Ce qu’il faut retenir des César 2015: audience, cérémonie, sagesse africaine, jeunesse triomphante et l’omniprésence de Cannes…

Posté par vincy, le 21 février 2015

sissako timbuktu cesar 2015

La 40e cérémonie des César (voir Le palmarès intégral), orchestrée laborieusement par Edouard Baer et présidée par Dany Boon, a attiré 2,4 millions de téléspectateurs (+ 100000 par rapport à 2013) avec une bonne part d'audience de 13,6% (+2,4 points par rapport à l'an dernier). C'est un score médiocre qui confirme année après année que les César ont besoin d'un coup de fouet dans leur manière de faire la fête. On est loin des audiences de 2005 et 2012, quand l'émission dépassait les 3 millions de téléspectateurs, même si le score d'hier est dans la moyenne de ces dix dernières années.

sean penn cesar 2015Si le reboot de la cérémonie nous paraît de plus en plus urgent - du Tapis rouge aux sketches en passant par des discours interminables -, les César ont quand même, entre quelques grands moments de malaise (à la limite du bide et même du mauvais goût, réussi, parfois, à nous toucher: les discours humbles, posés, généreux d'Abderrahmane Sissakko, les larmes de Sabine Azéma lors de l'hommage à Alain Resnais, la sincérité d'Adèle Haenel, César de la meilleure actrice pour Les combattants, qui n'oublie pas de remercier André Téchiné, Reda Kateb qui n'oublie pas ceux qui lui ont rempli son frigo durant ses années de dèche, le discours humaniste et très pro-culture de Sean Penn, la belle liberté de parole de Joann Sfar, la chanson de Timbuktu sur scène...

"Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations." - Abderrahmane Sissako

Mais ce que nous retiendrons de cette 40e cérémonie, outre la robe "volant de badminton" conçue par Dior de Marion Cotillard et le dialogue méchamment drôle entre Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps (avec le summum: "En attendant, moi je me fais pas bronzer la bite dans un film de pédé" ose Zabou en évoquant L'Inconnu du lac dans lequel jouait Pierre), c'est le palmarès.

Timbuktu, oublié injustement par le jury cannois, est reparti avec 7 trophées dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, et du meilleur scénario. Les sept récompenses ont sacré Abderrahmane Sissako, ses techniciens, de France ou de Tunisie, mais surtout un film poétique, drôle par l'absurde, engagé, qui dénonce l'horreur de l'intégrisme et l'impasse de l'obscurantisme. Quelques semaines après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, Timbuktu résonne comme la plus belle des réponses. Et ces sept César comme l'affirmation d'une résistance artistique à cette violence (qui nous fait oublier le désastre de l'an dernier avec Les garçons et Guillaume à table!). Comme l'a dit Abderrahmane Sissako, admirable de sagesse, en recevant le César du meilleur réalisateur: "Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations."

adele haenel kristen stewart pierre niney cesar 2015La jeunesse prend le pouvoir

Premier César du meilleur réalisateur pour un cinéaste africain, mais aussi premier César du meilleur film étranger pour un film canadien (Mommy de Xavier Dolan) et premier César d'interprétation pour une actrice américaine (Kristen Stewart, meilleure actrice dans un second-rôle), les 40e César ont opté pour la nouveauté et surtout le renouvellement. 5 des 6 prix d'interprétation ont consacré des comédiens nés entre 1989 et 1996. Reda Kateb (meilleur acteur dans un second-rôle), né en 1977, ce qui n'est pas très vieux en soi, est l'exception. Ainsi Pierre Niney à 25 ans est le plus jeune César du meilleur acteur (pour Yves Saint Laurent). Si on ajoute Xavier Dolan (né en 1989 aussi, devenant le seul réalisateur en dessous de 30 ans à recevoir un César du meilleur film étranger), la jeunesse était au pouvoir dans les catégories artistiques.

L'autre fait marquant c'est évidemment le poids du Festival de Cannes. Toutes sélections confondues, 7 films cannois ont glané 15 César (sur 22). Pas étonnant alors que Sissako comme Dolan ont tenu à remercier le Festival pour avoir "mis dans la lumière" Timbuktu ou "donner confiance" au réalisateur québécois. Depuis 2010, tous les César du meilleur film ont été décerné à un film présenté à Cannes.

César 2015: Timbuktu triomphe avec 7 récompenses

Posté par vincy, le 20 février 2015

cesarMeilleur film (remis par Dany Boon): Timbuktu

César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Sean Penn Producteur, réalisateur, acteur, scénariste

Meilleur réalisateur (remis par Nathalie Baye et Guillaume Canet): Abderrahmane Sissako (Timbuktu)

Meilleur premier film (remis par Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps): Les combattants

Meilleur film d'animation (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Minuscule

Meilleur film documentaire (remis par Charlotte Le Bon et Jalil Lespert): Le sel de la terre

Meilleur film étranger (remis par Emilie Dequenne et Lambert Wilson): Mommy (Canada)

Meilleure actrice (remis par Guillaume Gallienne): Adèle Haenel (Les combattants)

Meilleur acteur (remis par Juliette Binoche et Kristen Stewart): Pierre Niney (Yves Saint Laurent)

Meilleure actrice dans un second-rôle (remis par Céline Sallette et Joey Starr): Kristen Stewart (Sils Maria)

Meilleur acteur dans un second-rôle (remis par Géraldine Nakache et Leila Bekhti): Reda Kateb (Hippocrate)

Meilleur espoir féminin (remis par Cédric Klapisch et Cécile de France): Louane Emera (La famille Bélier)

Meilleur espoir masculin (remis par Julie Gayet et Denis Podalydès): Kévin Azaïs (Les combattants)

Meilleur scénario original (remis par Pascal Elbé): Abderrahmane Sissako, Kessen Tall (Timbuktu)

Meilleure adaptation (remis par Sylvie Testud et Abd Al Malik): Cyril Gely, Volker Schlöndorff (Diplomatie)

Meilleure musique de film (remis par Cécile Cassel et Etienne Daho): Amine Bouhafa (Timbuktu)

Meilleure photographie (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Sofian El Fani (Timbuktu)

Meilleur montage (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Nadia Ben Rachid (Timbuktu)

Meilleur son (remis par Alex Lutz et Stéphane De Groodt): Philippe Welsh, Roman Dymny, Thierry Delor (Timbuktu)

Meilleurs décors (remis par Léa Drucker et Franck Gastambide): Thierry Flamand (La Belle et la bête)

Meilleurs costumes (remis par Marilou Berry et Jean-Paul Gaulthier): Anaïs Romand (Saint Laurent)

Meilleur court-métrage (remis par Sabrina Ouazani et Félix Moati): La femme de Rio

Meilleur film d'animation - court métrage (remis par Joann Sfar et Laura Smet): Les petits cailloux

Pierre Niney chez Yann Gozlan et Jérôme Salle

Posté par cynthia, le 9 avril 2014

Prix Patrick Dewaere cette année, Pierre Niney, en pleine tournée promotionnelle de Yves Saint Laurent, s'est enfin choisi un nouveau projet cinématographique. On savit depuis un mois qu'il jouerait dans un thriller de Yann Gozlan (Captifs), avec Ana Girardot, L'homme de paille.

Il enchaînera ensuite, selon l'entretien qu'il a accordé à Allociné, avec L'Odyssée, le nouveau film de Jérôme Salle, biopic sur le commandant Jacques-Yves Cousteau, vraisemblablement aux côtés de Romain Duris. Jérôme Salle est le réalisateur de Anthony Zimmer, des deux Largo Winch et de Zulu.

Le film  "se tournera aux quatre coins du monde : en Antarctique, au Canada, en Afrique du Sud..." L'acteur est resté tout de même très évasif concernant le projet: "je ne sais pas à quel point j'ai le droit de révéler l'histoire du projet mais ça promet d'être un beau film d'aventures. Il va falloir prendre son mal en patience avant d'en avoir le cœur net."

Pierre Niney joue actuellement dans Un chapeau de paille en Italie à la Comédie-Française.

Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney logiquement récompensés

Posté par vincy, le 8 avril 2014

pierre niney et adèle exarchopoulos prix patrick dewaere prix romy schneiderIl n'y avait pas vraiment de suspens.Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere ont logiquement récompensé les deux jeunes comédiens les plus remarqués de ces derniers mois, respectivement Adèle Exarchopoulos et Pierre Niney. Exarchopoulos avait face à elle sa propre partenaire dans La vie d'Adèle, Léa Seydoux, et Marine Vacth. Niney a triomphé sur Guillaume Gallienne et Reda Kateb.

Grâce à La vie d'Adèle, Adèle Exarchopoulos, qui succède à Céline Sallette, a reçu cette année le César du meilleur espoir féminin, le Globe de cristal de la meilleure actrice, deux Etoiles d'or (meilleure actrice, meilleure révélation), le Prix Lumières du meilleur espoir, et ce rien qu'en France. Elle avait partagé la Palme d'or de La Vie d'Adèle avec le réalisateur Abdellatif Kechiche et sa partenaire Léa Seydoux. Depuis Cannes 2013, la jeune actrice s'est engagée dans plusieurs films, dont M de Sara Forestier.

Succédant à Raphaël Personnaz, Pierre Niney a reçu son prix pour Yves Saint Laurent. Il était déjà nommé en 2012 pour Comme des frères et en 2013 pour 20 ans d'écart. La troisième fut la bonne.  C'est son premier grand prix en tant qu'interprète. Il a été deux fois nommés au César du meilleur espoir masculin. Sociétaire de la Comédie française, réalisateur, il est principalement occupé par la tournée promotionnelle internationale du film de Jalil Lespert. Mais un projet devrait être bientôt annoncé.

Pierre Niney et Nicolas Birkenstock, de jeunes réalisateurs à l’honneur

Posté par emeline, le 19 mars 2014

La soirée du 13 mars à l'Arlequin était placée sous le signe de la jeunesse. Convives, producteurs et cinéastes s'étaient armés de patience (et de petits fours) pour assister à l'avant-première du long métrage de Nicolas Birkenstock, La pièce manquante, et du court métrage de Pierre Niney, Pour un rôle.

Deux films, qui, lors du 18e Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, en octobre 2013, avaient remporté le prix du jury jeunes, composé de cinq lycéens de la région. Les lauréats s'étaient également vu décerner une bourse de la part du fonds de dotation Porosus, qui soutient les talents émergents dans les domaines sportif et artistique.

Pierre Niney, en promotion à Londres pour le film de Jalil Lespert, Yves-Saint-Laurent, n'était pas de la partie. « Pendant le festival, il était en Australie, et pour l'avant-première, il est en Angleterre : c'est décidément un jeune homme qui voyage beaucoup ! » plaisante Patrick Fabre, directeur artistique de Saint-Jean-de-Luz. Le jeune prodige de la Comédie-française était pourtant bien entouré. Son premier court métrage en tant que réalisateur a été produit par Antoine Le Carpentier, qui travaille pour la société Mon Voisin Productions, créée en 2006. « En septembre 2013, notre maison de production a été sélectionnée par l'Adami [ndlr : organisme qui représente et défend les droits des artistes interprètes] pour coproduire sept courts métrages dans le cadre des Talents Cannes », explique Antoine. Ces courts métrages devaient être réalisés par des acteurs et répondre à une seule contrainte : raconter le métier de comédien.

"J'ai l'impression de recevoir le prix"

Parmi les 900 comédiens à avoir postulé, Pierre Niney en a choisi quatre, dont Yann Sorton. « J'ai envoyé mon C.V. et une démo à l'Adami et Pierre a aimé ce que j'ai fait », raconte le jeune homme. Dans le court-métrage Pour un rôle, Yann interprète un directeur de casting pour le moins étrange. « Pierre nous a dirigés comme une bande de copains ! Grâce à ce tremplin, d'autres projets m'attendent... » glisse-t-il, ravi. C'est bien le but des Talents Cannes : être un tremplin. « Ce genre d'organisme permet aux comédiens d'éclore sans passer par les agents », affirme Antoine Le Carpentier. Présenté à Cannes en mai 2013, le court métrage a par la suite été plébiscité à Saint-Jean-de-Luz bien sûr, mais aussi à Brest et au COLCOA Film Festival de Los Angeles.

« J'ai l'impression de recevoir le prix pour la deuxième fois. » Nicolas Birkenstock n'est pas non plus en reste. A 36 ans, le jeune réalisateur signe son premier long-métrage, La pièce manquante, avec Philippe Torreton et Lola Duenãs.

Auteur de plusieurs courts métrages et documentaires, il rappelle l'importance des festivals pour les réalisateurs qui débutent. « Dans un festival, les spectateurs sont souvent plus avertis, explique Nicolas Birkenstock. C'est une vitrine, même si, au moment de l'exploitation du film, cela ne décide pas de tout. » Un film comme La pièce manquante, qui évoque la disparition d'une mère de famille, est, selon le réalisateur, « fragile ». « C'est une production à petit budget, qui ne peut pas reposer sur les personnes qui y ont participé. »

Bien avant les applaudissements de l'Arlequin, ce premier long métrage semblait déjà avoir trouvé son public. « A Saint-Jean-de-Luz, j'ai été très étonné de recevoir le prix du Jury jeunes, raconte Nicolas Birkenstock. Au-delà du prix, j'étais heureux de constater que des lycéens de 18-19 ans avaient apprécié mon film. Même s'il ne leur était pas forcément destiné ! »

Un engouement dont on ne peut que lui souhaiter qu'il se prolonge dès aujourd'hui avec la sortie en salles du film.

Les six nominés pour les Prix Romy Schneider et Patrick Dewaere 2014

Posté par vincy, le 22 janvier 2014

Pour la 30e édition du Prix Romy Schneider et la 33e du Prix Patrick Dewaere, qui récompensent un jeune espoir du cinéma français, le jury composé de journalistes n'a pas forcément été très original. On peut aussi s'interroger sur la présence de Léa Seydoux (7 ans de carrière, et déjà quelques succès) ou de Guillaume Gallienne, 38 ans et 20 ans de métier.

Passons. Cette année trois comédiennes sont en lice pour le Prix Romy Schneider : Adèle Exarchopoulos (La vie d'Adèle), Léa Seydoux (La vie d'Adèle, Grand Central) et Marine Vacth (Jeune & Jolie). Trois filles dont les films étaient en sélection à Cannes. Seydoux vient de recevoir le Prix Lumière de la meilleure actrice tandis qu'Exachopoulos a reçu le Prix Lumière de la meilleure révélation féminine. Les deux jeunes femmes ont également partagé la Palme d'Or de La vie d'Adèle avec leur réalisateur, Avdellatif Kechiche.

Trois comédiens font la course pour le Prix Patrick Dewaere. Guillaume Gallienne (Guillaume et les garçons à table!, Yves Saint Laurent), Pierre Niney (20 ans d'écart, Yves Saint Laurent), déjà nominé l'an dernier, et le prolifique Reda Kateb (Zero Dark Thirty, Une histoire d'amour, Le jour attendra, Les garçons et Guillaume..., Les petits princes, Gare du Nord). Par ailleurs, Gallienne vient de recevoir le Prix Lumière du meilleur acteur.

Si la compétition est ouverte entre la novice Exarchopoulos et la déjà vedette Seydoux, côté garçons, on voit mal comment un prix comme le Dewaere échapperait à Niney.

Fresh french 2014 : les nouveaux visages du cinéma français

Posté par MpM, le 8 janvier 2014

Tout part d'un constat un peu alarmant : où est la relève, côté comédiens, du cinéma français ? Qui sont les acteurs (actrices) qui feront les stars non pas de demain, mais déjà d'aujourd'hui ?

Force est de constater que la très jeune génération (moins de vingt-cinq ans) peine à s'imposer dans un cinéma français qui privilégie les visages interchangeables, et surtout les têtes d'affiche "bankables". Quand aux Etats-Unis, on est une star avant 25 ans, en France, c'est à peine si, à cet âge-là, on vous fait déjà confiance.

Confiance : le mot est lâché. Car là semble bien être le problème du cinéma français qui redistribue éternellement les mêmes acteurs par manque de foi dans les nouveaux ou, pire, les inconnus. Cette absence de renouvellement finit par enrayer un système qui tournait déjà en rond : parce que les télés produisent le cinéma, elles imposent des noms connus des téléspectateurs, et refusent frileusement tout jeune acteur qui n'a pas suffisamment fait ses preuves. Ce faisant, elles se détournent de plus en plus franchement d'une classe d'âge (les 20-30 ans) qui n'avait guère besoin de cela pour se désintéresser du cinéma français. Pas étonnant qu'il s'agisse de la cible privilégiée du cinéma américain, qui, lui, ne l'a jamais négligée.

Alors les jeunes comédiens font leurs armes chez les jeunes réalisateurs (avec plus ou moins de succès) ou en marge de l’industrie. Quitte à ramer, ensuite, pour s'extraire d'une étiquette "art et essai" qui finit par être aussi sclérosante qu'une autre. Or, jeunesse, ça rime avec promesse. Il s'agit d'y croire, alors que le cinéma français réfléchit à une grande réforme de son financement, constatant une désaffection d'une partie du public. Les jeunes comédiens, c'est un pari de rajeunissement certes, mais surtout de renouvellement, et donc de désir. Ce qui manque cruellement actuellement. En regardant les grands succès français de l'année - Les profs, La vie d'Adèle (avec la révélation Exarchopoulos), Au bout du conte, Le passé ou encore 20 ans d'écart, Paris à tout prix, Jeune & Jolie, on constate que les moins de 30 ans peuvent pourtant séduire et même épater le public, entourés ou non de comédiens "confirmés".

Sélection subjective mais rationnelle

Il y a donc des raisons d'y croire. Fragiles, certes, mais bien réelles. En préparant ce dossier, la rédaction d'Ecran Noir a établi de longues listes de jeunes acteurs et actrices qui, au moins une fois dans leur courte carrière, ont crevé l'écran. Pour certains, on attend encore une confirmation avant de s'enflammer (à l'image de Zacharie Chasseriaud ou Paul Bartel très prometteurs dans Les Géants de Bouli Lanners, ou Pauline Burlet épatante dans Dead man talking et Le passé).

Pour d'autres, on espère qu'ils rebondiront après un apparent passage à vide. Ainsi Christa Théret et Lola Créton, qui n'ont pas (encore) de projets annoncés pour 2014, ont été écartées du dossier. Au vu de leur filmographie passée, impossible, pourtant, de penser qu'elles en resteront là.

Finalement, huit comédiens et comédiennes figurent dans le premier volet de ce dossier qui pourrait s'enrichir au fil du temps. Certains creusent leur sillon depuis plusieurs années, d'autres n'ont fait que dernièrement leur apparition sur nos grands écrans, mais tous seront au premier plan pendant l'année 2014. Leurs visages ne vous sont probablement pas inconnus, et quoi qu'il en soit, ils ne le resteront pas. C'est en tout cas le pari que nous prenons en cette période de souhaits pour l'avenir.

Les nouveaux visages du cinéma français (part 1)

Anaïs Demoustier, la belle personne

Ana Girardot, the girl next door

Adèle Haenel, la combattante

Vincent Lacoste, crocodile dandy

Charlotte le Bon, le bon canal

Pierre Niney, le jeu de l'amour et du hasard

Solène Rigot, graine de star

Niels Schneider, l'âge de la séduction

Saint-Jean-de-Luz 2013 : le cinéma indien, 100 ans d’âge, reçoit deux prix

Posté par vincy, le 13 octobre 2013

Irrfan Kahn The Lunchbox

La soirée de clôture du 18e Festival international des jeunes réalisateurs a commencé avec une annonce rassurante pour son avenir (lire notre article d'hier). La 19e édition aura bien lieu. Mais la marque changera. Un bref clip a d'ailleurs été réalisé pour inaugurer la nouvelle appellation, Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz. La ville aurait eu tort de se priver d'une manifestation culturelle qui a accueilli plus de 5000 spectateurs en 5 jours (un record).

Pour le reste, le palmarès - très cosmopolite - a été dévoilé avant la projection de La marche, de Nabil Ben Yadir, en salles le 27 novembre prochain.

Le jury d'André Dussollier, qui trois heures plus tard mettra le feu sur la piste de danse pour le plus grand plaisir des festivaliers, a récompensé 3 longs métrages. Tout d'abord, le film indien The Lunchbox de Ritesh Batra qui a reçu deux prix. Meilleur réalisateur Ritesh Batra a pu remercier le jury avec une liaison Skype.  Le film, présenté en avant-première mondiale à la Semaine de la Critique à Cannes en mai avant de tourner à Karlovy Vary et Telluride, sort en salles le 11 décembre prochain. L'acteur principal de cette comédie "épistolaire", Irrfa a été décerné au plus international des acteurs indiens, Irrfan Kahn (Slumdog Millionaire, L'Odyssée de Pi).

Autre grand gagnant, Le géant égoïste, qui reçoit le prix du meilleur film, une semaine après avoir raflé trois récompenses au Festival de Dinard. Avec ce doublé, et son prix Label Europa Cinemas à la Quinzaine des réalisateurs, le film britannique de Clio Barnard aborde sa sortie en salles le 18 décembre sous les meilleures auspices.

Enfin, le film allemand (et norvégien) D'une vie à l'autre de Georg Mass réalise un doublé meilleure actrice/prix du public. En salles en avril prochain, ce "mélo-thriller", qui flirte entre le polar nordique et le film engagé germanique, est le représentant de l'Allemagne dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Palmarès complet

- Chistera du meilleur réalisateur : Ritesh Batra pour The Lunchbox
- Chistera du meilleur film : Le géant égoïste de Clio Barnard
- Chistera du meilleur acteur : Irrfan Khan dans The Lunchbox
- Chistera de la meilleure actrice : Juliane Kohler dans D'une vie à l'autre
- Chistera du court métrage : Véhicule école de Benjamin Guillard
- prix du jury jeunes / long : La pièce manquante de Nicolas Birkenstock
- prix du jury jeunes / court : Pour le rôle de Pierre Niney
- meilleur court métrage : Clean de Benjamin Bouhana
et mention spéciale à Pour le rôle de Pierre Niney
- prix du public / long : D'une vie à l'autre de Georg Mass
- prix du public / court : Ce sera tout pour aujourd'hui d'Elodie Navarre

Cabourg craque pour Catherine Deneuve, Grand Central et les Reines du Ring

Posté par kristofy, le 17 juin 2013

tahar rahim lea seydoux grand central

Le 27ème Festival du Film de Cabourg avait programmé plus d’une quarantaine de films (longs-métrages et courts-métrages confondus) d’horizons très divers.

Le premier constat est que les producteurs français viennent de plus en plus chercher par la main le public des seniors, celui qui fait le triomphe de films comme Intouchables et Paulette. Il y a les personnages qui sont dans leur soixantaine, à la retraite, et qui retrouvent les frissons de l’aventure sentimentale comme Fanny Ardant dans Les beaux jours de Marion Vernoux, François Berléand et Patrick Chesnais dans 12 ans d’âge de Frédéric Proust ou encore celui de Catherine Deneuve pour Elle s’en va de Emmanuelle Bercot ; et les personnages dans leur quarantaine en crise sentimentale tirant déjà un bilan du passé comme Noémie Lvovsky dans Chez nous c’est trois de Claude Duty ou Philippe Torreton dans La pièce manquante de Nicolas Birkenstock.

Le deuxième constat va presque à l’opposé de cette tendance. Tout d’abord le Prix du Public, qui a plébiscité une comédie, a distingué Les reines du ring ; les comédies n’étaient pas si nombreuses. Ensuite le Jury Jeunesse composé de lycéens s’est montré plus pointu que le grand jury, puisqu'ils ont préféré My sweet pepper land de Hiner Saleem tourné au Kurdistan avec l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, sélectionné à Un certain regard. Le jury a été séduit par un autre film de la section cannoise, le français Grand Central.

Enfin Cabourg a très judicieusement sélectionné deux films flamands, Brasserie Romantique de Joël Vanhoebrouck et Alabama Monroe de Félix Van Groeningen qui a été particulièrement apprécié en sélection ‘amour de la musique’. Trop peu de films flamands sortent en salles en France, le plus récent étant Bullhead avec Matthias Schoenaerts. Des films de nos voisins belges comme Hotel swooni, Little black spiders, Weekend aan zee, Lena ne circulent malheureusement pas chez nous (mais Offline sera en salles le 19 juin).

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2013 :

- Grand Prix du Festival de Cabourg 2012: Grand Central de Rebecca Zlotowski
- Prix de la Jeunesse: My sweet pepper land de Hiner Saleem
- Prix du public: Les reines du ring de Jean-Marc Rudnicki
- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Jérôme Bonnell pour Le temps de l’aventure
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Emmanuelle Devos dans Le temps de l’aventure de Jérôme Bonnell
- Swann d’Or du meilleur acteur: Pierre Niney dans 20 ans d’écart de David Moreau (l’année dernière Pierre Niney avait reçu le Swann d’Or de la Révélation masculine pour J’aime regarder les filles de Frédéric Louf)
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Lola Créton dans Après mai de Olivier Assayas
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Félix Moati dans Télé Gaucho de Michel Leclerc
- Swann d’Or Coup de cœur : Catherine Deneuve pour Elle s’en va de Emmanuelle Bercot
-Meilleur court-métrage : On the beach de Marie-Elsa Sgualdo
-Meilleure actrice court-métrage : Joanne Nussbaum pour On the beach de Marie-Elsa Sgualdo
-Meilleur acteur court-métrage : Olivier Duval pour L’amour bègue de Jan Czarlewski

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompense les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à François Civil dans Macadam Baby de Patrick Bossard et à Victoire Bélézy dans Fanny réalisé par Daniel Auteuil qui sera sur les écrans le 10 juillet.

Durant la cérémonie de clôture c’est une standing ovation qui a accueilli Catherine Deneuve. Sur le tapis rouge les habitants de Cabourg ont pu avoir des autographes de personnalités comme Marilou Berry, Benoït Magimel, Astrid Bergès-Frisbey, Patrick Chesnais, Elodie Bouchez, Xavier Beauvois, Kristin Scott-Thomas, Marie de Villepin, Natalia Vodianova ou Jonathan Rhys-Meyers…

Berlin 2013 : YSL contre Yves Saint Laurent

Posté par vincy, le 10 février 2013

Berlin a lancé la guerre entre les deux projets. Les couvertures des magazines professionnels annoncent la couleur avec, au choix, le film de Bertrand Bonello, Saint-Laurent, et celui de Jalil Lespert, Yves Saint-Laurent.

Le film de Bonello (voir actualité du 16 mai 2012) affiche d’ores et déjà un casting de stars : Gaspard Ulliel dans le rôle de Saint-Laurent, Jeremie Rénier dans celui de Pierre Berger et Léa Seydoux dans celui de Loulou de la Falaise. Olga Kurylenko est également en négociations.

Le projet de Lespert, porté par SND (filiale du groupe M6), a l’imprimatur de Pierre Bergé, le compagnon du styliste. Les droits du film se sont déjà vendus dans toute l’Europe. Le scénario a été écrit par Marie-Pierre Huster et le cinéaste ont apparemment fait la différence auprès des acheteurs. Le casting était forcément moins vendeur que le projet rival avec Pierre Niney dans le rôle d’YSL (la ressemblance est étonnante), Guillaume Gallienne, Moritz Bleibtreu et Charlotte Le bon. Le film coûtera 12 millions d’euros.
Tout cela rappelle la bataille des deux films sur Coco Chanel.