour l'une des scènes érotiques de Sleeping beauty, où un client, catégorie pré-retraité, cadre dynamique ayant besoin d'une boîte de viagra et de se faire défoncer le cul pour bander (texto), dévore de salive et de sa bouche le corps de la jeune et belle endormie.

Pour l'instant, le sexe cannois est à conforme à cette image : un sexe froid, un fantasme sans pénétration. Et dans les soirées sur les plages, ce n'est pas plus chaud.