Berlin 2020 : My Salinger Year ouvre la 70e édition après une minute de silence en hommage aux victimes de Hanau

Posté par MpM, le 20 février 2020

L’actualité s’est brutalement invitée dans l’édition anniversaire de la Berlinale suite à la double fusillade ayant eu lieu à Hanau, près de Francfort, à la veille de l’ouverture du Festival. Rappelant que «  la Berlinale défend la tolérance, le respect et l’hospitalité » et « s’oppose à la violence et au racisme », les organisateurs ont invité les personnalités et festivaliers présents lors de la soirée d’ouverture à respecter une minute de silence en hommage aux victimes.

Connue pour sa tonalité souvent politique et engagée (notamment en faveur des réfugiés), la Berlinale avait pourtant fait le pari cette année de proposer un film d’ouverture léger et consensuel qui, s’il est loin de révolutionner quoi que ce soit, mêle habilement feel good movie, tableau d’une époque et introspection plus personnelle. Adapté des mémoires de Joanna Rakoff, My Salinger year de Philippe Falardeau (Congorama) raconte comment, au milieu des années 90, la jeune Joanna quitte tout pour s’installer à New York et, mettant momentanément de côté ses rêves d'écriture, devient secrétaire dans une prestigieuse agence littéraire gérant notamment les droits de... J.D. Salinger.

Si le film ne nous surprend jamais vraiment, il évite malgré tout un certain nombre d'écueils attendus (notamment dans les relations entre Joanna et les "fans" de Salinger dont elle lit les courriers à longueur de journée, sans être autorisée à leur répondre, ou encore dans le traitement de l'incontournable histoire d'amour) et mène plutôt habilement sa barque. Sa construction en trois niveaux (le tableau du petit monde littéraire de l'époque ; la vie privée de l'héroïne ; l'introspection plus personnelle sur le désir d'écrire, et le rapport aux auteurs qu'on admire) lui permet notamment de brasser des enjeux assez larges et de garder un rythme efficace tout au long du récit.

Evidemment, on pense souvent au Diable s'habille en Prada (avec Sigourney Weaver dans le rôle de la cheffe intimidante), en moins vachard, mais aussi en moins outré. Cela n'empêche pas le film d'être drôle, et parfois même de faire mouche lorsqu'il tourne en dérision nos travers numériques (l'intrigue se déroule dans les débuts d'internet). De la même manière, même si c'est loin d'être le coeur du récit, la réflexion sur les rêves que l'on poursuit et sur les moyens que l'on met pour les réaliser est assez juste, quoique non dénué de bons sentiments. Enfin, et c'est là l'un des grands atouts du film, le casting fonctionne parfaitement, Sigourney Weaver en tête (impeccable en cheffe caustique et mordante), avec à ses côtés la révélation du dernier Tarantino, Margaret Qualley, décidément à suivre.

My Salinger year coche ainsi la plupart des cases propres à un bon film d'ouverture : divertissant, enlevé, efficace, bien joué, et surtout gentiment confortable. Pas de quoi marquer d'une pierre blanche le début de cette 70e édition, mais pour faire l'événement il reste dix jours, et des dizaines de films (plus ambitieux, on l'espère) à découvrir !

Locarno 2015: Andrzej Zulawski, Hong Sangsoo, Chantal Ackerman en compétition

Posté par vincy, le 15 juillet 2015

Locarno se lance dans la mêlée avec un programme très éclectique. Une rétrospective intégrale de Sam Peckinpah, une multitude de prix déjà annoncés (Michael Cimino, Marco Bellocchio, Edward Norton, Bulle Ogier), un focus sur le cinéma israélien, la section Open Doors du marché consacrée au cinéma de Maghreb, et finalement des films venus du monde entier répartis dans les différentes sélections. Sont donc attendus Chantal Akerman, Sabine Azéma, Lionel Baier, Clotilde Coureau, Philippe Falardeau, Cécile de France, Stéphane Goël, HONG Sangsoo, Patrick Huard, Anurag Kashyap, Marthe Keller, Udo Kier, Philippe Le Guay, Carmen Maura, Clémence Poésy, Melvil Poupaud, Jerry Schatzberg, Andrea Segre, Claire Simon, et Andrzej Zulawski.

Lors de la conférence de presse ce matin, trois autres prix ont été annoncés: le comédien et réalisateur américain Andy Garcia (Leopard Club Award), le cinéaste géorgien Marlen Khoutsiev (Léopard pour l'ensemble de sa carrière) et le comédien suisse Teco Celio (Prix Cinema Ticino). La 68° édition du Festival du film Locarno se tiendra du 5 au 15 août 2015.

Compétition

  • BELLA E PERDUTA de Pietro Marcello (Italie)
  • BRAT DEJAN (Brother Dejan) de Bakur Bakuradze (Russie)
  • CHEVALIER de Athina Rachel Tsangari (Grèce)
  • COSMOS d'Andrzej Zulawski (France)
  • ENTERTAINMENT de Rick Alverson (USA)
  • HAPPY HOUR de Ryusuke Hamaguchi (Japon)
  • HEIMATLAND dey Lisa Blatter, Gregor Frei, Jan Gassmann, Benny Jaberg, Carmen Jaquier, Michael Krummenacher, Jonas Meier, Tobias Nölle, Lionel Rupp et Mike Scheiwiller (Suisse)
  • JAMES WHITE de Josh Mond (USA)
  • JIGEUMEUN MATGO GEUTTAENEUN TEULLIDA (Right Now, Wrong Then) de HONG Sangsoo (Corée du sud)
  • MA DAR BEHESHT (Paradise) de Sina Ataeian Dena (Iran)
  • INO HOME MOVIE de Chantal Akerman (France)
  • O FUTEBOL de Sergio Oksman (Espagne)
  • SCHNEIDER VS. BAX d'Alex van Warmerdam (Pays Bas)
  • SUITE ARMORICAINE de Pascale Breton (France)
  • SULANGA GINI ARAN (Dark in the White Light) de Vimukthi Jayasundara (Sri Lanka)
  • TE PROMETO ANARQUÍA de Julio Hernández Cordón (Mexique)
  • THE SKY TREMBLES AND THE EARTH IS AFRAID AND THE TWO EYES ARE NOT BROTHERS de Ben Rivers (Royaume Uni)
  • TIKKUN d'Avishai Sivan (Israël)

Sur la Piazza Grande, RICKI AND THE FLASH de Jonathan Demme, avec Meryl Streep ; LA BELLE SAISON de Catherine Corsini ; DER STAAT GEGEN FRITZ BAUER de Lars Kraume ; SOUTHPAW d'Antoine Fuqua ; TRAINWRECK de Judd Apatow ; JACK de Elisabeth Scharang ; FLORIDE de Philippe Le Guay ; GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE de Philippe Falardeau ; BOMBAY VELVET d'Anurag Kashyap; AMNESIA de Barbet Schroeder ; LA VANITÉ de Lionel Baier ; QING TIAN JIE YI HAO (The Laundryman) de LEE Chung ; ME AND EARL AND THE DYING GIRL de Alfonso Gomez-Rejon ; et en clôture HELIOPOLIS de Sérgio Machado...
Award Ceremony

Dans la sélection Cinéastes du présent, notons le film de Vincent Macaigne (Dom Juan), Le Grand jeu de Nicolas Pariser avec Melvil Poupaud, André Dussollier et Clémence Poésy ou encore le film québécois Les êtres chers d'Anne Émond. Dans la sélection Cinémas de demain, on retrouve Claire Simon (Les bois dont les rêves sont faits) et l'algérien Malek Bensmaïl (Contre-pouvoirs).

Deauville 2014 : pas de crise de la quarantaine!

Posté par kristofy, le 21 août 2014

Cette année, le Festival Américain de Deauville va fêter son 40ème anniversaire. Le rendez-vous normand saura une nouvelle fois encore réunir sur les planches à la fois les films des grands studios d’Hollywood et aussi le cinéma indépendant américain. Une continuité qui est d’ailleurs racontée dans un livre qui évoque autant 40 ans de festival que 40 ans de cinéma américain avec de nombreux témoignages en souvenirs des moments les plus émouvants (Deauville, 40 ans de cinéma américain, 176 pages, éditions Michel Lafon). De plus, les séances nocturnes ‘Nuits Américaines’ projetteront les films primés depuis 1995 (création de la compétition avec un jury).

Hommages

Enfin, le Festival proposera cette année de (re)voir des films avec Yul Brynner, et deux icônes récemment disparues Lauren Bacall, et Robin Williams.

Ce 40ème anniversaire de Deauville va proposer une affiche très éclectique avec plusieurs hommages : le réalisateur John McTiernan, Jessica Chastain et The Disappearance of Eleanor Rigby (them), Will Ferrell et ses Légendes Vivantes, Ray Liotta, le producteur Brian Grazer. En revanche, James Cameron a annulé sa venue pour la présentation de son documentaire Deepsea Challenge 3D.

Avant-premières

Le film d’ouverture sera le très attendu nouveau Woody Allen Magic in the Moonlight avec Colin Firth et Emma Stone et celui de clôture, le très attendu Sin City 2. Parmi les avant-premières on y verra notamment Camp X-Ray avec Kristen Stewart (Sundance), Get On Up le biopic sur James Brown, Les Recettes du Bonheur de Lasse Hallström avec Helen Mirren (et aussi Charlotte Le Bon), Alex Of Venice avec Mary Elizabeth Winstead et Don Johnson, Infinitely Polar Bear avec Mark Ruffalo et Zoe Saldana, Avant d’aller dormir de Rowan Joffe avec Nicole Kidman et Colin Firth, Pasolini de Abel Ferrara (sélectionné également à Venise)…
On regrettera l’absence de The smell of us de Larry Clark et de Coherence de James Ward Byrkit.

Jury

Cette année le jury sera composé uniquement de personnalités ayant déjà été président du jury dans le passé : le président Costa Gavras sera entouré de Pierre Lescure (2002), Claude Lelouch (2004), André Téchiné (2007), Jean-Pierre Jeunet (2009), Emmanuelle Béart (2010) et Vincent Lindon (2013). S'y ajoute bizarrement la chorégraphe et danseuse Marie-Claude Pietragalla, sans doute pour ajouter une touche féminine un peu plus marquante à ce jury très peu paritaire.
L’autre jury, celui attaché à récompensé un film Révélation, sera lui plus féminin avec la présidente Audrey Dana entourée de Clémence Poesy, Lola Bessis, Anne Berest, la chanteuse Christine (‘& the Queens) et de Freddie Highmore (Charlie et la Chocolaterie).

Compétition

En compétition beaucoup de premiers et seconds films qui devraient étonner, mais cette année, on retrouve aussi, plus que d’habitude, des cinéastes déjà confirmés qui vont surprendre comme Gregg Araki et White Bird avec Shailene Woodley, Eva Green ou Anton Corbijn et Un Homme très recherché avec Philip Seymour Hoffman (un de ses derniers films) et Rachel McAdams.
Le film de genre sanglant sera bien représenté avec It Follows de David Robert Mitchell, Juillet De Sang de Jim Mickle (tous deux étaient à Cannes) ou A Girl Walks Home Alone At Night de Ana Lily Amirpour.
Déjà des bons échos de Berlin pour Love is Strange avec John Lithgow et Alfred Molina, de Sundance avec l’actrice Brit Marling qui fera doublement sensation dans les films I Origins de Mike Cahill (avec Astrid Bergès-Frisbey et Michael Pitt) et The Better Angels de A.J. Edwards (avec Jason Clarke, Diane Kruger et Wes Bentley). Le plus attendu est sans aucun doute celui qui a fait sensation à Sundance comme à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes: Whiplash de Damien Chazelle. Parmi les 14 films de la compétition on reverra aussi Reese Witherspoon dans The Good Lie de Philippe Falardeau, Catherine Keener et Hafsia Herzi dans War Story de Mark Jackson.

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40e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 5 au 14 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

Compétition

A girl walks home alonte at night, d‘Ana Lily Amirpour
I Origins, de Mike Cahill
It Follows, de David Robert Mitchell
Jamie Marks est mort (Jamie Marks Is Dead), de Carter Smith
Juillet de sang (Cold in July), de Jim Mickle
Love is strange, d’Ira Sachs
The Better Angels, de A.J. Edwards
The Good Lie, de Philippe Falardeau
Things people do, de Saar Klein
Un homme très recherché (A Most Wanted Man), d’Anton Corbijn
Uncertains Terms, de Nathan Silver
War Story, de Mark Jackson
Whiplash, de Damien Chazelle
White Bird (White Bird in a Blizzard), de Gregg Araki

Avant-Première

Alex of Venice, de Chris Messina
Avant d’aller dormir (Before I Go to Sleep), de Rowan Joffe
Camp X-ray, de Peter Sattler
Chef, de Jon Favreau
Deepsea Challenge 3D : l’aventure d’une vie (Deepsea Challenge), de John Bruno, Ray Quint & Andrew Wight
Get on up, de Tate Taylor
Infinitely polar bear, de Maya Forbes
Land Ho !, de Martha Stephens & Aaron Katz
Légendes vivantes (Anchorman 2: The Legend Continues), d’Adam McKay
Les Boxtrolls (The Boxtrolls) d’Anthony Stacchi & Graham Annable
Les Recettes du bonheur (The Hundred-Foot Journey), de Lasse Hallström
Magic in the moonlight, de Woody Allen
The disappearance of Eleanor Rigby : them, de Ned Benson
Sin City 2 : j'ai tué pour elle, de Frank Miller et Robert Rodriguez

« Au nom du fils » privé de salles à Paris

Posté par vincy, le 22 avril 2014

affiche au nom du filsLe Film Français révèle une situation surprenante : un film belge distribué partout en France, sauf à Paris. C'est ce qui arrivera au film Au nom du fils, de Vincent Lannoo, distribué par Eurozoom.

Primé au festival du film fantastique de Neuchâtel en Suisse, sélectionné dans les festivals de Montréal, Namur, Karlovy Vary, Turin, à l'Absurde séance, 7 fois nommé aux Magritte du cinéma (les Césars de la Belgique francophone), Au nom du fils sera diffusé dans une quinzaine de grandes villes de province au minimum. Le film est co-écrit par le québécois Philippe Falardeau, nommé à l'Oscar du meilleur film étranger pour Monsieur Lazhar.

Cet "incident" industriel révèle une fois de plus les problèmes dont souffrent les distributeurs indépendants d'une part, et la difficulté à promouvoir des films de genre ou singuliers d'autre part. Ici l'humour belge - l'histoire est celle d'une mère, catholique convaincue, qui décide de venger son fils, qui vient de se suicider après avoir avoué son amour pour un prêtre, en s'en prenant aux membres du clergé impliqués dans la pédophilie - passerait mal (elle est loin l'époque de C'est arrivé près de chez vous? ).

Pourtant, il y a un public pour ce comique décalé, teinté de noir et de jaune. Et si le film était mauvais, pourquoi le circuit Utopia ou des salles art & essai de références en province l'auraient choisi? Le sujet (religion, pédophilie)? Alors cette censure déguisée serait grave. Philippe Falardeau explique au Film français : "Le film n’est ni scabreux, ni scandaleux. Lars van Trier fait bien pire. Vincent Lannoo me disait qu’avec les manifestations de droite récentes, les exploitants de salle ne voulaient peut être pas passer pour des antireligieux. Sur un terrain plus marécageux, j’ai toujours pensé qu’une intelligentsia cinématographique, tant au niveau de la production que de la distribution est plus en plus réticente à montrer des films de la francophonie quand ils ne sont pas signés par quelques favoris comme Joachim Lafosse, les Dardenne ou Xavier Dolan. Même si je suis mal placé pour me plaindre". Il demande une explication claire pour justifier ce refus de la part des salles parisiennes.

Il est très rare qu'un film distribué en France ne soit pas diffusé en salles. Mais il est de plus en plus fréquent que des bons films d'auteur ne trouvent plus leur place ailleurs que dans une ou deux salles parisienne... Pour Eurozoom, il faudra peut-être suivre de très près l'expérience du film d'Abel Ferrara, Welcome in New York, qui sera lancé exclusivement en vidéo à la demande. Si les cinémas ne veulent plus de ces films, il n'y a pas de raison qu'on ne les montre pas au public, qui désormais a le choix des écrans.

Philippe Falardeau évoque ses différents projets

Posté par vincy, le 6 septembre 2012

Monsieur Lazhar à peine sorti en France (9 400 spectateurs en France pour son premier jour), Philippe Falardeau se consacre, entre deux promos, à ces projets. Dans un entretien à Ecran Noir, le cinéaste québécois en évoque deux. Le premier est américain, "autour de réfugiés soudanais." Une histoire avec "des enfants de 10 ans qui perdent leurs parents. Ils doivent marcher 1500 kilomètres pour se rendre jusqu’au nord du Kenya. Et 10 ans plus tard, ils vont émigrer aux USA."

Il en lit d'autres, "dont l’un émanant de la société de production de George Clooney."

S'il est prêt à accepter un scénario qui n'est pas de lui, c'est parce que le sein n'est pas prêt. Souverain est "une comédie politique qui me pose beaucoup de problèmes." Mais "je me rends compte que je suis pris dans une dimension trop « locale », trop québécoise" nous explique-t-il. "J’essaie donc de réécrire ce scénario pour que ce soit intéressant pour quiconque vit dans une démocratie. Comme j’ai beaucoup voyagé, je n’arrive pas à réaliser une comédie juste pour le marché québécois. Il faut que ce soit accessible pour d’autres publics."

Il trouve aussi le budget prévisionnel trop élevé dans un contexte de crise : le cinéma québécois après deux belles années, a connu un premier semestre désastreux.

Enfin il a acquis les droits de la nouvelle de Ryszard Kapuscinski, La Guerre du foot et autres guerres et aventures (1978), qui retrace un conflit entre le Salvador et l'Honduras (5 000 morts) en 1969.

Cannes 2012 : Qui est Suzanne Clément ?

Posté par vincy, le 18 mai 2012

Xavier Dolan a choisit sa nouvelle femme : après une mère, après une amie, voici la conjointe. Suzanne Clément est l'héroïne de Laurence Anyways. Cette quadra québécoise incarne l'amante fantasque, la femme bafouée, la soeur incomprise, l'amie fidèle. Trahie et compassionnelle, dépressive et battante, rêveuse et lucide. Sans aucun doute, ce personnage est le plus important de sa carrière qui a pourtant 22 ans d'âge.

Elle était déjà dans J'ai tué ma mère : elle y tenait le rôle crucial de la professeur qui apaisait le jeune Xavier Dolan, son élève. Au cinéma , elle avait débuté dans Le confessionnal sous le regard de Robert Lepage, l'un des plus grands metteur en scène, scénographe, auteur et cinéaste de la Belle Province. Il y a pires débuts. Elle tourne peu pour le cinéma, comblant les périodes creuses avec des séries TV populaires locales (Les hauts et les bas de Sophie Paquin lui a valu deux fois le prix de la meilleure comédienne) ou des téléfilms.

Côté cinéma, trois films lui ont valu quelques prix : L'audition, de Luc Picard, en 2005, qui la confirma parmi les grandes jeunes comédiennes canadiennes. La brunante, l'année suivante, de Fernand Dansereau, drame transgénérationnel sous forme de road movie. Et en 2008, C'est pas moi, je le jure! de Philippe Falardeau, en mère qui abandonne sa famille, film récompensé par le prix du meilleur film au Festival du film francophone d'Angoulême. Suzanne Clément pourrait maintenant s'aventurer ailleurs. Elle aime voyager et, quand elle veut faire une pause, vient vivre à Paris...

Vanessa Paradis, meilleure actrice au Québec comme au Canada

Posté par vincy, le 12 mars 2012

Le 8 mars, Vanessa Paradis était couronnée par le prix Génie (Canada, nominations) de la meilleure actrice pour sa prestation dans Café de Flore. Le 11 mars, la même Vanessa Paradis pour le même rôle, a reçu le prix Jutra (Québec, nominations) de la meilleure actrice. Doublé rare et d'autant plus exceptionnelle qu'elle est la première française à recevoir ces deux prix.

Globalement, les professionnels canadiens et québécois sont tombés d'accord.  C'est la sixième fois depuis 1999, date de création des Jutra, que le Meilleur film est identique dans les deux palmarès. En l'occurrence, il s'agit du subtil et sensible Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau, qui était par ailleurs nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le film a remporté cinq autre Génies (réalisation, adaptation, montage, acteur principal pour Fellag, second rôle féminin pour Sophie Nélisse. Au Québec, il a gagné six autres Jutra (réalisation, second rôle féminin pour Sophie Nélisse, second rôle masculin pour Emilien Néron, scénario, son, musique). Falardeau reçoit ainsi son 2e Jutra du meilleur réalisateur, 5 ans après celui de Congorama.

Autant dire qu'il ne restait plus grand chose pour les autres.

Au Canada, A Dangerous Method de David Cronenberg a quand même pu rivaliser avec cinq trophées : direction artistique, musique, second rôle masculin pour Viggo Mortensen, son, montage sonore.

Café de Flore, qui concourrait dans les deux soirées, n'a pas brillé que pour Vanessa Paradis. Les Génie ont récompensé ses effets visuels et ses maquillages. Les Jutra ont distingué sa photo et sa direction artistique.

Les Génie ont aussi décerné le prix de la Bobine d'or à Starbuck (film canadien le plus populaire) qui a aussi reçu le prix canadien du meilleur scénario et celui de la meilleure chanson. Il a aussi reçu le Billet d'or (film québécois le plus populaire) aux Jutra.

Côté Québec justement, notons que le prix du meilleur acteur a été remis à Gilbert Sicotte (Le Vendeur) et le prix du film s'étant le plus illustré hors Québec à été donné à Incendies, de Denis Villeneuve.